Peu avant la visite de Benoît XVI en France, on pouvait lire sur le site internet de la Conférence des Evêques de France (CEF) que "la réforme liturgique a provoqué, notamment en France, des tensions entre les fidèles adoptant cette réforme et une petite minorité qui a souhaité rester attachée à l'ancien rite, presque inchangé depuis le concile de Trente au XVIème siècle". Combien de temps laissera-t-on encore les pasteurs diocésains diffuser de telles contre-vérités ? En effet, qui peut encore enseigner ou croire qu'on a laissé les fidèles de France adopter la réforme liturgique voulue par le Concile, alors que tout le monde sait bien - les preuves sont là - que ce sont les évêques eux-mêmes qui ont interdit aux prêtres de célébrer la liturgie telle que le Concile demandait qu'elle soit célébrée et qui ont mis au ban des paroisses les fidèles qui osaient faire remarquer que l'on trahissait la Constitution Sacrosanctum Concilium ? Qui a autorisé, dès les lendemains du Concile, la liquidation en trois coups de cuiller à pot des autels, des tables de communion, du latin, du grégorien, des agenouilloirs, des confessionnaux, de l'encens? Qui a autorisé l'usage des pots en terre cuite, des corbeilles en osier, des danses et du rock, des croûtons de pain et du gros rouge pour célébrer l'Eucharistie ? Qui a autorisé les prêtres à célébrer sur des tables, assis par terre, sans vêtements liturgiques, sans missel ? Qui a donné les pleins pouvoirs à des équipes de laïcs qui imposent à leurs curés les dernières lubies pastoralo-liturgiques censées attirer du monde aux messes dominicales ? Qui a nommé à la tête des séminaires diocésains des prêtres viscéralement anti-romains qui apprenaient aux futurs prêtres à railler le pape et à critiquer systématiquement tous les enseignements magistériels ? La réponse à ces questions, nous la connaissons : ce sont les évêques en postes au moment du Concile. Quelques uns d'entre eux finissent leur carrière dans des diocèses conduits vers une réelle déchristianisation. Les dégâts qu'ils ont fait eux-mêmes ou laissé faire par d'autres sont là : leurs successeurs, en admettant qu'ils soient bien disposés - ce qui n'apparaît pas toujours - sont aujourd'hui obligés de reconstruire sur des ruines et de composer avec des fidèles qui, comme le faisait remarquer le Cardinal Ratzinger, n'ont plus la moindre idée de ce qu'est la liturgie romaine de l'Eglise catholique. Et ces fidèles n'ayant plus la moindre idée de ce qu'est la liturgie, nos évêques auront beaucoup de mal à nous faire croire qu'ils ont adopté la réforme du rite romain voulue par le Concile. Cette "réforme", ils ne la connaissent pas, ils ne l'on jamais vue. Bien plus grave : on la leur refuse aujourd'hui encore. Ce qui amène de l'eau au moulin de ceux qui veulent faire de Vatican II l'origine de tous les maux de l'Eglise d'aujourd'hui.
Je sens en moi se faire un grand vide que ne remplissent ni l'amitié ni l'étude. J'ignore qui viendra le combler. Sera-ce Dieu, sera-ce une créature ? Si c'est une créature, je prie qu'elle ne se présente que quand je m'en serai rendu digne. Je prie qu'elle apporte avec elle ce qu'il faudra de charme extérieur pour qu'elle ne laisse place à aucun regret ; mais je prie surtout qu'elle vienne avec une âme excellente, qu'elle apporte une grande vertu, qu'elle vaille beaucoup mieux que moi, qu'elle m'attire en haut, qu'elle ne me fasse pas descendre, qu'elle soit généreuse parce que souvent je suis pusillanime, qu'elle soit fervente parce que je suis tiède dans les choses de Dieu, qu'elle soit compatissante enfin, pour que je n'ai pas à rougir devant elle de mon infériorité.
Ne m'abandonnez pas, Seigneur, faites que je sois aimé ; Vous le savez, ce n'est pas seulement de la douceur que je cherche dans l'Amour, c'est le mépris de toute bassesse, c'est la force de combattre pour le Bien, pour le Vrai.
