« Le Concile a enseigné que l'Eglise est peuple de Dieu et communautaire avant même d'être hiérarchique. En la fondant, le Christ avait au sommet de ses préoccupations le peuple, les âmes à sauver. Il a voulu, pour le service du peuple, les apôtres et les évêques, dépositaires de pouvoirs particuliers. Pour garantir l'unité entre les évêques, il a voulu le pape. Pape et évêques ne sont pas au-dessus, mais à l'intérieur et au service du peuple de Dieu. Ils ne peuvent cependant rendre service qu'en exerçant les pouvoirs reçus. On ne peut donc pas les effacer. Le Concile dit « les évêques comme vicaires et délégués du Christ gouvernent les Eglises par le conseil, la persuasion, l'exemple mais aussi par l'autorité et le pouvoir sacré... en vertu duquel ils ont le droit sacré, et le devoir devant le Seigneur, de porter des lois pour leurs sujets, de juger, et d'organiser tout ce qui regarde le bon ordre du culte et de l'apostolat ». Il est difficile d'exercer cette autorité d'une manière juste, c'est vrai. La hiérarchie n'y est pas toujours arrivée dans le passé et, encore maintenant, elle a des défaillances, c'est vrai aussi. Quand les Pères de l'Eglise parlent d'une "Eglise lépreuse" et d'une "Eglise boiteuse", ils touchent une plaie à vif. Mais c'est une plaie liée à la limite humaine; elle peut être soignée, guérie en partie, mais pas totalement éliminée. Les laïcs et les prêtres qui parfois contestent l'Eglise au nom d'un amour sincère envers elle devraient s'en souvenir. Il faut savoir bâtir sur ce qui existe : il est souvent sage de se contenter de ce qu'on a en envisageant, certes, de nouvelles conquêtes, mais sans détruire par la contestation les germes existants d'une révolution future ». (Cf. page 120). « Personnellement, comme évêque, je me sens parfois dans les souliers du fils de Jean-le-Bon, roi de France. Celui-ci en 1356, à la bataille de Poitiers, distribuait de grands coups d'épée; à son côté combattait aussi son fils qui veillait sur lui et lui criait de temps en temps : "Père gardez-vous à gauche ! Père gardez-vous à droite !". C'est ce que je dois faire continuellement. L'Eglise, par exemple, désire répondre à l'invitation de Rosmini à "parfumer hautement de Dieu" par des célébrations liturgiques dignes, en dépouillant le concept de Dieu des oripeaux parfois naïfs et caricaturaux dont l'avait revêtu une civilisation agricole et préscientifique. Mais le travail est ardu. A droite on crie à l'impiété et au sacrilège chaque fois qu'on remplace un vieux rite par un nouveau. A gauche, vice-versa, on met en oeuvre sans discernement la nouveauté pour la nouveauté, on démantèle allègrement tout l'édifice du passé, on envoie au grenier tableaux et statues, on voit partout de l'idolâtrie et de la superstition, on en arrive à dire que pour sauver la dignité de Dieu, il est nécessaire de parler de Dieu avec des termes très choisis, ou même se taire ». (Cf. page 273)
Jean-Paul Ier in "humblement vôtre"
« L'OBEISSANCE DANS L'EGLISE »
par Mgr Andreas LAUN, Archevêque de Salzbourg
« Récemment, un éminent collaborateur laïc du diocèse de Salzbourg (AU) me disait : "Si les prêtres faisaient preuve d'obéissance, nous n'aurions pas cette crise ». On pourrait répondre facilement que cela ne ferait pas disparaître pour autant la crise, tant l'esprit de contradiction, l'esprit d'opposition à l'Eglise, a imprégné toute la société et marque chaque jour de nouveaux points. Oui, nous aurions la crise, quoi qu'il en soit. Mais je reste persuadé que "la" crise telle qu'elle se présente aujourd'hui et qui est confirmée par certains sondages, cette crise-là, nous aurions pu l'éviter. Mais qu'entend-on par obéissance ? Il s'agit de cette obéissance que le prêtre promet le jour de son ordination. Et que promet-il au juste ? Il entre dans un double mouvement d'obéissance. Et il est important de distinguer ces deux types d'obéissance. L'une, l' "obéissance pratique" - pour reprendre une expression bien compréhensible de D. Von Hildebrand - porte sur ce que l'on peut faire et sur ce qu'il faut éviter. L'autre, l' "obéissance théorique", est affaire de foi, de fidélité à ce que l'on ne voit pas. Ce qui unit ces deux types d'obéissance est la soumission à une autorité : une soumission qui ne peut jamais être aveugle. Chaque acte d'obéissance présuppose en effet une certaine clairvoyance, un regard porté sur la légitimité de l'autorité en question. Le policier exerce son autorité sur la circulation routière; le chef d'entreprise sur la bonne marche de son entreprise; l'évêque sur son diocèse... etc. L'autorité s'exerce toujours dans le cadre d'un statut, d'un règlement ou encore, dans le cas d'une famille, selon le droit naturel des parents. L'autorité est ainsi toujours subordonnée au bien-être de ceux qui lui sont assujettis. Ce dernier point distingue une véritable autorité du pouvoir exercé sur des esclaves. Si ma clairvoyance me permet ainsi de reconnaître une autorité raisonnable, légitime, alors ma conscience me dicte l'obéissance comme un dû.
