9. Glória Patri Dómino, Natóque, qui a mortuis Surréxit, ac Paráclito, In sæculórum sǽcula. Amen.
En présence du ciel et de la terre remplis de Votre gloire et à genoux devant Votre majesté divine, je m'offre corps et âme à vous éternel Esprit de Dieu. J'adore l'éclat de votre pureté, l'intégrité inaltérable de votre justice et la puissance de Votre amour. Vous êtes la force et la lumière de mon âme ; par Vous, je vis, je pense et j'agis. Puissé-je ne jamais pécher contre Vous, ni Vous contrister en résistant à la grâce ! Guidez mes pensées ; faites que j'entende toujours Votre voix et que j'obéisse à vos suaves inspirations. Je m'attache à Vous, je me donne à Vous et je supplie Votre miséricorde de veiller sur ma faiblesse.
« J’ai encore quelque chose à faire avant de mourir », confie Thérèse à sa sœur Céline : « J’ai toujours rêvé d’exprimer dans un chant à la Sainte Vierge tout ce que je pense d’elle » (PA, Rome, p. 268). Quelques mois avant sa mort, Thérèse compose son dernier poème « Pourquoi je t’aime Ô Marie ! » Elle y exprime tout ce qu’elle pense de la Vierge Marie. Elle nous invite à nous tourner vers la Mère de Dieu et notre Mère en méditant sa vie tel que l’Évangile nous la révèle avec discrétion et profondeur…
Oh ! je voudrais chanter, Marie, pourquoi je t'aime !
Pourquoi ton nom si doux fait tressaillir mon cœur !
Et pourquoi de penser à ta grandeur suprême
Ne saurait à mon âme inspirer de frayeur.
Si je te contemplais dans ta sublime gloire,
Et surpassant l'éclat de tous les bienheureux;
Que je suis ton enfant, je ne pourrais le croire.....
Marie, ah ! devant toi je baisserais les yeux.
Il faut, pour qu'un enfant puisse chérir sa mère,
Qu'elle pleure avec lui, partage ses douleurs.
O Reine de mon cœur, sur la rive étrangère,
Pour m'attirer à toi, que tu versas de pleurs !
En méditant ta vie écrite en l'Evangile,
J'ose te regarder et m'approcher de toi ;
Me croire ton enfant ne m'est pas difficile,
Car je te vois mortelle et souffrant comme moi.
Lorsqu'un Ange des cieux t'offre d'être la Mère
Du Dieu qui doit régner toute l'éternité,
Je te vois préférer, quel étonnant mystère !
L'ineffable trésor de la virginité.
Je comprends que ton âme, ô Vierge immaculée,
Soit plus chère au Seigneur que le divin séjour.
Je comprends que ton âme, humble et douce vallée,
Contienne mon Jésus, l'Océan de l'amour!
Je t'aime, te disant la petite servante
Du Dieu que tu ravis par ton humilité.
Cette grande vertu te rend toute-puissante,
Elle attire en ton cœur la Sainte Trinité !
Alors l'Esprit d'amour te couvrant de son ombre,
Le Fils égal au Père en toi s'est incarné...
De ses frères pécheurs bien grand sera le nombre,
Puisqu'on doit l'appeler : Jésus, ton premier-né!
Marie, ah ! tu le sais, malgré ma petitesse,
Comme toi je possède en moi le Tout-Puissant.
Mais je ne tremble pas en voyant ma faiblesse
Le trésor de la Mère appartient à l'enfant...
Et je suis ton enfant, ô ma Mère chérie !
Tes vertus, ton amour ne sont-ils pas à moi ?
Aussi, lorsqu'en mon cœur descend la blanche Hostie,
Jésus, ton doux Agneau, croit reposer en toi !
Tu me le fais sentir, ce n'est pas impossible
De marcher sur tes pas, ô Reine des élus !
L'étroit chemin du ciel, tu l'as rendu visible
En pratiquant toujours les plus humbles vertus.
Marie, auprès de toi j'aime à rester petite ;
Des grandeurs d'ici-bas je vois la vanité.
Chez sainte Elisabeth recevant ta visite,
J'apprends à pratiquer l'ardente charité.
Là, j'écoute à genoux, douce Reine des Anges,
Le cantique sacré qui jaillit de ton cœur ;
Tu m'apprends à chanter les divines louanges,
A me glorifier en Jésus, mon Sauveur.
Tes paroles d'amour sont de mystiques roses
Qui doivent embaumer les siècles à venir
En toi, le Tout-Puissant a fait de grandes choses
Je veux les méditer, afin de l'en bénir.
