29 juin 2009 1 29 /06 /juin /2009 09:04

Le 19 juin, Solennité du Sacré-Cœur de Jésus, le Pape Benoît XVI a inauguré, par les Vêpres dans la basilique Saint-Pierre, l’Année Sacerdotale. Une Année entière consacrée aux Prêtres, à leur sanctification, par la prière de tout le peuple de Dieu, appelé à redécouvrir la grandeur du don reçu du Seigneur, et indispensable à la constitution même de l’Eglise. Le lien entre Eucharistie et Eglise, et le lien entre Eucharistie et Sacerdoce, fondent le lien entre Sacerdoce et Eglise : là où il n’y a pas de prêtre validement ordonnés, il n’y a pas l’Eglise, mais de simples communautés ecclésiales, dont nous pouvons nous réjouir de leur existence, dans la mesure où elles conservent la mémoire du Seigneur et en attendent la venue, mais qui, de fait, n’en ont pas, et ne pourraient avoir, la Présence Sacramentelle, c’est-à-dire Réelle.

 

 

 

Le Saint-Père, dans sa charité de Pasteur Universel, a envoyé au clergé du monde entier une très belle Lettre qui doit devenir l’objet d’une méditation attentive de la part de tous les Prêtres. C’est une Lettre dans laquelle transparaît un amour extraordinaire pour le Christ et pour l’Eglise, qui révèle une intimité avec le Mystère, qui devrait être propre à chaque cœur authentiquement sacerdotal. L’occasion de la proclamation de l’Année Sacerdotale a été le 150° anniversaire de la mort de Saint Jean-Marie Vianney, le Curé d’Ars, Patron des Curés et qui, pendant cette Année, sera déclaré Patron de tous les Prêtres. C’est une figure, si elle est bien connue, qui reflète un sens moderne impensable : ayant vécu dans la France postrévolutionnaire et anticléricale, Curé d’un village rural « pauvre de foi », pauvre Lui aussi de moyens culturels et de « structures », et de « plans pastoraux », le Curé d’Ars sut littéralement transformer la réalité qui l’entourait, par sa propre prière, par son propre ministère fidèle, par sa propre offrande radicale au Christ. La Lettre du Saint-Père montre la clef de la sainteté de Jean-Marie Vianney, et de chaque prêtre, dans le binôme « identité-mission ». En effet, chaque prêtre est appelé à cette identification au Christ qui garantit la fidélité et la fécondité de son témoignage. L’identification au Christ, qui a sa racine dans la donnée objective de la configuration ontologique et sacramentelle, reçue dans le Sacrement de l’Ordre, est aussi une parcours progressif de l’âme et de la « psyché » elle-même du prêtre. En faisant les gestes de Son Seigneur, en en répétant les Paroles, en croissant dans l’amour envers ses frères, en apprenant, jour après jour, à offrir au Père sa propre vie, en reconnaissant tout ce que le Seigneur réalise dans la réalité et dans les signes puissants qu’il y place, le Prêtre vit en réelle transparence du Mystère qui l’a « saisi » et dont il est devenu participant. Alors, l’identité sacerdotale n’est plus seulement une donnée objective, à reconnaître sacramentellement, mais elle devient, progressivement, une évidence, pour le Peuple de Dieu qui reconnaît avec une intuition surnaturelle de tels prêtres, et pour le ministre lui-même qui affirme, dans la simplicité et dans la fidélité de sa propre existence : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Galates 2, 20). La lassitude de la mission dépend souvent de la faiblesse de l’identité sacerdotale : le juste refus du cléricalisme ne doit pas devenir une attitude de fléchissement, d’affaissement devant la sécularisation ; la juste promotion des laïcs ne doit pas diluer et diminuer le caractère indispensable et le caractère spécifique du ministère sacerdotal, sans lequel il n’y a pas d’Eucharistie, sans lequel il n’y a pas d’Eglise, et en conséquence, sans lequel il n’y a pas de mission.

 

Fides

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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 15:45
L'image de la jeunesse est révélatrice des temps qui changent...



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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 14:08

Ci-dessous, un extrait de la retranscription de l'interview accordée à Radio Notre-Dame le 22 juin 2009 :

 

 

 

Un député a demandé une commission d’enquête sur le port de la burqa. Certains veulent interdire ce vêtement. Qu’en pensez-vous, Monseigneur Vingt-Trois ?