Mais d'autres disent : « J'obéirai seulement si ce qui m'est commandé ou enseigné correspond à ma propre idée ». Et c'est alors l'esprit d'opposition qui s'installe. Pour finir, l'idée même d'une autorité devient inutile. En confondant ainsi la clairvoyance initiale, nécessaire, qui mène à une véritable obéissance mûrie, avec le fait de tout juger selon ses propres idées, on peut en arriver à disqualifier la véritable obéissance. C'est dans ce sens qu'on a parfois pu parler, dans l'Eglise, d'une "obéissance aveugle". On dit en effet : « Même si je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce qui m'est demandé, du moment que cela ne contredit pas ma conscience, j'obéis ». Il en va de même dans le cas de l'enseignement : Même si je ne suis pas d'accord avec ce qui m'est enseigné, du moment que l'enseignant est compétent, je lui fais confiance. Cela se vérifie d'une façon très particulière dans le domaine de la doctrine de l'Eglise : si celui qui enseigne est inspiré par l'Esprit Saint et dans la mesure où il parle selon la foi catholique, j'adhère à ce qu'il dit car il s'agit de l'enseignement de l'Eglise. Je n'ai alors pas à interroger "ma" conscience car il ne peut y avoir de conscience s'opposant à Dieu. Et j'en reviens ainsi à la première phrase de cette analyse sur l'obéissance catholique : « Si les prêtres étaient obéissants, il n'y aurait pas de crise dans l'Eglise ». En effet, les sujets qui fâchent perdraient beaucoup de leur caractère attractif, de leur piquant, et il n'y aurait plus cette volonté d'opposition à l'Eglise et à sa structure hiérarchique. Il y aurait, à leur place, des débats pacifiés et un réel effort pour vivre le plus possible en chrétien. Concrètement : il deviendrait évident qu'il ne peut y avoir d'ordination féminine, pour la seule raison que l'Autorité de l'Eglise en a décidé ainsi (obéissance théorique). Il serait évident qu'un laïc n'a pas à prêcher au cours de la messe (obéissance pratique qui a poussé Mère Teresa à déclarer tout naturellement : « Lui (le prêtre) prêche, moi je parle... après la messe, bien sûr ! »). Et l'on pourrait donner bien d'autres exemples...
