15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 18:14

Peut-on parler, à propos de l'avortement, de « crimes imprescriptibles contre l'humanité » ?

 

Après la Seconde Guerre mondiale, une fois mieux connue l'ampleur des atrocités nazies, on a dénoncé les « crimes contre l'humanité ». À côté des crimes de guerre et des crimes contre la paix, c'est surtout ce chef d'accusation qui a été mis en avant au procès de Nuremberg. À ces crimes se rattachent les meurtres, l'extermination en masse, le génocide, la torture, l'arrestation arbitraire, etc. Depuis la Convention adoptée le 26 novembre 1968 par l'Assemblée générale des Nations Unies, ces crimes contre l'humanité sont considérés comme imprescriptibles. Ils sont précisément imprescriptibles parce qu'ils doivent toujours être condamnés au nom d'une loi inscrite dans le cœur de l'homme et antérieure à toute législation positive. C'est au contraire cette législation positive qui est soumise à la sanction de la loi inscrite dans le coeur de l'homme. Ce qui a été souligné à Nuremberg, c'est que les crimes nazis contre l'humanité ne peuvent être prescrits parce qu'ils ont été commis au nom de lois iniques. Iniques, ces lois l'étaient parce qu'elles ne respectaient pas les droits inaliénables de tout être humain. La Déclaration universelle des Droits de l'Homme  de 1948 tirera les enseignements et de cette guerre et de ce procès. Elle explicitera, elle déclarera les raisons ultimes pour lesquelles il fallait - et il faut toujours - lutter contre le nazisme, condamner ses crimes et prévenir sa reviviscence. La libéralisation de l'avortement remet donc en question les principes mêmes sur lesquels a été fondée la condamnation du nazisme.

 

 

Est-il imaginable que l'on oublie de tirer les leçons, pourtant évidentes, qui découlent de l'expérience nazie ?

 

Les hommes ont une capacité prodigieuse d'occulter le passé, y compris récent, même s'ils en ont souffert dans leur propre chair. On pratique la damnatio memoriae: la mémoire est condamnée, car le passé est perçu comme dangereux, étant donné que sa connaissance permettrait de juger le présent. Ainsi nous rendons-nous difficilement compte que c'est sous prétexte d'obéir aux lois du IIIe Reich et à des « ordres supérieurs » que des médecins et autres bourreaux nazis ont exécuté des masses d'innocents. On ne se rend pas davantage compte que ce qui nous a sauvés du nazisme, c'est que des résistants ont désobéi à des lois parce que iniques. Constatons aussi que, par un macabre retour de l'histoire, certains, qui ont survécu aux horreurs nazies grâce â ces résistants, s'emploient aujourd'hui à restaurer des lois iniques tout à fait semblables à celles auxquelles leurs libérateurs avaient refusé d'obéir, précisément pour les sauver… Or, comme ces faits de l'histoire contemporaine sont occultés, on occulte évidemment aussi que l'histoire peut se répéter ou, si l'on préfère, se prolonger. C'est en effet au nom de lois non plus imposées par un tyran, mais votées par des parlementaires, que l'on exécute des innocents.

 

Extraits de l'ouvrage de Mgr Michel SCHOOYANS,

« Bioéthique et Population : Le choix de la vie » (1994)

Partager cet article
Repost0
15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 18:13

En ce 3ème Dimanche de Pâques, la Liturgie de l’Église nous invite plus particulièrement à intensifier notre rencontre avec le Christ-Ressuscité dans notre vie (Évangiles des 3 années). Nous devons aussi, à l'exemple de Saint Pierre Apôtre (1ères lectures des Années A et B) témoigner autour de nous cette joie pascale ("Jubilate"), même si cela nous vaut des railleries si ce n'est pas des persécutions de la part des païens et des juifs endurcis (1ère lecture de l'Année C). Introït de la Messe : « Iubiláte Deo, omnis terra, allelúia : psalmum dícite nómini eius, allelúia : date glóriam laudi eius, allelúia, allelúia, allelúia. Ps. Dícite Deo, quam terribília sunt ópera tua, Dómine ! in multitúdine virtúti tuæ mentiéntur tibi inimíci tui. Gloria Patri... Iubiláte Deo... » (« A Dieu votre jubilation par toute la terre ; chantez un psaume en l’honneur de son nom, célébrez magnifiquement ses louanges, alléluia. Ps. Dites à Dieu : qu’elles sont terribles tes œuvres, Seigneur ! A cause de ta grande puissance, tes ennemis te flattent. Gloire au Père.... A Dieu votre jubilation... ») Vidi aquam + Kyriale I (Lux et origo) + Credo III