Extrait de l'entretien accordé à Mgr Anatrella : « Une révolution sourde est donc en marche depuis les années 1950 dans l'ignorance et l'inconscience des citoyens. La théorie du genre (gender theory) a ainsi pris la suite du marxisme et elle aura des conséquences encore plus néfastes que celui-ci, comme j'ai eu l'occasion de le montrer dans diverses publications. Le marxisme est une idéologie meurtrière alors que l'idéologie du genre est une théorie idéaliste qui détruit les repères les plus fondamentaux et les plus universels. J'ai ainsi souligné dans mon livre "Le règne de Narcisse" qu'elle appartient à toutes les idéologies transgressives avec lesquelles le monde occidental est en train de coloniser et de polluer intellectuellement la planète. Nous préparons tous les ingrédients pour altérer l'écologie humaine. Il y a ainsi des idées qui fabriquent de la pathologie sociale sans que l'on veuille en être conscients et évidemment sans prendre la mesure des conséquences qu'elles engagent ».
On appelle "Tradition" non pas des usages (des "traditions") mais les bases d'un enseignement doctrinal. Il s'agit donc d'une doctrine sacrée qui ne se trouve pas explicitement dans l'Ecriture mais dont on croit qu'elle faisait partie à l'origine de la Révélation du Seigneur. La "Tradition" est transmise au moyen de diverses formulations qui font autorité et que l'Eglise consulte dès qu'elle a besoin de s'interroger sur la foi et sur certaines de ses pratiques. Tout comme l'Ecriture, la "Tradition" repose sur l'autorité divine : c'est grâce à la "Tradition" que les fidèles reconnaissent l'existence de livres qui contiennent la Parole de Dieu, et c'est aussi grâce à la "Tradition" que les fidèles ont une clé qui leur permet d'interpréter correctement cette Parole divine. La "Tradition" a une origine divine : elle confirme l'enseignement des Apôtres ainsi que la pratique de l'Eglise par laquelle cet enseignement apostolique atteint tous les hommes de bonne volonté. Il faut donc considérer la "Tradition" sous ses trois aspects : divin, apostolique et ecclésiastique.
La "Tradition" n'est pas quelque chose de statique puisque l'Eglise qui en détient la clé a pour devoir de parler aux hommes de diverses époques et de diverses cultures. L'Eglise a donc pour obligation de promulguer, d'appliquer et de développer la "Tradition" en veillant toutefois à ne jamais la trahir. Pour ne pas trahir la "Tradition", l'Eglise prend soin de la préserver sous trois formes. D'abord sous forme de définitions : il s'agit essentiellement des décisions conciliaires et des enseignements des papes : de tous les conciles, de tous les papes, comme l'a rappelé Benoît XVI. Ensuite sous la forme de la pratique courante (qu'il ne faut pas confondre avec des usages ou des habitudes) de l'Eglise : dans sa pratique courante, l'Eglise ne peut pas enseigner l'erreur. Enfin sous forme de conservation (qu'il ne faut pas confondre avec une sclérose) des trésors de cette "Tradition" : les écrits des Pères et l'exemple laissé par les saints qui ont reflété avec exactitude la pensée de l'Eglise et soutenu son autorité. Mettre en doute l'enseignement de l'Eglise, c'est adopter une position qui conduit tôt ou tard à ne plus être en communion avec elle. Ne pas consulter les Pères et ignorer l'exemple des saints conduit à mener une vie chrétienne appauvrie. Modifier de son propre chef les pratiques de l'Eglise conduit à masquer l'activité vivifiante du Corps du Christ et à priver ses membres de certaines grâces. La première attitude est totalement incompatible avec l'appartenance à l'Eglise. La deuxième et la troisième attitude ne sont pas incompatibles avec l'appartenance à l'Eglise mais ne reflètent pas les dispositions d'un véritable membre de l'Eglise puisque être catholique ou recevoir la "Tradition" des mains de l'Eglise, c'est une seule et même chose.
