18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 12:59

Liberté, vérité, don de soi, communion, dignité, amour, personne : ces concepts caractérisent l'authentique compréhension du mariage et de la sexualité, et le sens même de la vie. Malheureusement, aujourd'hui, en tant que chrétiens, nous nous trouvons profondément influencés par les medias et la vision que la société porte sur la sexualité et le sens de nos corps. Au travers de ses 129 audiences générales, l'ancien Pape Jean Paul II a introduit une nouvelle manière d'expliquer une vérité essentielle de l'Evangile appelée la "Théologie du Corps". Le corps n'est pas simplement un petit rajout à la création. Plutôt, c'est une part intégrale de notre humanité, et finalement de notre rédemption. A travers nos corps nous sommes capables de découvrir Dieu plus en profondeur et de Lui ressembler davantage : 

 

 

 

 

LA SIGNIFICATION NUPTIALE DU Corps

 

Comme personne, corps et âme, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu, nous trouvons un sens à notre vie quand nous reconnaissons que nous reflétons l'image de Dieu non seulement par notre âme, mais avec notre corps, et toute notre personne. Nous ne reflétons pas Dieu uniquement par le don de notre libre arbitre, mais aussi à travers notre communion aux autres. « Etre humain, c'est être appelé à être en communion avec les autres ». Pourquoi ? Parce que Dieu lui-même est communion de personnes dans la Sainte Trinité. Jean Paul II explique que, « l'homme est devenu image et ressemblance de Dieu non seulement à travers sa propre humanité mais aussi à travers la communion de personnes que l'homme et la femme forment dès l'origine. ». Une communion de personnes existe quand deux personnes choisissent librement de se donner l'une à l'autre dans l'Amour et s'acceptent mutuellement dans l'Amour. En fait l'amour véritable se trouve précisément dans ce don mutuel. Comme nous le voyons dans les Evangiles, l'unique but de la vie chrétienne, c'est l'Amour. « L'homme ne peut pas vivre sans Amour. C'est un être incompréhensible à lui-même, dont la vie n'a pas de sens, si l'Amour ne lui est pas révélé, s'il ne rencontre pas l'Amour, s'il n'aime pas, s'il ne s'approprie pas l'Amour, s'il ne participe pas intimement à l'action d'aimer » (Encyclique "Redemptor Hominis") Qu'est ce que le corps humain a à voir avec tout cela ? Aujourd'hui, le monde nous montre le plus souvent le corps comme un objet de plaisir ou une machine qui n'a pas grand-chose à voir avec notre nature spirituelle. Le corps n'est pas un « rajout », un petit quelque chose en plus à la création. Au contraire c'est une partie vitale de ce que nous sommes en tant que personnes humaines. Pourquoi ? Parce que le corps révèle notre moi spirituel. Par exemple, l'on peut voir qu'une personne est heureuse quand elle sourit. Le bonheur n'est pas quelque chose de palpable, et on a besoin pour le comprendre d'un signe physique visible. L'acte sexuel nous amène aussi à une union spirituelle encore plus profonde. On se rend compte qu'un sourire est creux, vide, quand la personne qui sourit n'est pas réellement heureuse. Il en est de même pour l'acte sexuel, il est vide s'il n'exprime pas une union spirituelle profonde. Non seulement la communion physique est le signe visible d'une communion invisible entre un homme et une femme, mais elle nous montre que cet amour, ce don de soi, est la raison pour laquelle nous avons été créés et à quoi nous devons tendre. Dieu a créé nos corps "hommes" et "femmes", justement pour nous montrer que nous avons été créés pour l'Amour, que notre raison d'être, c'est l'Amour, c'est être don de nous-mêmes pour les autres. C'est la signification nuptiale de notre corps : « Le corps humain comprend dès son origine cette capacité d'exprimer l'Amour, c'est à travers l'Amour que la personne devient un don et par ce don qu'elle trouve sa raison d'être et ainsi comble le but de son existence. » (Théologie du corps, 16/1/1980). Le don de soi est à être vécu dans toutes nos relations, mais son expression la plus concrète et la plus physique est dans le don de soi lors de l'union conjugale d'un homme et d'une femme.