Quand le bon saint Joseph ignore le miracle
Que tu voudrais cacher dans ton humilité,
Tu le laisses pleurer tout près du tabernacle
Qui voile du Sauveur la divine beauté.
Oh ! que je l'aime encor ton éloquent silence !
Pour moi, c'est un concert doux et mélodieux
Qui me dit la grandeur et la toute-puissance
D'une âme qui n'attend son secours que des cieux...
Plus tard, à Bethléem, ô Joseph, ô Marie,
Je vous vois repoussés de tous les habitants ;
Nul ne veut recevoir en son hôtellerie
De pauvres étrangers... la place est pour les grands !
La place est pour les grands, et c'est dans une étable
Que la Reine des cieux doit enfanter un Dieu.
O Mère du Sauveur, que je te trouve aimable!
Que je te trouve grande en un si pauvre lieu !
Quand je vois l'Eternel enveloppé de langes,
Quand, du Verbe divin, j'entends le faible cri...
Marie, à cet instant, envierais-je les Anges ?
Leur Seigneur adorable est mon Frère chéri !
Oh ! que je te bénis, toi qui sur nos rivages
As fait épanouir cette divine Fleur !
Que je t'aime, écoutant les bergers et les mages,
Et gardant avec soin toute chose en ton cœur !
Je t'aime, te mêlant avec les autres femmes
Qui, vers le Temple saint, ont dirigé leurs pas ;
Je t'aime, présentant le Sauveur de nos âmes
Au bienheureux vieillard qui le presse en ses bras ;
D'abord en souriant j'écoute son cantique ;
Mais bientôt ses accents me font verser des pleurs...
Plongeant dans l'avenir un regard prophétique,
Siméon te présente un glaive de douleurs !
O Reine des martyrs, jusqu'au soir de ta vie
Ce glaive douloureux transpercera ton cœur.
Déjà tu dois quitter le sol de ta patrie,
Pour éviter d'un roi la jalouse fureur.
Jésus sommeille en paix sous les plis de ton voile,
Joseph vient te prier de partir à l'instant;
Et ton obéissance aussitôt se dévoile
Tu pars sans nul retard et sans raisonnement.
Sur la terre d'Egypte, il me semble, ô Marie,
Que dans la pauvreté ton cœur reste joyeux;
Car Jésus n'est-il pas la plus belle patrie ?
Que t'importe l'exil ?... Tu possèdes les cieux !
Mais à Jérusalem une amère tristesse,
Comme un vaste océan, vient inonder ton cœur...
Jésus, pendant trois jours, se cache à ta tendresse.
Alors c'est bien l'exil dans toute sa rigueur!
Enfin tu l'aperçois, et l'amour te transporte...
Tu dis au bel Enfant qui charme les Docteurs
« O mon Fils, pourquoi donc agis-tu de la sorte ?
« Voilà ton père et moi qui te cherchions en pleurs !... »
Et l'Enfant-Dieu répond — oh ! quel profond mystère! —
A la Mère qu'il aime et qui lui tend les bras :
« Pourquoi me cherchez-vous?... Aux œuvres de mon Père
« Je dois penser déjà!... Ne le savez-vous pas? »
L'Evangile m'apprend que, croissant en sagesse,
A Marie, à Joseph, Jésus reste soumis;
Et mon cœur me révèle avec quelle tendresse
Il obéit toujours à ses parents chéris.
Maintenant je comprends le mystère du Temple,
La réponse, le ton de mon aimable Roi
Mère, ce doux Enfant veut que tu sois l'exemple
De l'âme qui le cherche en la nuit de la foi...
Puisque le Roi des Cieux a voulu que sa Mère
Fût soumise à la nuit, à l'angoisse du cœur,
Alors, c'est donc un bien de souffrir sur la terre ?
Oui !... souffrir en aimant, c'est le plus pur bonheur!
Tout ce qu'il m'a donné, Jésus peut le reprendre,
Dis-lui de ne jamais se gêner avec moi ;
il peut bien se cacher, je consens à l'attendre
Jusqu'au jour sans couchant où s'éteindra ma foi.
Je sais qu'à Nazareth, Vierge pleine de grâces,
Tu vis très pauvrement, ne voulant rien de plus
Point de ravissements, de miracles, d'extases
N'embellissent ta vie, ô Reine des élus !
Le nombre des petits est bien grand sur la terre,
Ils peuvent, sans trembler, vers toi lever les yeux ;
Par la commune voie, incomparable Mère,
Il te plaît de marcher pour les guider aux cieux !
