S’il y a une chose qui devrait être impérativement supprimé de toutes les messes, c’est le « mot d’accueil », ce « machin » qui ne sert à rien sinon à faire pérorer un célébrant ou un animateur liturgique et à casser le rythme de la célébration sitôt le chant d’entrée achevé. Pourquoi faut-il supprimer le « mot d’accueil » (comme d’ailleurs les souhaits de « bon dimanche » que certains se croient obligés de faire à la fin de la messe) ? 1. Parce que la liturgie ne prévoit nulle part un « accueil » des fidèles. Dans la description qu’il donne des rites initiaux de la Messe, le Missel romain dit simplement qu’ « après la salutation au peuple, le prêtre, le diacre, ou un ministre laïc, peut introduire les fidèles à la Messe du jour par quelques mots très brefs. » (Cf. Présentation générale du Missel romain, n°50) Introduire à la Messe, c’est dire par exemple : « Nous fêtons Saint N. qui vécut à tel siècle et que l’Eglise donne en exemple parce qu’il a ...... » Deux phrases suffisent amplement. Mais cette introduction n’a sûrement aucune raison d’être aux Messes du temps ordinaire ou aux grandes fêtes où généralement prédomine le manque d’inspiration de ceux qui se croient obligés de prendre la parole. 2. Parce qu’il ne revient pas à un laïc ou au célébrant d’ « accueillir » les fidèles. Le laïc n’a aucun mandat pour le faire et un célébrant n’est pas une « hôtesse d’accueil ». 3. Parce que c’est une erreur théologique autant que liturgique que d’imaginer que les fidèles doivent être « accueillis » à la Messe : les fidèles déjà rassemblés au moment où débute le chant d’entrée qui accompagne l’arrivée des ministres de l’autel doivent accueillir Seigneur et non être accueillis.
Dans « La célébration de la foi » (Ed. Téqui, 1981), le Cardinal Ratzinger critiquait ces « salutations souvent insupportables avec leurs séries de banalités, que certaines communautés attendent pourtant maintenant comme une politesse indispensable, et qui sont devenues monnaie courante. » En supprimant les « mots d’accueil », non seulement on se montrera plus respectueux de la liturgie de l’Eglise, mais en plus on évitera de transformer la Messe dominicale en simple réunion conviviale de la « bien-pensance paroissiale ».
Pro Liturgia