« Sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur... » (Charette)
[…] Glorifions Dieu, portons-le dans un corps pur, sans tache, voué à une vie meilleure. Puisque nous avons été rachetés par le sang du Christ, notre maître, obéissons en tout à sa volonté, faisons en sorte que rien d’immonde et de profane ne pénètre dans son sanctuaire, de peur que, justement offensé, il n’abandonne sa demeure. […] Ces préceptes regardent tous les sexes, tous les âges, aussi bien les hommes que les femmes, les jeunes gens que les jeunes filles. […] Mais la pudeur ne consiste pas seulement dans l’intégrité de la chair; elle exige encore la modestie de la parure et des vêtements. […] « Que les femmes se vêtent avec modestie et pudeur. Qu’elles ne portent ni cheveux tressés, ni or, ni perles, ni vêlements précieux; mais, comme il convient à leur sexe, que la chasteté respire dans toute leur conduite » (I Tim., II.). […] Les ornements affectés, le luxe des vêtements, le soin des formes du corps ne conviennent qu’à des courtisanes; les femmes qui se parent le plus sont celles qui ont perdu toute pudeur. […] Que [les femmes] fuient [donc] ces ornements, ces habits, ces parures qui ne peuvent convenir qu’à des femmes perdues. Les filles de Sion […] vivaient dans un luxe coupable et s’éloignaient de Dieu, pour se plonger dans les délices du siècle ; aussi l’Esprit-Saint les reprend par la bouche d’Isaïe. « Les filles de Sion, dit-il, marchent la tête haute; elles font signe avec leurs yeux, elles traînent de longues robes et se balancent sur leurs pieds. Mais le Seigneur humiliera les orgueilleuses filles de Sion; il les dépouillera de leurs vêtements somptueux, il enlèvera tous leurs ornements, et leur chevelure bouclée, et leurs bandeaux, et leurs agrafes, et leurs bracelets, et leurs colliers, et leurs camées, et leurs chaînes, et leurs anneaux, et leurs pendants d’oreilles, et leurs voiles de soie mêlés d’or et d’hyacinthe. Au lieu de parfums elles respireront la poussière, au lieu de ceinture elles auront une corde, au lieu de l’or dont elles chargeaient leur front, une tête dépouillée de cheveux » ( Isaïe, III). […] Revêtues de soie et de pourpre, elles n’ont pu revêtir le Christ; parées d’or, de perles et de colliers, elles ont perdu les vrais ornements du coeur et de l’âme. […] Je m’adresse non-seulement aux vierges, mais aux veuves et aux femmes mariées, et je leur dis qu’elles ne doivent jamais altérer l’oeuvre divine avec ces fards, ces couleurs empruntées, ces compositions en un mot qui n’ont d’autre effet que de corrompre la nature. Dieu a dit : « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance », et on osera changer et dénaturer l’ouvrage de Dieu ! C’est un attentat contre Dieu que de réformer et de transfigurer son oeuvre. Sachons-le bien, ce qui naît vient de Dieu; les changements sont l’oeuvre du démon. Un peintre représente avec des couleurs qui rivalisent avec la nature le visage, les traits, l’extérieur d’un homme; son oeuvre est terminée. Un autre peintre, se croyant plus habile, vient jeter de nouvelles couleurs sur le tableau pour le corriger : quelle injure pour le premier artiste ! Quel sujet d’une juste indignation ! Et vous croyez que votre audace téméraire restera impunie et que l’artiste suprême ne vengera pas son offense ? […] Soyez telles que Dieu vous a faites : conservez les traits que le Créateur vous a donnés; un visage sans fard, un cou sans ornement, un corps simplement vêtu. N’ensanglantez pas vos oreilles, ne chargez pas vos bras et votre cou de bracelets et de colliers précieux; ne mettez pas vos pieds dans des entraves d’or, ne souillez vos cheveux d’aucune couleur étrangère; que vos yeux soient toujours dignes de voir Dieu. Baignez-vous chastement avec des personnes de votre sexe. Évitez les noces, évitez ces festins où la débauche répand sa contagion […] ».
« De la conduite des vierges », par Saint Cyprien de Carthage, Père de l’Eglise