C’est ce qu’a déclaré le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, dans le quotidien de la Conférence des évêques italiens (Cei), Avvenire, le 3 juin…
C’est ce qu’a déclaré le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, dans le quotidien de la Conférence des évêques italiens (Cei), Avvenire, le 3 juin…
Varsovie 1981-Paris 2013 : même combat ?
(…) Oui, même combat contre deux idéologies totalitaires, deux formes de dictatures étrangement ressemblantes en leurs méthodes. Toutes deux déshumanisantes. Le communisme, en niant l’esprit, l’âme, réduisant l’homme à de la simple matière brute. Notre libéralisme occidental (…) réduisant l’embryon humain à de la matière brute à manipuler à gogo, le sperme commercialisé suivant le QI et la morphologie du vendeur anonyme, fabriquant des gosses par milliers (qui jamais ne connaîtront leur géniteur, même pas son nom). Et les femmes qui se font squatter le ventre pour revendre le produit aux enchères, bébé contre chèque. Science-fiction ? Celle-ci est dépassée par les faits horriblement courants, dans les pays ayant légalisé la supercherie du mariage artificiel. L’esclavage des camps staliniens, l’exploitation des bras laissant des milliers de cadavres sur les rails et canaux de Sibérie, est-il tellement différent de notre actuel libéralisme [3] ? Cela quasiment en toute impunité, vu les enjeux financiers (liés au cyber-porno faisant le même chiffre d’affaires que le commerce des armes),laissant des gosses par milliers mourir du Sida inoculé par des hommes pervertis. Ces camps-prisons en Corée du Nord [4] toujours stalinienne, où les enfants programmés ne connaîtront pas leurs engendreurs, où les mots père-mère-famille ne signifient absolument rien, seraient-ils tellement différents de ce que nous installons chez nous ? Sans voir concordance ou connivences, reconnaissons au moins des ressemblances… Ressemblances entre les méthodes dictatoriales — non pas évidemment celles de la période stalinienne, mais bien celle des années quatre-vingt des pays satellites. Ordonnances par décret du seul parti, mascarades de vote, livres d’histoires faussés, enfants arrachés à leurs familles car propriété de l’État. Peuple anesthésié par l’alcoolisme, abruti par le travail (ici chloroformé par sexe et fric, comme les anciens Romains par pain et jeux). Chiffres faussés, photos truquées, médias otages de l’État, lignes téléphoniques sur écoute, courrier censuré (chez nous comptes Facebook piratés par la DCRI), attroupement de plus de 10 personnes interdit — cela nous attendrait-il ? Tout débat, tout référendum inimaginable. Mais voici : le peuple muselé, pour crier son existence, fait preuve d’une incroyable créativité. Pour se jouer du pouvoir totalitaire en ridiculisant le gouvernement obligé de voter des lois stupides. Tous descendent dans la rue, à l’heure des infos et quand c’est passible de prison, ils tournent tous les écrans contre les fenêtres — la police n’ayant pas le temps de monter les étages pour arrêter ces salopards. Lors du premier voyage de Jean-Paul II : on confisque aux journalistes les objectifs grand angle, permettant de prendre des vues d’ensemble des foules gigantesques. La TV nationalisée ne montre que quelques vieilles paysannes chiffrant à quelques centaines les deux millions massés sur le Blondie de Cracovie. Lorsqu’il implora l’Esprit de liberté sur eux : épiclèse qui fut l’épicentre du séisme fissurant l’empire soviétique : 10 ans plus tard, le mur s’écroule. Sit-in silencieux au long des nuits, élèves par milliers faisant grève de parole en récré. Buildings la nuit où l’on se répartit les fenêtres allumées en forme de croix de lumière de douze étages, l’espace de quelques minutes, avant que la police ne puisse repérer les appartements des révolutionnaires, etc. Bâillonnés, vilipendés par les médias étatisés, ils n’avaient plus que ces astuces d’écoliers pour parler. Plus que prier pour crier. Plus que leurs pieds sur le pavé pour clamer : nous voulons Dieu ! Ce qui se traduit : nous voulons la liberté. C’est-à-dire la Vérité. Car seule la Vérité rend libre. Ce qu’un Vaclav Havel — sortant de prison — avait fait broder sur son pavillon claquant fièrement au vent sur le palais présidentiel. Le seul badge Solidarnosc étant passible de prison, en quelques nuits, ils le remplacent par celui de Czestochowa (au millimètre près de la même facture). Ici, un certain tee-shirt, et même… le drapeau français ! Le simple dessin d’une famille, ça fait trembler le pouvoir ! Il faudrait une nouvelle loi pour l’interdire. Interdire cette phrase criminelle : « Un papa, une maman, on ne ment pas aux enfants ». Créativité que l’on retrouve dans cette génération montante, calme, paisible, déterminée, courageuse, suscitant la peur chez les uns, la stupeur chez les autres et surtout notre bonheur. Pour saisir la pertinence de ce rapprochement, il faut relire ces coups de trompette que sont les ultimes homélies du Bienheureux Jerzy Popieluszko lors des « messes pour la Nation ». On les croirait prêchées dans une paroisse parisienne de Mai 2013.
