Selon le pape Benoît XVI, si certains fidèles se sont tournés vers la forme "extraordinaire" du rite romain, c'est « avant tout parce qu'en de nombreux endroits on ne célébrait pas fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel ». C'est aussi parce que de nombreux célébrants dépouillent la forme "ordinaire" de la liturgie romaine de sa sacralité. (Cf. Lettre explicative accompagnant le Motu proprio Summorum Pontificum). Pour autant, tous fidèles qui déplorent la désacralisation généralisée qui atteint les célébrations liturgiques actuelles, ne sont pas pour autant attirés par la forme "extraordinaire" : ce qu'ils souhaiteraient, c'est la forme "ordinaire" dignement célébrée avec, au minimum, les pièces grégoriennes de l'Ordinaire. Beaucoup souhaiteraient aussi pouvoir trouver (tous les dimanches dans les grandes villes ou au moins une fois par mois dans les paroisses de moyenne importance) cette même forme "ordinaire" en latin, versus orientem de l'offertoire à la fin de la communion. Mais pour arriver à cette solution qui permettraient de sortir de la crise actuelle et qui sont pleinement conforme aux enseignements de Vatican II rappelés dans l'Exhortation post-synodale Sacramentum caritatis, il faudrait deux choses :
1. La volonté des évêques;
2. Des prêtres ayant bénéficié d'une solide formation liturgique et grégorienne et ayant régulièrement des cours de maintien.
On sait qu'en France, malgré des demandes réitérées - de Rome aussi bien que des fidèles "de la base" -, ces deux points n'ont jamais retenu l'attention des évêques (à deux ou trois exceptions près). Probablement parce que, comme l'écrit le vaticaniste Andrea Tornielli, il existe [au sein de la Conférence des Evêques de France] un magistère parallèle constitué d'ecclésiastiques - professeurs de théologie dans les séminaires, conseillers épiscopaux, curés, vicaires épiscopaux... - qui, aidés par des laïcs de la génération 68, « mettent en sourdine les enseignements de Benoît XVI, ne lisent pas les documents relatifs à son enseignement, écrivent et parlent en affirmant exactement le contraire de ce qu'il dit, donnent vie à des initiatives pastorales et culturelles (...) en désaccord ouvert avec ce qu'il enseigne ».
Pro Liturgia