 

 

 

 

• ANNÉE A - TEXTES LITURGIQUES (HEBDOMADA TERTIA PASCHÆ DOMINICA)

 

- Actes 2, 14 ; 22-33 : Pierre annonce le Christ ressuscité

- Psaume 16, 1 : Tu m'as montré, Seigneur, le chemin de la vie

- 1 Pierre 1, 17-21 : Le Christ ressuscité donne à notre vie son vrai sens

- Luc 24, 13-35 : Apparition aux disciples d'Emmaüs

 

• ANNÉE B - TEXTES LITURGIQUES (HEBDOMADA TERTIA PASCHÆ DOMINICA)

 

- Actes 3, 13-15 ; 17-19 : Dieu L'a ressuscité des morts, nous en sommes témoins !

- Psaume 4, 2 : Révèle-nous, Seigneur, ton visage de lumière

- 1 Jean 2, 1-5a : Le Christ, Victime offerte pour nos péchés

- Luc 24, 35-48 : Dans leur joie, ils n'osaient pas encore y croire

 

• ANNÉE C - TEXTES LITURGIQUES (HEBDOMADA TERTIA PASCHÆ DOMINICA)

 

- Actes 5, 27-32 ; 40-41 : Les Apôtres persécutés à Jérusalem

- Psaume 30, 3 : Je t'exalte, Seigneur, toi qui me relèves

- Apocalypse 5, 11-14 : Gloire à l'Agneau immolé !

- Jean 21, 1-19 : Apparition au bord du lac : la pêche miraculeuse

 

 
 

Introït de la Messe : "Iubiláte Deo"

 

Partager cet article
Repost0
15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 17:46

Quel lien y a-t-il entre les idéologues de la discrimination et les ingénieurs biomédicaux ?

 

a) Les idéologues de la discrimination concoctent des pseudo-morales dans lesquelles ils expliquent à des ingénieurs médicaux complaisants que ceux-ci sont « justifiés » à éliminer des êtres ne répondant pas aux «normes» imposées par l'idéologie. Ces idéologues précisent que les ingénieurs biomédicaux sont « fondés » à opérer des sélections implacables « pour le bien » de certains individus, de telle race, de la société ou de l'espèce - c'est selon. Ainsi, après s'être évertué à faire échec à une ségrégation fondée sur les « classe sociales », notre siècle s'empresse-t-il actuellement d'instaurer une nouvelle ségrégation fondée sur des "classes génétiques".

 

b) Les idéologues de la discrimination apportent donc une pseudo-légitimation à de multiples abus de pouvoir. Méprisable est l'abus de pouvoir économique, politique, judiciaire. Plus méprisable encore est l'abus de pouvoir médical. Mais le plus méprisable de tous, c'est l'abus de pouvoir intellectuel, car il blesse l'homme dans son intelligence, par laquelle il est le plus semblable à Dieu. Les technocrates du nouvel ordre mondial sont coutumiers de ces formes raffinées d'abus de pouvoir.

 

 

 

Ne retrouve-t-on pas ici, invoqués au profit de la société, des critères analogues à ceux qui sont  invoqués au profit des couples ?

 

Les arguments invoqués par les femmes, ou par les partenaires, en faveur de l'avortement se fondent sur l'intérêt, l'utilité, le droit au plaisir sans risque. L'efficacité doit être totale lorsqu'il s'agit d'éviter ce « mal » qu'est la procréation - conséquence éventuelle de ce « bien » qu'est le plaisir. Les plus forts peuvent donc accorder le droit à leurs convenances et « légitimer » l'avortement.