Pendant ce triste exil, ô ma Mère chérie,
Je veux vivre avec toi, te suivre chaque jour;
Vierge, en te contemplant je me plonge ravie,
Découvrant dans ton cœur des abîmes d'amour !
Ton regard maternel bannit toutes mes craintes
Il m'apprend à pleurer, il m'apprend à jouir.
Au lieu de mépriser les jours de fêtes saintes,
Tu veux les partager, tu daignes les bénir.
Des époux de Cana voyant l'inquiétude
Qu'ils ne peuvent cacher, car ils manquent de vin,
Au Sauveur tu le dis, dans ta sollicitude,
Espérant le secours de son pouvoir divin.
Jésus semble d'abord repousser ta prière
« Qu'importe, répond-il, femme, à vous comme à moi ? »
Mais, au fond de son cœur il te nomme sa Mère,
Et son premier miracle il l'opère pour toi !
Un jour que les pécheurs écoutent la doctrine
De Celui qui voudrait au ciel les recevoir
Je te trouve avec eux, Mère, sur la colline ;
Quelqu'un dit à Jésus que tu voudrais le voir.
Alors ton divin Fils, devant la foule entière,
De son amour pour nous montre l'immensité;
Il dit : « Quel est mon frère, et ma sœur, et ma mère,
« Si ce n'est celui-là qui fait ma volonté ? »
O Vierge immaculée, ô Mère la plus tendre !
En écoutant Jésus tu ne t'attristes pas,
Mais tu te réjouis qu'il nous fasse comprendre
Que notre âme devient sa famille ici-bas.
Oui, tu te réjouis qu'il nous donne sa vie,
Les trésors infinis de sa Divinité !
Comment ne pas t'aimer, te bénir, ô Marie !
Voyant, à notre égard, ta générosité ?...
Tu nous aimes vraiment comme Jésus nous aime,
Et tu consens pour nous à t'éloigner de lui.
Aimer, c'est tout donner, et se donner soi-même
Tu voulus le prouver en restant notre appui.
Le Sauveur connaissait ton immense tendresse,
Il savait les secrets de ton cœur maternel...
Refuge des pécheurs, c'est à toi qu'il nous laisse
Quand il quitte la croix pour nous attendre au ciel !
Tu m'apparais, Marie, au sommet du Calvaire,
Debout, près de la Croix, comme un prêtre à l'autel ;
Offrant, pour apaiser la justice du Père,
Ton bien-aimé Jésus, le doux Emmanuel.
Un prophète l'a dit, ô Mère désolée
« Il n'est pas de douleur semblable à ta douleur ! »
O Reine des martyrs, en restant exilée,
Tu prodigues pour nous tout le sang de ton cœur !
La maison de saint Jean devient ton seul asile ;
Le fils de Zébédée a remplacé Jésus !
C'est le dernier détail que donne l'Évangile
De la Vierge Marie il ne me parle plus...
Mais son profond silence, ô ma Mère chérie,
Ne révèle-t-il pas que le Verbe éternel
Veut lui-même chanter les secrets de ta vie
Pour charmer tes enfants, tous les élus du ciel ?
Bientôt je l'entendrai cette douce harmonie;
Bientôt, dans le beau ciel, je vais aller te voir !
Toi qui vins me sourire au matin de ma vie,
Viens me sourire encor... Mère, voici le soir !
Je ne crains plus l'éclat de ta gloire suprême ;
Avec toi j'ai souffert... et je veux maintenant
Chanter sur tes genoux, Vierge, pourquoi je t'aime.....
Et redire à jamais que je suis ton enfant !
Mai 1897
On ne soulignera jamais assez l’immense responsabilité qui incombe aux évêques de France dans la crise lefebvriste : s’ils avaient appliqué le Concile - spécialement pour ce qui touche à la liturgie - comme Benoît XVI demande aujourd’hui qu’il soit appliqué et comme l’Eglise a toujours demandé qu’il soit appliqué, il est évident que seule une insignifiante minorité de fidèles seraient allés trouver refuge dans les bras du lefebvrisme. Mais les documents sont accablants pour l’épiscopat français : ils montrent qu’ils ont vivement encouragé les excentricités liturgiques et les catéchèses les plus farfelues, qu’ils n’ont respecté ni la Constitution Sacrosanctum Concilium, ni le Missel romain, forçant ainsi les fidèles qui refusaient de cautionner les excentricités paroissiales à se tourner vers le mouvement initié par Mgr Lefebvre. Aujourd’hui encore, les évêques de France ne disent rien et ne font rien pour que la liturgie de l’Eglise soit partout respectée.