Tel un geyser jaillissant des nappes phréatiques
Mais on peut aussi faire le rapprochement avec l’implosion quasi miraculeuse de l’ex-système communiste. Comment s’est-il écroulé presque d’un coup ? Par l’échec économique total — tiens, ça nous dit quelque chose ? Par le courage de grands pasteurs impossibles à museler quitte à écoper des années de cachot. Par les cris à la face du monde d’un pape ne mâchant pas ses mots, récusant les « silences de la honte » (tel notre bon pape François). Mais surtout par ce soulèvement silencieux — ces foules-houles impossibles à tuer — de tout un peuple, évoqué plus haut. Et la Nation a fini par l’emporter sur l’État. Avec une cuisante humiliation pour le régime totalitaire. Là-bas, ce peuple d’ouvriers, dont le parti unique se prétendait être la seule voix, qui se rebelle, faisant mentir Marx : la religion se révélant être non l’opium mais le calcium du peuple. Ici, c’est la rue dont les socialistes se targuaient d’avoir le monopole, qui se rebiffe contre une idéologie qui tente de nous anesthésier pour mieux nous abrutir, nous abêtir à force de nous trahir. Devant ces jeunes, — la majorité dans les grandes manifs, et ces veilleurs en sit-in la nuit — la stupeur nous saisit. Mais « qui donc sont-ils ? Mais d’où viennent ils ? » L’Apocalypse décode leurs logiciels : « Ils viennent de la grande épreuve… Ils ont lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau » (Apocalypse 7,13). Ils ont traversé leurs années scolaires, où on leur inocule toutes sortes de contre-vérités dans les domaines historiques ou éthiques, jusqu’à ces sornettes enseignées doctement en Sorbonne ou à… l’école primaire : « Tu peux être femelle et masculin à la fois ». Et ils en sortent indemnes, le bon sens humain inné finissant par l’emporter. On les matraque de porno — venin de vipère (Mt 16,18) — jusque sur iPod et Smartphone, cela n’a pas tué leur âme. Ils sont rescapés de la guerre des puissants contre les plus faibles : celle qui transforme en tombeau notre premier berceau. Celle qui élimine les plus vulnérables susceptibles d’attraper un jour telle maladie — ils ont réchappé à l’eugénisme chromosomique, à ce massacre des Saints innocents d’aujourd’hui. Comme Jésus lui-même, protégé qu’il était par un certain Joseph. Et Joseph, c’est aujourd’hui l’Église, qui se bat pour sauver l’homme quand il devient un loup pour l’homme. Pour sauver Jésus présent dans le plus vulnérable, le plus menacé de ses petits frères et sœurs de chair et de sang. Vaclav Havel se posait la même question que celle d’Apocalypse 7,13, en voyant, sidéré, ces foules de jeunes massés sur l’équivalent symbolique de notre place de la Concorde. « Beaucoup s’étonnent de ce que les citoyens tchécoslovaques, aussi manipulés, humiliés, sceptiques et soumis, aient trouvé tout à coup une force extraordinaire et les instruments pacifiques nécessaires pour secouer le joug totalitaire. Nous en sommes les premiers émerveillés, nous demandant où donc ces jeunes qui n’ont connu aucun autre système politique ont pu étancher leur soif de vérité, leur liberté de penser, leur imagination politique, leur courage et leur pondération. Et comment leurs parents ont-ils pu les imiter ? Qu’est-ce qui a fait que les gens, tout à coup, aient su comment agir, sans avoir besoin de conseils ni d’instructions ? Je pense que la situation actuelle, si riche d’espérance, est la conséquence de deux facteurs. En premier lieu, l’homme n’est pas seulement un produit du monde qui l’entoure : il est une créature qui tend vers quelque chose de plus élevé, même si le milieu et le monde environnant ont cassé cette tension en lui. Le second facteur résulte de la tradition humanitaire et démocratique de notre pays, affaiblie par l’ignorance de la population mais transmise silencieusement de génération en génération, si bien que chacun a pu la retrouver au fond de lui-même à l’instant nécessaire, et la traduire en actes » [5]. Oui, cette génération rebelle à toute idéologie mortifère est la preuve même qu’il y a en tout être un fond divin, une sorte d’innocence première que rien, ni personne ne pourra nous arracher, quelle que soit la puissance totalitaire. Et c’est ce fond qui tout à coup resurgit, telles des eaux souterraines sourdant in extremis — d’une nappe phréatique avant qu’elle ne soit asséchée. Et pour qu’elle ne le soit jamais.
