25 avril 2006 2 25 /04 /avril /2006 11:05

Père éternel,

je vous offre le Coeur Sacré de Jésus

avec tout son amour,

toutes ses souffrances

et tous ses mérites:

 

1. En expiation de tous les péché

que j'ai commis aujourd'hui

et durant toute ma vie.

 

Gloire soit au Père...

 

2. Pour purifier le bien que j'ai mal fait,

aujourd'hui et durant toute ma vie.

 

Gloire soit au Père...

 

3. Pour suppléer au bien que j'aurais dû faire

et que j'ai négligé aujourd'hui

et durant toute ma vie.

 

Gloire soit au Père...

 

 

(Une pauvre Clarisse décédée, apparut à son Abbesse qui priait pour elle,

lui dit : "Je suis allée droit au ciel, car par le moyen de cette prière,

récités chaque soir, je payais toutes mes dettes.)

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24 avril 2006 1 24 /04 /avril /2006 19:46

1. Ô Sari Marès, belle amie d’autrefois,

En moi tu demeures vive.

L’amour est plus fort que la vie et que les vents :

Qui peut arrêter son élan ?

 

 

R. Je veux te revoir, ô mon vieux Transvaal

Plaine semée de chaumes

Où le vent parfumé dans les arbres toujours verts,

Sans cesse d’amour nous parle

Où le vent parfumé dans les arbres toujours verts,

Nous parle d’amour toujours.

 

 

2. Et quand je pris l’eau pour quitter mes amours,

Le diable gonflait la voile.

Depuis en mon âme rien ne peut effacer

Les claires images d’antan.

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24 avril 2006 1 24 /04 /avril /2006 15:17
Un des plus anciens chants en allemand pour le Temps de l'Avent et de Noël.
Le texte est traditionnellement attribué au mystique Jean Tauler.



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24 avril 2006 1 24 /04 /avril /2006 09:48

1. « Confitemini Domino quoniam bonus, quoniam in saeculum misericordia eius », « Rendez grâce à Yahvé, car il est bon, car éternel est son amour! » (Ps 118, 1). C'est ce que chante l'Eglise en l'Octave de Pâques, recueillant presque des lèvres du Christ ces paroles du Psaume; des lèvres du Christ ressuscité, qui dans le Cénacle, apporte la grande annonce de la miséricorde divine et en confie le ministère aux apôtres: « Paix à vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie [...] Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn 20, 21-23). Avant de prononcer ces paroles, Jésus montre ses mains et son côté. C'est-à-dire qu'il montre les blessures de la Passion, en particulier la blessure du cœur, source d'où jaillit la grande vague de miséricorde qui se déverse sur l'humanité. De ce cœur, Sœur Faustyna Kowalska, la bienheureuse que dorénavant nous appellerons sainte, verra partir deux faisceaux de lumière qui illuminent le monde. « Les deux rayons, lui expliqua un jour Jésus lui-même, représentent le sang et l'eau » (Journal, Librairie éditrice vaticane, p. 132).

 

