« (...) Vous aurez remarqué dans le texte de cette lettre [adressée aux prêtres pour le Jeudi saint], que j'ai présenté la ressemblance au Christ "Bon Pasteur" comme le meilleur critère d'authenticité sacerdotale (cf. n° 5) et la volonté d'offrir aux autres le témoignage d'une personnalité sacerdotale qui soit pour tous "un signe et une indication clairs" (n° 7) comme la façon la plus efficace d'être présents d'une façon "significative" au milieu des hommes d'aujourd'hui. En effet, ce n'est pas en cédant aux suggestions d'une facile laïcisation, qui s'exprime soit en abandonnant l'habit ecclésiastique, soit en adoptant les habitudes du monde, soit en prenant un métier profane, ce n'est pas ainsi qu'on devient efficacement proche de l'homme d'aujourd'hui. Cette assimilation pourrait peut-être, à première vue, donner l'impression d'établir des contacts directs avec lui. Mais à quoi cela servirait-il si le prix en était la perte de la capacité d'évangélisation et de sanctification qui fait du prêtre le sel de la terre et la lumière du monde ? Le risque que le sel s'affadisse ou que la lumière se ternisse est déjà clairement exprimé par Jésus dans l'Evangile (cf. Mt 5, 13-16). A quoi servirait un prêtre qui serait tellement "assimilé" au monde qu'il en deviendrait partie intégrante par mimétisme et qu'il cesserait d'en être le ferment transformateur ? (...) »
Cf. Discours du pape Jean-Paul II à un groupe de jeunes prêtres de l'archidiocèse de Bologne, jeudi 19 avril 1979