 

a) Les intérêts de la société humaine sont définis par les plus forts, concrètement par ceux qui réussissent et/ou qui s'imposent. Ceux qui ne réussissent pas font obstacle au bonheur de ceux qui réussissent. Ils menacent même leur sécurité. Dès lors, estiment les riches, notre sécurité est le fondement de notre droit, et nous sommes justifiés à nous défendre contre les menaces venant des plus pauvres qui, par leur seule masse numérique, constituent un danger pour nous. Il faut donc endiguer leur prolifération par tous les moyens, d'autant qu'ils sont insolvables sur le marché mondial.

 

b) C'est une démarche analogue qui s'est développée au bénéfice, si l'on ose dire, de la société. Cela s'est vérifié dès 1926, en URSS, où l'avortement a été légalisé pour que la population puisse être totalement soumise à l'exigence de planification impérative imposée par l'État. L'URSS fut ainsi le premier pays à légaliser l'avortement pour raison d'État.

 

 

 

Le refus de tout risque précipite donc impitoyablement vers une spirale de la pure efficacité ?

 

Intolérable pour les partenaires sexuels, le risque est également intolérable pour la société. C'est pourquoi, partant de la contraception, la logique de l'efficacité conduit à l'avortement puis à l'eugénisme, pour enfin déboucher sur l'euthanasie. Une idée commune est ici sous-jacente à ces différentes pratiques : quand on pose qu'une vie humaine ne répond pas à certaines « normes de qualité » et qu'elle ne vaut pas la peine d'être vécue, cette vie - conclut-on - peut être supprimée par les moyens les plus efficaces dont on dispose.

 

Extraits de l'ouvrage de Mgr Michel SCHOOYANS,

« Bioéthique et Population : Le choix de la vie » (1994)

Partager cet article
Repost0
15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 10:06

Les propos courageux du Cardinal Barbarin (le 14 septembre 2012) :


 

Partager cet article
Repost0
14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 15:53

L'avortement serait-il une méthode moderne de discrimination ?


L'histoire abonde en exemples de discrimination. Elle enseigne aussi que la contestation de ces discriminations et des privilèges les accompagnant, a été un des moteurs poussant vers des sociétés plus démocratiques. Or discriminer, c'est toujours invoquer des raisons pour lesquelles on voue des êtres humains à la servitude ou à la mort. Parfois, discriminer, c'est doubler une faiblesse objective par une faiblesse légale. Le régime nazi a discriminé les juifs, les gitans, les "non-hommes". À Nuremberg, on a appelé ça "crime contre l'humanité"; depuis lors, la mémoire des hommes a été délestée de ces souvenirs gênants. D'autres régimes ont discriminé les contestataires ou les opposants en les envoyant, par exemple, dans des asiles psychiatriques. Actuellement, on discrimine non seulement les enfants - voire les adultes - atteints de malformations ou de handicaps graves, mais aussi les pauvres. La libéralisation de l'avortement légalise une discrimination nouvelle : celle dont peuvent être impunément victimes des êtres humains se trouvant dans un état extrême de faiblesse et de dépendance.

 

 

L'idéologie dont s'inspirent les partisans de l'avortement n'est-elle tout de même pas différente de l'idéologie nazie ?

 

Il y a à la fois des différences d'expression et une profonde communauté d'inspiration. Les justifications explicites sont présentées dans des emballages différents, mais les pratiques auxquelles elles aboutissent sont finalement les mêmes. Qu'on invoque que quelqu'un soit juif, gitan, handicapé, enfant non-né ou non-désiré, adulte incurable : lorsqu'il s'agit de l'éliminer, les motifs invoqués diffèrent, mais l'horreur est la même. Qu'importe que les idéologies soient différentes si les pratiques sont pareilles ? Ne faut-il cependant pas concéder que si les pratiques sont les mêmes, les idéologies, elles, diffèrent ? Les idéologies forgées pour « légitimer » le nazisme et l'avortement ne recourent pas à la même formulation mais elles ont ceci en commun qu'elles "légitiment" des discriminations parfaitement arbitraires entre les êtres humains. D'où les points communs aux idéologues du génocide et aux partisans de l'avortement : dans les deux cas, l'autre n'est pas reconnu comme un être humain; dans les deux cas, la victime est innocente. À cela il faut ajouter que, si l'on en croit les statistiques de l'OMS, les victimes annuelles de l'avortement sont incomparablement plus nombreuses que les victimes du génocide exécutées par les nazis.