2. Sang et eau ! La pensée s'envole vers le témoignage de l'évangéliste Jean, qui, lorsqu'un soldat sur le Calvaire frappa de sa lance le côté du Christ, en vit sortir « du sang et de l'eau » (cf. Jn 19, 34). Et si le sang évoque le sacrifice de la croix et le don eucharistique, l'eau, dans la symbolique de Jean, rappelle non seulement le Baptême, mais également le don de l'Esprit Saint (cf. Jn 3, 5; 4, 14; 7, 37-39). A travers le cœur du Christ crucifié, la Miséricorde Divine atteint les hommes: « Ma Fille, dis que je suis l'Amour et la Miséricorde en personne », demandera Jésus à Sœur Faustyna (Journal, 374). Cette miséricorde, le Christ la diffuse sur l'humanité à travers l'envoi de l'Esprit qui, dans la Trinité, est la Personne-Amour. Et la miséricorde n'est-elle pas le « second nom » de l'amour (cf. Dives in misericordia, n. 7), saisi dans son aspect le plus profond et le plus tendre, dans son aptitude à se charger de chaque besoin, en particulier dans son immense capacité de pardon ? Aujourd'hui, ma joie est véritablement grande de proposer à toute l'Eglise, qui est presque un don de Dieu pour notre temps, la vie et le témoignage de Sœur Faustyna Kowalska. La Divine Providence a voulu que la vie de cette humble fille de la Pologne soit totalement liée à l'histoire du vingtième siècle, le siècle que nous venons de quitter. C'est, en effet, entre la Première et la Seconde Guerre mondiale que le Christ lui a confié son message de miséricorde. Ceux qui se souviennent, qui furent témoins et qui prirent part aux événements de ces années et des atroces souffrances qui en découlèrent pour des millions d'hommes, savent bien combien le message de la miséricorde était nécessaire. Jésus dit à Sœur Faustyna: « L'humanité n'aura de paix que lorsqu'elle s'adressera avec confiance à la Divine Miséricorde » (Journal, p. 132). A travers l'œuvre de la religieuse polonaise, ce message s'est lié à jamais au vingtième siècle, dernier du second millénaire et pont vers le troisième millénaire. Il ne s'agit pas d'un message nouveau, mais on peut le considérer comme un don d'illumination particulière, qui nous aide à revivre plus intensément l'Evangile de Pâques, pour l'offrir comme un rayon de lumière aux hommes et aux femmes de notre temps.

 

3. Que nous apporteront les années qui s'ouvrent à nous ? Quel sera l'avenir de l'homme sur la terre? Nous ne pouvons pas le savoir. Il est toutefois certain qu'à côté de nouveaux progrès ne manqueront pas, malheureusement, les expériences douloureuses. Mais la lumière de la Miséricorde Divine, que le Seigneur a presque voulu remettre au monde à travers le charisme de Sœur Faustyna, illuminera le chemin des hommes du troisième millénaire. Comme les Apôtres autrefois, il est toutefois nécessaire que l'humanité d'aujourd'hui accueille elle aussi dans le cénacle de l'histoire le Christ ressuscité, qui montre les blessures de sa crucifixion et répète: Paix à vous ! Il faut que l'humanité se laisse atteindre et imprégner par l'Esprit que le Christ ressuscité lui donne. C'est l'Esprit qui guérit les blessures du cœur, abat les barrières qui nous éloignent de Dieu et qui nous divisent entre nous, restitue la joie de l'amour du Père et celle de l'unité fraternelle.

 

4. Il est alors important que nous recevions entièrement le message qui provient de la Parole de Dieu en ce deuxième Dimanche de Pâques, qui dorénavant, dans toute l'Eglise, prendra le nom de « Dimanche de la Miséricorde Divine ». Dans les diverses lectures, la liturgie semble désigner le chemin de la miséricorde qui, tandis qu'elle reconstruit le rapport de chacun avec Dieu, suscite également parmi les hommes de nouveaux rapports de solidarité fraternelle. Le Christ nous a enseigné que « l'homme non seulement reçoit et expérimente la miséricorde de Dieu, mais aussi qu'il est appelé à « faire miséricorde » aux autres: « Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7) » (Dives in misericordia, n. 14). Il nous a ensuite indiqué les multiples voies de la miséricorde, qui ne pardonne pas seulement les péchés, mais répond également à toutes les nécessités de l'homme. Jésus s'incline sur toute forme de pauvreté humaine, matérielle et spirituelle. Son message de miséricorde continue de nous atteindre à travers le geste de ses mains tendues vers l'homme qui souffre. C'est ainsi que l'a vu et l'a annoncé aux hommes de tous les continents Sœur Faustyna, qui, cachée dans son couvent de Lagiewniki, à Cracovie, a fait de son existence un chant à la miséricorde: Misericordias Domini in aeternum cantabo.