On peut reconnaître cinq sources principales de la "Tradition" : l'autorité de l'Eglise catholique, celle de l'Eglise romaine (l'Evêque de Rome est aussi chef de l'Eglise catholique, mais l'Eglise romaine ne représente pas à elle seule toute l'Eglise catholique : il y a des Eglises orientales qui sont pleinement catholiques sans être "romaines"), l'autorité des Eglises locales pour autant qu'elles sont en communion avec l'Eglise catholique(+) et donc placées sous l'autorité de l'Evêque de Rome, l'autorité des Pères et l'autorité des théologiens dont les enseignements sont approuvés par l'Eglise. La liturgie est le principal instrument de la "Tradition" qui s'alimente aux cinq sources citées ci-dessus : elle a la même étendue que toute autorité ecclésiastique (ce qui explique que même le pape, lorsqu'il la célèbre, est tenu de la respecter), mais elle est supérieure à celle des Pères et des théologiens qui, pour leurs études, sont obligés de s'y référer. L'un des principaux aspects de la liturgie est celui de "confession" : lorsqu'un prêtre est à l'autel, il doit avoir conscience que par la liturgie qu'il célèbre il manifeste que c'est l'Eglise tout entière qui rend hommage à Dieu de la Vérité qu'elle a reçu de Lui. S'il n'est pas permis à un célébrant de modifier la liturgie, c'est parce que la liturgie de l'Eglise a la garantie d'être exempte d'erreur : si la liturgie de l'Eglise contenait une erreur, cela voudrait dire que l'Eglise enseigne l'erreur, ce qui est impossible puisque le Christ lui-même a envoyé l'Esprit Saint pour préserver son Eglise de toute erreur. La liturgie de l'Eglise universelle a deux formes d'unité. La première peut être qualifiée de "physique" et désigne toutes les prières et tous les rites de toutes les Eglises en communion les unes avec les autres. La seconde forme peut être qualifiée de "morale" et dépend des contextes historiques dans lesquels se sont développés les différents rites. Mais au milieu de ces différentes liturgies, la liturgie romaine tient une place particulière : on peut dire que son autorité se confond avec celle de l'Eglise universelle. L'autorité de l'Eglise romaine repose sur la promesse du Christ faite à Pierre : Tu es Petrus et super hanc petram aedificabo Ecclesiam meam. Puisque la liturgie romaine est celle du Successeur de Pierre, on peut affirmer que cette liturgie-là, telle qu'elle nous est donnée aujourd'hui par l'Eglise garante de la "Tradition", ne peut pas contenir d'erreur.
« [...] Bien chers frères, au cours des décennies qui ont suivi le concile Vatican II, certains ont interprété l’ouverture au monde non pas comme une exigence de l’ardeur missionnaire du Cœur de Jésus mais comme une transition vers la sécularisation, voyant en elle des valeurs d’une grande profondeur chrétienne, comme l’égalité, la liberté et la solidarité, et en se montrant disposés à faire des concessions et à explorer des domaines de coopération. On a donc assisté à des actions de la part de responsables de l’Église dans les débats éthiques qui voulaient répondre aux attentes de l’opinion publique, mais qui cessaient de parler de certaines vérités fondamentales de la foi, comme le péché, la grâce, la vie théologale et les fins dernières. Inconsciemment, on est tombé dans une autosécularisation de nombreuses communautés de l’Église. Celles-ci, dans l’espoir de satisfaire ceux qui s’étaient éloignés, ont vus se distancer, frustrés et désabusés, ceux qui en faisaient déjà partie. Nos contemporains, quand ils nous rencontrent, veulent voir ce qu’ils ne voient nulle part ailleurs, c’est-à-dire la joie et l’espérance qui découlent du fait de demeurer avec Notre Seigneur ressuscité.
Actuellement, il existe une nouvelle génération née dans cet environnement ecclésial sécularisé qui, en plus d'être ouverte et engagée, voit dans la société un fossé de différences et d'oppositions au Magistère de l'Église, de plus en plus profond, surtout dans le domaine éthique. Dans ce désert de Dieu, la nouvelle génération a soif de transcendance. Ce sont les jeunes de cette nouvelle génération qui frappent aujourd’hui à la porte du séminaire et qui ont besoin de trouver des formateurs qui soient de vrais hommes de Dieu, des prêtres totalement consacrés à la formation, qui donnent le témoignage du don de soi à l'Église, à travers le célibat et une vie austère, selon le modèle du Christ, le Bon Pasteur. De cette façon, les jeunes apprendront à être sensibles à la rencontre avec le Seigneur, par leur participation quotidienne à l'Eucharistie, en aimant le silence et la prière, pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. [...] »
Dans l'Exhortation post-synodale Sacramentum Caritatis du 22 février 2007, Benoît XVI avait demandé que des « célébrations soient en langue latine et donc que soient récitées en latin les prières les plus connues de la tradition de l'Eglise et éventuellement que soient exécutés des pièces de chant grégorien. de façon plus générale ». Il avait également demandé « que les futurs prêtres, dès le temps du séminaire, soient préparés à comprendre et à célébrer la Messe en latin, ainsi qu'à utiliser des textes latins et le chant grégorien » et que ne soit pas négligée « la possibilité d'éduquer les fidèles eux-mêmes à la connaissance des prières les plus communes en latin, ainsi qu'au chant en grégorien de certaines parties de la liturgie ». On aimerait connaître les évêques de France qui se sont empressés de répondre positivement à ces demandes du Souverain Pontife. En regardant autour de soi, on constate qu'ils sont bien rares...
