Certains (trop rares) évêques de France qui aimeraient mettre de l’ordre dans leurs diocèses respectifs doivent manœuvrer avec un clergé disparate et souvent très peu formé sur le plan liturgique, qui va du « brave type » un peu naïf au narcissique en mal de reconnaissance, en passant par l'ex-prêtre ouvrier ou l’esclave de sa passion pour les nouvelles technologies ou les mondanités. On trouve de tout dans un diocèse. De tout sauf... la « forme ordinaire » correctement célébrée et une remise en cause des orientations pastorales mises en œuvre par quelques abbés intouchables s’appuyant sur d’arrogants « laïcs en responsabilité ».
Dans ce contexte difficile, on entend certains évêques déclarer que l’essentiel est d’évangéliser. Bien sûr, mais encore faut-il être crédible ! Dans certains diocèses, la messe est célébrée dans la « forme extraordinaire ». Certains fidèles y vont en tant qu’inconditionnels de cette liturgie. Beaucoup d’autres y vont pour faire plaisir à l’abbé X qui célèbre, ou parce que ça leur rappelle la messe de leur enfance, comme on l’entend souvent dire. Mais partout ailleurs, tout continue comme avant : la forme « ordinaire » est plus ou moins bricolée, travestie, « blessée » - selon l’expression de Mgr Aillet - sans que ces personnes qui fréquentent la forme « extraordinaire » n’y voient le moindre problème. Il arrive d’ailleurs que le prêtre qui célèbre très respectueusement la « forme extraordinaire » prenne beaucoup de liberté avec la « forme ordinaire ». Pourquoi ? Parce qu’en massacrant la « forme ordinaire », il ne passera pas pour le « tradi » du diocèse et pourra dire à ses confrères que s’il a accepté de célèbrer la « forme extraordinaire », c’est uniquement pas obéissance au Père évêque. Subtil, non ? Au royaume des aveugles... etc.
Ainsi, tout n’est plus que mascarade, hypocrisie, démagogie et détournement du Motu proprio « Summorum pontificum » désormais utilisé par un certain clergé pour donner l’impression d’appartenir au groupe des « purs » de la « messe en latin ». Tel est ce qui se passe dans bien des diocèses où l’on ne favorise désormais plus qu’une pastorale de la « poudre aux yeux ». Certains disent même de l’esbrouffe.
Pro Liturgia