C'est un fait : il manque dans l'Eglise d'aujourd'hui cet esprit d'obéissance : il manque chez les prêtres, chez les évêques aussi parfois, et bien sûr aussi chez les laïcs... Et pourtant, lors de son ordination, le prêtre promet bien explicitement d'être obéissant, et avant tout sur le plan concret. Le prêtre promet aussi l'obéissance "théorique" à travers l'adhésion au Credo. L'obéissance devrait être présente et efficace surtout là où l'enseignement de l'Eglise se heurte à l'esprit du temps et à une mauvaise compréhension de ce qu'est le sacerdoce. Mais les remarques du genre "Je vais mon propre chemin" ou "Je comprends cela différemment" ou encore "c'est lié à notre époque" jusqu'à "je ne crois qu'à l'essentiel" (tout en fixant soi-même ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas), toutes ces remarques trahissent en fait une véritable idéologie qui conduit à s'opposer à l'Eglise et annonce la désobéissance érigée en système. Et c'est la cause essentielle de ce que nous appelons "la crise de l'Eglise". Faut-il parler de réforme de l'Eglise ? Oui. Mais si une réforme est nécessaire, elle n'adviendra qu'à travers ceux qui obéissent; non pas aveuglément, non pas à la façon d'esclaves, non pas comme des personnes immatures, mais comme des chrétiens catholiques vivants et obéissants sachant se mettre à la suite de Celui qui fut obéissant jusqu'à la mort, jusqu'à la mort sur une croix. Il s'agit donc, dans l'Eglise, d'opter pour une obéissance libre, d'une obéissance vécue dans le Christ et due, en dernier ressort, uniquement à Dieu dont provient toute autorité sur terre. Une chose est claire : dans l'Eglise il s'agit toujours d'une obéissance de foi, d'une obéissance fondée sur la foi sans laquelle l'Eglise elle-même ne saurait exercer de véritable autorité. Voilà pourquoi il faut répéter encore et encore que la crise de l'Eglise n'est pas autre chose qu'une crise de la foi chez les laïcs aussi bien que les chez prêtres.
Source: Kathnet (Trad. MH/APL)
1 - Nous voulons Dieu, Vierge Marie,
Prête l'oreille à nos accents ;
Nous t'implorons, Mère chérie,
Viens au secours de tes enfants.
R. Bénis, ô tendre Mère,
Ce cri de notre foi :
Nous voulons Dieu ! C'est notre Père,
Nous voulons Dieu ! C'est notre Roi.
2 - Nous voulons Dieu ! ce cri de l'âme
Que nous poussons à ton autel,
Ce cri d'amour qui nous enflamme,
Par toi qu'il monte jusqu'au ciel.
3 - Nous voulons Dieu dans la famille,
Dans l'âme de nos chers enfants ;
Pour que la foi s'accroisse et brille
A nos foyers reconnaissants.
4 - Nous voulons Dieu ! Sa sainte image
Doit présider aux jugements ;
Nous le voulons au mariage
Comme au chevet de nos mourants
5 - Nous voulons Dieu pour que l'Eglise
Puisse enseigner la vérité
Combattre l'erreur qui divise,
Prêcher à tous la charité.
6 - Nous voulons Dieu ! le ciel se voile
La tempête agite les flots ;
Brille sur nous, ô blanche étoile,
Conduis au port les matelots.
R. Vous qui avez soif, venez à Moi et buvez
Car de mon cœur ouvert jaillira, le fleuve qui donne la vie. (bis)
1. Que soient remplis d’allégresses les déserts,
Que la steppe exulte et fleurisse,
Qu’elle se couvre de fleurs et soit en fête :
La splendeur de Dieu lui est donnée.
2. Affermissez les mains et les genoux affaiblis,
Dites aux cœurs défaillants :
Soyez forts, ne craignez pas, voici votre Dieu.
Celui Qui vient vous sauver.
3. En ce jour-là s’ouvriront les yeux des aveugles,
Les oreilles des sourds entendront ;
Alors le boiteux bondira comme un cerf,
Et le muet criera de joie.
4. Ce jour-là dans le désert, les eaux jailliront,
Et les torrents dans la steppe.
La terre brûlée deviendra un verger,
Le pays de la soif, un jardin.
5. Dieu tracera un chemin, une voie sacrée ;
Les insensés n’y passeront pas.
Tous les rachetés du Seigneur y marcheront,
Dieu lui même les conduira.
Hymne d'Alonso Lobo (1555 - 1617) pour la Fête-Dieu (Bénédiction du S.S.) :
O quam suavis est,
Domine, spiritus tuus!
qui ut dulcedinem tuam
in filios demonstrares,
pane suavissimo de caelo praestito,
esurientes reples bonis,
fastidiosos divites dimittens inanes.
Amen.