18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 10:40

scoutismeAu jour de ta Promesse, tu as choisi Dieu. Tu t’es engagé librement, sur ton honneur, à servir Dieu, l’Eglise et la Patrie. Personne ne t’y a forcé, mais ce geste, tu l’as fait parce que tu as voulu prendre en main ta propre vie, pour la soumettre tout entière à une « loi », exigeante certes, mais qui est pour toi un guide et un soutien, et un exemple pour les autres. Tu as promis. Et qu’as-tu promis ? De servir de ton mieux, d’aider ton prochain en toutes circonstances, d’observer la loi scoute. Aussi, depuis ta Promesse, tu ne dois plus être comme avant. Une seule chose doit te préoccuper, partout et à tout moment : SERVIR. Mais vas-tu te torturer l’esprit nuit et jour pour savoir comment servir ? Bien sûr que non. Etre scout, ce n’est pas accomplir une B.A. quotidienne, ou même deux B.A. par jour, ou même trois, ou quatre, ou plus … et puis après, se reposer, redevenir comme les autres. Non. On est scout, non pas à certains moments de sa vie, quand on y pense, mais continuellement, à chaque instant : c’est une MANIERE D’ETRE.

 

Vois-tu quelle est la grandeur du rôle que tu as à jouer parmi tes frères ? Tu es, parmi eux, celui qui sert, celui qui sauve parfois. Comme le seigneur, tu dois dire : « Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir ». Délibérément, puisque tu l’as promis, tu te sacrifies. Et tu trouves le vrai bonheur, qui est de donner sans compter. Et puis aussi, ce bonheur, tu l’apportes aux autres, qui te regardent vivre, et qui, alors, réfléchissent. As-tu lu dans les journaux, cet été, le récit de l’acte héroïque de ce garçon de 11 ans qui, pour sauver sa petite sœur des griffes d’un aigle qui s’apprêtait à l’enlever, s’est battu pendant vingt minutes avec l’oiseau et finalement, couvert de blessures, a réussi à le tuer ? Je ne sais pas si ce garçon était scout. En tout cas, il en avait l’esprit. Sans l’ombre d’une hésitation, il s’est porté au secours d’une vie en danger, en risquant la sienne, généreusement. Serais-tu capable d’un tel acte, d’une telle générosité ? Rappelle-toi la parole du Christ : « Il n’y a rien de plus beau que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Il a donné en vivant et en mourrant, pour nous tous, ses frères les hommes.

 

Scout, tu seras celui qui sert, qui se donne. Tu seras ainsi un peu de lumière, un peu de joie, dans un monde devenu triste et sombre à force d’être égoïste. C’est dur, mais qu’as-tu à craindre, si Dieu est avec toi ? tu n’as qu’à lui dire toujours : « Oui ». Sois heureux et confiant. Travaille de tout ton cœur. Aime les autres de tout ton cœur. La haine salit, vois-tu, elle brise tout. Donne sans compter. Tu sais que la vie ne vaut que par le don de Soi. Pense au Christ, qui a tout donné. Suis-le. Fais de ta vie une conversation avec Dieu. Et au seuil de cette année qui commence, tout seul, du fond de ton cœur, redis les paroles de ta Promesse : « Sur mon honneur, avec la grâce de Dieu, je m’engage à servir de mon mieux Dieu, l’Eglise et la Patrie, à aider mon prochain en toutes circonstances, à observer la loi scoute. »

Qu’elle te guide, cette Promesse, au long de tes journées. Qu’elle te soutienne dans tes luttes. Sois-y toujours fidèle. Et que Dieu te vienne en aide …

 

Abbé Thouveret, aumônier de troupe 2ème SDF Mâcon (octobre 1951)

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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 08:41

Un fidèle explique pourquoi il est attaché à la forme "extraordinaire" du rite romain. Selon lui, cette forme serait un repère solide en ce qu'elle demeure invariable, alors que la forme "ordinaire" - celle issue de Vatican II - est célébrée avec autant de variations qu'il y a de prêtres. Voici une affirmation erronée - une de plus, devrait-on dire - concernant la forme "ordinaire". Contrairement à ce que l'on croit souvent, la forme "ordinaire" de la liturgie romaine ne permet aucune des variations que l'on constate d'une paroisse à l'autre, d'un célébrant à l'autre. Car cette forme est aussi très clairement définie par le Missel dit "de Paul VI" qui rappelle même au passage que tout célébrant « doit être attentifs aux normes données dans la Présentation générale du Missel romain ainsi qu'à la pratique reçue du rite romain, plutôt qu'à ses goûts personnels et à son propre jugement ». (Présentation générale, n°42). Voilà donc qui devrait obligé les prêtres - évêques en tête - se réclamant du Concile à mettre un terme définitif aux variations qui caractérisent leurs façons de célébrer la liturgie. S'il existe quelques possibilités d'adaptations, ce qui est normal vu la grande diversité des situations dans lesquelles cette forme "ordinaire" du rite romain doit être mise en oeuvre, cela n'autorise en aucun cas à modifier les rites et les textes de la liturgie. Il faut le dire clairement et sans cesse le répéter aux célébrants et aux équipes liturgiques. Ainsi, les variations que l'on constate aujourd'hui - et qu'on déplore - dans la célébrations de la forme "ordinaire" du rite romain ne sont pas le fait de la restauration liturgique voulue par Vatican II, mais uniquement le fait de célébrants qui, ignorant la promesse qu'ils ont faite au moment de leur ordination sacerdotale, ne servent plus l'Eglise dans l'obéissance et la fidélité.