Je ne suis pas sûr que la démocratie, ce soit d’imposer un vêtement. Et donc, si on entre dans une espèce de société conforme où le législateur doit définir comment les femmes doivent s’habiller, je crains qu’on soit, quand même, dans une voie un peu difficile à suivre. D’un autre côté, je vois bien aussi comment les contraintes ou les coutumes, ou les modes de vie peuvent aliéner la liberté d’un certain nombre de personnes. Ce peut être le cas pour un certain nombre de femmes à qui la burqa est imposée… mais qui va aller sonder les consciences pour savoir à qui elle est imposée ? Mais c’est aussi le cas pour beaucoup de femmes de notre pays qui ne sont ni musulmanes, ni habillées de burqa mais qui voient le corps féminin exposé comme un produit commercial sur les affiches. Je ne vois pas pourquoi on n’interdit pas ça !

 

Le registre n’est pas forcément tout à fait le même… ?

Mais si ! C’est le registre du respect de la personne ! C'est-à-dire que je ne trouve pas que les femmes dénudées qu'on met sur les affiches pour faire de la réclame sont beaucoup plus respectées que les femmes qu’on englobe dans une burqa.

 

Via E-Deo

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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 11:04

modernisme« On est comme on naît ! ». Telle pourrait être la devise d’une jeune génération non seulement croyante et pratiquante, mais aussi désireuse de garder la foi catholique. Cette génération-là succède à celle des soixante-huitards. Mais elle n’en est pas le fruit, ni dans les idées, ni dans les faits : elle est même aux antipodes de celle qui l’a précédée. Cette génération, pour garder et entretenir sa foi à sa manière, est contrainte de s’exiler dans des chapelles ou se déroule une liturgie qui élève autrement l’âme, en l’occurrence - et à défaut de trouver la liturgie conciliaire célébrée avec dignité et respect - dans des lieux où est célébrée la forme “extraordinaire” du rite romain. Dans les idées, cette nouvelle génération, parfaitement consciente de ce qui n’a pas marché dans l’Eglise de France (et dans la société), concentre parfois le débat d’idée dans des propos qui la font passer pour “réac”. Mais cette appellation lui passe bien au-dessus de la tête.

 

On a voulu faire croire n’importe quoi à cette génération. Et ce, depuis son enfance. Et ça ne prend plus : ce sont les 20-30 ans qui ouvrent aujourd’hui les yeux. Dans les églises, cette génération ne veut pas davantage de “tolérance” ou plus de “fraternité” : elle veut Dieu ! Dans la société, elle ne veut pas du mélange des genres ou davantage de social : elle veut affirmer son identité et pleinement l’assumer. Elle ne veut plus de ces clercs et de ces politiciens formés par les maîtres de 68 : elle n’est pas dupe ; elle ne croit plus n’importe qui ou n’importe quoi. Plus exactement elle ne croit plus ceux qui, dans les églises ou en politique, sont à l’origine de ce néant qu’elle voit autour d’elle. Le seul “bien vivre ensemble” ou le “pluralisme” prôné par les dirigeants de l’ordre moral ou civil ne suffit plus : elle ne veut plus former une société flasque. Et encore moins une Eglise composée de communautés avachies chantant “la paix ce sera toi, ce sera moi, ce sera nous” ou “je crois en Dieu qui chante et qui fait danser la vie”. Ça non ! Cette génération nouvelle aspire à être elle-même.

 

Intuitivement ou peut-être même raisonnablement, cette génération a fui ceux qui, à l’école ou au catéchisme, lui enseignaient de beaux principes en décalage avec la réalité de la vie : elle a fui les professeurs qui prônaient des idées voulant faire d’eux des veaux parfaitement intégrés dans une société sans valeurs ; elle a fui les catéchistes louant la fraternité mais demeurant eux-mêmes à l’abri dans leur petit univers “bobo”. La raison a pris le dessus : ces jeunes veulent des exemples ! Non pas des beaux discours, des préceptes humanistes : ils veulent des faits et des exemples ! C’est ce qu’ils trouvent dans des paroisses “parallèles” où le dogme - certes parfois présenté de façon sèche - leur donne un repère dont ils ne trouve pas trace dans la paroisse “officielle” du coin. Qui pourrait leur reprocher d’aller se rassasier ailleurs que là où la messe n’est plus qu’une rencontre fraternelle, solidaire ou scénique visant à célébrer l’ “absence réelle” de Dieu ? 

