Il existe aujourd’hui quantité de messes qui, dans les paroisses, sont célébrées sans tenir compte des normes liturgiques données par l’Eglise. Ces messes-là ne sont plus des « célébrations liturgiques » au vrai sens du terme ; elles sont des « célébrations paraliturgiques », c’est-à-dire des célébrations qui se situent « à côté » de l’authentique liturgie. Et l’on constate que ces « paraliturgies » dominicales, qui ont poussé un peu partout comme de la mauvaise herbe, ont donné naissance à un « paracatholicisme ». Le « paracatholicisme » dont il est question ici induit une manière de se positionner non pas contre l’Eglise mais à côté d’elle. Il ne pousse pas les fidèles à s’opposer ouvertement à l’Eglise mais à se situer à côté d’elle ; à ce titre, il est plus subtil, plus pernicieux qu’une contestation franche. Les « paracatholiques » ne contestent pas la liturgie (comment le pourraient-ils puisqu’ils se veulent « pluralistes ») mais au nom de leur vision de la pastorale, ils la présente comme un chantier où les fidèles doivent toujours être à l’œuvre. Les « paracatholiques » élaborent des liturgies menant à progressivement oublier l’essentiel - Dieu - pour ne plus mettre l’accent que sur le « nous », sur le « peuple qui marche joyeux », le « peuple qui fait Eglise »... etc. Les « paracatholiques » (que l’on voit essentiellement à l’œuvre au sein des « équipes d’animation pastorale »), font entrer l’oubli de Dieu jusque dans leurs célébrations « à la carte » afin que l’accent ne soit plus mis que sur eux-mêmes, sur celles et ceux qui se présente comme les leader d’une pastorale plus efficace et comme les champions d’une Eglise plus vivante. Tout ceci conduit à faire oublier que la liturgie ne peut mûrir que dans la foi et dans la vie de l’Eglise, et que sa forme rituelle est un condensé de la Tradition vivante permettant d’expérimenter la communion entre les générations, la communion avec ceux qui priaient avant nous et prieront après nous dans le sillage de la foi reçue des Apôtres.
Pro Liturgia