 

 

 

 

Le langage de l'union sexuelle

 

L'union conjugale elle-même est un signe du désir de Dieu pour une union complète avec nous (qui bien qu'intime, n'est pas sexuelle). C'est le signe de l'Amour du Christ pour son peuple. Cela nous apprend quelque chose sur Dieu. Le couple marié est appelé à témoigner au monde entier de cet amour. Au travers de leur union sexuelle, leurs corps parlent un langage d'amour et de don total de soi. Nous sommes appelés à exprimer la vérité avec nos corps. « Le langage du corps est bien plus que la réaction sexuelle. L'acte sexuel est le langage authentique des personnes, il doit s'exprimer en vérité, c'est-à-dire en accord avec les normes morales objectives. Au niveau de ce langage précisément, l'homme et la femme s'expriment réciproquement de la façon la plus profonde qui soit. (Théologie du corps, 22/8/1984). La seule manière pour exprimer la Vérité avec le corps est de réserver l'union sexuelle au mariage. Dans le mariage l'union conjugale est l'expression de l'engagement de leur vies entières l'un à l'autre, l'engagement fait lors de leurs voeux conjugaux. Le contraire de l'amour n'est pas la haine, mais l'utilisation, l'utilisation d'un autre comme un objet, comme un moyen pour une fin. La luxure est le fait d'utiliser une personne comme objet de gratification sexuelle. De cette manière nos coeurs sont devenus des « champs de batailles de l'amour et de la luxure » (Théologie du corps 23/7/1980). Nos coeurs sont comme des puits profonds : il y a beaucoup d'eau boueuse, mais en creusant profondément nous trouvons une source fraîche et vivante. Le coeur est bien plus profond que la luxure ! Pour Jésus, il ne s'agit pas de garder les commandements comme un lourd fardeau à porter. Il nous transforme nous et nos désirs, afin qu'il nous soit naturel de vivre selon Son plan. Nous ne sommes plus sous la Loi, comme Saint Paul le dit aux Romains, alors nous pouvons vivre avec notre époux(se) dans l'Amour et la Vérité. Le Christ en appelle à nos coeurs et Il nous appelle à choisir librement une vie en accord avec notre dignité de personnes créées à l'image et à la ressemblance de Dieu. Ce n'est qu'en vivant notre véritable dignité d'hommes et de femmes créés à l'image de Dieu que nous serons pleinement comblés, et que nous connaîtrons le vrai bonheur au sens spirituel du terme, parce que nous avons été faits et créés dès les origines pour une vie de bonheur.

 

Théologie du corps, un petit résumé - Par Anastasia Northrop

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 23:26

Confiteor + Kyriale IV (cunctipotens genitor Deus)

 

• TEXTES LITURGIQUES (S. LUCÆ, EVANGELISTÆ)

 

- 2 Timothée 4, 9-17 : Hâte-toi de venir me rejoindre au plus vite

- Psaume 145, 10 : Que toutes Tes œuvres Te rendent grâces, Seigneur

- Luc 10, 1-9 : La moisson est abondante mais les ouvriers peu nombreux

 

 

Introït de la Messe : "Mihi autem"


    grego3.gif

 

 

Lien : Propre de la Messe (forme ordinaire)

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 16:55

« La position du prêtre tourné vers le peuple a fait de l’assemblée priante une communauté refermée sur elle-même. Celle-ci n’est plus ouverte ni vers le monde à venir, ni vers le Ciel. La prière en commun vers l’Est ne signifiait pas que la célébration se faisait en direction du mur, ni que le prêtre tournait le dos au peuple – on n’accordait d’ailleurs pas tant d’importance au célébrant. De même que dans la synagogue tous regardaient vers Jérusalem, de même tous ensemble regardaient "vers le Seigneur". Il s’agissait donc, pour reprendre les termes de J. A. Jungmann, un des pères de la Constitution sur la Liturgie de Vatican II, d’une orientation commune du prêtre et du peuple, conscients d’avancer ensemble en procession vers le Seigneur. Ils ne s’enfermaient pas dans un cercle, ne se regardant pas l’un l’autre mais, peuple de Dieu en marche vers l’Orient, ils se tournaient ensemble vers le Christ qui vient à notre rencontre »