 

5. La canonisation de Sœur Faustyna revêt une éloquence particulière: à travers cet acte, j'entends transmettre aujourd'hui ce message au nouveau millénaire. Je le transmets à tous les hommes afin qu'ils apprennent à connaître toujours mieux le véritable visage de Dieu et le véritable visage de leurs frères. L'amour de Dieu et l'amour des frères sont en effet indissociables, comme nous l'a rappelé la première Epître de Jean: « Nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu à ce que nous aimons Dieu et que nous pratiquons ses commandements » (5, 2). L'Apôtre nous rappelle ici à la vérité de l'amour, nous montrant dans l'observance des commandements la mesure et le critère. Il n'est pas facile, en effet, d'aimer d'un amour profond, fait de don authentique de soi. Cet amour ne s'apprend qu'à l'école de Dieu, à la chaleur de sa charité. En fixant le regard sur Lui, en nous syntonisant sur son cœur de Père, nous devenons capables de regarder nos frères avec des yeux nouveaux, dans une attitude de gratuité et de partage, de générosité et de pardon. Tout cela est la miséricorde ! Dans la mesure où l'humanité saura apprendre le secret de ce regard miséricordieux, la description idéale de la première lecture se révèle être une perspective réalisable: « La multitude des croyants n'avait qu'un cœur et qu'une âme. Nul ne disait sien ce qui lui appartenait, mais entre eux tout était commun » (Ac 4, 32). Ici, la miséricorde du cœur est devenue également un style de rapports, un projet de communauté, un partage de biens. Ici ont fleuri les « œuvres de miséricorde » spirituelles et corporelles. Ici, la miséricorde est devenue une façon concrète d'être le « prochain » des frères les plus indigents.

 

6. Sœur Faustyna Kowalska a écrit dans son journal: « J'éprouve une douleur atroce, lorsque j'observe les souffrances du prochain. Toutes les souffrances du prochain se répercutent dans mon cœur; je porte dans mon cœur leurs angoisses, de sorte qu'elles m'anéantissent également physiquement. Je voudrais que toutes les douleurs retombent sur moi, pour soulager mon prochain » (Journal, p. 365). Voilà à quel point de partage conduit l'amour lorsqu'il se mesure à l'amour de Dieu! C'est de cet amour que l'humanité d'aujourd'hui doit s'inspirer pour affronter la crise de sens, les défis des besoins les plus divers, en particulier l'exigence de sauvegarder la dignité de chaque personne humaine. Le message de la divine miséricorde est ainsi, de façon implicite, également un message sur la valeur de chaque homme. Chaque personne est précieuse aux yeux de Dieu, le Christ a donné sa vie pour chacun, le Père fait don à tous de son Esprit et offre l'accès à son intimité.

 

7. Ce message réconfortant s'adresse en particulier à celui qui, touché par une épreuve particulièrement dure ou écrasé par le poids des péchés commis, a perdu toute confiance dans la vie et est tenter de céder au désespoir. C'est à lui que se présente le visage doux du Christ, c'est sur lui qu'arrivent ces rayons qui partent de son cœur et qui illuminent, réchauffent, indiquent le chemin et diffusent l'espérance. Combien d'âmes a déjà réconforté l'invocation: « Jésus, j'ai confiance en Toi », que la Providence a suggérée à Sœur Faustyna! Cet acte simple d'abandon à Jésus dissipe les nuages les plus épais et fait pénétrer un rayon de lumière dans la vie de chacun.

 

8. Misericordia Domini in aeternum cantabo (Ps 88 [89], 2). A la voix de la Très Sainte Vierge Marie, la « Mère de la miséricorde », à la voix de cette nouvelle sainte, qui dans la Jérusalem céleste chante la miséricorde avec tous les amis de Dieu, nous unissons nous aussi, Eglise en pèlerinage, notre voix. Et toi, Faustyna, don de Dieu à notre temps, don de la terre de Pologne à toute l'Eglise, obtiens-nous de percevoir la profondeur de la Miséricorde Divine, aide-nous à en faire l'expérience vivante et à en témoigner à nos frères. Que ton message de lumière et d'espérance se diffuse dans le monde entier, pousse les pécheurs à la conversion, dissipe les rivalités et les haines, incite les hommes et les nations à la pratique de la fraternité. Aujourd'hui, en tournant le regard avec toi vers le visage du Christ ressuscité, nous faisons nôtre ta prière d'abandon confiant et nous disons avec une ferme espérance: Jésus, j'ai confiance en Toi !

