25 mai 2006 4 25 /05 /mai /2006 10:01

benoitXVI-vaticanO Seigneur et Dieu des vertus ! Tournez vers nous, de grâce, votre face miséricordieuse, et sauvez-nous. « Vous avez transporté de l'Égypte votre vigne : vous avez déraciné les gentils, et vous l'avez plantée... la terre » (Ps. LXXIX, 9-10). Vous avez expulsé l'idolâtrie de dessus la terre et vous y avez planté la vigne de votre sainte Église. Et vous l'avez si bien plantée, que toutes les parties du monde ont embrassé jadis la Foi qu'elle enseignait, de manière que partout on adora la Croix de Jésus-Christ, et que la prédiction que votre Sainte Foi remplirait la terre s'accomplit. « Le sanglier de la forêt l'a entièrement dévastée, et une bête solitaire l'a broutée ». (Ps. ibid., 14.). Mais ensuite l'hérésie, bête féroce, sortie des bois de l'enfer, l'a dévastée; et le ravage s'augmentant dans les siècles passés, nous ne voyons plus maintenant la Foi que dans quelques royaumes d'Europe, tandis que partout ailleurs règne l'infidélité ou l'hérésie.

 

Mais ce qui est encore pire, ce que l'Église déplore avec le plus d'amertume, c'est que l'on voit les incrédules persécuter la Foi dans quelques états, où cette Foi était dans toute sa pureté primitive. « Dieu de vertus, jetez un regard vers nous : regardez du haut du ciel, et voyez, et visitez cette vigne ». (Ps. ibid. 15.) Tournez-vous de grâce vers nous, et voyez du haut des cieux dans quel état pitoyable est votre vigne. Voyez-la, visitez-la et guérissez la des maux qu'elle a reçus, et qu'elle reçoit toujours par ses ennemis, qui méprisent et tournent en dérision votre Église, vos Écritures, vos préceptes, vos maximes, enfin toutes vos saintes vérités. « Faites-la prospérer, celle que votre droite a plantée : et portez vos regards sur le Fils de l'homme que vous avez affermi pour vous ». (Ps. Ibid. 16.). Souvenez-vous qu'elle a été plantée de vos mains. Souvenez-vous, ô Père Eternel, que votre Fils-aimé, pour vous obéir, et former cette vigne d'après votre volonté, s'est fait Fils de l'Homme, et l'a plantée au prix de son sang et des souffrances de toute sa vie. 

 

Nous vous prions donc de nous exaucer : pour l'amour de votre Fils Jésus, daignez diriger et conserver votre Sainte Église, daignez humilier ses ennemis. Et vous, Verbe incarné, ô Sauveur du monde, qui par votre mort avez procuré le salut aux hommes, comment pouvez-vous voir, auprès de ces hommes mêmes, tant d'ingratitude, que non seulement ils se refusent à vous obéir et à vous aimer, mais qu'ils nient même la mort et les souffrances que vous avez endurées pour eux ? Vous ne songez toujours qu'à leur bonheur, et eux, les ingrats, disent que vous ne vous en souciez nullement ! Vous les avez créés immortels, afin de les rendre heureux pour l'éternité, et ils s'efforcent de se persuader qu'ils sont mortels pour s'abandonner sans frein à tous les vices, et se rendre ainsi malheureux pour toute l'éternité. Hélas ! par les mérites de votre vie et de votre mort, secourez vos serviteurs; et ne permettez pas que l'impiété de vos ennemis triomphe de la perte d'un si grand nombre d'âmes que vous avez rachetées de votre sang. « La verge de votre puissance, le Seigneur la fera sortir de Sion : dominez au milieu de vos ennemis ». (Ps. CIX, 2.).

 

Nous tournons aussi nos regards vers vous, ô Marie, Reine du Ciel; vous qui aimez le plus l'Église de Dieu, parce que vous êtes la créature qui L'aimez plus que tous les autres. Délivrez-la, nous vous en prions, des dangers auxquels vous la voyez exposée par ses enfants mêmes, qui sont devenus ses ennemis les plus acharnés. Vos prières, parce qu'elles sont des prières de Mère, obtiennent tout ce que vous demandez à ce Fils, qui vous chérit infiniment. Priez donc ! priez pour cette Église de Votre Fils; obtenez la lumière du ciel pour les incrédules qui la persécutent, et la force pour les fidèles, afin qu'ils ne se laissent pas séduire par les pièges qu'on leur tend, et afin qu'ils ne soient pas entraînés avec eux dans la ruine éternelle.

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