 

(cf : "L'Esprit de la liturgie", Cardinal Joseph Ratzinger)

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 12:40

• TEXTES LITURGIQUES (S. IGNATII ANTIOCHENI, EPISCOPI ET MARTYRIS)

 

- Philippiens 3, 17 à 4, 1 : Le chrétien à sa patrie dans les cieux

- Psaume 34, 2 : Je veux bénir le Seigneur en tout temps

- Jean 12, 24-26 : Si quelqu'un veut être mon serviteur, qu'il me suive

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 12:04

 

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 12:01

 

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 09:38

« N'ayez pas peur d'aller dans les rues et les places publiques, comme les premiers Apôtres qui prêchaient le Christ et la Bonne Nouvelle du salut sur les places des villes, des bourgades et des villages. Ce n'est pas l’heure d'avoir honte de l'Evangile (Rm 1.16). Il est l’heure de le prêcher du haut des toits (Mt 10 27). N'ayez pas peur de vous évader des modes de vie confortables et routiniers pour relever le défi de faire connaître le Christ dans la "métropole" moderne. C'est vous qui devez aller "aux départs des chemins" (Mt 22,9), et inviter tous ceux que vous rencontrerez au banquet que Dieu a préparé pour son peuple. L'Evangile ne doit pas être dissimulé dans la vie privée. Il doit être mis bien en vue de telle sorte que les hommes puissent voir sa  lumière et louer notre Père céleste ».

 

Jean-Paul II à Denver juillet 1993 – Discours aux jeunes 

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 07:31

« J’ai été durant plusieurs années organiste dans un village proche de là où j’habite. Le curé de la paroisse avait conservé la soutane « signe de visibilité » et célébrait sans ajouts, omissions ou modifications la liturgie restaurées à la suite de Vatican II. Les jours de fêtes, il y avait des vêpres suivies d’un Salut au Saint Sacrement. Comme on peut l’imaginer, ce curé devait supporter les sarcasmes de certains de ses confrères ainsi que les critiques de l’évêque. Il n’était pas dans la ligne de la pastorale diocésaine officielle... puisqu’il voulait être dans la ligne de l’Eglise catholique. Le dimanche après-midi, il m’arrivait d’aller à l’église du village pour jouer de l’orgue. Pour mon plaisir. Je rencontrais alors le curé : soit il se promenait autour de l’église en disant son bréviaire, s’interrompant de temps en temps pour saluer un paroissien qui passait en vélo, soit il était dans l’église, devant le tabernacle. Ce prêtre a pris sa retraite il y a longtemps. Depuis, il n’y a plus de curé dans le village. Il n’y a plus de messes quotidiennes non plus. Plus de vêpres et plus de Saluts du Saint Sacrement. Et l’on ne voit plus de curé devant le tabernacle... Je reste donc dans ma paroisse d’origine où là il est très difficile de tenir plus de 5 minutes à la messe du dimanche. Il y a des gens qui sont allergiques aux pollens ; moi je suis devenu allergique aux liturgies bricolées et plates, aux « mamies bigoudis » qui m’accueillent au début de la célébration, au prêtre qui n’a aucune distinction, aux chants piaillés par la Bianca Castafiore paroissiale de service. C’est ainsi : je n’y peux rien. Mon allergie a mis du temps à se déclarer ; au début, les messes paroissiales ne me provoquaient que des démangeaisons. Maintenant elles déclenchent des envies soudaines de fuir. Et c’est d’ailleurs ce que je fais car je n’ai pas le caractère d’un masochiste. 