 

On imagine généralement que ceux qui ne respectent pas la forme "ordinaire" de la liturgie sont des enragés de la désobéissance, des fanatiques de la rébellion, des spécialistes de la dissidence... Peut-être certains le sont-ils effectivement; mais de loin pas tous ! D'où cette question : d'où vient l'irrespect quasi-généralisé de la liturgie ? Cet irrespect est essentiellement le fait de fidèles - clercs ou laïcs - persuadés que ce qu'ils font est tout à fait "normal" (1). Pour ces gens, il est peu à peu devenu comme logique de normaliser l'inimaginable. En quelque sorte, il faut oser faire des choses stupéfiantes en liturgie. Ces choses prendront peu à peu l'apparence de la "normalité" dès lors qu'elles seront accomplies dans le contexte d'un système pastoral qui donne l'apparence d'être cohérent (2). Alors, en liturgie - comme en d'autres domaines soumis à cette logique - ce qui est laid, inhabituel, choquant... devient la routine et finit par être accepté. L'anormal devient banal et c'est paradoxalement quand la liturgie est respectée qu'elle paraît "anormale" et que le prêtre qui la célébre passe pour un original ou un dissident incapable de se conformer à ce qui se fait (de travers) partout ailleurs. Nous en sommes là... et ça risque de durer!

 

 

(1) Il existe un domaine qui n'a aucun rapport avec la liturgie mais qui permet de comprendre la question du remplacement du "normal" par l' "anormal". C'est celui du nazisme.

Hannah Arendt montre que durant la Seconde Guerre Mondiale, la dénonciation et le massacre des Juifs ne furent pas que l'oeuvre de malades et de fanatiques, mais aussi

de gens "ordinaires" qui, après avoir été déresponsabilisés par le système nazi exposé avec une désarmante logique dans Mein Kampf, ont participé à la Shoah avec le sentiment

que ce qu'ils faisaient était "normal". Ce phénomène est aussi expliqué par Edward S. Herman. Selon lui, les choses les plus épouvantables finissent par être

considérées comme légitimes si elles sont accomplies dans un contexte donnant l'impression d'être logique. En liturgie, par exemple, il est "logique" de vouloir la participation des fidèles;

donc, il devient "légitime", aux yeux de certains, de supprimer le latin et le grégorien que pourtant l'Eglise a demandé de conserver. Ici, la "logique de participation" défendue par certains acteurs

de la pastorale ne prend pas en compte certains paramètres liturgiques, théologiques et sociologiques qui seraient en faveur du latin et du grégorien.


(2) Dans les années 1970-80 circulait dans les séminaires diocésains et les paroisses un slogan qui disait :

"Il faut multiplier les innovations en liturgie: quand elles seront généralisées, à Rome on sera bien obligé de les accepter."

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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 08:20

encensement.jpg1. S’interdire l’improvisation et l’impréparation qui conduisent immanquablement à ruiner la liturgie. Et parfois même à ridiculiser les acteurs de la célébration.

2. Rester concentré sur l’autel et sur ce qui s’y déroule : à l’exception près où le prêtre s’adresse directement aux fidèles, les regards des ministres ne doivent jamais se « promener » dans l’assistance.

3. Lorsqu’ils se tiennent debout et n’ont aucune action précise à accomplir, les ministres de l’autel gardent les mains jointes à hauteur de la poitrine. Lorsqu’ils se déplacent sans rien tenir, ils ont aussi les mains jointes. En règle générale, garder les bras ballants est une attitude relâchée qu’il faut absolument à proscrire.

4. Les servants doivent veiller à ce que la croix de procession ou les cierges qu’ils portent soient bien verticaux et ne soient pas animés d’une oscillation inesthétique. Le servant chargé de l’encensement doit apprendre à balancer l’encensoir en demeurant bien droit. Célébrants et servants doivent aussi veiller à ne pas faire de bruit avec les chaînes...

5. Tout acteur de la liturgie qui se tient debout évitera de se balancer d’avant en arrière comme pour chercher un équilibre.

6. Dans l’église, les systèmes de sonorisation doivent être réglés de façon à ce que les fidèles entendent ce qui se déroule dans le sanctuaire sans pour autant avoir l’impression que le célébrant s’adresse systématiquement à chacun d’eux. Ceux qui sont appelés à parler dans un micro doivent s’exercer à placer leur voix correctement : articulations, pauses, hauteur... Si la paroisse dispose d’une chorale, la voix du célébrant ne doit jamais dominer pendant les chants. Il est d’ailleurs rare d’entendre un prêtre chanter à la bonne vitesse en sachant se fondre dans le chant d’assemblée sans le ralentir...

7. La direction du chant par un fidèle laïc est à proscrire. Et ce pour au moins trois raisons : 1) la direction de chant ne s’apprend pas en quelques stages d’ « animation liturgique » ; elle est un métier. 2) ou bien les fidèles connaissent le chant et dans ce cas ils n’ont pas besoin d’être dirigés, ou bien ils ne le connaissent pas et dans ce cas ils ne suivent pas la direction puisqu’ils sont obligés de regarder les paroles dans leur livre. 3) entre l’animateur, l’organiste, la chorale, l’assemblée, le célébrant... il y a régulièrement des décalages de sons qui aboutissent à ce que le chant se transforme en une « bouillie »... qui ne donne plus aux fidèles l’envie de chanter.

8. Un prêtre doit toujours avoir présente à l’esprit l’idée qu’une liturgie est une « célébration » et non un « enseignement ». L’enseignement précède la liturgie mais ne se confond pas avec elle.