 

 

Extrait de l'ouvrage de Mgr Michel SCHOOYANS,

« Bioéthique et Population : Le choix de la vie » (1994)

Partager cet article
Repost0
13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 20:24

 

bialystok_nienarodzeni.jpeg

 

R.I.P.

Partager cet article
Repost0
13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 15:03

52860112_94dd17a25d.jpg« (…) Venons-en au deuxième grand document de l'année 1968 [après la Profession de foi , qu'il a confié à L'Eglise le 30 juin 1968, en conclusion de l'Année de la Foi, initiée par lui], l'Encyclique Humanae vitae.
Rarement un texte de l'histoire récente du Magistère est devenu un signe de contradiction autant que cette Encyclique, que Paul VI a écrite à partir d'une décision de conscience profondément douloureuse.
Deux objections fondamentales ont été soulevées contre le texte, l'une procédurale et l'autre de contenu.
Du point de vue de la procédure, on retient que le pape se serait prononcé contre la majorité de la commission d'étude spécialement constituée, et se serait ainsi placé sur un terrain instable; du point de vue du contenu, il fut reproché à l'Encyclique que son affirmation centrale reposait sur un concept de nature dépassé, qu'elle aurait mélangé biologie et éthique.
Le problème de la relation entre la majorité de la commission et la décision finale du pape touche des questions fondamentales qui vont bien au-delà de la question de l'Encyclique Humanae vitae. Ici se posent des problèmes tels que : à quel moment une majorité est-elle vraiment représentative ? Qui doit-elle représenter ? Et comment ?
Sans que le problème soit ici discuté dans toute son ampleur, nous pouvons dire la chose suivante à ce sujet : une commission, qui donne un avis sur la doctrine de l'Eglise, ne doit en aucun cas représenter la majorité des opinions dominantes, mais l'exigence intérieure de la foi. La Vérité n'est pas décidée à la majorité; le principe démocratique s'arrête devant les questions de la Vérité. 
En outre, dans l'Eglise il n'y a pas que les vivants qui comptent. En elle, les morts ne sont pas morts, parce que, comme communion des saints, elle va au-delà des limites du présent. Le passé n'est pas passé et le futur, de ce fait, existe déjà. En d'autres termes : dans l'Église, il ne peut y avoir de majorité contre les Saints, contre les grands témoins de la foi qui caractérisent toute l'histoire. Ils appartiennent toujours au présent, et leur voix ne peut pas être mise en minorité. La responsabilité envers la continuité de la doctrine de l'Église avait à juste titre pour Paul VI une importance plus grande que celle d'un comité de soixante membres, dont le vote devait être pris en considération, mais ne pouvait pas être le dernier recours avant le poids de la tradition.
Quiconque lit sereinement l'Encyclique trouvera qu'elle n'est nullement imprégnée de naturalisme ou de biologisme, mais est uniquement préoccupée d'un authentique amour humain, un amour qui est spirituel et physique dans l'inséparabilité de l'esprit et du corps, qui caractérise l'être humain (en particulier le paragraphe 9). Puisque l'amour est humain, il a à voir avec la liberté humaine, et doit donc être amour, aimer l'autre non pour "moi", mais pour lui-même. Pour cela, fidélité, unicité et fécondité sont ancrés dans l'essence intérieure de cet amour. Paul VI a à coeur de défendre la dignité humaine de l'amour humain et conjugal. Donc, la liberté - qui, dans son essence est liberté ordonnée à la morale - est au centre de ses réflexions : le pape considère que la personne humaine est capable d'une grande chose - capable de fidélité et capable de renonciation.
Pour cette raison il ne veut pas que le problème de la fécondité responsable - le contrôle des naissances - soit régulé de façon mécanique, mais qu'il soit résolu d'une manière humaine, c'est-à-dire morale, à partir de l'esprit de l'amour et la liberté elle-même.
Si on voulait faire un reproche au pape, ce ne pourrait être celui du naturalisme, mais tout au plus d'avoir une trop grande idée de l'être humain, de la capacité de sa liberté dans la relation corps-esprit.

