6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 09:29

« (...) Les antiquaires dénués de scrupules n’ont jamais connu d’aussi beaux jours que depuis qu’on leur liquide les quelques belles choses qui pouvaient demeurer dans les sanctuaires - dont le prêtre pourtant n’est que le gardien - pour payer les caisses à savons dont on construira le « podium », où se dresseront les tréteaux baptisés « autel face au peuple », plus les quelques blouses de garçons épiciers qui feront les « aubes » nécessaires à la figuration. Après quoi, il ne reste plus qu’à planter le micro pour la messe-crochet radiophonique. En ces temps où, comble d’ironie, on ne parle que de « promotion des laïcs », le cléricalisme le plus ingénu se donnera libre cours dans ce décor fait par lui et pour lui. L’intarissable « commentateur », occultant sans peine l’officiant falot qui expédie derrière lui les exigences rubricales, pourra imposer enfin sans contrainte au bon peuple chrétien la religion de M. le Curé ou de M. le Vicaire à la place de celle de l’Eglise… L’ennui que dégagent ces « célébrations » a fait rejoindre d’un coup au catholicisme le plus évolutif ce que le protestantisme le plus rétrograde pouvait connaître de désolante pauvreté. (...) Il paraît que l’Eglise convertirait tout le monde si seulement les Evêques coupaient leur cappa magna. Reste à savoir si, pour restituer à l’Eglise l’esprit de pauvreté des Béatitudes, il suffit de la mettre en savate. Et, quand tel serait le cas, il faudrait encore être sûr que la pauvreté doive être présente d’abord dans le culte, et non dans la vie des chrétiens. C’est un peu facile de se faire une bonne conscience sur ce point en louant Dieu dans une bicoque pour ensuite retrouver chez soi sa télévision, son frigidaire, son chauffage central, toutes choses dont il ne peut être question pour personne de se priver au nom de quelques conseils évangéliques, trop évidemment dépassés par la « planétisation » contemporaine ! Osons donc mettre en doute deux préjugés qui font de la liturgie catholique, de nos jours, trop souvent, la plus triste chose qu’elle ait jamais été. Le premier, c’est qu’elle ne peut être évangélique qu’en étant pauvre. Et le second, c’est que la pauvreté, c’est le négligé. (...) La pauvreté dans le culte ne signifie point le laisser-aller (qui produit régulièrement les formes de laideur les plus sinistres), et un culte authentiquement pauvre, même s’il répond à certaines exigences de la foi, ne répond pas à toutes. (...) Défions-nous d’une pauvreté iscariote, qui lésine au nom des pauvres sur les frais du culte, quoi qu’elle ne se fasse aucun scrupule de jeter l’argent par les fenêtres pour toutes sortes d’inutilités qui n’ont pas l’excuse (ou le tort) d’être belles. » (P. Louis BOUYER, Oratorien).

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 07:55
« Le Seigneur découvre Sa Gloire devant des témoins choisis et cette condition corporelle qui lui est commune avec le reste des hommes, il l’éclaire d’une telle splendeur que son visage ressemble à l’éclat du soleil et son vêtement égale la blancheur des neiges. Sans doute cette transfiguration a surtout pour but d’ôter du cœur des disciples le scandale de la croix. Ainsi l’humilité de la passion volontairement subie ne doit pas troubler la foi de ceux à qui est révélée l’éminence de sa dignité cachée. Mais, par une égale prévoyance, il donne un fondement à l’espérance de la sainte Église. De la sorte, le corps tout entier du Christ reconnaît la transformation dont il sera gratifié, promesse pour les membres de participer à l’honneur qui a déjà resplendi dans la tête. Cependant les Apôtres, qui doivent être affermis dans leur foi et initiés à la connaissance de toutes choses, reçoivent par ce prodige un autre enseignement. En effet, Moïse et Élie, c’est-à-dire la Loi et les Prophètes, apparurent s’entretenant avec le Seigneur : ainsi s’accomplit très exactement dans cette présence de cinq hommes ce qui est dit : « Toute parole sera ferme, proférée en présence de deux ou trois témoins » (Dt 19, 15 et Mt 18, 16). Quoi de mieux établi, quoi de plus ferme que cette parole ? Pour la proclamer, la trompette de l’Ancien et du Nouveau Testament résonne en plein accord et tout ce qui servit à témoigner dans les temps anciens se rencontre avec la doctrine de l’Évangile ! Les pages de l’une et de l’autre alliance, en effet, se confirment mutuellement, et celui que des signes précurseurs ont promis sous un voile de mystères, la splendeur de la gloire présente en montre l’évidente manifestation. Entraîné donc par ces découvertes des mystères, saisi de mépris pour les biens de ce monde et de dégoût pour les réalités terrestres, l’apôtre Pierre se laisse emporter à une sorte de ravissement d’esprit dans les biens éternels. Rempli de joie par toute cette vision, il souhaite demeurer là avec Jésus dont la gloire visible le réjouit. Aussi dit-il : « Seigneur, quel bonheur pour nous d’être ici. Si tu veux, faisons ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie » (Mt 27, 4). Mais le Seigneur ne répond pas à cette proposition, il veut montrer non certes que ce désir est mauvais, mais qu’il n’est pas dans l’ordre; car le monde ne peut être sauvé que par la mort du Christ. L’exemple du Seigneur invite aussi la foi des croyants à comprendre que, sans avoir à douter des promesses de bonheur, nous devons pourtant, parmi les épreuves de cette vie, demander la patience avant la gloire ».