9. Le sujet authentique de la liturgie n’est ni l’individu ni le groupe, mais l’action de Dieu à travers l’Eglise qui a son histoire, sa riche tradition et sa propre « créativité ».

10. Quand, au cours de réflexions sur la liturgie ou de préparations de messes paroissiales, on se demande comment rendre la célébration plus intéressante, plus attirante, alors la partie est déjà perdue. (Benoît XVI)

 

Pro Liturgia

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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 05:35

L’homélie prononcée par le Pape Benoît XVI, le samedi 12 septembre, dans la Basilique Saint-Pierre, à l’occasion de la consécration épiscopale de cinq Evêques, a suscité un grand écho. Un écho injustifié sous certains aspects, mais plausible pour d’autres. Il est toujours nécessaire de se souvenir que, lorsque Pierre parle, il s’adresse à toute l’Eglise, et que son Magistère a constamment un caractère universel, lié à la responsabilité personnelle du Pape ; et il est donc impropre d’attribuer, à telle ou telle intervention, des références spécifiques à des situations ou à des personnes, ou pire encore, à des réalités politiques mondaines. Malheureusement, l’information publique tend, pour des raisons de chronique, à faire ces passages, en attribuant fréquemment, une volonté d’intention dirigée vers des discours généraux.

 

 

 

Une autre donnée d’un certain intérêt est la réaction des moyens d’informations à certaines affirmations que le Saint-Père, dans une homélie ample et de grande importance théologique, a faites, comme si elles étaient des « révélations extraordinaires », jamais connues auparavant par quelqu’un. Le Pape Benoît XVI a déclaré : « La fidélité est un altruisme, et précisément ainsi, elle est libératrice pour le ministre lui-même et pour tous ceux qui lui sont confiés. Nous savons comment les choses dans la société civile et, fréquemment aussi dans l’Eglise, souffrent du fait que nombre de ceux auxquels une responsabilité a été confiée, travaillent pour eux-mêmes et non pas pour la communauté, pour le bien commun. Le Seigneur trace en peu de lignes une image du mauvais serviteur qui se met à faire la fête et à frapper ceux qui dépendent de lui, en trahissant ainsi l’essence de sa charge. En grec, la parole qui indique la ‘fidélité » coïncide avec la parole qui indique la foi ». La plus grande partie des journaux s’est arrêtée sur cet aspect, en négligeant le fait que, c’est la société civile qui avait été mise à la première place, et donc, s’il y a eu un rappel, il faut vraiment le comprendre comme s’adressant à tous ceux qui sont investis de responsabilités dans chaque domaine. Ensuite, deux indications concernant l’Eglise manifestent un courage extraordinaire et prophétique : « fréquemment », et « nombreux ». Etant donné que l’adjectif « nombreux » se réfère à la société civile mais aussi à l’Eglise, le « fréquemment », est, sans l’ombre d’un doute, un jugement clair et sans équivoque, un vibrant appel du Pasteur de l’Eglise Universelle à la conversion pour tous ceux qui ont été investis de responsabilités dans l’Eglise, et en particulier pour les successeurs des Apôtres. Et c’est une chose tout à fait naturelle et humaine qu’un Père rappelle à l’ordre ses propres enfants, c’est un signe de l’amour et de la charité miséricordieuse envers eux. Une certaine reconnaissance « d’imperfection » au sein de la hiérarchie catholique pourrait étonner, et, de fait, cela a fait sensation, mais, pour un Pontife qui, en des temps non suspects, a publiquement dénoncé la « saleté qui se trouve au sein de l’Eglise » (Chemin de Croix au Colisée, en 2005), cela ne devrait absolument ni surprendre ni étonner. Le fait est que, exercer le ministère, mais aussi n’importe quelle responsabilité publique civile, en se servant des autres, au lieu de servir ses frères, rend malheureux avant tout ceux qui sont responsables de cette attitude. En termes psycho-anthropologiques ou en termes évangéliques, nous savons tous très bien comment l’égoïsme et le mal étouffent progressivement ceux en vivent, et, du reste, celui qui a encore besoin de servir du pouvoir pour s’affirmer lui-même, c’est parce qu’il n’a pas une idée claire que l’expérience « d’être confirmé par Dieu », confirmé et saisi par ce Mystère Bon qui fait toutes les choses, c’est seulement cela qui fait les Pasteur. La véritable préoccupation, à la limite, pourrait être d’avoir des personnes établies dans des responsabilités, mais qui sont encore incertaines de l’Amour gratuit de Dieu, au point de devoir chercher des gratifications et des justifications humaines, probablement trop humaines, en croyant de manière illusoire qu’ils trouveront une réponse à leur propre besoin existentiel. La vraie liberté, en revanche, n’a pas de prix ! Celle qui naît de la certitude joyeuse d’avoir en Dieu seul sa propre référence et la véritable garantie de sa propre réalisation : dans l’accomplissement humble et fidèle de Sa Volonté, l’homme se trouve lui-même, et découvre un équilibre inespéré, qui devient capacité d’un don réel gratuit, en surmontant, avec l’aide de la grâce tout égoïsme humain. Prions ensemble le Maître le la Moisson, pour qu’il nous donne des « Pasteurs selon Son Cœur », des contemplatifs de la Miséricorde Divine, et qui possèdent ainsi un grand équilibre intérieur et public.