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23 avril 2006 7 23 /04 /avril /2006 20:21

 

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23 avril 2006 7 23 /04 /avril /2006 18:43

 

 

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21 avril 2006 5 21 /04 /avril /2006 18:14

R. Nous rendons grâce continuellement à Dieu
Pour vous tous.


1. Frères bien-aimés de Dieu,
Vous avez été choisis par Dieu
Dans la force et la puissance,
Dans la plénitude de l'Esprit.

2. Et maintenant nous vivons,
car vous êtes forts dans le Seigneur.
Vous nous remplissez de joie, 
en demeurant fermes dans la foi.

3. Vous qui êtes dans le monde, 
prêchant l'Evangile du salut, 
vous guérissez les malades, 
et mettez en fuite les démons.

4. Le Seigneur est avec vous, 
en son nom vous faites des miracles.
Vous ferez de grandes choses, 
si vous demeurez en mon amour.

 

© Communauté du Lion de Juda et de l'Agneau Immolé (1989)
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20 avril 2006 4 20 /04 /avril /2006 17:31

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18 avril 2006 2 18 /04 /avril /2006 14:39

Coeur Eucharistique de mon Dieu, caché sous le voile mystérieux des saintes espèces, je vous adore de tout mon coeur. Touché d'un nouvel amour devant l'infini bienfait de la divine Eucharistie, et pénétré, du repentir de mes ingratitudes, je m'anéantis, humilié dans l'abîme de ma misère, que j'abandonne à l'abîme plus grand encore de vos miséricordes.

 

Seigneur Jésus, vous m'aviez choisi dès ma jeunesse, vous n'aviez pas dédaigné mon infirmité; descendant par votre Sacrement  dans mon chétif coeur, vous étiez venu le convier à un mutuel amour, me donnant le bonheur et la paix. Et moi, Seigneur, j'ai tout perdu, parce que j'ai été infidèle.

 

J'ai laissé s'égarer mon esprit, s'attiédir mon coeur,  je me suis écouté moi-même  et je vous ai oublié.

 

Divin Jésus, vous vouliez être mon guide, mon conseil, le protecteur de ma vie; et moi, laissant les passions éteindre ce doux attrait, je l'ai perdu de vue  et je vous ai oublié.

 

Dans les salutaires douleurs de l'épreuve, dans la joie des consolations, dans mes embarras et tous mes besoins, au lieu d'aller à vous, ô Jésus-Hostie, j'ai cherché la créature et je vous ai oublié.

 

O Jésus-Hostie, je vous ai oublié dans les tabernacles abandonnés où languit votre amour. Je vous ai oublié dans les églises des cités où l'on vient vous insulter jusqu'au pied de vos autels.

 

Je vous ai oublié dans les coeurs indifférents et sacrilèges qui ne vous reçoivent que pour vous outrager. Je vous ai oublié dans mon propre et coupable coeur, ô Jésus si aimant; je vous ai oublié même en allant vous recevoir et après vous avoir reçu. Coeur Eucharistique de mon Sauveur, délices de ma première communion et des jours de ma fidélité, je me rends à vous; revenez à moi ! Attirez-moi de nouveau, pardonnez-moi cette fois encore, j'expierai, je réparerai tout à force d'amour.  Heureux anges des tabernacles, bien-aimé saint Jean, et vous surtout, ô divine Marie, qui mieux qu'aucune créature, avez connu et consolé les douleurs du Coeur de Jésus, offrez-lui mon amende honorable, et soyez-moi propice.

 

Ainsi soit-il.