 

Sermon de Saint Léon le Grand, pape (Sermon 51, 3. 4. 5: SC 74, 17-19)

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5 août 2007 7 05 /08 /août /2007 06:26

Il y a une preuve évidente que le sens de la liturgie est perdu. Elle nous est donnée par l’absence de cohérence de la plupart des célébrations. Ici, les chants sont beaux, mais le célébrant fait un peu n’importe quoi ; ici, le célébrant fait des efforts pour célébrer dignement, mais c’est l’organiste qui joue mal ou la chorale qui chante n’importe quoi ; ici, le sermon propose un enseignement de qualité, mais c’est la célébration qui est bâclée. Ailleurs ça se tient, mais c’est la décoration du sanctuaire qui témoigne d’une absence de bon goût. Et là, on a remis du grégorien dans une messe qui n’a aucune allure, aucune dignité... Bref, on ne trouve plus nulle part une messe où tout se tient, où tout s’enchaîne de façon harmonieuse et cohérente.

 

Alors avant de vouloir remettre du latin, du grégorien, et avant de vouloir apprendre aux fidèles qu’on peut « aussi » célébrer la liturgie actuelle « versus orientem » - face à Dieu -, peut-être faut-il commencer par redonner du sens à nos célébrations en langues courantes en veillant à leur cohérence : respect des rites par la redécouverte de ce qui a été supprimé (voile du calice, plateau de communion, agenouillements aux moments prévus, cierges placés de part et d’autre de la croix d’autel...) et par la suppression des mauvaises habitudes prises (mot d’accueil, partie de « shake your hands » au rite de la paix, façon de prier le « Notre Père » en élevant les mains comme le célébrant...), chant de tout ce qui doit être chanté (le célébrant veillera à se faire conseiller par un musicien qualifié afin qu’il apprenne à poser sa voix, à chanter une préface ou une oraison de façon contrôlée et sans effets de voix...), disposition harmonieuse du mobilier liturgique (autel, ambon sièges du célébrant et des ministres) et « liquidation » systématique de ce qui n’a pas à se trouver dans le chœur (bancs, chaises, panneaux, draperies... fidèles laïcs), emploi de linges d’autel, de vêtements liturgiques et de vases liturgiques véritablement beaux et dignes, port de la soutane et du surplis pour les servants d’autel et port d’aubes serrées par un cordon... etc.

 

Ce n’est que lorsque les fidèles auront été à nouveau familiarisés avec des messes célébrées avec dignité et cohérence - et qu’éventuellement on leur aura expliqué les raisons de cette façon de mettre en œuvre la liturgie - qu’on pourra les amener à franchir un pas supplémentaire vers l’usage du latin et du grégorien et, plus tard, vers la célébration « versus orientem ». Mais tout doit se faire de façon logique, avec lenteur et aussi avec un grand sens pédagogique.

 

Pro Liturgia

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4 août 2007 6 04 /08 /août /2007 12:48

 

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4 août 2007 6 04 /08 /août /2007 07:35

R. Alléluia, le Seigneur règne,

Alléluia, il est vainqueur,

Alléluia, le Seigneur règne,

Chante Alléluia, Amen.

 

 

1. Rendons gloire à Dieu, soyons dans la joie,

A Jésus gloire et puissance.

