« Sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur... » (Charette)

Savoir écouter

La vie quotidienne actuelle nous lance dans une agitation qui nous réduit de plus en plus en esclavage. Cet esclavage, nous ne le désirons pourtant pas ; et cependant nous l’acceptons. Il mène à ce que nous n’ayons plus une minute pour penser, pour raisonner, pour méditer... Déjà en partant pour le travail, le matin, nous avons l’oreille collée au téléphone portable ; et une fois arrivés au bureau, nous avons l’écran de l’ordinateur devant les yeux. Ce sont nos nouveaux maîtres : ils calibrent notre vie, nous imposent leurs rythmes, nous obligent à nous plier aux règles qui gouvernent les façons de vivre, de penser, de parler, d’agir du plus grand nombre.

 

 

Quel lien y a-t-il entre tout ceci et la liturgie ? Réponse : nous sommes devenus incapables d’écouter. C’est une des raisons qui fait que les messes sont devenues bavardes et que le chant proprement liturgique a disparu pour être remplacée par des chants de foule. Les célébrations truffées d’explications, d’oraisons proclamées sur le ton d’un exposé et de chants de foule n’exigent pas que les fidèles sachent écouter : il leur suffit d’accepter d’être immergés dans un univers sonore et visuel qui interdit l’intériorité, la méditation, la contemplation. A l’inverse du chant de foule qui distrait le fidèle de la liturgie, du cantique qui ne sert qu’à le détourner du sens profond de la liturgie, le grégorien est un chant permettant de conduire l’âme de qui sait l’écouter dans le sens profond d’une célébration, dans ce qui fait la seule raison d’être de la liturgie : le silence d’adoration. Mais sait-on encore adorer lorsqu’on ne sait plus simplement écouter et regarder ? Nos liturgies paroissiales nous donnent-elles encore la possibilité d’adorer lorsque, sous prétexte de se rendre accessibles, elles se font le reflet de cette agitation de la vie quotidienne qui rend esclave ?

 

Pro Liturgia

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article