« Il aurait mieux fait de se taire ! » : c'est sous ce titre que le journaliste et vaticaniste Guido Horst nous donne, sur le site de Kathnet, une analyse pertinente des propos tenus par le Cardinal André Vingt-Trois au sujet des rapports entre les évêques de France et le Saint-Père. Les lignes de Guido Horst témoignent de l'image pitoyable que notre épiscopat donne de lui au-delà des frontières de l'Hexagone…
Si le pape avait été un chef d'entreprise, il aurait limogé sans tambour ni trompette son homme de confiance pour la France. Mais comme le Successeur de Pierre n'est pas un chef d'entreprise, qu'il est plutôt un pasteur compatissant qui part à la recherche de chacune de ses brebis, le Cardinal André Vingt-Trois restera certainement archevêque de Paris. Il n'en est pas moins vrai que son intervention, minimisant la portée de l'événement aussitôt après la rencontre de Benoît XVI avec les évêques de France à Lourdes, aura jeté une ombre sur la visite du Pape en France, alors même que dans les médias, Benoît XVI avait incontestablement marqué des points. Le Pape s'était exprimé très clairement devant les évêques. D'une part à propos de la libéralisation de l' "ancienne messe", et des relations avec les traditionalistes, désirant qu'aucun ne devait avoir le sentiment d'être mis à l'écart par l'Eglise. D'autre part, en confirmant la sacralité des liens du mariage et en s'exprimant clairement contre la bénédiction d'unions illégitimes. Comment ne pas s'étonner que suite à de telles paroles, le Cardinal Vingt-Trois, Président de la Conférence épiscopale de France, ait déclaré aux médias que la relation entre le Pape et les évêques ne relève pas d'une « soumission servile », que cela n'a rien à voir avec un chef d'entreprise et ses subordonnés ? « Nous avons accueilli et écouté le Pape comme un frère qui vient conforter la foi de ceux avec qui il travaille et il est en communion » a dit Mgr Vingt-Trois. « Et si nous avons quelque chose à lui dire, nous le disons », a-t-il ajouté. On peut penser à juste titre que l'enthousiasme des pages consacrées hier par les journaux français à la visite du Pape n'aura pas été égratigné par la déclaration du Cardinal Vingt-Trois. Bien que dans "Le Parisien" on ait pu trouver l'opinion selon laquelle les évêques français n'ont pas vraiment applaudi aux paroles du Pape lorsque celui-ci a réaffirmé la position romaine dans les questions concernant le remariage des divorcés et la messe sous sa forme extraordinaire. Les médias français ont montré une grande sympathie à l'égard de leur hôte allemand. Chez les évêques, au contraire, ce ne fut pas que de l'enthousiasme. Mgr Vingt-Trois tiendrait-il encore un peu de gallicanisme caché dans les plis de sa soutane rouge-sang de Cardinal, dont la couleur symbolise la Vérité de la Foi qu'il convient de défendre fut-ce au prix de son sang ? Le Président de la Conférence épiscopale française a pour le moins éveillé le sentiment qu'il se voit comme le porte-parole d'une église autocéphale, c'est-à-dire indépendante de Rome. Tout d'un coup il est devenu clair, au milieu d'un séjour par ailleurs réussi en France, que les voyages du Pape ne sont pas, même pour Benoît XVI, qu'un bain de foules en jubilation. Ce que le Pape avait déjà dit du chemin qui restait à parcourir à l'Eglise de France, il l'a répété devant les évêques : il faudra trouver une nouvelle voie, pour que soient exprimées, et vécues au quotidien, les valeurs chrétiennes fondamentales sur lesquelles est construite l'identité de la nation. Le président Sarkozy avait laissé entrevoir cette possibilité. Et le Pape avait affirmé qu'alors on verrait progressivement disparaître les conditions politiques et sociétales permettant l'expression d'anciens sentiments de méfiance, voire d'animosité. L'Eglise ne revendique pas pour elle-même la place de l'Etat, elle ne veut pas se mettre à la place de l'Etat. Pourtant, et Benoît XVI l'avait déjà fait remarquer dans son discours au Palais de l'Elysée, il est devenu plus que nécessaire de lancer une nouvelle réflexion sur le vrai sens et l'importance d'une « laïcité ouverte » sur laquelle le Président Sarkozy avait déjà ouvert le débat lors de son voyage à Rome fin 2007. Pour le Pape, deux choses sont fondamentales : « d'une part, d'insister sur la distinction entre le politique et le religieux, afin de garantir aussi bien la liberté religieuse des citoyens que la responsabilité de l'Etat envers eux, et d'autre part, de prendre une conscience plus claire de la fonction irremplaçable de la religion pour la formation des consciences et de la contribution qu'elle peut apporter, avec d'autres instances, à la création d'un consensus éthique fondamental dans la société ».