A genoux devant son Seigneur : debout face au persécuteur
Le monde a été saisi de stupeur devant ces images surréalistes : ces veilleurs à genoux dans la nuit, en face-à-face avec les forces de l’ordre. Les premiers têtes nues, mains vides. Les seconds aux casques masquant leurs visages, matraques et gaz lacrymogènes au poing. Les premiers, calmes, paisibles, presque souriants. Les seconds, tendus, agités, presque violents. D’un côté l’innocence. De l’autre la puissance. D’un côté la résistance passive, de l’autre la puissance agressive. Bref, David dépouillé versus Goliath hyper-armé. Deux images saisissantes de la place Tien an Men. Un étudiant tout seul, face à un énorme char n’osant l’écraser. L’autre : un enfant, mains jointes, juché sur les épaules de son papa, dominant une houle de casques… L’enfant régnant, veillant et priant sur son peuple. Et me revenait mon article dans France Catholique de janvier 1982 : « Un peuple qui, matraqué, tombe à genoux ». Illustrant le mot d’ordre de l’armée romaine tant cité par notre Jérôme Lejeune : « Le soldat frappé se bat agenouillé. » Et Benoît XVI : « S’agenouiller devant l’Eucharistie est une profession de liberté : celui qui s’incline devant Jésus ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, aussi fort soit-il. Nous, les chrétiens, nous ne nous agenouillons que devant Dieu, devant le Très Saint Sacrement. »
Où un rêve se fait chair et sang
Depuis tant d’années, dans homélies et conférences, en évoquant les affres d’une culture de mort, les aberrations des nouvelles idéologies, la peur devant une dictature de la pensée, je disais : comment le peuple par millions ne descend-il pas sur les Champs-Élysées ? Et voilà ! ça y est ! Enfin ! Enfin ! Les visages de nos témoins, pasteurs et apôtres de demain car déjà d’aujourd’hui ? Et même de nos martyrs car seul le sang crie plus fort que toute voix, quand le monde se fait sourd à force d’autisme ? Et parce qu’on ne croit que ceux qui sont prêts à signer leur parole de leur sang. De leur sang et d’abord de leurs larmes. Ces larmes qui désarment les plus armés. Comment ne pas voir l’Esprit Saint en personne à l’œuvre dans cette formidable insurrection populaire manifestant pour rien d’immédiatement gratifiant, mais gratuitement, simplement pour sauver nos enfants de demain, protéger nos familles d’aujourd’hui ? En fin de compte, pour arracher notre peuple, et l’humanité, d’une implosion mortelle. Il faut être aveugle pour ne pas y décoder un signe saisissant des temps de la fin. Malheur à qui se tiendrait en dehors de ce courant, de ce torrent d’eaux vives qui finira par assainir les eaux corrompues de la politique. Sur le visage lumineux d’une clarté d’ailleurs, de ces veilleurs-marcheurs, comment ne pas déceler en filigrane ceux de nos futurs élus et politiciens, pères et mères, consacrés et évêques ? Bref, sur les visages paisibles et déterminés des « mères-veilleuses » et de tous ces jeunes, contemplons ceux de nos saints et saintes que le Seigneur nous prépare pour demain et nous donne dès aujourd’hui [6]. Le Cardinal Journet le diagnostiquait prophétiquement : « C’est peut-être aux plus sombres époques, quand des milliers d’âmes apostasient, que le Saint Esprit semble vouloir racheter, par l’intensité de la ferveur et la fréquence de l’héroïsme, les pertes subies en nombre et en extension. De grandes effusions de lumière et d’amour accompagnées de miracles et de prophéties descendent sur l’Église militante. Sous ces incomparables visitations, l’Église sent tressaillir ses enfants dans son sein (…). Aux moments décisifs de son histoire, le Saint Esprit viendra au secours de son Église par des voies exceptionnelles. Il suscitera en elle des miracles de force, de lumière, de pureté. Dans la hiérarchie ou dans le peuple fidèle, des hommes et des femmes se lèveront, ils auront pour annoncer leur message tant de netteté dans la voix, tant de sainteté dans le cœur, que le monde croira réentendre les Apôtres. Ils prophétiseront pour éclairer