3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 16:10

« Les serpents d’Eglise, mes pères (les évêques), glissent entre vos pieds et vous n’entendez pas leur sifflement. Ils n’attaquent jamais les dogmes de face, ils s’appliquent simplement à les vider de leur substance, en affectant de respecter leur enveloppe. Les serpents d’Eglise ne soutiendront jamais que la Vierge Marie a rêvé qu’elle recevait la visite d'un ange ; ils nous diront qu’elle a pris conscience un jour de sa mission, et que saint Luc a donné une forme imagée à cette révélation tout intérieure... » Voilà ce qui s’appelle « mettre le doigt sur la plaie ». Car, ce que font les serpents d’Eglise à l'égard de ce récit, ils le font avec tout. Miracles, présence réelle, rédemption, résurrection... Autant de mots dont ils vident la substance pour n’en conserver qu’une signification symbolique qui aboutit aux mièvreries que nous entendons. 

 

De cette situation désastreuse, saint Paul nous avait prévenus. Je le cite : « Il arrivera un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité et se tourneront vers les fables. » (2 Timothée 4, 3-4). Nous y sommes ! Le drame, c’est que cela ne semble pas émouvoir nos évêques. Etrangement silencieux face à toutes les dérives qui mettent en péril la foi des humbles, on ne les entend jamais souffler mot pour rappeler leurs clercs à l’ordre. A croire qu’ils sont atteints de surdité et de cécité. Une chose est sûre : si la rectitude de leur foi est à la mesure de leur « courage », mieux vaut se passer de leurs discours. »

 

Extrait du livre « Le parti de Dieu – Lettre aux évêques » (éd. Fayard, 1992), par Académicien André Frossard

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