Benoît XVI garde toujours l'espoir d'une renaissance possible en Europe d'une culture imprégnée de l'idée chrétienne. Que les mots qu'il avait prononcés, juste avant son élection au trône de Pierre soient repris au vol : ne plus vivre « comme si Dieu n'existait pas », mais adopter la maxime inverse : « vivez comme si Dieu existait ! Vous n'aurez jamais à le regretter » Au Collège des Bernardins devant les représentants du monde de la culture, le Pape dit on ne peut plus clairement que le non-sens, le nihilisme, le manque d'orientation et le relativisme de toutes les valeurs ne peuvent mener qu'à la destruction de toute humanité. La France, dont les racines et les traditions sont chrétiennes, n'est plus aujourd'hui un pays catholique. Mais l'Eglise y vit en liberté, et si elle était unie, elle pourrait témoigner en faveur des valeurs chrétiennes. Unie en elle-même, et unie avec le Pape à Rome. C'est bien pour cela que les propos du Cardinal Vingt-Trois ont suscité tant d'irritation. Comme s'ils posaient un point d'interrogation derrière ces mots : union avec le Pape ? Union avec les traditionalistes que Benoît XVI aimerait reconquérir pour l'Eglise ? Le Cardinal-archevêque de Paris aurait mieux fait de se taire.
Pro Liturgia
Seigneur, ayez pitié de nous. --> Seigneur, ayez pitié de nous.
O Christ, ayez pitié de nous. --> O Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous. --> Seigneur, ayez pitié de nous.
Père du Ciel qui êtes Dieu, --> ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde qui êtes Dieu,--> ayez pitié de nous.
Saint-Esprit qui êtes Dieu, --> ayez pitié de nous.
Sainte Trinité qui êtes un seul Dieu, --> ayez pitié de nous.
Sainte Marie, --> priez pour nous.
Sainte Mère de Dieu, --> priez pour nous.
Sainte Vierge des vierge, --> priez pour nous.
Saint Philippe, --> priez pour nous.
Tabernacle de l'Esprit Saint, --> priez pour nous.
Apôtre de Rome, --> priez pour nous.
Conseiller des papes, --> priez pour nous.
Voix prophétique, --> priez pour nous.
Homme des premiers âges, --> priez pour nous.
Saint aimable, --> priez pour nous.
Contemplatif héroïque, --> priez pour nous.
Père très doux, --> priez pour nous.
Fleur de pureté, --> priez pour nous.
Martyr de la charité, --> priez pour nous.
Cœur enflammé, --> priez pour nous.
Vous qui avez reçu le don de discerner les esprits, --> priez pour nous.
Perle du sacerdoce, --> priez pour nous.
Miroir de la vie divine, --> priez pour nous.
Modèle d'humilité, --> priez pour nous.
Exemple de simplicité, --> priez pour nous.
Lumière de la sainte allégresse, --> priez pour nous.
Image de l'enfance, --> priez pour nous.
Modèle des vieillards, --> priez pour nous.
Pasteur des âmes, --> priez pour nous.
Qui avez repêché un naufragé, --> priez pour nous.
Guide des orphelins, --> priez pour nous.
Hôte des anges, --> priez pour nous.
Vous qui dès l'adolescence avez cultivé la chasteté, --> priez pour nous.
Qui vous êtes rendu à Rome sous l'inspiration divine, --> priez pour nous.
Qui avez aimé à vous retirer dans les Catacombes, --> priez pour nous.
Qui avez reçu l'Esprit Saint transperçant votre cœur, --> priez pour nous.
Qui avez porté d'admirables extases, --> priez pour nous.
Qui avez servi avec amour les petits, --> priez pour nous.
Qui avez eu soif du martyre, ardemment, --> priez pour nous.
Qui avez distribué chaque jour la parole de Dieu, --> priez pour nous.
Qui avez attiré tant de cœurs à Dieu, --> priez pour nous.
Qui avez entretenu de doux colloques avec Marie, --> priez pour nous.
Qui avez fait revivre un mourant pour le sauver de l'enfer, --> priez pour nous.
Qui avez établi vos maisons en tout pays, --> priez pour nous.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, --> pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, --> exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, --> ayez pitié de nous, Seigneur.
V. Saint Philippe Néri, priez pour nous,
R. Afin que nous devenions dignes des promesses du Christ.
Prions : Dieu qui, par la gloire accordée à vos saints, avez élevé très haut le confesseur Saint Philippe Néri, accordez-nous dans votre bonté de progresser vers vous par l'exemple des vertus de ce saint dont nous célébrons la mémoire avec bonheur. Daigne le Saint-Esprit nous enflammer de ce feu dont il pénétra miraculeusement le cœur de Saint Philippe. Par le Christ Notre Seigneur. Amen.
