« Sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur... » (Charette)

Le sens de la liturgie est perdu

Il y a une preuve évidente que le sens de la liturgie est perdu. Elle nous est donnée par l’absence de cohérence de la plupart des célébrations. Ici, les chants sont beaux, mais le célébrant fait un peu n’importe quoi ; ici, le célébrant fait des efforts pour célébrer dignement, mais c’est l’organiste qui joue mal ou la chorale qui chante n’importe quoi ; ici, le sermon propose un enseignement de qualité, mais c’est la célébration qui est bâclée. Ailleurs ça se tient, mais c’est la décoration du sanctuaire qui témoigne d’une absence de bon goût. Et là, on a remis du grégorien dans une messe qui n’a aucune allure, aucune dignité... Bref, on ne trouve plus nulle part une messe où tout se tient, où tout s’enchaîne de façon harmonieuse et cohérente.

 

Alors avant de vouloir remettre du latin, du grégorien, et avant de vouloir apprendre aux fidèles qu’on peut « aussi » célébrer la liturgie actuelle « versus orientem » - face à Dieu -, peut-être faut-il commencer par redonner du sens à nos célébrations en langues courantes en veillant à leur cohérence : respect des rites par la redécouverte de ce qui a été supprimé (voile du calice, plateau de communion, agenouillements aux moments prévus, cierges placés de part et d’autre de la croix d’autel...) et par la suppression des mauvaises habitudes prises (mot d’accueil, partie de « shake your hands » au rite de la paix, façon de prier le « Notre Père » en élevant les mains comme le célébrant...), chant de tout ce qui doit être chanté (le célébrant veillera à se faire conseiller par un musicien qualifié afin qu’il apprenne à poser sa voix, à chanter une préface ou une oraison de façon contrôlée et sans effets de voix...), disposition harmonieuse du mobilier liturgique (autel, ambon sièges du célébrant et des ministres) et « liquidation » systématique de ce qui n’a pas à se trouver dans le chœur (bancs, chaises, panneaux, draperies... fidèles laïcs), emploi de linges d’autel, de vêtements liturgiques et de vases liturgiques véritablement beaux et dignes, port de la soutane et du surplis pour les servants d’autel et port d’aubes serrées par un cordon... etc.

 

Ce n’est que lorsque les fidèles auront été à nouveau familiarisés avec des messes célébrées avec dignité et cohérence - et qu’éventuellement on leur aura expliqué les raisons de cette façon de mettre en œuvre la liturgie - qu’on pourra les amener à franchir un pas supplémentaire vers l’usage du latin et du grégorien et, plus tard, vers la célébration « versus orientem ». Mais tout doit se faire de façon logique, avec lenteur et aussi avec un grand sens pédagogique.

 

Pro Liturgia

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