Dieu le Seigneur, maître de tout,

Règne dans sa majesté.

 

2. Le temps est venu de célébrer

Dans la joie et l'allégresse.

Venez donc tous pour le banquet,

Pour les noces de l'Agneau.

 

3. Vous tous qui êtes appelés

Par le Seigneur, roi de gloire.

Adorez Dieu dans l'unité,

Pour les siècles. Amen.


© Communauté de l’Emmanuel

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3 août 2007 5 03 /08 /août /2007 19:50

P1040380.jpeg« Les mages trouvent une pauvre jeune fille avec un pauvre enfant couvert de pauvres langes... mais, en entrant dans cette grotte, ils ressentent une joie qu'ils n'ont jamais éprouvée... Le divin Enfant prend un air joyeux : signe de la satisfaction affectueuse avec laquelle il les accueille comme les premières conquêtes de son oeuvre rédemptrice. Les saints rois regardent ensuite Marie, qui ne parle pas ; elle se tient en silence ; mais son visage qui reflète la joie et respire une douceur céleste, prouve qu'elle leur fait bon accueil et qu'elle les remercie d'être venus les premiers reconnaître son Fils pour ce qu'il est : leur souverain Maître...  Enfant digne d'amour, je te vois dans cette grotte, couché sur la paille, très pauvre et très méprisé ; mais la foi m'enseigne que tu es mon Dieu descendu du ciel pour mon salut. Je te reconnais pour mon souverain Seigneur et mon Sauveur ; je te proclame tel mais je n'ai rien à t'offrir. Je n'ai pas l'or de l'amour, puisque j'ai aimé les choses de ce monde ; je n'ai aimé que mes caprices, au lieu de t'aimer toi, infiniment digne d'amour. Je n'ai pas l'encens de la prière, puisque j'ai malheureusement vécu sans penser à toi. Je n'ai pas la myrrhe de la mortification, puisque, pour ne m'être pas abstenu de plaisirs misérables, j'ai tant de fois contristé ta bonté infinie. Que t'offrirai-je donc ? Mon Jésus, je t'offre mon coeur, tout souillé, tout dénué qu'il est : accepte-le et change-le, puisque tu es venu ici-bas laver dans ton sang nos coeurs coupables et nous transformer ainsi de pécheurs en saints. Donne-moi donc cet or, cet encens, cette myrrhe qui me manquent. Donne-moi l'or de ton saint amour ; donne-moi l'encens, l'esprit de prière ; donne-moi la myrrhe, le désir et la force de me mortifier en tout ce qui te déplaît...
 O Vierge sainte, tu as accueilli les pieux rois mages avec une vive affection et tu les as comblés ; daigne aussi m'accueillir et me consoler, moi qui viens, à leur exemple, faire visite et m'offrir à ton Fils ».

 

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l'Eglise

Pour l'octave de l'Epiphanie, n°1 (trad. Noël, Eds. Saint-Paul 1993, p. 302 rev.)

*** Vitrail des 3 Rois Mages appartenant à la Basilique Saint Denis - Île de France

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3 août 2007 5 03 /08 /août /2007 19:48