« Prêtre diocésain depuis longtemps, je collabore en France à l’action pastorale sous la conduite d’un curé de plusieurs ensembles de paroisses. J’entre maintenant dans certains détails du service effectué en commun. Pour n’en citer qu’un, particulièrement problématique, j’évoquerai synthétiquement la célébration des funérailles à l’église. Premièrement les faits. Malgré nos efforts respectifs en tant que prêtres et notre soutien mutuel de bonne volonté, je constate que deux éléments principaux n’ont pu à cette heure être éradiqués de la célébration liturgique : les chansons profanes, et les textes de témoignages ou poétiques à la fois aliturgiques (échappant à la forme prescrite de la célébration) et déconnectés des fondamentaux du réalisme personnel de la mort et du contenu de la foi. Il m’est même arrivé qu’une personne de la famille qui venait de lire la première lecture, fit immédiatement à la suite un petit discours improvisé selon lequel une personne reste vivante tant qu’on ne l’oublie pas (j’ai froidement contredit tout cela en public dans mon homélie, et vous sentez l’ambiance…). Bien d’autres faits de cet ordre se sont produits, à la fois illégaux dans la forme et déviants quant au fond. Mais cette courte évocation suffira.
Deuxièmement, les questions de forme et d’organisation de l’Eglise : on constate une mentalité diffuse selon laquelle la forme liturgique est d’une part à la libre disposition de l’ensemble des acteurs pastoraux, et d’autre part à la libre disposition des familles qui s’adressent à l’Eglise, quel que soit leur rapport à l’Eglise et à la foi. Il s’ensuit que le ministère apostolique des prêtres est contraint de négocier leur pratique puis de faillir à leur devoir en ce domaine, qui relève pour une part du gouvernement apostolique de la liturgie. J’en veux pour preuve la célèbre citation de Vatican II, Sacrosanctum Concilium, n°22 et les textes pontificaux ultérieurs. Il s’ensuit un curieux renversement ecclésiologique de la part des « acteurs pastoraux ». Qu’ils soient ou non pourvus d’une « lettre de mission » de provenance diocésaine, ils exercent en pratique une véritable « épiscopê » sur l’exercice du ministère apostolique des prêtres. Je crois qu’ils se prêtent à cela pour des raisons multiples correspondant à chacun selon des degrés divers : le manque d’instruction sur le formalisme ecclésial en liturgie (décentrement christocentrique et primauté de la grande Eglise) et sur les éléments de fond impliqués dans cette forme (la mise en acte de la foi apostolique en paroles et en gestes) ; la croyance infondée selon laquelle après Vatican II, les normes liturgiques de l’Eglise ne sont plus désormais qu’un outil pratique (c’est ici de l’utilitarisme) pour reconstruire la prière de l’Eglise selon les besoins de l’assemblée locale, qui sont immédiatement qualifiés de « pastoraux » et habillés de charité pastorale ; l’utilisation d’outil pastoraux largement publiés et comportant sans mandat un caractère normatif (« Tilt », « Signes d’Aujourd’hui », et autres usines pour la déconstruction-reconstruction de la liturgie) ; la croyance dans les fruits supposés de ce renversement et du refus de ce renversement, à savoir le retour ou le non retour à l’église de ceux qui s’en sont éloignés ; la croyance en le fait que la participation active des fidèles consiste à s’emparer du rite pour le reconstruire ; la croyance en le fait que les prêtres doivent désormais se plier à cette mise en actes de l’esprit du Concile et même de l’Evangile s’ils veulent rester attentifs à la demande des gens et rester fidèles au précepte de la charité pastorale envers les autres. On s’en tiendra là, pour noter que la direction normative de notre ministère se fonde désormais dans la demande des gens puis est relayée par les « acteurs laïcs de la pastorale » et qu’ainsi elle permet seule de garder l’orientation au Christ de l’exercice de notre ministère.