… pour soi-disant « faire baisser à travers le monde le nombre de "grossesses non désirées". En France, force est pourtant de constater que la diffusion de la contraception d’urgence s’est soldée par un échec retentissant sur le terrain. Sa consommation a explosé, passant de 1 million de boîtes vendues en 2006 à 1 million 200 mille l’année passée. Ce sont près de 33 % des 15-24 ans entre 2005 et 2006 qui déclarent y avoir eu recours via les pharmacies ou les infirmeries scolaires du second degré. Or on a enregistré de manière concomitante une augmentation de 9 % des IVG chez les moins de 18 ans au cours de la même période ! Même le député UMP Bérengère Poletti, fervente défenseur de son usage, a été obligée de l’écrire noir sur blanc dans son rapport d’information sur l’application de la loi du 4 juillet 2001 relative à l’IVG et à la contraception :« Le développement de la contraception d’urgence n’a pas eu d’impact significatif sur le recours à l’IVG ».Mêmes conclusions au Royaume-Uni ou au Chili. L’inefficacité de la pilule du lendemain n’aurait pas dû surprendre la mission parlementaire et les acteurs de la santé publique. Une méta-étude internationale de très belle facture conduite dans dix pays avait déjà démontré fin 2007, statistiques à l’appui, que la contraception d’urgence n’avait strictement aucun effetpour infléchir le nombre d’avortements. L’Ellaone a beau être présenté comme un contraceptif d’urgence de nouvelle génération, il ne changera rien à ce constat accablant » (Pierre-Olivier Arduin). Redisons-le encore une fois sur ce blog : la seule solution pour faire baisser les grossesses non désirées, c'est la sexualité pratiquée dans toute sa pureté !
« On ne comprend plus ». C’est ce que disait, hier dimanche, un prêtre : « On ne comprend plus que nos prêtres et nos évêques, des hommes qui ont passé la soixantaine et qui sont supposés avoir fait des études, se mettent à adopter des comportements de gamins au cours des célébrations eucharistiques. » Et le jeune prêtre d’ajouter : « Et ce qui est le plus étonnant, le plus incompréhensible aussi, c’est que ce plaisir à se comporter en gamins n’est pas le fait de quelques évêques ou prêtres, mais d’une génération entière de clercs qui donne ainsi l’impression de croire que pour plaire aux fidèles, il faut avoir des comportement de gosses en pleine crise d’adolescence. » On ne peut pas donner tort à ce prêtre et il est vrai qu’on ne comprend plus ce qui fait que le clergé a été à ce point frappé par le syndrome de l’ « adulescence » qui le porte à adopter, spécialement au cours des rassemblements diocésains, des comportements d’adolescents en mal d’affection ou de reconnaissance : agitations de foulards, rondes autour de l’autel, préférence marquée pour des refrains dignes d’une veillée scoute, propension à serrer des mains en affichant un sourire visant à afficher une émotion positive, tons de voix affectés, négligence dans le port des habits liturgiques... etc. Où les fidèles pourraient-ils trouver du sérieux, du contrôle de soi, de la maturité, de la culture, de l’authenticité, de la spiritualité... chez ces hommes qui semblent ne plus savoir donner d’eux qu’une image sans rapport avec la tenue que devrait imposer tant leur ministère que leur âge ?