 

Fides

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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 01:59

Dans les débats actuels qui se font autour de la liturgie en général et de la messe en particulier, il semble que beaucoup veuillent se couvrir des écrits du pape... souvent pour dire tout et n'importe quoi.
Il y a, bien sûr, ceux qui se réclament de Benoît XVI pour se prévaloir de la liturgie du concile Vatican II... qu'ils n'ont jamais ni étudié ni suivi. C'est l'immense majorité des clercs de France (exception faite pour les nouvelles générations) et des fidèles qui les suivent en leur faisant une confiance aveugle. A ceux-ci, rappelons que le Saint-Père a écrit en toutes lettres « qu'en de nombreux endroits on ne célébrait pas fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel » mais qu' « au contraire, celui-ci finissait par être interprété comme une autorisation, voire même une obligation de créativité [qui] a souvent porté à des déformations de la liturgie à la limite du supportable »...

 

 

 

vocations... une affirmation dont nos clercs ne semblent pas faire grand cas alors qu'elle reflète la triste réalité. Faut-il redire ici que la Constitution conciliaire sur la liturgie et le missel romain qui en est issu n'ont jamais autorisé qu'un fidèle - fut-il prêtre - puisse changer quoi que ce soit dans la liturgie ? Peut-être ceux qui se réclament de Vatican II devraient-ils s'en souvenir.
Il y a ensuite ceux qui se réclament du Motu proprio Summorum Pontificum pour se prévaloir d'une forme (nous disons bien "une" forme) prise par la liturgie romaine à partir du Concile de Trente et aussi pour vouloir que cette forme redevienne la norme dans un futur aussi proche que possible. Ne conviendrait-il pas que ces fidèles qui ne cessent de remercier le Saint Père parce qu'il leur a redonné la possibilité de participer à une forme de la liturgie à laquelle ils sont attachés, relisent les textes auxquels ils se réfèrent - le Motu proprio et la Lettre aux évêques qui l'accompagne - ? Que dit cette Lettre ?
 « (...) il faut dire avant tout que le missel, publié par Paul VI et réédité ensuite à deux reprises par Jean-Paul II, est et demeure évidemment la forme normale ­ la forma ordinaria ­ de la liturgie Eucharistique ». On lit bien : le missel romain dit "de Paul VI" est et demeure le livre de référence pour ce qui est de la façon "normale", "habituelle" de célébrer l'Eucharistie. Et le Saint-Père de poursuivre :
 « La dernière version du Missale Romanum, antérieure au Concile, qui a été publiée sous l'autorité du Pape Jean XXIII en 1962 (...) pourra en revanche être utilisée comme forma extraordinaria de la Célébration liturgique ». Le missel romain dit "de Saint Pie V" (qui est en réalité devenu le missel "de Jean XXIII" en raison des dernières modifications qui y ont été apportées par ce pape) pourra être utilisé, et non devra être utilisé. 
En outre, Benoît XVI précise qu' « il n'est pas convenable de parler de ces deux versions du missel romain comme s'il s'agissait de "deux rites". Il s'agit plutôt d'un double usage de l'unique et même rite ». C'est ce que, à Pro Liturgia - et même avant la fondation de notre Association - nous avons toujours affirmé. Et l'on ne peut que déplorer qu'il puisse se trouver encore des fidèles traditionalistes qui, tout en se réclamant de Benoît XVI, opposent les deux missels pour faire de la messe "de Saint Pie V" un rite à part entière : un rite qui, selon ces fidèles, serait plus catholique, plus traditionnel, plus juste doctrinalement parlant que le "rite" actuel qu'ils prétendent avoir été inventé de toutes pièces par Vatican II. Leur erreur est grossière !
Benoît XVI poursuit : « je voudrais attirer l'attention sur le fait que ce missel [de 1962] n'a jamais été juridiquement abrogé, et que par conséquent, en principe, il est toujours resté autorisé ». Soulignons ici les termes employés par le Souverain Pontife : le missel en usage avant Vatican II n'a jamais été juridiquement abrogé. Que Paul VI n'ait jamais songé à abroger "juridiquement" l'ancien missel romain est la meilleure preuve qu'il y a une incontestable continuité entre les deux missels : le missel issu de Vatican II a pris la suite logique du missel "tridentin" pour le parachever (cf. Jean Paul II, Lettre Vicesimus quintus annus). Voici d'ailleurs ce que dit la Constitution Missale romanum de Paul VI, datée de 1969 et placée en tête du missel romain actuel : « Le Missel romain, promulgué en 1570 par Notre prédécesseur saint Pie V, sur l'ordre du Concile de Trente, (...) a fourni aux prêtres du rite latin la norme de la célébration du sacrifice eucharistique (...) Le récent IIème Concile oecuménique du Vatican, en promulguant la Constitution Sacrosanctum Concilium, a établi les bases de la révision générale du missel romain: en déclarant "que les textes et les rites doivent être organisés de telle façon, qu'ils expriment avec plus de clarté les réalités saintes qu'ils signifient"; en ordonnant que "l'Ordo de la messe soit révisé, de telle sorte que se manifestent plus clairement le rôle propre ainsi que la connexion mutuelle de chacune de ses parties, et que soit facilitée la participation pieuse et active des fidèles"; en prescrivant "qu'on ouvre plus largement les trésors bibliques, pour présenter aux fidèles avec plus de richesse la table de la Parole de Dieu" (...) Nous ordonnons que les prescriptions de cette Constitution entrent en vigueur le 30 novembre prochain de cette année, premier dimanche de l'Avent. Nous voulons que ce que Nous avons établi et prescrit soit tenu pour ferme et efficace, maintenant et à l'avenir, nonobstant, si c'est nécessaire, les Constitutions et Ordonnances apostoliques données par nos Prédécesseurs et toutes les autres prescriptions mêmes dignes de mention spéciale et pouvant déroger à la loi. (...) ». La Constitution Missale romanum de Paul VI parle bien d'une "révision générale du missel romain" voulue par Vatican II et qui doit être tenue pour "ferme et efficace", et non de la suppression du missel issu de Trente. Ce sont ces termes qui font que Benoît XVI, dans sa Lettre aux évêques, a pu écrire qu' "en principe" le missel en usage jusqu'au moment du Concile n'a pas été abrogé. La locution "en principe" signifie ici "en pure théorie". Mais dans la pratique, c'est bien le missel dit "de Paul VI" qui demeure normatif, comme le souligne le Saint Père lorsqu'il écrit - toujours dans la "Lettre aux évêques" - : "le nouveau missel restera certainement [i.e. d'une façon incontestable] la forme ordinaire du rite romain, non seulement en raison des normes juridiques, mais aussi à cause de la situation réelle dans lesquelles se trouvent les communautés de fidèles."
On peut dire que si, d'un côté, les modifications que certains clercs attachés au Concile font subir à la liturgie demeurent totalement illégitimes, de l'autre côté, l'usage de l'ancien missel ne constitue qu'une dérogation transitoire aux normes liturgiques actuellement en vigueur dans toute l'Eglise. C'est donc bien au-delà des "modifications illégitimes" et les "dérogations transitoires" qu'il faut situer l'urgence "d'un nouveau mouvement liturgique qui donne le jour au véritable héritage de Vatican II." (Cf. Cardinal Ratzinger, Ma Vie, souvenirs).