 

Ceux qui ont connu même de loin, la personnalité de Paul VI, savent qu'il ne lui manquait ni la sensibilité pastorale ni la connaissance des problèmes des individus. L'intention de l'Encyclique n'était pas d'imposer des fardeaux; le Pape se sentait plutôt le devoir de défendre la dignité et la liberté de l'homme contre une conception matérialiste et déterministe.
Il parle dans la perspective de l'éternité, dans sa responsabilité devant la totalité de l'histoire. De ce point de vue, il ne pouvait pas parler autrement, et c'est dans cette perspective qu'il faut lire l'Encyclique : comment une harangue en faveur de l'humanité de l'amour, et en faveur de la dignité de sa liberté morale.
Ici, se manifeste comment Paul VI, sur ce point aussi, précisément sur ce point, parle comme l'avocat de la personne humaine; comment la foi qui l'inspirait, défend la personne humaine, même là où elle la défie ».


 

S.E. le Cardinal Ratzinger - Rome, Pâques 1995

Partager cet article
Repost0
13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 08:45

 

veritecatholique

 

« Je reste dans l’Eglise parce que je crois qu’aujourd’hui comme hier, derrière NOTRE Eglise, vit, intangible, SON Eglise, parce que je crois que je ne puis être avec Lui qu’en étant avec et dans Son Eglise. Je suis dans l’Eglise parce qu’en dépit de tout, je crois qu’elle n’est pas essentiellement NOTRE Eglise mais SON Eglise. Concrètement : c’est l’Eglise qui, bien qu’assujettie aux infirmités humaines, nous donne Jésus-Christ et ce n’est qu’à travers elle que nous pouvons l’accueillir comme une réalité vivante et puissante, qui nous interpelle et nous comble hic et nunc. Comme l’écriait Henri de Lubac : "Savent-ils ceux-là qui acceptent encore Jésus, tout en rejetant l’Eglise, que c’est à elle en définitive qu’ils le doivent : Jésus est pour nous vivant, mais sous quels sables mouvants seraient enfouis, non pas tant son nom et sa mémoire, mais sa vivante influence, l’effet de l’Evangile et la foi en sa personne divine, sans la continuité visible de l’Eglise ? Sans l’Eglise, le Christ se volatiliserait, s’effacerait, s’éteindrait. Et que serait l’Eglise si on lui avait pris le Christ ?". Cette constatation élémentaire ne doit pas nous quitter : quelle que soit la somme d’infidélités que l’Eglise contienne et puisse contenir, de même qu’il est vrai qu’elle doit constamment s’étalonner au Christ, de même qu’il n’y a pas d’antinomie entre l’Eglise et le Christ, c’est par l’Eglise, qu’au-delà de la distance de l’histoire, il demeure vivant, il nous parle, il est auprès de nous, en tant que maître et Seigneur. Et pendant que l’Eglise, et elle seule, nous donne Jésus-Christ, et assure sa présence vivante au monde, qu’elle ne cesse de l’enfanter dans la foi et la prière des hommes, elle donne à l’humanité une lumière, un garant, une norme, sans lesquels elle ne serait plus concevable. Quiconque veut la présence de Jésus-Christ dans l’humanité ne peut la trouver contre l’Eglise, mais seulement en elle. La foi est ecclésiale ou elle n’est pas ».

 
Son Eminence le Cardinal Joseph Ratzinger +
Partager cet article
Repost0
13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 08:42

• TEXTES LITURGIQUES (S. MARTINI I, PAPAE ET MARTYRIS)

 

- 2 Timothée 2, 8-13 : Si nous sommes morts avec Lui, nous vivrons avec Lui

- Psaume 116, 10 : Malgré les malheurs, je garde confiance

- Jean 15, 18-21 : Si le monde vous a hait, sachez qu'il m'a haï le premier

Partager cet article
Repost0
12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 20:45

La Liturgie n'est pas faite d'un empilement de rites et d'usages laissés à la libre disposition des célébrants; la Liturgie est un acte par lequel l'Église se dit elle-même aux hommes en se montrant habitée par le Dieu trinitaire; en même temps, la Liturgie présente de façon synthétique l'image de l'humanité en quête de Dieu et l'expression de toute l'aventure chrétienne. Dans une conférence sur "la nouvelle évangélisation" donnée le 10 décembre 2000, le Cardinal Ratzinger, alors Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avait déclaré :