 

Dans ma paroisse, je ne me souviens plus d’avoir vu un prêtre en prière devant le tabernacle. Pas même avant ou après la messe. Et le dernier Salut au Saint Sacrement auquel j’ai pu assister remonte à près de 30 ans. Aujourd’hui, si notre curé en célébrait un - ce qu’il ne fera sûrement pas - il paraîtrait curieux aux yeux de beaucoup : on ne sait plus ce qu’est une chape et un encensement. Et l’on ne trouverait plus grand monde capable de chanter le « Tantum ergo »... » 

 

Pro Liturgia

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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 19:01

[Ce dimanche, il est possible de prendre la messe pour l'évangélisation des peuples]

 

Aujourd'hui, l'Église nous invite plus spécialement à intensifier nos prières pour les importantes missions. "Malheur à moi si je n'annonce pas l'Évangile" (1 Corinthiens 9, 16). A l'exemple de Saint Paul et des Apôtres, nous devons à notre tour témoigner "usque ad effusionem sanguinis" (Décret "Ad Gentes" §24) notre Foi au Christ car "Dieu veut que tous les hommes soient sauvés" (1 Timothée 2, 4). L'Occident, aujourd'hui retombé dans le paganisme et la décadence morale est une terre de mission. Introït de la Messe : « Ego clámavi, quóniam exaudísti me, Deus; inclína aurem tuam, et exáudi verba mea. Custódi me, Dómine, ut pupíllam óculi; sub umbra alárum tuárum prótege me. Ps. : Exaudi Domine iustitiam meam : intende deprecationem meam. Gloria Patri... Ego clámavi... » (« Vous m’avez toujours exaucé, ô mon Dieu, je vous ai appelé à mon secours ; Inclinez vers moi Votre oreille, exaucez ma prière. Gardez-moi, Seigneur, comme la prunelle de l’œil, sous l’ombre de Vos ailes, protègez-moi. Ps. : Seigneur, écoutez la justice : entendez ma plainte, accueillez ma prière. Gloire au Père... Vous m'avez toujours exaucé... ») Asperges me Kyriale XI (orbis factor) + Credo I

 

 

 

 

• ANNÉE A - TEXTES LITURGIQUES (DOMINICA XXIX "PER ANNUM")

 

- Isaïe 45,1 ; 4-6 : Les empires sont dans la main de Dieu

- Psaume 96,1 : Au Seigneur notre Dieu, tout honneur et toute gloire

- 1 Thessaloniciens 1,1-5 : La foi, l'espérance et la charité de la communauté

- Matthieu 22, 15-21 : A César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu

 

• ANNÉE B - TEXTES LITURGIQUES (DOMINICA XXIX "PER ANNUM")

 

- Isaïe 53, 10-11 : Broyé par la souffrance, il a fait de sa vie un sacrifice d'expiation

- Psaume 33, 4 : Seigneur, Ton Amour soit sur nous, comme notre espoir est en Toi 

- Hébreux 4, 14-16 : Le Grand-Prêtre compatissant qui a pénétré au-delà des cieux

- Marc 10, 35-45 ou Marc 10, 42-45 : Le Fils de l'Homme est venu pour servir

 

• ANNÉE C - TEXTES LITURGIQUES (DOMINICA XXIX "PER ANNUM")

 

- Exode 17, 8-13 : La prière persévérante de Moise obtient la victoire

- Psaume 121, 1 : Notre secours, c'est Dieu, le Maître du monde !