 

Pro Liturgia

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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 01:58

« … A l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique » (Deus Caritas Est, n° 1). Le résultat moral, pour important qu’il soit, ne peut être l’unique mesure de la Vérité. Parce que l’Eglise est habitée par la Puissance de l’Esprit, on ne peut rien contre elle, pas même la fragilité des chrétiens. Les Apôtres eux-mêmes dans leur attitude, n’ont pas été irréprochables : que l’on pense au moment de l’arrestation de Jésus. Sommes-nous différents d’eux ? Certes, il y a deux mille ans d’expérience, qui rendent moins justifiables certains comportements humains ; toutefois « le cœur est toujours nouveau, et doit toujours être rééduqué, à chaque génération ». L’Esprit, descendu à la Pentecôte, garantit l’indéfectibilité de l’Eglise et rend possible la Présence de Jésus-Christ, qui « brûle », mais ne consume pas. Il faut toujours se souvenir d’un paradoxe évangélique fascinant : la force de l’Eglise, la force de chaque vrai chrétien, atteint sa plus grande efficacité dans la faiblesse. Donnons un exemple : une certaine critique biblique, qui a cherché de « démythologiser » l’Ancien Testament, n’a pas conduit souvent à une foi plus authentique, mais à des attitudes d’orgueil réel et dangereux : on en est arrivés à penser que les témoins oculaires, et ceux qui ont écrit le Nouveau Testament, sur la base de témoignages directs, avaient seulement « projeté » leur personnalité sur les événements du Christ : ainsi, est né le Christ de la foi, séparé de manière inexplicable et illogique du Christ de l’histoire. Nous pourrions nous demander : « Ne pourrait-il s’être produit que les exégètes modernes aient projeté leur scepticisme, leur style et leur attitude sur les gens du I° siècle ? » (M.D.O’Brien, Il Nemico, Cinisello Balsamo 2006, pp. 175-176; 308). C’est dans ce contexte de faiblesse qu’a fleuri la force du récent Magistère des deux derniers Pontifes. Seule l’invocation au Saint-Esprit, de la part de nombreuses âmes qui prient et jeûnent pour la victoire contre les esprits ennemis, est le remède à de tels « désorientations ». L’Eglise reçoit la grâce – c’est là la parole et la réalité beaucoup trop oubliée – d’écouter et d’obéir à tout ce que Dieu demande. Un don, non pas une force ou une sagesse humaines. Il faut accepter d’être humbles et faibles, mendiants, et Celui qui a créé l’univers remplit de force. Il est nécessaire que chaque rapport, chaque amitié soit « à trois » : deux, plus la conservation de la Vérité elle-même du rapport qu’est le Christ. Autrement, c’est la mort de l’Amour.

 

Dans l’Eglise, il faut seulement désirer être saints, en arrivant à dépasser radicalement des attitudes en se déclarant comme « conservateur » ou « progressiste ». En outre, après l’amour pour le Christ, il faut mettre l’obéissance au-dessus de toute autre chose, car elle est inséparable de l’amour sincère. Depuis toujours, le danger tenaille l’Eglise Universelle qui, comme la Vierge Marie, est atteinte au talon par Satan, l’Ennemi. Mais elle survivra à tout, parce que le Christ, la Lumière du Monde est avec elle et l’assimile à Lui. Seul le Christ est l’Etoile du Matin qui ne connaît pas de coucher, et l’Eglise doit se réfléchir en Lui qui est Lumen Gentium, comme le déclare le Concile Vatican II dans la Constitution qui porte ce nom.