 

 

http://img.over-blog.com/172x199/0/21/41/34/beno-t-xvi/cardinalratzinger.jpg« (...) On ne peut pas faire connaître Dieu uniquement avec des paroles. On ne connaît pas une personne si on ne la connaît que par ouï-dire. Annoncer Dieu signifie introduire à la relation à Dieu : Enseigner à prier. La prière est la foi en acte. Et ce n'est que dans l'expérience de la vie avec Dieu qu'apparaît aussi l'évidence de son existence. C'est pour cette raison que sont si importantes les écoles de prière, de communauté de prière. Il y a complémentarité entre la prière personnelle ("dans sa propre chambre", seul devant les yeux de Dieu), la prière commune "para-liturgique" ("religiosité populaire") et la prière liturgique. 
Oui, la liturgie est avant tout prière; sa spécificité consiste dans le fait que son sujet primaire, ce n'est pas nous (comme dans la prière privée ou dans la religiosité populaire), mais Dieu lui-même; la liturgie est actio divina, Dieu agit et nous répondons à l'action divine. Parler de Dieu et parler avec Dieu doivent toujours aller de pair. L'annonce de Dieu nous guide à la communion avec Dieu dans la communion fraternelle, fondée et vivifiée par Jésus-Christ. 
C'est pourquoi la liturgie (les sacrements) n'est pas un thème secondaire par rapport à la prédication du Dieu vivant, mais la concrétisation de notre relation à Dieu. Dans ce contexte, qu'on me permette une observation générale sur la question liturgique. Notre manière de célébrer la liturgie est souvent trop rationaliste. La liturgie devient enseignement; son critère est : se faire comprendre, ce qui aboutit bien souvent à la banalisation du mystère, à la prévalence de nos paroles, à la répétition de phraséologies qui semblent plus accessibles et plus agréables aux gens. Mais il s'agit d'une erreur non seulement théologique, mais aussi psychologique et pastorale. La vague d'ésotérisme, la diffusion des techniques asiatiques de relaxation et de vide mental montrent qu'il manque quelque chose dans nos liturgies. C'est justement dans notre monde d'aujourd'hui que nous avons besoin du silence, du mystère supra-individuel, de la beauté. La liturgie n'est pas l'invention du prêtre célébrant ou d'un groupe de spécialistes; la liturgie (le "rite") a grandi selon un processus organique au cours des siècles, elle porte en elle le fruit de l'expérience de foi de toutes les générations précédentes. Même si les participants ne comprennent probablement pas toutes les paroles, ils perçoivent leur signification profonde, la présence du mystère qui transcende toutes les paroles.
 Le centre de l'action liturgique n'est pas le célébrant; le célébrant n'est pas devant le peuple en son nom propre; il ne parle pas de lui-même et pour lui-même, mais in persona Christi. Ce ne sont pas les capacités personnelles du célébrant qui comptent, mais uniquement sa foi, dans laquelle transparaît Jésus-Christ. "Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse" (Jn 3, 30). (...) ».

 

Pro Liturgia

Partager cet article
Repost0
12 avril 2010 1 12 /04 /avril /2010 00:51

Dès que notre Pape Benoît XVI parle pour rappeler - ce qui est son rôle - que la foi catholique ne se fabrique pas à la façon d'un hamburger dans lequel chacun met un peu ce qu'il aime aux doses qu'il veut, les intégristes poussent des hurlements. Les intégristes : c'est-à-dire les responsables de "Golias", Hans Küng et, bien sûr, quelques évêques français déjà à la retraite ou en passe de l'être. Car ce sont eux les intégristes, les vrais, les purs, les durs : ce sont eux qui refusent obstinément d'appliquer un Concile - Vatican II - qu'ils n'ont jamais lu ou, s'ils leur est arrivé de le lire, qu'ils n'ont jamais pris de temps d'étudier pour le comprendre. Ces intégristes là tiennent depuis le milieu du siècle dernier exactement le même discours qui fut dépassé dès le début. Finalement, à leur façon, les Küng, Terras, Noyer, Rouet, Gaillot, Tincq... sont un peu des révisionnistes : ils nient que c'est en grande partie leurs conceptions de l'Eglise qui furent à l'origine d'une théologie fausse et qui, après avoir été instillée dans la mentalité des fidèles, à provoqué la crise de la foi catholique qu'on constate actuellement.

