« Sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur... » (Charette)
« Le grand danger de notre temps pour la liturgie (comme pour la catéchèse, d’ailleurs), c’est que [sa] dimension cosmique est assez étrangère à notre culture individualiste ; et puisqu’elle nous échappe, prévaut une mentalité selon laquelle il suffit de « créer » une liturgie correspondant à nos propres idées et dans laquelle c’est la communauté elle-même qui se présente. Ce danger de ne plus comprendre la grandeur de l’Eglise et de chercher quelque divertissement dans un groupe n’exprimant que lui-même m'inquiète. Il ne résulte pas d’une mauvaise volonté, mais du contexte où nous vivons. Pour aider les gens à vivre au mieux la liturgie, il faut les avertir des tentations qui peuvent en empêcher la réalisation. Hier, d’autres dangers ont menacé la liturgie, tels le rubricisme ou le légalisme. Notre problème aujourd’hui même s’il y a déjà à nouveau des rubricistes et des légalistes, c’est plutôt une fausse conception, un malentendu dû au désir de créativité dans la liturgie, désir encouragé par une volonté d’auto-expression des communautés. Tant de gens aujourd'hui se plaignent de ce qu’il n’y ait plus deux messes égales l’une à l’autre, au point de se demander s’il existe encore une liturgie catholique... (...) D’où mon appel : libérons-nous de nous-mêmes, et abandonnons-nous à une réalité plus grande ! (...) Je suis pour la stabilité ! Si on change la liturgie chaque jour, ce n'est plus vivable ! (...) Mais, d’autre part, le fixisme - « Maintenant, tout est fait... » - est tout aussi contre-indiqué. En fait, c'est à chaque génération de voir ce qu'on peut améliorer pour être toujours plus conforme aux origines et au véritable esprit de la liturgie. Et je pense qu'il y a effectivement matière aujourd’hui, pour la nouvelle génération, à « réformer la réforme ». Non pas avec des révolutions (je suis un réformiste, pas un révolutionnaire...), mais en changeant ce qui doit l’être. Déclarer toute réforme impossible me semblerait un dogmatisme absurde. »
(Cardinal Joseph Ratzinger, entretien au journal « La Croix », 28 décembre 2001)