- 2 Timothée 3, 14 à 4, 2 : Méditer l'Écriture pour proclamer la Parole

- Luc 18, 1-8 : Parabole de la veuve qui demandait justice

 

 

Introït de la Messe : "Ego clámavi"

 


 

 


Liens (Magistère de l'Église sur la MISSION) : Journées Mondiales des Missions (Pape François de 2013 à 2017) + (Pape Benoît XVI de 2006 à 2012) + (Pape Jean-Paul II de 1979 à 2005) + Décret du Concile Vatican II sur l'activité missionnaire de l'Eglise : "AD GENTES" + Exhortation Apostolique de Sa Sainteté le Pape Paul VI sur l'Evangélisation dans le monde moderne : "Evangelii Nuntiandi" (8 décembre 1975) + Encyclique de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II sur la valeur permanente du précepte missionnaire : "Redemptoris Missio" (7 décembre 1990)

 

Liens (divers) : CATÉGORIE d'articles sur la Nouvelle Évangélisation + Chapelet des Missions + Soyons des "Alléluias vivants" ! + Messe votive pour la Propagation de la Foi (forme extraordinaire) + Propre de la Messe (forme ordinaire) + Commentaire du 29ème Dimanche per annum (forme ordinaire) + Commentaire de la Parole de Dieu, par la bibliste Marie-Noëlle Thabut (ANNÉE A) + (ANNÉE B) + (ANNÉE C) + Les Missionnaires Serviteurs des Pauvres (FILM)

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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 18:06

ANALYSE : Dans cette homélie exceptionnelle, Saint Jean Chrysostome établit la nécessité des bonnes œuvres, et réfute les objections de ceux qui les regardaient comme extrêmement difficiles dans les embarras du monde. Il s'élève avec force contre ceux qui, après avoir promis un moment auparavant de tenir leur cœur élevé à Dieu, se rendraient coupables à l'heure même, en employant à de vains discours le temps du sacrifice terrible. Ensuite, il les conjure de ne point s'absenter de l'église les jours de sacrifice et de ne point s'amuser à discourir pendant qu'il est offert, mais d'y assister avec une sainte frayeur, les yeux baissés, l'esprit élevé vers le Seigneur, après s'être dépouillés en entrant de toute inimitié, persuadés que nous serons mesurés à la même mesure que nous aurons mesuré les autres. En conclusion, il nous fait souvenir de l'heure à laquelle ce monde finira et, après un tableau saisissant du néant de toutes choses ici-bas, il ajoute qu'après cette vie il n'y aura plus lieu de mériter ni de faire pénitence.

 

 

 

 