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18 avril 2006 2 18 /04 /avril /2006 13:25

 

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17 avril 2006 1 17 /04 /avril /2006 08:16

Pour voir le résultat de 40 ans d'errance liturgique, cliquer ici.

 

1) L' "autel" face au peuple est un truc informe et moche; 

2) Evidemment, il n'y a pas de croix sur l'autel (Benoît XVI est bien loin, et puis... "cause toujours");

3) Les vases sacrés ne sont pas de premier choix. Il est vrai que Lille est connue pour sa grande braderie: les beaux calices et les belles patènes de la cathédrale ont probablement fait les frais d'une opération "vide-grenier";

4) La chasuble "fluo" n'est pas du meilleur goût. Les étoles sont du même type;

5) L'évêque étend les mains comme pour singer un épouvantail, alors que, derrière lui, les prêtres demeurent bras ballants dans leur aube-sac "Taizé";

6) Et le Missel ? Il est à plat sur l'autel. Il a l'air bien mince, ce qui prouve que ce n'est pas le missel officiel de l'Eglise. Il est vrai que l'inévitable "PE II" (comme "ils" disent) est facile à mémoriser; elle est si brève... qu'"ils" peuvent même y ajouter des trucs personnels pour lui donner un peu de consistance;

Bref, l' "ars celebrandi", 40 ans après Vatican II, est une réalité totalement ignorée par une grande majorité d'évêques français. Et l'on comprend mieux que le Motu proprio du 7/07/2007 soit ressenti par ces gens comme un "scandale", car on est en présence de deux univers liturgiques différents. On n'est pas au bout de nos peines!

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17 avril 2006 1 17 /04 /avril /2006 08:07

Dans un de nos articles, nous posions cette question capitale à laquelle peu de prêtres semblent pouvoir ou vouloir répondre : qu'est-ce qui a fait que ce sont les prêtres ordonnés avant Vatican II qui ont été les premiers à "dérailler" en liturgie après le Concile ? Une réponse - qui semble très juste - est fournie par l'Abbé Houghton, prêtre anglican converti au catholicisme. En constatant avec amertume la grande pagaille que mettent les prêtres dans la liturgie post-conciliaire, il écrit (1) : « Il y avait cependant une question à laquelle je trouvais difficile de donner une réponse satisfaisante. Tous les prêtres avaient dit quotidiennement la messe ancienne avec le soin voulu et, apparemment, avec dévotion. Comment se faisait-il que 98 % d'entre eux acceptaient volontiers qu'elle change alors que ni le Concile ni le Pape n'en avait donné l'ordre ? (...) Il n'était pas possible qu'ils aient aimé la messe ancienne. Ce n'était [pour eux] qu'un rite dont on pouvait changer comme on change de pantalon. Mais s'ils n'aimaient pas la messe, sans doute étaient-ils incapables d'adorer. Ils devaient considérer que la messe était une chose qu'ils avaient à faire, et non une chose que Dieu faisait. Lex credendi, lex orandi : la foi régit la prière, la prière régit la foi. Je n'éprouvais aucun doute quant à la foi de mes confrères, à l'exception de l'un d'eux peut-être. C'était donc du côté de la prière qu'il fallait chercher. Là, je trouvais que nous, prêtres, étions vraiment défaillants. Nous étions tous beaucoup trop occupés à dire la messe, à dire le bréviaire ou à faire quelque chose pour passer un moment en prière devant le Saint-Sacrement. Nous encouragions les laïcs à une forme de prière que nous ne pratiquions guère. Je voyais maintenant clairement comment, au cours de mon séminaire à Beda, ma formation ascétique avait été poussée. On m'avait enseigné comment me perfectionner, mais on ne m'avait pas appris à prier - c'est-à-dire comment adorer Dieu -. (...) Il est clair que, dirigée vers le perfectionnement de soi, l'ascèse requiert des actes humains intelligents, aidés par la grâce actuelle. La prière de son côté, en tant qu'elle est l'adoration de Dieu, est le fruit de la grâce habituelle ou sanctifiante; elle est le retour au Père de l'amour du Saint-Esprit par l'intermédiaire d'une personne humaine. Du point de vue humain, c'est un acte de la volonté qui tend à nous vider de nous-même, à engendrer le recueillement et à favoriser l'adhésion, en vue d'adorer Dieu. Dès lors que cette distinction entre ascèse et prière est clairement perçue, je crois qu'on peut comprendre la révolution dans l'Eglise. Les prêtres - notamment les prêtres les plus efficaces, c'est-à-dire les évêques - en ont eu assez d'une liturgie dans laquelle ils n'avaient rien à faire. Ils ont donc voulu une messe ascétique au lieu d'une messe adorante - l'action au lieu de contemplation -. Ils l'ont eue ».