 

Ces jeunes ne veulent plus de ces célébrations soi-disant faites pour eux et qui, en réalité ne sont que des célébrations imaginées par des vieux pour des vieux. Ils veulent des messes pour Dieu et dignes de Dieu ! Tout comme ces jeunes n’ont pas voulu du “mariage pour tous”, ils ne veulent pas davantage de la miséricorde pour tous, c’est-à-dire d’idéologies concentrées sur l’homme qui n’ont plus rien à voir ni avec la louange due à Dieu ni avec les vertus chrétiennes. Le paradoxe est surprenant : c’est justement la génération de l’instantané et du “zapping” qui s’affirme de plus en plus fortement, à l’inverse de la génération précédente qui aura passé son temps à papillonner d’une idée à l’autre et dont la mollesse laisse des résultats désastreux. Résultats désastreux qu’elle cherche à camoufler en nous parlant d’églises vides alors que l’expression juste est “églises qu’on a vidées” ; qu’elle cherche à cacher en parlant de “crise des vocations” alors que l’expression juste est “substitution des prêtres par des laïcs” ; qu’elle cherche à taire en parlant du “manque de foi” alors qu’il faudrait d’une “perte de la foi catholique” souhaitée par la partie la plus influente du clergé postconciliaire ; qu’elle cherche à dissimuler en proposant des “célébrations attirantes” alors qu’il ne s’agit que de réunions où l’on s’autocélèbre.

 

hippyEtant donné que cette nouvelle génération en quête de sens s’identifie à des exemples sérieux (qu’ils ne retrouvent, à de rares exceptions près, ni auprès de l’épiscopat français, ni auprès de son clergé), elle transfère ses talents et son énergie dans le débat public : la foi et l’engagement politique ne sont pas incompatibles, comme l’ont rappelé bon nombre de papes. Certains diront qu’il est dommage que ces jeunes, sincères et intéressés par la foi catholique, ne fassent pas grandir et éclore les germes de vocations qui sommeillent parmi eux. Mais comment les accabler ? Dans les paroisses et les séminaires, on fait tout pour les décourager et on ne leur donne aucun exemple qui puisse donner envie d’être prêtre ! Pourtant, vifs et habiles, ils connaissent le Magistère de l’Eglise, s’intéressent au catéchisme, écoutent et suivent ce qui se passe à Rome et à l’échelle de l’Eglise universelle : l’époque des lubies consistant à tout réinterpréter le concile Vatican II et les paroles des papes est révolue. Ces jeunes tirent des conclusions de ce qu’ils voient autour d’eux et qui n’est que ruines laissées par les générations d’avant, et sont incroyablement attirés par la Majesté de Celui qu’ils ne voient pas. Ces mêmes jeunes disent ce qu’ils savent et ce qu’ils pensent : leur “oui” est “oui” et leur “non” est “non”... ou même parfois autre chose commençant par “m”. Mais toujours est-il que leurs idées sont claires.

 

Intervient désormais un choc des générations. On en ressent déjà les murmures en politique ; il va indubitablement se faire sentir dans l’Eglise de France. La génération du “on a tout essayé” et qui est la génération du “on a tout raté” (n’en déplaise à beaucoup mitrés, colromanisés, ou certaines permanentes permanentées) doit de toute urgence se mettre face à elle-même et constater ce que tout le monde voit clairement : le néant, des résultats qui trahissent le Christ et son Eglise, l’échec cuisant ! A quoi risque de ressembler l’Eglise en France dans les prochaines années si on la laisse poursuivre sur les rails posés par les générations post-soixante-huitardes ? A un “rassemblement d’esprits vides sinon de psychopathes”, osait dire un jeune prêtre ? Ne faut-il pas prendre dès aujourd’hui la mesure du problème et anticiper ce qui nous attend demain et saute déjà aux yeux : une sécheresse de la foi, des églises désertées qu’il faudra démolir ou vendre, des évêchés devenus inutiles ? 

 

Essayons de prendre le problème à l’endroit. Ça consiste d’abord à se concentrer sur l’essentiel et non pas prendre la fuite avec des ersatz qui plombent toute perspective de voir refleurir la foi et des vocations. Ça consiste ensuite à imposer une confession mensuelle, une adoration hebdomadaire et un chapelet quotidien à tous les laïcs employés par l’Eglise de France. Ça consiste enfin à trouver un évêque de France assez courageux pour avouer que si pendant cinquante ans on a voulu faire passer pour fructueuse une pastorale qui était stérile, c’est que le mal produit était volontaire et non pas simplement le résultat de maladresses successives. Certains prêtres ordonnés dans les années 60 à 90 se sont déjà remis en cause : les uns probablement par une honnête clairvoyance et les autres sans doute par l’imminence de rendre des comptes par rapport à ce qu’ils n’ont pas fait, mal fait ou trahi. On admet forcément la conversion de chacun dès lors qu’elle est sincère. Mais pour que les choses changent en profondeur, il faudra encore beaucoup d’humilité à ceux qui séjournent dans nos palais épiscopaux, aux autres qui se confondent en réunions pour atténuer leur manque de foi ou leur manque affectif, de même qu’à ces dames qui chaque dimanche chantent la vie mais jamais Dieu. L’Eglise de toujours ne sera certainement pas celle de l’échec français ; et l’Eglise de demain ne se fourvoiera pas dans les mêmes erreurs. On voit ce qu’a produit la génération de l’échec. Et maintenant il faut dire : “Ça suffit !” Pour que l’Eglise du Christ soit toujours victorieuse, il faut un changement. Et ce changement devient éminemment urgent et nécessaire !