Troisièmement, les questions de fond dans l’action liturgique elle-même : quand on passe une chanson profane, je dis toujours qu’il faut faire volontairement l’impasse sur son absence de références chrétiennes, pour voir comment elle côtoie l’expression de la foi comprise dans le rite catholique ; c’est beaucoup plus instructif de voir comment cela « fonctionne ». Je ne prétends pas ici faire une analyse approfondie de la chanson française, mais j’évoquerai la manière fréquente qu’ont les gens d’entendre des chansons postérieures aux chansons à textes. Pour faire court, la chanson d’aujourd’hui est devenue une musique capable de faire « avaler » les paroles. C’est criant avec « Le paradis blanc » de Michel Berger, avec « Puisque tu pars » de Jean-Jacques Goldman, qui utilisent à des degrés divers le procédé de la phrase musicale « planante » et redondante. C’est très efficace pour provoquer l’immersion des cerveaux dans une problématique, et ici, dans une problématique fermée inscrite dans les paroles. Car il n’y a pas d’au-delà réel personnel dans ces paroles, ni d’au-delà réel de provenance divine cru par la foi. On a tout au plus l’invitation à une régression bienheureuse « anté-lapsaire » et primitive au sens des psychanalystes (Michel Berger), ou bien un appel au désir de perpétuation du souvenir pour maintenir le lien (Jean-Jacques Goldman). Ce ne sont donc que des processus psychologiques problématiques et peu analysés qui vont maintenir la permanence des vivants et des morts, et de leurs liens mutuels quand il y en a (chez Michel Berger, c’est même la relation qui a disparu pour faire place à une fusion dans le grand tout primordial). Ce sont ces processus-là qui seront convoqués et sacralisés par leur mise en marche dans l’église et en présence des prêtres. Quant aux textes lus par la famille et qui font le récit de la vie du défunt, on voit, comme pour les chansons, comment ils « fonctionnent » en liturgie. Pour faire court, ils fonctionnent comme une canonisation de la vie sans Dieu, sans la grâce, sans le salut, sans le péché, sans la miséricorde, sans les fins dernières, sans l’être de la personne, et sans apaisement durable de l’âme. Ils consacrent donc une religion séculière, subjectiviste, et humainement cruelle. Et ce sont les ministres sacrés qui, comme indiqué ci-dessus, qui sont, au nom de l’Evangile, convoqués à être ces druides stipendiés de cette nouvelle religion séculière et foncièrement cruelle. Pour cette religion prise au « télésubjectif », qui procède par accumulation d’éléments incompatibles pour aboutir à une complète retranscription du contenu de la foi par mode de séduction émotionnelle et intellectuelle, on aura favorisé l’éclosion d’une nouvelle classe de clergé civil, en phase complète avec les contradictions émotionnelles des personnes en souffrance qu’on laisse à elles-mêmes, et avec les officines bien connues de la laïcisation du sacré et productrices de la sacralité séculière. Pour cette religion, on aura favorisé l’éclosion d’un « clergé de la séduction » tout au service du séducteur…tout cela au nom du Christ et de l’Evangile.
Une des conséquences graves de tout cela, et non des moindres, est la subversion du ministère épiscopal sacré et du lien statutaire des évêques au Pape dans la proclamation de la foi divinement révélée. D’autres qu’eux exercent à leur place un véritable épiscopat sur leurs prêtres, renversent leur épiscopat sur nous qui sommes leurs prêtres. A la réflexion, cela provient en droite ligne de l’organisation interne de l’Eglise et de son rapport à la mentalité sociale. Il arrive qu’un curé de paroisses suffisamment formé s’en rende parfaitement compte, et qu’il cherche un temps à patienter, par souci d’accompagner les paroissiens habituels, épisodiques, en responsabilité, et même les non-chrétiens, dans l’attente aussi que soient publiées des orientations diocésaines dont les schémas préparatoires crient à ciel ouvert qu’on nage en plein dans le problème, quand ce n’est pas dans le délire. Face à cette situation traversant tant la mentalité sociale que le fonctionnement des responsables pastoraux, je dis qu’un homme de foi, vision et de sans froid qu’essaye quand même d’être un prêtre, n’échappe pas à la question permanente de l’objection de conscience devant un ordre illégitime et immoral, et de l’éventuel refus de célébrer. Lors de mon ordination de prêtre, l’évêque me demandait : « Voulez-vous célébrer les Saints Mystères avec foi, selon la tradition de l’Eglise ? » Je sais avoir répondu : « oui, je le veux…avec la grâce de Dieu ! » Cette grâce est bien nécessaire pour vivre en France une existence pascale, dans cet exercice actuel du ministère liturgique, sous la conduite de nos évêques diocésains, avec foi et espérance. Cette grâce est bien utile pour tenir en situation de pagaille où subsiste encore un espace de liberté fidèle. Cette grâce est encore plus nécessaire là où sont passées à l’acte de véritables constructions soviétiques de l’Eglise, en termes de structures, de rôles, de vocabulaire, et même de gestion humaine des prêtres. On s’entend dire parfois et au mot près, suite à une demande de précisions pour être assuré de célébrer correctement les funérailles : « La priorité ici, ce n’est pas la liturgie, mais l’évangélisation ad extra » ou pire : « Tu insistes sur la liturgie parce que tu es blessé ». C’est ainsi que le « oui » de toute ordination porte le risque de conduire non pas à l’attention, à la contrition et à la miséricorde, mais directement à l’hôpital psychiatrique.