« De même que celui qui sème perd son temps s'il répand sa semence le long du chemin, ainsi ne nous servira-t-il de rien d'être appelés chrétiens si nos œuvres ne répondent pas au nom que nous portons. En voulez-vous la preuve ? Ecoutez un témoin digne de foi, saint Jacques, le frère de Notre-Seigneur, qui vous crie : La foi sans les œuvres est morte (Jacques II, 17). Donc la pratique des œuvres est partout nécessaire : sans elle le nom de chrétiens ne pourra nous être utile. Et n'en soyez pas surpris; car dites-moi ce que gagne un soldat à figurer dans une armée, s'il ne se montre digne du service militaire en combattant pour le roi qui le nourrit ? Peut-être même, — car ce que je vais dire est terrible, — eût il mieux valu pour lui n'être pas sous les armes, que de négliger l'honneur de son roi; comment, en effet, pourra-t-il échapper au châtiment, lui qui nourri par le roi, ne combat pas pour lui ? Et que parlé je de négliger le service d'un roi ? il s'agit de bien plus, il s'agit de nos âmes elles-mêmes dont nous négligeons les intérêts. Mais il est impossible, dit-on, de se sauver en vivant au milieu du monde et de ses embarras. Comment cela, mes frères ? Si vous le voulez bien, je vais montrer en peu de mots que ce n'est pas le lieu qui sauve, mais bien la conduite et la volonté. Adam, dans le Paradis terrestre, comme dans un port, a fait naufrage; Loth, à Sodome, comme en pleine mer, a été sauvé (Gen. XIII et XIX) ; Job, sur son fumier, fut justifié, tandis que Saül, au sein de l'opulence, perdit les biens de la vie présente et ceux de la vie future. C'est donc une vaine excuse de dire : Je ne puis vivre dans le monde, au milieu des affaires, et me sauver. Mais d'où vient la difficulté ? De ce que vous n'assistez pas assidûment soit aux prières publiques, soit aux assemblées saintes. Voyez ceux qui briguent quelque dignité auprès d'un roi de la terre ! comme ils sont empressés, comme ils stimulent leurs protecteurs pour obtenir ce qu'ils recherchent ! Je dirai donc à ceux qui abandonnent les divines assemblées ou qui pendant la cène redoutable et mystique s'amusent à de vaines conversations : Que faites-vous, chrétiens ? Où sont vos promesses au prêtre qui vous a crié : « En haut vos esprits et vos cœurs ! » et à qui vous avez répondu : « Nous les tenons élevés vers le Seigneur ? ». Et vous n'êtes pas tremblants et confus d'être convaincus de mensonge à cet instant redoutable ? O prodige ! La table mystique est préparée, l'Agneau de Dieu s'immole pour vous, le prêtre plaide votre cause, la flamme sacrée jaillit de la table sainte, les chérubins sont présents, les séraphins accourent, et les esprits aux six ailes se couvrent la face : toutes les puissances incorporelles intercèdent pour vous avec le prêtre, le feu divin est descendu du ciel, le sang a coulé du côté de l'Agneau sans tache pour vous purifier, et, encore une fois, vous ne tremblez pas, vous ne rougissez pas d'être convaincus de mensonge à cette heure terrible. Il y a cent soixante-huit heures dans la semaine, le Seigneur s'en est réservé une, une seule, et vous l'employez à des œuvres séculières et ridicules, à de vaines causeries ! Avec quel confiance pouvez-vous approcher des saints mystères, la conscience ainsi souillée, vous qui n'oseriez toucher avec des mains salies le bas de la robe d'un prince ? Gardez-vous bien de croire que ce que vous mangez soit du pain ou que ce que vous buvez soit du vin. Ces aliments ne sont pas sujets aux mêmes vicissitudes que les autres. Comme le feu pénètre la cire, sans rien perdre de sa substance, sans y ajouter rien : ainsi, quand vous communiez, les saints mystères passent tout entiers dans la substance du corps. Aussi, lorsque vous approchez, ne croyez pas recevoir le corps divin de la main d'un homme, mais représentez-vous les séraphins eux-mêmes avec une tenaille, vous offrant le feu pris sur l'autel du ciel, selon la vision d'Isaïe (VI, 6) ; et lorsque vous participez au sang du salut, que ce soit comme si vous appliquiez vos lèvres au côté divin de l'Agneau sans tache. C'est pourquoi, mes frères, fréquentons les églises et à l'avenir ne nous y livrons plus à des entretiens frivoles. Soyons-y craintifs et tremblants, les yeux baissés, l'esprit élevé, la tristesse sur le visage, la joie dans le cœur. N'avez-vous pas remarqué ceux qui entourent ici-bas un prince visible, sujet à la corruption et à la mort ? Comme ils sont immobiles, calmes, silencieux ; ils ne regardent pas autour d'eux, mais vous les voyez toujours sérieux, humbles, craintifs ! Prenez exemple sur eux, Chrétiens, et tenez-vous en la présence de Dieu comme si vous étiez en face d'un roi de la terre : il y a bien plus lieu de trembler quand on est devant le Roi du Ciel. Je ne cesserai de vous faire ces recommandations que quand je vous verrai corrigés. Entrons dans l'église et approchons-nous de Dieu avec les dispositions convenables. Chassons de notre cœur tout ressentiment, de peur qu'en priant nous ne nous condamnions en disant : Pardonnez-nous comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. (Matth. VI, 12.)