 

Disons plutôt qu'ils ont cru l'avoir avec la liturgie restaurée à la suite de Vatican II, et ils en sont restés à cette fausse impression. Ce qui explique que quand ils célèbrent la messe, ils ne sont vraiment heureux que lorsqu'ils peuvent transformer la liturgie en occasion de "faire quelque chose" ou de "faire faire quelque chose". L'aspect contemplatif et le caractère permanent de la liturgie est quelque chose qui les ennuie profondément : d'où leur goût pour les messes agitées et leur aversion pour le grégorien, chant de la contemplation par excellence, ainsi que pour les messes en latin qui leur apparaissent comme des entraves à leurs irrépressibles envies d'utiliser les célébrations eucharistiques pour "faire quelque chose". D'où aussi leur aversion pour les vêpres et les Saluts du Saint-Sacrement... où il n'y a pas d'autres "activités" que l'adoration et la contemplation. Ajoutons encore : avant Vatican II, tout semblait parfait... sauf le coeur. Voilà pourquoi bien des messes célébrées avant le Concile qui étaient irréprochables sur le plan liturgique, ne soulevaient déjà plus l'enthousiasme des fidèles, ne réalisaient plus de conversions, ne suscitaient plus de vocations sacerdotales. Tous les chiffres concernant la pratique religieuse et les ordinations sacerdotales le montrent. (2) Quand dans les liturgies (qu'elles soient extraordinaires ou ordinaires) il n'y a pas de coeur au point que ne subsistent que le ritualisme ou l'anarchie, les fidèles vivent un manque qu'ils essaient de compenser par de l'agitation... comme le montrent à l'envie les messes paroissiales retransmises le dimanche par la télévision.

 

(1) Cf. Prêtre rejeté, Ed. DMM. Poitiers.

(2) Cf. Paul Vigneron, Histoire des crises du clergé français contemporain, Ed. Téqui, Paris.

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16 avril 2006 7 16 /04 /avril /2006 20:04
« Enfin le beau jour entre tous les jours de la vie se leva pour moi ! Quels ineffables souvenirs laissèrent dans mon âme les moindres détails de ces heures du ciel ! Le joyeux réveil de l'aurore, les baisers respectueux et tendres des maîtresses et des grandes compagnes, la chambre de toilette remplie de flocons neigeux, dont chaque enfant se voyait revêtue à son tour; surtout l'entrée à la chapelle et le chant du cantique matinal : O saint autel qu'environnent les anges ! Mais je ne veux pas et ne pourrais pas tout dire... Il est de ces choses qui perdent leur parfum dès qu'elles sont exposées à l'air ; il est des pensées intimes qui ne peuvent se traduire dans le langage de la terre, sans perdre aussitôt leur sens profond et céleste ! Ah ! qu'il fut doux le premier baiser de Jésus à mon âme ! Oui, ce fut un baiser d'amour ! Je me sentais aimée, et je disais aussi : « Je vous aime, je me donne à vous pour toujours ! » Jésus ne me fit aucune demande, il ne réclama aucun sacrifice. Depuis longtemps déjà, lui et la petite Thérèse s'étaient regardés et compris... Ce jour-là, notre rencontre ne pouvait plus s'appeler un simple regard, mais une fusion. Nous n'étions plus deux : Thérèse avait disparu comme la goutte d'eau qui se perd au sein de l'océan, Jésus restait seul; il était le Maître, le Roi ! Thérèse ne lui avait-elle pas demandé de lui ôter sa liberté ? Cette liberté lui faisait peur; elle se sentait si faible, si fragile, que pour jamais elle voulait s'unir à la Force divine. Et voici que sa joie devint si grande, si profonde, qu'elle ne put la contenir. Bientôt des larmes délicieuses l'inondèrent, au grand étonnement de ses compagnes qui, plus tard, se disaient l'une à l'autre : « Pourquoi donc a-t-elle pleuré ? N'avait-elle pas une inquiétude de conscience ? - Non, c'était plutôt de ne pas avoir près d'elle sa mère ou sa sœur carmélite qu'elle aime tant ! ». Et personne ne comprenait que toute la joie du ciel venant dans un cœur, ce cœur exilé, faible et mortel, ne peut la supporter sans répandre des larmes... Comment l'absence de ma mère m'aurait-elle fait de la peine le jour de ma première communion ? Puisque le ciel habitait dans mon âme : en recevant la visite de Jésus, je recevais aussi celle de ma mère chérie... Je ne pleurais pas davantage l'absence de Pauline; nous étions plus unies que jamais ! Non, je le répète, la joie seule, ineffable, profonde, remplissait mon cœur.