 

Pro Liturgia

Partager cet article
Repost0
11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 19:26

• TEXTES LITURGIQUES (S. STANISLAI, EPISCOPI ET MARTYRIS)


- Apocalypse 12, 10-12 : Mépriser notre vie jusqu'à en mourir

- Psaume 34, 2 : Je veux bénir le Seigneur en tout temps

- Marc 13, 9-13 : A cause de mon Nom, on vous haïra

Partager cet article
Repost0
8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 22:00

En effet, « (…) une bataille qui est de plus en plus grotesque, parce que l’on y voit les hérauts du nihilisme, surtout ceux de la gauche, mener une sainte croisade contre les prêtres pédophiles... [on ne les entendra jamais s'attaquer avec autant de hargne sur les 64%*** de criminels sexuels qui sévissent dans les familles ou bien encore sur les 10%*** qui sévissent au sein de l’école. Non, les médias préfèrent s’attaquer comme de sales hypocrites sur les 0,03%*** dans le clergé catholique pour pouvoir flinguer leur cible préférée : Benoît XVI]. ... mais en réalité, il ne s’agit pas de se débarrasser de ces derniers – ce qui serait tout à fait juste – mais bien [d'un prétexte pour] se débarrasser, tout court, du christianisme, et peut-être, de façon relativiste, de l'idée même de bien et de mal.
L'Europe qui apostasie chaque jour, doit le faire en se trouvant de nobles justifications, en se donnant le ton qu'il faut. L'Europe qui massacre ses enfants dans l'utérus maternel par millions ; qui détruit les enfants déjà nés en combattant chaque jour contre la famille (en trente ans les divorces ont quintuplé dans ma région) ; l'Europe qui expérimente sur les embryons, qui vend dans le commerce ovules et spermatozoïdes, qui tente de cloner l'homme en massacrant des centaines d'êtres humains à l'état initial, qui féconde des femmes célibataires et des couples homosexuels, alors qu’elle refuse aux enfants qui naîtront un père ou une mère… L'Europe et l'Occident, qui permettent à des mamans-grand’mères de donner naissance à des enfants déjà orphelins par des fécondations post-mortem, qui congèlent des embryons dans de l’azote liquide et qui souillent la vie de millions de garçons et de filles par le sexe précoce et la pornographie ; l'Occident sans-enfants, qui prêche la croissance zéro pour ne pas polluer ; qui aide les pays pauvres avec les préservatifs et l'avortement ; qui voit croître chaque jours le recours à la stérilisation (...) ; l'Europe qui ouvre l'euthanasie [et même l’eugénisme] pour des enfants malades et qui anesthésie le cerveau de ses enfants par la Télé, le temps plein, la réalité virtuelle, les divers engagements extrafamiliaux et mille autres subterfuges afin de ne pas en être ennuyée.

 

Et bien cette Europe ennemie des enfants, enfant-phobique, handi-phobique, famille-phobique, feint de se battre pour la défense des plus petits, parce que cette bataille peut servir à souiller l'Église dans son ensemble, comme institution, comme histoire, comme tout. Elle prétend le faire, et avec grand fracas, mais pour ensuite se taire sur les millions d'européens (dont environ cent mille italiens) qui pratiquent le tourisme sexuel au préjudice d'enfants asiatiques, latins ou africains ; sur les quarante-et-un mille cas de violences sur les mineurs enregistrés tous les ans en Italie, selon une recherche présentée à l'Iulm de Milan en 2007 ; sur le boom de pédopornographie qui envahit internet chaque jour davantage, sans rencontrer pratiquement aucun obstacle (…) ». (Extrait d'un texte paru le 25 mars 2010 dans Il Foglio de Francesco Agnoli et traduit en français sur le Blog Hermas).

 

*** Données statistiques officielles d'un Rapport Américain

concernant les crimes sexuels pour l’année 2008

Partager cet article
Repost0