 

C'est une parole terrible que celle-là, et celui qui la prononce crie en quelque sorte à Dieu : j'ai pardonné, Seigneur, pardonnez-moi; j'ai remis, remettez-moi: j'ai fait grâce, faites-moi grâce; si je n'ai pas pardonné, ne me pardonnez pas; si je n'ai pas remis à mon prochain sa dette, ne me remettez pas mes péchés; servez-vous envers moi de la mesure dont je me sers envers les autres. Que ces réflexions, jointes à la pensée du jour terrible du jugement, du feu de l'enfer et de ses horribles tourments, nous fassent quitter désormais la voie dans laquelle nous avons erré. Viendra l'heure en effet, où la scène de ce monde disparaîtra, et il n'y aura plus de prix à disputer; après cette vie on ne trouvera plus d'autre théâtre pour s'exercer, il ne sera plus temps de mériter des couronnes. Voici le temps de la pénitence, alors ce sera celui du jugement; ici les combats, là les couronnes; maintenant le travail, ailleurs le repos; aujourd'hui les peines, plus tard les récompenses. Réveillez-vous, je vous en conjure, réveillez-vous, et écoutons avec empressement ce qu'on nous dit. Nous avons vécu de la vie de la chair, vivons désormais de celle de l'esprit; nous avons vécu dans les plaisirs, vivons maintenant dans les vertus ; nous avons vécu dans la négligence, vivons à tout jamais dans la pénitence. De quoi s'enorgueillissent la terre et la poussière ? (Eccli. X, 9.) Pourquoi t'élever ainsi, ô homme ? Pourquoi cette arrogance, ces espérances dans la gloire et les richesses du monde ? Transportons-nous ensemble auprès des tombeaux; contemplons les mystères de la mort : voyons la nature en lambeaux, des os en poussière, des corps en putréfaction. Si tu es sage, examine, et dis-moi, si tu peux, où est ici le roi, où le sujet ? où le noble, où l'esclave ? où le sage, où l'insensé ? Beauté de la jeunesse, gracieux aspect, regards étincelants, nez si bien formé, lèvres vermeilles, joues si fraîches, front si brillant, je vous cherche en vain ! Je ne vois que cendre, que poussière; je ne trouve que vers, exhalaisons fétides, pourriture... ! Méditons sur toutes ces choses, mes frères; pensons à notre dernière heure, et pendant qu'il en est temps encore, quittons la voie où nous avons erré. Nous avons été rachetés au prix d'un sang précieux. (I Pierre, I, 19.) C'est pour cela que Dieu a paru sur la terre. C'est pour toi, ô homme ! qu'il y est venu, n'ayant pas même où reposer sa tête. (Luc, IX, 58.) O prodige ! Le juge est conduit au tribunal à cause des coupables, la vie se soumet à la mort, le créateur est souffleté par la créature, celui que les séraphins ne peuvent contempler est conspué par l'esclave; il est abreuvé de vinaigre et de fiel, il est percé d'une lance, il est déposé dans un sépulcre : et vous ne songez même pas à ces merveilles, vous les oubliez, vous les méprisez ! Ne savez-vous donc pas que quand même vous répandriez pour Dieu votre propre sang, vous n'auriez pas encore fait assez, car, autre est le sang du Maître, autre celui de l'esclave. Prévenez par la pénitence et par une conversion sincère le départ de votre âme, de peur que la mort ne vous surprenne et ne rende inutile pour vous le remède de la pénitence; parce que sur la terre seulement la pénitence a de la vertu ; dans l'enfer elle n'a plus d'effet. Cherchons le Seigneur tandis qu'il en est temps encore ; faisons le bien, afin d'être délivrés des peines éternelles, et mis en possession du bonheur des cieux, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui gloire et empire dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il ! ».

 

 

Saint Jean Chrysostome, neuvième homélie sur la pénitence

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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 10:09
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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 08:43

• TEXTES LITURGIQUES (S. MARGARITAE MARIAE ALACOQUE, VIRGINIS)

 

- Ephésiens 3, 14-19 : Prières et doxologies

- Psaume 23, 1 : Le Seigneur est mon Berger

- Jean 19, 31-37 : Le coup de lance sur Jésus

 

• TEXTES LITURGIQUES (S. HEDVIGIS, RELIGIOSAE)

 

- Siracide 26, 1-16 : La grâce d'une femme fait la joie de son mari

- Psaume 131, 1 : Seigneur, mon coeur ne s'est pas enflé d'orgueil

- Marc 3, 31-35 : La vraie parenté de Jésus

 