Dans son testament rédigé en 1965, le Pape Montini (Paul VI) avait inséré cette disposition lapidaire : « Niente monumento per me », « pas de monument pour moi ». Il suffit d’aller à la crypte de Saint-Pierre de Rome pour voir cela. Tout ce Pape-là était là. Toute sa réforme liturgique était là, qui se tourne simplement vers un Autre. Tout l’esprit des funérailles catholiques est là, qui s’ouvre au Sauveur. Tout le regard sur l’homme qui meurt est là, qui ne l’enferme pas ni ne s’enferme avec lui. Tout le style du ministère apostolique est là, qui montre le Mystère. Tout l’être de l’Eglise est là, qui est une Servante du Seigneur. Toute l’anthropologie chrétienne de l’homme image de Dieu est là. Tout le Christ en personne est là, qui a été exalté sur une Croix. Et tout le contraire relève d’une sacralité inversée et cruelle. »
Pro Liturgia
O Père, fais se lever parmi les chrétiens de nombreuses et saintes vocations au sacerdoce,
qui maintiennent la foi vivante et gardent une mémoire pleine de gratitude de ton Fils Jésus
par la prédication de sa Parole et l’administration des sacrements
avec lesquels tu renouvelles continuellement tes fidèles.
Donne-nous de saints ministres de ton autel, qui soient d’attentifs et fervents gardiens de l’Eucharistie,
sacrement du don suprême du Christ pour la rédemption du monde.
Appelle des ministres de ta miséricorde, qui dispensent la joie de ton pardon par le sacrement de la Réconciliation.
Ô Père, fais que l’Eglise accueille avec joie les nombreuses inspirations de l’Esprit de ton Fils
et, qu’en étant docile à ses enseignements, elle prenne soin des vocations au ministère sacerdotal
et à la vie consacrée.
Soutiens les évêques, les prêtres, les diacres, les consacrés et tous les baptisés dans le Christ,
afin qu’ils accomplissent fidèlement leur mission au service de l’Evangile.
Nous te le demandons par le Christ notre Seigneur. Amen.
1. Ardens eum fureret triste malum, lues
Tu patrum miserans, caelitus advolas
Fulget cereus almo.
Mundans corpora lumine.
1. Le fléau des Ardents, mal affreux, faisait rage ;
par pitié pour nos pères, tu descends des cieux
et d’un cierge qui brille en tes mains, la lumière
rallume la santé des corps.
2. Queavis numque sacri guttula cerei
Potu mixta, fide sumitur ocius
Lethales fugat umbras
Ignes igne domans novo.
2. Du cierge sacré les gouttes de cire,
se mêlant au breuvage et prises avec foi,
dissipent aussitôt les ombres de la mort ;
et le feu est vaincu par un feu plus puissant.
3. Heu ! nos multoties carbo velut furens
Urit saeva nimis flamma libidinum
Tu flamma meliori
Sana saucia pectora.
3. Hélas ! combien souvent, tel un ardent charbon,
la passion méchante et traîtesse
nous brûle d’une plus sainte flamme
ah ! daigne consumer ce qui voudrait souiller nos cœurs.
4. Castas easta animis injiciens faces
Adsis, o iterum, fraudeque daemonum
Illusis benedictum
Mater, porrige cereum.
4. Jette un feu virginal, ô Vierge dans nos âmes ;
Viens encore, il en est que le démon séduit,
et pour les embraser, tends-leur,
pieuse Mère, la flamme du cierge bénit.
5. Mundi blanditias saevaque verbera
Per te, Virgo potens, impavidi terant
Omnes, te duce, fiant
Regni participes tui.
5. Les caresses du monde et sa méchanceté
sans peur, Vierge puissante,
ils sauront les dompter si tu les mènes tous.
Puis, partageant ton trône, ils s’en iront régner.
6. Sit laus summa Patri, summaque Filio ;
Sit par, Sancte, tibi gloria, Spiritus,
Si nos intus aduris
Puro corde litabimus. Amen
6. Au Père soit la plus grande louange,
et la plus grande au Fils,
la même soit à toi, Saint Esprit.
Si ta flamme nous brûle,
notre chant jaillira d’un cœur pur. Ainsi soit-il.