 

Fides

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 12:23

Depuis Vatican II, on n'a pas cessé de parler d'une "crise de la liturgie". Mais peut-on dire que la liturgie est en crise? Affirmer que la liturgie est en crise serait reconnaître que la célébration de la foi de l'Eglise est devenue insolite, instable, extravagante, déroutante... Or la liturgie de l'Eglise n'est rien de tout ça... lorsqu'elle est respectée, correctement mise en oeuvre, fidèlement célébrée. Tout le problème est là : la liturgie donne l'impression d'être en crise uniquement parce que nous ne la respectons plus; parce que nous ne cherchons plus à la mettre correctement en oeuvre; parce que nous ne la célébrons plus fidèlement. Ce n'est pas la liturgie qui est en crise, mais nous-mêmes. Nous: fidèles clercs et laïcs. Ce que nous croyons être une crise de la liturgie est en réalité une crise des baptisés qui conduit à ne plus vouloir la liturgie que nous transmet l'Eglise. Il y a donc une crise de la foi doublée d'une crise de la transmission: des clercs ne transmettent plus la liturgie de l'Eglise parce qu'eux-mêmes n'y croient plus et parce qu'ils n'ont plus été entraînés à servir l'Eglise comme le Christ a demandé qu'elle soit servie.

 

 

 


Dans la Constitution Sacrosanctum Concilium de Vatican II, on apprend que c'est dans la participation à la liturgie de l'Eglise (liturgie qu'il ne faut jamais confondre avec la liturgie particulière de tel ou tel célébrant) que les fidèles doivent puiser un esprit vraiment chrétien. Et le texte conciliaire ajoute aussitôt : « mais il n'y a aucun espoir d'obtenir ce résultat, si d'abord les pasteurs eux-mêmes ne sont pas profondément imprégnés de l'esprit et de la vertu de la liturgie, et ne deviennent pas capables de l'enseigner; il est donc absolument nécessaire qu'on pourvoie en premier lieu à la formation liturgique du clergé ». (Cf. n.14) On lit bien : ce qui fait aujourd'hui difficulté, ce n'est pas tant la liturgie elle-même que les pasteurs qui ne sont plus imprégnés de son esprit - c'est-à-dire de son sens profond - et de sa vertu - c'est-à-dire des qualités qu'elle transmet -. Si l'on poursuit la lecture du texte conciliaire, on voit qu'il a été expressément demandé à tous les évêques de veiller à la nécessaire formation des prêtres et des futurs prêtres : « L'enseignement de la liturgie dans les séminaires et les maisons d'études des religieux doit être placé parmi les disciplines nécessaires et majeures, et dans les facultés de théologie parmi les disciplines principales et il faut le dispenser dans sa perspective théologique et historique aussi bien que spirituelle, pastorale et juridique. En outre, les maîtres des autres disciplines, surtout de théologie dogmatique, d'Ecriture Sainte, de théologie spirituelle et pastorale, se préoccuperont, selon les exigences intrinsèques de chaque objet propre, de faire ressortir le mystère du Christ et l'histoire du salut, si bien qu'on voie apparaître clairement le lien de ces disciplines avec la liturgie et l'unité de la formation sacerdotale.Les clercs, dans les séminaires et les maisons religieuses, acquerront une formation liturgique à la vie spirituelle, par une bonne initiation qui leur donne l'intelligence des rites sacrés et les y fasse participer de toute leur âme, et aussi par la célébration même des saints mystères et par les autres exercices de piété, imprégnés d'esprit liturgique; également, ils apprendront à observer les lois liturgiques, de telle sorte que la vie des séminaires et des maisons de religieux soit profondément façonnée par l'esprit de la liturgie. Les prêtres, séculiers ou religieux, déjà à l'oeuvre dans la vigne du Seigneur, seront aidés par tous les moyens opportuns à comprendre toujours plus pleinement ce qu'ils accomplissent dans les fonctions sacrées, à vivre de la vie liturgique et à la partager avec les fidèles qui leur sont confiés ». (Cf. n.16-18)


Malheureusement, voici un demi-siècle que la formation liturgique n'est plus assurée dans les séminaires. La liturgie de l'Eglise n'ayant plus été enseignée - tout spécialement en France de par la volonté de l'épiscopat - les célébrants se révèlent aujourd'hui très incapables de la transmettre. C'est donc plus la transmission de la liturgie que la liturgie elle-même qui est en crise; une crise qui se nourrit de l'indiscipline d'un certain nombre de clercs décidés à passer systématiquement sous silence les enseignements des Souverains Pontifes. (Cf. Jean-Paul II, Lettre aux prêtres, 24 février 1980).

 

Pro Liturgia

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 09:17

 

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 08:30

En ce début de l’Année Sacerdotale qui a commencé le 19 juin à Saint-Pierre, le Pape Benoît XVI, avec l’affection pour la Vérité et le calme qui lui sont propres, indique plusieurs « foyers » autour desquels doit se concentrer l’attention des prêtres et de la doctrine. Les interventions qui présentent un intérêt particulier, et qu’il faudrait reprendre pour entrer dans l’esprit authentique de l’Année Sacerdotale (outre la Proclamation remontant à l’Allocution faite à la Plénière du Clergé, le 16 mars 2000) sont notamment la très belle Lettre aux Prêtres, émouvante par son esprit, par sa foi et par sa beauté, ainsi que par l’affection extraordinaire pour l’Eglise qui s’y manifeste, l’Homélie durant les Vêpres du 19 juin, et les deux Catéchèses lors des deux Audiences générales hebdomadaires du 24 juin et du 1° juillet. En cette époque de l’année, pendant laquelle il sera possible à beaucoup de consacrer quelques jours au repos, il serait intéressant d’approfondir, au moins, la lecture de ces textes, pour comprendre ce à quoi nous sommes invités par le Successeur de Pierre, et où Son regard est tourné, de manière à pouvoir, nous aussi « regarder là où Il regarde ».