 

*** Fête propre de Sainte Edwige exclusivement pour l'Archidiocèse de Berlin ;

Mémoires facultatives des deux saintes pour l'Eglise universelle

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15 octobre 2009 4 15 /10 /octobre /2009 22:03

Ci-dessous, un extrait de l'Exhortation Apostolique Evangelii Nutiandi, du Pape Paul VI :

 

 

    

« On répète souvent, de nos jours, que ce siècle a soif d’authenticité. A propos des jeunes, surtout, on affirme qu’ils ont horreur du factice, du falsifié, et recherchent par-dessus tout la Vérité et la transparence. Ces “signes du temps” devraient nous trouver vigilants. Tacitement ou à grands cris, toujours avec force, l’on demande : Croyez-vous vraiment à ce que vous annoncez ? Vivez-vous ce que vous croyez ? Prêchez-vous vraiment ce que vous vivez ? Plus que jamais le témoignage de la vie est devenu une condition essentielle de l’efficacité profonde de la prédication. Par ce biais-là nous voici, jusqu’à un certain point, responsables de la marche de l’Evangile que nous proclamons. […] Il faut que notre zèle évangélisateur jaillisse d’une véritable sainteté de vie alimentée par la prière et surtout par l’amour de l’Eucharistie, et que, comme nous le suggère le Concile, la prédication à son tour fasse grandir en sainteté le prédicateur. Le monde qui, paradoxalement, malgré d’innombrables signes de refus de Dieu, le cherche cependant par des chemins inattendus et en ressent douloureusement le besoin, le monde réclame des évangélisateurs qui lui parlent d’un Dieu qu’ils connaissent et fréquentent comme s’ils voyaient l’invisible (Hébreux 11, 27). Le monde réclame et attend de nous simplicité de vie, esprit de prière, charité envers tous, spécialement envers les petits et les pauvres, obéissance et humilité, détachement de nous-mêmes et renoncement. Sans cette marque de sainteté, notre parole fera difficilement son chemin dans le coeur de l’homme de ce temps. Elle risque d’être vaine et inféconde.

[…]
L’Evangile dont nous avons la charge est aussi parole de Vérité. Une Vérité qui rend libres (Jean 8, 32) et qui seule donne la paix du coeur, c’est ce que les gens viennent chercher lorsque nous leur annonçons la Bonne Nouvelle. Vérité sur Dieu, Vérité sur l’homme et sa mystérieuse destinée, Vérité sur le monde. Difficile Vérité que nous recherchons dans la Parole de Dieu et dont nous ne sommes, encore une fois, ni les maîtres ni les propriétaires, mais les dépositaires, les hérauts, les serviteurs. De tout évangélisateur on attend qu’il ait le culte de la Vérité, d’autant plus que la Vérité qu’il approfondit et communique n’est autre que la Vérité révélée et donc, plus que tout autre, parcelle de la Vérité première qu’est Dieu lui-même. Le prédicateur de l’Evangile sera donc quelqu’un qui, même au prix du renoncement personnel et de la souffrance, recherche toujours la Vérité qu’il doit transmettre aux autres. Il ne trahit jamais ni ne dissimule la Vérité par souci de plaire aux hommes, d’étonner ou de choquer, ni par originalité ou désir d’apparaître. Il ne refuse pas la Vérité. Il n’obscurcit pas la Vérité révélée par paresse de la rechercher, par commodité, par peur. Il ne néglige pas de l’étudier. Il la sert généreusement sans l’asservir. [...] Notre service pastoral nous presse de garder, défendre et communiquer la Vérité sans regarder les sacrifices. [...] Le Dieu de Vérité attend de nous que nous en soyons les défenseurs vigilants et les prédicateurs dévoués. [...] L'oeuvre de l’évangélisation a besoin de votre infatigable labeur de recherche et aussi de votre attention et de votre délicatesse dans la transmission de la Vérité ».

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