« Aujourd'hui comme pour des noces, l'Eglise se pare de la perle inviolée, de la vraie pureté. Aujourd'hui, dans tout l'éclat de sa noblesse immaculée, l'humanité retrouve, grâce aux mains divines, son premier état et son ancienne beauté. Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine ; mais, lorsque naît la Mère de celui qui est la Beauté par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges, elle est façonnée suivant un modèle parfait et entièrement digne de Dieu. Et cette formation est une parfaite restauration et cette restauration est une divinisation et cette divinisation, une assimilation à l'état primitif. Aujourd'hui, contre toute espérance, la femme stérile devient mère et cette mère, donnant naissance à une descendance qui n'a pas de mère, née elle-même de l'infécondité, a consacré tous les enfantements de la nature. Aujourd'hui est apparu l'éclat de la pourpre divine, aujourd'hui la misérable nature humaine a revêtu la dignité royale. Aujourd'hui, selon la prophétie, le sceptre de David a fleuri en même temps que le rameau toujours vert d'Aaron, qui, pour nous, a produit le Christ rameau de la force. Aujourd'hui, une jeune vierge est sortie de Juda et de David, portant la marque du règne et du sacerdoce de celui qui a reçu, suivant l'ordre de Melchisédech, le sacerdoce d'Aaron. Pour tout dire en un mot, aujourd'hui commence la régénération de notre nature, et le monde vieilli, soumis à une transformation divine, reçoit les prémices de la seconde création. » (Homélie de Saint André de Crète - 660-740)Confiteor+ Kyriale IX (cum iubilo)
« O quels trésors apporte au Ciel et à la terre la naissance de Marie ! Le démon frémit de rage et de désespoir, parce que, dans Marie, il voit Celle qui doit l'écraser et le confondre. Au contraire, les anges et les bienheureux font retentir la voûte des cieux de chants d'allégresse en voyant naître une Reine »(Sermon du Saint Curé d'Ars)
Tout est miracle dans l'histoire de la Sainte Vierge : Sa naissance ne fait point exception, et, bien que pauvre et vulgaire aux yeux du monde, elle apparaît aux yeux de la foi entourée des plus éclatantes merveilles. Aussi est-ce avec raison que l'Église s'écrie en ce jour : "Votre naissance, ô Marie, Mère de Dieu, a rempli tout le monde de consolation et d'allégresse, parce que le Soleil de justice, Jésus-Christ, notre Dieu, est né de Vous, Lui qui nous a tirés de la malédiction où nous étions plongés et nous a comblés de bénédictions; Lui, qui, ayant ruiné l'empire de la mort, nous a introduits dans la vie éternelle". Cette fête, en effet, doit être une réjouissance universelle : ce n'est pas un heureux présage pour une ville ou pour un peuple, mais pour l'humanité tout entière. Joachim et Anne, Ses parents, étaient de la race de David, de laquelle devait naître le Sauveur promis au monde. Mais ils étaient avancés en âge et n'avaient point d'enfants, donc nulle espérance humaine pour eux de donner naissance au Rédempteur attendu. Dieu, qui aime à confondre les calculs des hommes et les prévisions naturelles, jugea autrement et renouvela pour Joachim et Anne la merveille dont l'Ancien Testament nous rapporte plusieurs exemples. Les deux vieillards reçurent l'annonce des desseins de Dieu, et au temps marqué, Marie paraissait au monde. Toute Belle, toute pure, toute immaculée avait été Sa conception, toute pure et toute privilégiée fut Sa naissance. Quelle joie ce jour-là dans la maison de Joachim ! Quelles félicitations de la part des amies de la vertueuse Anne ! Figurons-nous combien devait être ravissante cette enfant de bénédiction, sanctifiée dès le premier instant de Sa vie, et dont les facultés n'avaient pas connu un seul instant le sommeil ni l'imperfection !
Les Saints ne tarissent pas d'éloges sur la naissance de Marie : "Avant la naissance de Marie, disent-ils, le monde était enseveli dans les ténèbres du péché; avec Elle paraît l'Aurore qui annonce le Soleil de Justice. Parfaite dès Sa naissance, Marie ne fit que croître chaque jour en vertus...". Astre toujours progressant en lumière, si beau dès Son apparition, qu'il devait être éblouissant au terme de Sa course ! Quel bonheur pour les élus de contempler au Ciel les merveilles opérées par Dieu en Marie ! En attendant, unissons-nous à l'Église qui L'honore aujourd'hui sous cent titres différents dans une multitude de sanctuaires vénérés.
• TEXTES LITURGIQUES (IN NATIVITATE BEATÆ MARIÆ VIRGINIS)
- Michée 5, 1-4a: Celle qui doit enfanter
- Isaïe 61, 10 : De même que la terre fait éclore ses germes
- Matthieu 1, 1-23 : L'Enfant qui est engendré en Elle vient de l'Esprit