 

 

 

Pour aider notre lecture, deux points sont à souligner, qui sont d’une extraordinaire actualité et efficacité. La première concerne l’identification du Prêtre avec son propre ministère : en un temps où il semble devoir « succomber » à la « frénésie pastorale » qui touche souvent l’action des prêtres, il nous est proposé comme modèle Saint Jean-Marie Vianney, le Curé d’Ars, qui s’identifia totalement avec son propre ministère, en ne le vivant jamais comme une « soustraction » à soi-même, mais comme « l’autel du sacrifice de soi », c’est-à-dire le lieu de l’offrande de sa propre vie au Christ, dans une obéissance humble aux circonstances que le Seigneur lui-même permet pour notre sanctification. C’est la vie de l’homme nouveau qui, ayant tout abandonné pour la perle qu’il a trouvée, oublie le passé, tout tendu vers l’avenir, dans la joyeuse espérance, qui est une certitude, que le Seigneur réalisera ce qui fait partie de sa vie humaine, dans la mesure où la liberté adhérera totalement, et renouvellera le « oui » du premier instant. Toute la promesse de Dieu à l’homme, et toute la fécondité du ministère sacerdotal est en effet contenue dans le premier « oui » ! Le Magistère souligne aussi un autre point en ce début de l’Année Sacerdotale : c’est la correction que, de fait, le Saint-Père voudrait suggérer, à l’opposition « théologico-pastorale » entre sacerdoce compris au sens ontologique, et service interprété au sens de fonction. On retrouve de nombreuses fois, dans les différentes interventions pontificales, la terminologie classique de « configuration ontologique » au Christ. Il semble que nous entendons des Vérités de Foi trop souvent oubliées et négligées dans les récents traités sur les Sacrements, ou, comme cela se passe souvent, de traités sur l’Ecclésiologie ; comme si l’Ordre Sacré n’était pas un Sacrement, parmi les Sept, mais un « super-ministère » au sein d’une Eglise « toute ministérielle ». Si tout est grâce, rien n’est grâce, et si tout est « ministère », rien n’est ministère. La perspective ontologique, a rappelé le Pape Benoît XVI, n’exclut certainement pas celle du service, mais elle en indique objectivement la cause : le Prêtre est radicalement au service des hommes, parce qu’il est au service de Dieu, et c’est ce « changement ontologique » qui concerne donc l’être du ministre, qui garantit l’efficacité de son action, la fécondité de son ministère, et, donnée qui n’est pas indifférente, la réalisation humaine, si elle est accueillie avec docilité, acceptée en pleine connaissance de cause et, dans l’humilité de celui qui sait qu’il doit conserver un trésor qui lui a été confié, défendue avec fierté. En cette période estivale, mettons-nous à l’écoute attentive du Magistère du Pape Benoît XVI, qui regarde loi, et qui nous invite, dans la simplicité, à regarder avec lui vers le Christ.

 

Fides

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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 07:53

Dans nombre de messes paroissiales, les fidèles sont « invités » ou souvent même « forcés » à accepter des célébrations « originales », c’est-à-dire qui ne sont jamais véritablement conformes au modèle liturgique transmis par l’Eglise. Le message que renvoient ces célébrations qui se veulent « originales » peut se résumer à « il faut adapter la liturgie à la communauté locale ». Car c’est ainsi que la communauté locale - la paroisse ou le groupement paroissial - va s’affirmer : sa façon « originale » d’utiliser le Missel romain et d’organiser la Messe dominicale deviendra sa marque. Et à travers cette marque, c’est le célébrant et les membres de l’équipe d’animation liturgique locale qui pourront s’affirmer, sortir du lot et passer pour des fidèles exemplaires, « engagés ». En un mot : il pourront « vivre ».

 

 

 

Mais celles et ceux qui s’engagent dans cette voie de la recherche de l’ « originalité liturgique » par le biais de chants nouveaux, de gestes affectés, d’attitudes étudiées, d’oraisons bricolées... se font rapidement piéger. Car lorsque le but essentiel d’une liturgie eucharistique est d’être « originale », le fait de vouloir s’y montrer en fidèle « original » conduit à devoir adopter les comportements conformistes qui sont ceux de la communauté réunie pour célébrer. L’originalité qui veut se démarquer de la « tradition » devient alors rapidement le moyen d’imposer des comportements « traditionnels » : dans telle paroisse, il est devenu « traditionnel » de réciter un Credo « original » à la place du vrai Credo... En fait, ceux qui cherchent à être originaux en liturgie participent consciemment ou non à un phénomène de conformisme de masse dépourvu de toute signification véritablement liturgique. Paradoxalement, face à ce phénomène de conformisme de masse largement développé dans les paroisses, la véritable « originalité » se trouvera chez celui qui participe à une liturgie célébrée par un prêtre soucieux de mettre le Missel romain en œuvre sans y ajouter, retrancher ou modifier quoi que ce soit. La particularité de celui qui veut faire la promotion de célébrations « originales », qu’il soit prêtre ou laïc, c’est la fuite en avant obsessionnelle - et parfois désespérée - qu’il entraîne. Car son souci de se montrer « original » en donnant une touche personnelle à la liturgie devient vite un conformisme. Une nouvelle façon de traiter la liturgie n’est originale que quelques semaines... Pourquoi voit-on tant de fidèles s’engager dans l’élaboration de liturgies dominicales « originales » ? Parce que cet engagement touche à leur individualité, à leur image, à leur construction personnelle : être intégré dans une équipe d’animation liturgique au sein de laquelle ils seront invités à imaginer des pratiques liturgiques « originales » deviendra un moyen de dépasser les autres les autres fidèles. En réalité, ils entreront dans un cercle vicieux dont ils ne sortiront plus jamais : la recherche de l’originalité en liturgie deviendra une idée fixe et une Messe célébrée comme l’Eglise demande qu’elle soit célébrée ne les intéressera plus. Si dans leur paroisse arrive un prêtre qui respecte la liturgie, ces fidèles adeptes d’ « originalité » se montreront très critiques à l’encontre de leur nouveau pasteur ; et si ce dernier ne cède pas, il verra les fidèles « originaux » cesser toute pratique dominicale.