à la lumière de la Révélation le mouvement de leur époque et les besoins des hommes » [7].Oui, pour plagier Jean de la Croix, « plus le Malin se déchaîne, plus l’Esprit Saint se démène ». De ces jeunes soyons dignes et fiers. Vivons à la hauteur de leur cœur. Ne les méprisons pas. Ne les décevons pas. Ne les trahissons pas. Que notre tiédeur n’éteigne pas leur ferveur. Que nos compromissions ne brisent pas leur élan. Que nos lâchetés n’étouffent pas leur radicalité. [8] Au contraire, laissons-nous entraîner par leur enthousiasme, stimuler par leur courage, booster par leurs audaces, contaminer par leur joie contagieuse, irradier par leurs regards-lumière [9]. L’avenir de la France est dans leurs mains vides. En attendant, ce sont eux qui sauvent son honneur aux yeux du monde, aux yeux de Dieu, eux, les beaux chevaliers de la vie, de l’amour, de la liberté. Eux les veilleurs éveillant notre émerveillement et hâtant l’Aurore. Eux les vainqueurs au grand cœur. Ils signent ce que clamait le jeune président libanais Bachir Gemayel : résister, c’est exister. Face à l’intransigeance, ils entrent en dissidence Pour sauver le bon sens, ils font objection de conscience. Bravissimo !
[3] Commerce international de chair fraîche en Hollande : un parti politique réclame la légalisation de la pédophilie
dont on peut déjà légalement faire la promotion médiatique). Et ensuite, celle de l’inceste.
[4] Blaine Harden, Rescapé du camp 14, Belfond, 2012, p 39, ss.
[5] Premier discours de Présidence, Prague, 1er janvier 1990.
[6] cf : Prophètes de la Joie, éd. Jubilé- Emmanuel, 2013
[7] In : L’Église du Verbe incarné.
[8] Voir ma Lettre aux veilleurs, in bimensuel L’Homme Nouveau, mai 2013,
blog : www.daniel-ange.eklablog.com ; page Facebook Jeunesse-Lumière, www.jeunesse-lumiere.com.
[9] « Comme ils regardent les choses de plus haut que leurs aînés, ils voient plus loin qu’eux.
Sans perdre leur temps sur les routes apparemment irréversibles où les anciens
s’engagent et au bout desquelles ils ont discerné un abîme, ils vont directement à l’essentiel.
J’en suis sûr : ces veilleurs seront bientôt des bâtisseurs. » Xavier Patier, in hebdomadaire Famille chrétienne, 10 mai 13.
En 1688, au cours d'une apparition à Sainte Marguerite-Marie, Notre-Seigneur Jésus-Christ daigna lui adresser ces paroles : « Je te promets, dans l'excessive miséricorde de mon Cœur, que son amour tout-puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis du mois, neuf mois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu'ils ne mourront point dans ma disgrâce ni sans recevoir leurs sacrements, et que mon divin Cœur se rendra leur asile assuré aux derniers moments ».
Le mouvement Amnesty International, engagé universellement pour la défense des droits de l’homme, pourrait enregistrer un flux de démissions en masse, de la part des adhérents catholiques, surtout dans les écoles australiennes, pour avoir changé sa position sur l’avortement : c’est ce qu’affirme l’Eglise de Melbourne, où le Vicaire général, Mgr Mons. Les Tomlinson, a annoncé que les évêques australiens fourniront vite une réponse complète et un document, après la décision d’Amnesty de soutenir la dépénalisation de l’avortement.
La verticalité entre la vérité reçue de Dieu et l’homme est à la base de l’élaboration des rites, lesquels constituent un moyen d’exprimer la foi et de la transmettre. Les rites ne tombent pas du ciel : ils s’élaborent dans des contextes socio-culturels particuliers, puis se transmettent et se diffusent dans des sociétés diverses et changeantes. Ce sont ces changements de sociétés, de contextes, qui obligent l’Eglise à s’interroger régulièrement, comme elle l’a fait par exemple au moment de Trente ou de Vatican II - mais pas seulement - pour savoir ce qui, dans les rites, doit être sauvé, conservé, transmis, adapté, laissé de côté. Il y a là tout un travail à la fois théologique et pédagogique à faire et qui consiste à trier et à penser le mode de la transmission des rites et de leur contenu.