Vierge de Fatima, Mère de miséricorde, Reine du Ciel et de la terre, refuge des pécheurs, nous qui appartenons au Mouvement Sacerdotal Marial, nous qui avons été appelés à former la cohorte de tes Prêtres, aujourd'hui nous nous consacrons de manière très spéciale à ton Cœur Immaculé. Par cet acte de consécration, nous entendons vivre, avec toi et grâce à toi, tous les engagements que nous avons assumés par notre consécration baptismale et sacerdotale. Nous nous engageons aussi à opérer en nous cette conversion intérieure qui nous libère de tout attachement humain à nous-mêmes, à notre carrière, à notre confort, aux faciles compromis avec le monde, afin d'être, comme toi, uniquement disponibles pour faire toujours la volonté du Seigneur. Et alors que nous entendons te confier notre sacerdoce, à toi, Mère très douce et miséricordieuse, pour que tu en disposes en faveur de tes desseins de salut, en cette heure décisive qui pèse sur le monde, nous nous engageons à le vivre selon tes désirs ; en particulier, pour tout ce qui concerne le renouvellement de l'esprit de prière et de pénitence, la célébration fervente de la sainte Eucharistie et de l'Office divin, la récitation quotidienne du Chapelet, l'offrande en ton honneur de la sainte Messe le premier samedi de chaque mois, et un mode de vie religieux et austère, qui soit un bon exemple pour le monde. Nous te promettons aussi la plus grande fidélité à l’Evangile, dont nous serons toujours les messagers intègres et courageux, allant jusqu'à l'effusion de notre sang si c'est nécessaire ; et fidélité à l'Église, au service de laquelle nous avons été consacrés. Surtout, nous voulons être unis au Saint-Père et à la Hiérarchie, par notre ferme adhésion à toutes ses directives, de manière à opposer une barrière au processus de contestation dirigé contre le Magistère, qui menace les fondements mêmes de l'Eglise. Bien plus, sous ta maternelle protection, nous voulons être les apôtres de l'unité de prière et d'amour envers le Pape, unité si nécessaire aujourd'hui, et nous implorons de toi une protection spéciale sur le Saint-Père. Enfin, nous te promettons de conduire les fidèles confiés à nos soins à une dévotion renouvelée envers toi. Sachant que l'athéisme a provoqué le naufrage de la foi en un grand nombre de fidèles, que la désacralisation est entrée dans le temple saint de Dieu, n'épargnant même pas tant de nos frères Prêtres, sachant que le mal et le péché déferlent de plus en plus sur le monde, pleins de confiance, nous osons lever les yeux vers toi, Mère de Jésus et notre Mère miséricordieuse et puissante ; nous osons t'invoquer aujourd'hui encore et attendre de toi le salut de tous tes enfants, ô clémente, ô pleine de pitié, ô douce Vierge Marie !

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3 août 2007 5 03 /08 /août /2007 16:08

1. Comme une biche qui désire l'eau vive,

Ainsi mon âme te cherche, ô mon Dieu

Elle a soif de toi, Dieu de toute vie

Quand viendrai-je et verrai-je la face de Dieu ? (bis)

 

2. Donne moi ta lumière et ta vérité

Qu'elles me conduisent vers ta sainte montagne

Qu'elles guident mes pas pour marcher vers toi,

Vers ta sainte montagne, lieu de ta demeure. (bis)

 

3. Je m'avancerai vers l'autel du Seigneur,

J'exulterai, le louerai, lui mon Dieu,

Il est mon rocher, le Dieu de ma joie,

Le salut de ma face, mon maître et Seigneur. (bis)

 

 
© Communauté de l'Emmanuel
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2 août 2007 4 02 /08 /août /2007 07:59

Cœur de Jésus
formez en nous des cœurs de missionnaires,
des cœurs ardents à répandre notre Foi,
des cœurs fiers de porter la croix,
voulant partout lui porter témoignage,
prêts à souffrir pour prouver leur amour... Jaloux de conquérir à leur Christ tous les cœurs de l'univers. Par joie claire et charité, prêchant sans rien dire, conquerrons par la bonté de notre sourire....
Qu'à tout ce que Dieu voudra, notre cœur réponde
Jésus-Christ nous suffira jusqu'au bout du monde:
Avec sa croix et sa paix, on est riche à tout jamais

 

Père Jacques Sevin

 
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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 09:42

Chers fils et filles,

 

Nous voudrions vous donner une marque de l'amour pasto­ral, propre à notre ministère envers l'homme de notre temps, l'homme considéré selon un modèle uniforme, non pour abaisser son niveau, mais pour élargir le rayon de notre intérêt, en cher­chant d'attirer votre attention sur les tentations habituelles contre la foi en Dieu, ou, en termes plus généraux, contre la religion.

 

 

Un dépassement libérateur ?

 

ephod.jpegUne de ces tentations qui se glisse dans la mentalité mo­derne est la persuasion que, en somme, on peut se passer de Dieu et qu'il peut être remplacé par d'autres valeurs. C'est-à-dire que l'on peut se passer de la foi en Dieu, et de la pratique reli­gieuse que la foi exigerait. Ce n'est pas une négation absolue, ce n'est pas un athéisme radical ou rationnel, niais bien un man­que d'intérêt pratique, une tentative d'appuyer la vie sur d'autres bases que celles de la religion traditionnelle. C'est souvent la conclusion d'un raisonnement plutôt empirique mais complexe, qui détruit à l'intérieur de l'âme le peu de certitude que le caté­chisme avait inculqué à l'enfant encore jeune, et qui semble disparaître au premier doute venant d'un effort intellectuel nais­sant et à la première perspective attrayante d'affranchissement de devoirs ennuyeux : comme il est difficile, dit-on, ce problème de Dieu ! Comme il est facile de se soustraire à ses exigences, spéculatives et pratiques ! Comme c'est agréable ! Et pour certains la tentation revêt l'apparence de Minerve, la déesse de la sagesse païenne, qui fait penser à l'abandon de la religion comme un dépassement libérateur de pseudo-idées enfantines (vous en souvenez-vous ? Ce n'est pas Chantecler qui fait se lever le so­leil) : l'adulte n'a pas besoin de ce monde religieux qui semble imaginaire et superstitieux ; il est satisfait d'autres pensées, ses pensées, qui sont ensuite ses intérêts, ses obligations, ses amours, ses expériences, son activité quotidienne, ce qu'il a à faire, ce qu'il appelle la vie réelle.