L'après-midi, je prononçai au nom de mes compagnes l'acte de Consécration à la Sainte Vierge. Mes maîtresses me choisirent sans doute, parce que j'avais été privée bien jeune de ma mère de la terre. Ah ! je mis tout mon cœur à me consacrer à la Vierge Marie, à lui demander de veiller sur moi ! Il me semble qu'elle regarda sa petite fleur avec amour et lui sourit encore. Je me souvenais de son visible sourire qui m'avait autrefois guérie et délivrée ; je savais bien ce que je lui devais ! Elle-même, le matin de ce 8 mai, n'était-elle pas venue déposer dans le calice de mon âme, son Jésus, la Fleur des champs et le Lis des vallées ! Au soir de ce beau jour, papa, prenant la main de sa petite reine, se dirigea vers le Carmel ; et je vis ma Pauline devenue l'épouse de Jésus : je la vis avec son voile blanc comme le mien et sa couronne de roses. Ma joie fut sans amertume ; j'espérais la rejoindre bientôt, et attendre à ses côtés le ciel... Je ne fus pas insensible à la fête de famille préparée aux Buissonnets. La jolie montre que me donna mon cher petit père me fit un grand plaisir; et cependant mon bonheur était tranquille, rien ne pouvait troubler ma paix intime. Enfin, la nuit termina ce beau soir; car les jours les plus radieux sont suivis de ténèbres : seul, le jour de la première, de l'éternelle communion de la patrie sera sans couchant ! 

Le lendemain fut couvert à mes yeux d'un certain voile de mélancolie. Les belles toilettes, les cadeaux que j'avais reçus ne remplissaient pas mon cœur ! Jésus seul désormais pouvait me contenter, et je ne soupirais qu'après le moment bienheureux où je le recevrais une seconde fois. Je fis cette seconde communion le jour de l'Ascension, et j'eus le bonheur de m'agenouiller à la Table sainte entre papa et ma bien-aimée Marie. Mes larmes coulèrent encore avec une ineffable douceur ; je me rappelais et me répétais sans cesse les paroles de Saint Paul : « Ce n'est plus moi qui vis, c'est Jésus qui vit en moi ! » Depuis cette seconde visite de Notre-Seigneur, je n'aspirais plus qu'à le recevoir, ce qui me fut permis à toutes les principales fêtes. Hélas ! les fêtes alors me paraissaient bien éloignées ! La veille de ces heureux jours, Marie me préparait comme elle l'avait fait pour ma première communion ».
 

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus - Histoire d’une âme, chapitre IV




Lien : Acte de consécration à la Bienheureuse Vierge Marie à l’occasion de la communion solennelle 

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