Lorsque l’Eglise fait ce travail de « tri » et de « réorganisation » en établissant une distinction entre les rites et les coutumes qui ont pu être insérées dans les actions sacrées au cours des siècles, elle se souvient qu’elle n’est pas seulement la « planificatrice » des rituels, mais qu’elle est aussi la « gardienne » de ce qui est constitutif des moments les plus sacrés dans la vie d’un croyant en ce qu’ils sont des instants d’arrachement aux lourdeurs du quotidien, des occasions d’autocritique, de confession, de réflexion sur soi, de retraite personnelle... En dehors de leur rôle de transmission et d’expression de la foi, les rites ont aussi pour fonction de marquer des cycles ou des étapes de vie (c’est, par exemple, le rôle du « cycle liturgique ») et d’organiser la transmission des valeurs intergénérationnelles permettant d’assurer une continuité à travers le temps. Ils ont aussi pour fonction de colmater les angoisses de la vie (d’où, par exemple, l’importance de conserver intacts les rites de la Messe pour les défunts), d’instaurer un ordre à la place du chaos ou de l’aléatoire, de donner un sens à l’existence et de préparer des climats à la fois individuels et collectifs. Tout nouveau rite créé à partir de l’expérience vécue doit pouvoir se fondre dans les anciens rites qui garantissent la continuité nécessaire à la conservation de l’identité de la communauté ecclésiale. Lorsque des nouvelles pratiquent ne se diluent pas dans les anciens rites, on observe un processus de « déritualisation » qui aboutit à une perte de cohésion, d’unité, d’identité, de continuité de la communauté ecclésiale. Enfin, le rite peut servir de base pour inciter les enfants à poser des questions aux adultes. C’est très important ! Voilà pourquoi il est totalement aberrant d’imaginer des célébrations liturgiques adaptées aux plus jeunes : ceux-ci doivent participer aux célébrations fortement ritualisées capables de susciter leur curiosité et de les conduire à interroger les adultes. Au demeurant, on constate que nulle part ailleurs que dans les paroisses relevant du rite catholique romain on invite les enfants à participer à des célébrations élaborées pour eux. (Imagine-t-on ce que deviendrait la riche liturgie copte, par exemple - voir ici - si elle devait être adaptée aux enfants ? Il n'en resterait plus rien.)
L’activité rituelle doit nourrir l’esprit collectif et la dimension mythique du groupe ecclesial. C’est-à-dire qu’elle doit signifier ce à quoi on croit dans la communauté, quelles sont les valeurs spécifiques auxquelles on se réfère et qui sont liées à l’histoire dont elles sont le fruit. Toutefois, l’activité rituelle doit ouvrir la communauté locale sur ce qui la dépasse, qui n’est pas limité aux membres qui la composent. Car le pire advient lorsqu’un rituel enferme un groupe dans une rigidité comportementale. Alors, le rituel « fermé », envahissant et contraignant, se transforme en une tentative de survie qui fige le groupe dans des attitudes exprimant sa peur d’être menacé dans son existence et son identité.
Pro Liturgia
Une petite anecdote patristique…
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Je vous salue Jeanne d'Arc, Sainte de la Patrie, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre tous les enfants de France, et Jésus, Roi du Ciel et de la France, est béni. Sainte Jeanne d'Arc, Patronne de la France, faites de nous de vos amis, soutenez-nous dans nos combats, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.
1. O gloriósa vírginum,
sublímis inter sídera,
Qui te creávit párvulum
lacténte nutris úbere.
2. Quod Eva tristis ábstulit,
tu reddis almo gérmine,
Intrent ut astra flébiles,
caeli reclúdis cárdines.
3. Tu Regis alti jánua
et aula lucis fúlgida,
Vitam datam per Vírginem,
gentes redémptae pláudite.
4. Jesu Tibi sit glória,
Qui natus es de Vírgine,
Cum Patre et Almo Spíritu,
in sempitérna saécula.
Amen.
O Saint-Esprit, divin Esprit de lumière et d’amour, je vous consacre mon intelligence, mon cœur et ma volonté, tout mon être, pour le temps et l’éternité. Que mon intelligence soit toujours docile à vos célestes inspirations et à l’enseignement de la Sainte Eglise catholique, dont vous êtes le guide infaillible ; que mon cœur soit toujours enflammé de l’amour de Dieu et du prochain ; que ma volonté soit toujours conforme à la volonté divine, et que toute ma vie soit une imitation fidèle de la vie et des vertus de Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, à qui, avec le Père et vous, soient honneur et gloire à jamais. Ainsi soit-il.
Indulgence de 300 jours une fois le jour - Pie X, 1er juin 1908