C'est là la première forme de la tentation — comme nous le disions — du remplacement de Dieu : nous pourrions la rap­procher, par le rappel de la parabole du semeur, des semences tombées parmi les buissons d'épines qui en grandissant étouffent les grains naissants (Mt 13, 7-22) : les soucis temporels prennent toute la place qui dans l'âme devrait être réservée aux devoirs et droits de la religion. C'est du positivisme pratique. L'inobser­vance du repos et de la prière des jours de fête démontre combien est forte et puissante cette tentation. Ceux qui y cèdent aujourd'hui sont légion, alors que l'importance, aussi bien personnelle que collective, de la participation à la liturgie eucharistique est de­venue plus évidente, aussi bien pour marquer sagement le rythme du temps et des occupations profanes que pour laisser à l'esprit une pause, son réconfort, son niveau primordial.

 


Irremplaçable besoin de Dieu

 

La vie areligieuse devient facilement sans satisfactions et insignifiante. L'homme intelligent s'aperçoit qu'il marche dans l'obscurité ; sans la lumière de la vérité et de la pratique religieuse, son expérience perd son importance et sa signification, sa personnalité devient médiocre, sa liberté devient la proie de passions mauvaises et de l'influence d'autrui. Il sent le besoin d'un idéal supérieur quelconque, devant et au-dessus de Lui. Les opinions courantes, les aphorismes rhétoriques, les philosophies à la mode offrent facilement une idole à mettre à la place de Dieu. Nous voulons reconnaître que souvent ce sont des con­ceptions nobles et hautes, choisies par l'homme moderne pour le guider à la place de la foi religieuse, comme la science, la li­berté, l'art, le travail, le progrès, le devoir, l'amour... D'autres conceptions non moins répandues, ne sont pas sans signification ambiguë : la richesse, la puissance, la gloire, la politique, le bonheur, etc. Ce sont des valeurs certainement. Mais peuvent-elles atteindre ce degré d'absolu que nous reconnaissons à la divinité et qui ne demande pas une justification à un plan supé­rieur ? Sont-elles, si on s'en contente, capables de prendre dans notre esprit la place de Dieu ? Ne laissent-elles pas, quand elles sont seules, un vide qui, somme toute, est la partie la plus impor­tante et la meilleure ? Et si nous réduisons notre capacité de compréhension à ces valeurs isolées, alors qu'elles demandent d'être mises en liaison avec une source et un ordre plus élevés, n'avons-nous pas réduit leur vraie mesure, ou rapetissé plutôt que dilaté l'amplitude de l'esprit humain qui est sans limites ? C'est l'aver­tissement si connu de saint Augustin (cf. Conf. 1, 1), qui par­court, avant et après lui, toute l'histoire de la spiritualité humaine : le besoin du Dieu irremplaçable. Il ne s'agit pas de qualifier ce besoin insatiable d’« angoisse métaphysique », dont ne veut même pas entendre parler ni le matérialisme moderne ni, pour d'autres raisons, l'idéalisme immanentiste ; mais il s'agit de re­connaître une exigence innée et profonde de l'âme humaine, ouverte sur l'infini et qui aspire à se comparer et donc à se con­fondre avec la connaissance et l'amour du Dieu dont elle porte en elle-même l'empreinte mystérieuse. La substitution, même dans les cas que nous rencontrons parfois chez des hommes de grande valeur intellectuelle et morale, est abusive : abusive en ce qui concerne Dieu qui a mis au début de son message biblique un premier commandement : « Je suis le Seigneur ton Dieu ; tu n'auras pas d'autre dieu que moi » (Ex 20, 2-3) ; et abusive en ce qui concerne l'homme car elle le trompe avec l'éclat de reflets, de lumières artificielles, le privant de la lumière directe de l'éblouis­sant mystère de Dieu.