 

Le psychothérapeute Paul Watzlawick a expliqué que rester enfermé dans la « double contrainte » - celle qui consiste à vouloir une originalité qui ne puisse pas devenir une nouvelle occasion de conformisme - peut être la cause d’une névrose - dont le signe est soit la fuite en avant compulsive (du neuf, toujours du neuf !), soit au contraire le désenchantement conduisant au renoncement puis au mutisme. Le seul moyen de dépasser une « double contrainte », poursuit Paul Watzlawick, c’est de prendre du recul et de constater le caractère absurde de l’invitation à être « original ». En liturgie, cela consiste à avoir une réflexion sur le message véhiculé par les revues d’animation liturgique et les sessions pour animateurs liturgiques et à se demander : que cherche-t-on à nous faire faire ? Il y a fort à parier que celui qui prendra le temps d’analyser les messages implicites envoyés à longueurs de messes par les célébrants et les fidèles laïcs qui veulent des liturgies « originales », constatera vite qu’il est le jouet de pratiques d’autant plus stériles - et risquées pour la foi - qu’elles se contredisent toutes les unes les autres. C’est d’ailleurs ce qui avait conduit Mgr Bux à se demander - selon le titre d’un de ses ouvrages - comment il pouvait être possible de garder la foi en allant à ces messes que l’on veut « originales ».

 

Pro Liturgia

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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 18:42

Sans la joie chrétienne, le croyant n'est pas « convainquant » a déclaré le pape Benoît XVI. La vraie joie est forcément « missionnaire ». Benoît XVI s'est exprimé ainsi dans son homélie lors de la célébration eucharistique qui concluait, le 30 août à Castel Gandolfo, la rencontre avec ses anciens étudiants. Cette rencontre du « Ratzinger Schülerkreis », a eu lieu du 28 au 30 août à Castel Gandolfo. Dans l'homélie de la messe finale, Benoît XVI a évoqué le thème de la pureté de l'homme devant Dieu et le rapport entre l'amour et la loi. Le pape a rappelé que le christianisme n'est pas un « moralisme » parce que ce n'est pas l'homme qui définit « ce qui est bon » mais c'est la Vérité, qui « vient à notre rencontre », le Christ qui est « la Vérité et l'Amour », qui « prend par la main » et « pénètre notre être ». Pour Benoît XVI, si le chrétien « se laisse toucher » par le Christ, la rencontre devient « amitié et amour », et le chrétien devient « lui-même » une personne « pure », grâce à la pureté du Christ, des personnes qui savent « aimer grâce à son amour » et qui « font entrer les autres aussi dans sa pureté et son amour ». Le pape rappelle que les hommes ne sont pas ici-bas « comme des brebis sans berger qui ne savent pas où est le bon chemin », puisque Dieu lui-même « nous indique la voie ». D'où la joie chrétienne car « la Vérité que nous ne pouvions pas trouver tout seuls nous a été révélée » par Dieu lui-même : « C'est un don que nous ne méritions pas et qui nous rends en même temps humbles et joyeux ». C'est « gratuitement », a poursuivi le pape, « que Dieu nous a montré son visage, sa volonté, lui-même ». « Si cette joie jaillit de nous elle touche aussi le cœur des non-croyants. Sans cette joie, nous ne sommes pas convaincants. Mais là où elle est présente, cette joie - même sans le vouloir - possède une force missionnaire. En effet, elle suscite chez les hommes une interrogation : n'est-ce pas là la vraie voie, cette joie ne conduit-elle pas justement sur les traces de Dieu lui-même ? ». 



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Lien : Le sourire, par Guy de Larigaudie

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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 16:31

La Liturgie romaine connaît depuis très longtemps, à côté du cycle annuel, un cycle trimestriel, en ce sens que, dans chacune des quatre saisons de l'année, il y a une semaine particulièrement distinguée dite des Quatre-Temps. Trois jours de cette semaine, le mercredi, le vendredi et le samedi, sont fixés comme jours de jeûne (…). Il nous reste du pape Saint Léon le Grand une série de sermons pour les Quatre-Temps. Le dimanche qui précède la semaine des Quatre-Temps, il parle de la signification de la pénitence et du jeûne, et il termine par cette invitation : « Nous jeûnerons donc le mercredi et le vendredi, quant au samedi nous veillerons tous ensemble près de saint Pierre » (cf ; "La liturgie de l’Eglise romaine", J. A. Jungmann, SJ., 1957)

 

 

 

« Aux Quatre-Temps, l'Église a coutume de prier le Seigneur pour les divers besoins des

hommes, en particulier pour les fruits de la terre et les travaux des hommes,

et de lui rendre grâce publiquement » (Cæremoniale episcoporum, 1984)

 

 

***Ce n'est plus obligatoire, mais par tradition, le jeûne et l'abstinence sont observés

en ce jour
 appelé "Mercredi des Quatre-Temps de Septembre (ou d'Automne)"

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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 15:38

• TEXTES LITURGIQUES (S. ROBERTI BELLARMINO, EPISCOPI ET ECCLESIÆ DOCTORIS)

 

- Colossiens 1, 24-29 : La mission de Saint Paul

- Psaume 19, 8 : La Loi du Seigneur est parfaite

- Matthieu 5, 13-19 : Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde

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