 


Placer l'homme au centre de la religion ?

 

Mais aujourd'hui une autre forme de substitution de Dieu, du Christ, de la foi, de la religion est à la mode ; c'est celle qui nous pousse non plus à refuser les bienfaits de la religion elle-même, spécialement de la religion chrétienne, mais plutôt à obtenir ces bienfaits pour l'homme moderne en les distinguant et en les séparant de leur racine, c'est-à-dire du rapport avec le monde divin. On dit souvent, séparation de la source verticale, pour lui conférer une origine et un terme dans une ligne hori­zontale ; non plus référence à Dieu mais à l'homme. Pour donner au christianisme une formulation qui plaise à la mentalité sécu­larisée, laïciste, hostile à la transcendance et à la Réalité mysté­rieuse du Dieu vivant et du Christ, Verbe incarné et notre Sau­veur dans l'Esprit Saint, on a essayé d'interpréter le christia­nisme selon des critères purement humains. Beaucoup se rap­pellent encore un article célèbre écrit immédiatement après la guerre par un philosophe idéaliste connu, « pourquoi nous ne pouvons pas ne pas nous dire chrétiens », article dans lequel était explicitement reconnu au christianisme le mérite irréfutable d'avoir assuré à la doctrine de l'esprit des valeurs nouvelles et inextinguibles ; mais le christianisme authentique est absorbé et donc substitué par l'immanentisme idéaliste. Aujourd'hui on parle des penseurs qui offrent une réinterprétation séculière de la foi chrétienne comme d'un christianisme sans religion où le Christ a une grande place, mais comme homme. Dieu disparaît. On y dit des choses belles et profondes qui charment les chré­tiens de notre temps, doctrinalement sécularisés, et donc néga­teurs de la vérité religieuse que l'Eglise défend et répand éter­nellement : ce sont souvent des pages impressionnantes, comme des rosés merveilleuses mais séparées de leur racine ; ils vivent bien, affirmant des valeurs morales appréciables, mais comment ces dernières peuvent-elles être expliquées alors qu'elles sont séparées de leur vraie racine et réduites à une mesure purement humaine ? Et combien de temps pourront-elles durer pour sauver l'homme au niveau duquel elles sont descendues ? « L'espace d'un matin » (cf. DE ROSA, Civ. Catt., 1970, quad. 2877 et 2878). Dieu, le Christ, l'Eglise ne peuvent pas être impunément remplacés. Essayons de surmonter cette tentation, en retrouvant dans notre foi catholique la certitude, la plénitude, le salut qu'elle seule peut donner. Avec notre Bénédiction Apostolique.

 

Audience générale de Sa Sainteté le Pape Paul VI, 19 août 1970

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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 08:25
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31 juillet 2007 2 31 /07 /juillet /2007 12:20

R. Adoramus te, Jésus fils de Dieu !

Ô Dieu Saint nous venons t'adorer.

Adoramus te, Jésus roi des Rois !

Dieu sauveur nous venons t'adorer.

 

 

1. Jésus, image du Père, splendeur éternelle,

Jésus, souce de la vie, tous : adoramus te !

Jésus, Dieu fait homme, fils du Dieu vivant

Jésus, prince de la paix, tous : adoramus te !

 

2. Jésus, père des pauvres, secours des malades,

Jésus, ami des pêcheurs, adoramus te !

Jésus, bon berger, doux et humble de cœur

Jésus, bonté infinie, adoramus te !

 

3. Jésus, parole vivante, patient et fidèle,

Jésus, toi, notre chemin, adoramus te !

Jésus, Dieu très saint, notre rédempteur

Jésus, vérité et vie, adoramus te !

 

4. Jésus, notre refuge, trésor de nos âmes,

Jésus, maître de nos cœurs, adoramus te !

Jésus, bon pasteur, agneau immolé,

Jésus, roi d'humilité, adoramus te !

 

5. Jésus, roi des anges, maître des apôtres

Jésus, force des martyrs, adoramus te !

Jésus, joie des vierges, gloire de l'Eglise

Jésus, Christ ressuscité, adoramus te !


 

© Communauté de l’Emmanuel

 

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28 juillet 2007 6 28 /07 /juillet /2007 15:08

 

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