 

Pro Liturgia

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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 08:08

Sancta et Immaculata Virginitas

Quibus te laudibus efferam nescio

Quia quem coeli capere non poterant

Tuo gremio contulisti. 

 

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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 07:35

sainte-famille-nazareth.jpgDe Benoît à François, d'un pape à l'autre, l'Eglise mène depuis 2000 ans le combat de l'éducation. « Mère et Maîtresse », elle ne cesse de nous enseigner et de nous guider sur les chemins ardus qui conduisent vers le vrai bonheur: celui d'ici-bas - autant qu'il peut être atteint -, et surtout la joie éternelle. L'éducation a toujours été nécessaire pour faire du petit d'homme, cire encore malléable, un homme accompli. Une bonne culture doit s'ajouter à la nature sous peine de voir les hommes se transformer en bêtes. Il s'agit d'aider les potentialités du nouveau-né à s'épanouir (educere : tirer hors de) en qualités qui feront de lui un homme digne de ce nom, capable de prendre ses responsabilités dans la société, pour son bien et le bien de tous. Eduquer suppose une anthropologie, une vision de ce qu'est l'homme, de sa nature et de sa finalité, des blessures que lui inflige le péché. Aujourd'hui, dans le monde occidental, à l'éducation fondée sur une vision de l'homme chrétienne (au moins d'inspiration), des groupes de pression internationaux, qui ont confisqué les pouvoirs politiques, économiques, médiatiques, tentent de substituer une contre-éducation fondée sur une idéologie relativiste, laïciste et hédoniste. Les idées de liberté et d'égalité, devenues folles, nient toute différenciation naturelle. Cette idéologie se traduit par une contre-morale que les pouvoirs politiques veulent imposer à la société : théorie du genre, déconstruction de la famille, du mariage, de la morale naturelle ... « Le gouvernement s'est engagé à s'appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités, notamment par le biais d'une éducation au respect de la diversité des orientations sexuelles », a ecrit le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon. Face à cela, les familles chrétiennes doivent se battre pour garder leur liberté et leur identité, contre un totalitarisme de plus en plus affiché. 

 

Il y a un combat à mener au niveau politique et social. Il y a aussi, tout simplement et fondamentalement, un combat pour préserver une saine éducation familiale. La famille est la cellule de base de la société, le lieu d'apprentissage des vertus, de la formation humaine et chrétienne. Dans le sanctuaire familial, petite Eglise domestique, l'enfant reçoit les leçons de vie de ses parents, encore plus par l'exemple que par la parole et les actes. Il acquiert le sens des valeurs, il est formé aux vertus naturelles et apprend à faire attention aux autres, en luttant contre l'égoïsme ancré en chaque être humain depuis le péché originel. Il s'agit de développer en lui les dispositions qui le rendront libre, responsable, maître de soi : notamment le sens du sacrifice et le goût de la vérité. Les parents doivent veiller, au fur et à mesure qu'il grandit, à le former, par le contrôle de ses passions et, en particulier aujourd'hui, par le bon usage des moyens de communication, à la vraie liberté qui est une rude conquête. 

Une éducation naturelle serait vaine si la grâce ne venait guérir et élever la nature. Une famille chrétienne doit vivre sous le regard de Dieu, prier chaque jour ensemble, recevoir les sacrements après s'y être sérieusement préparée, conserver ou retrouver les belles traditions des fêtes chrétiennes. Pourquoi aussi ne pas instituer un temps de lecture de la Parole de Dieu en commun ? La formation chrétienne, par l'apprentissage du catéchisme, est essentielle. Et aussi le développement d'une culture chrétienne par de bons films vus en famille, par les vies de saints, les témoignages, les visites des hauts lieux chrétiens, les temps forts (pèlerinages, séjours en abbayes, retraites ...), et par les discussions autour de la table. Il est vital de préserver des temps de silence, de coupe d'avec le monde extérieur, qui devient de plus en plus envahissant. Il faut veiller à juger les choses selon les critères de la foi chrétienne et non selon ceux du monde. La charité vis-à-vis du prochain doit être concrètement vécue : le sens du service généreux, le pardon demandé et accordé, la correction fraternelle, créent l'ambiance unique des familles vraiment chrétiennes. Elle aide puissamment au progrès de chacun. Les vertus morales, fondamentalement naturelles mais rendues surnaturelles par la grâce, sont parfois trop négligées. 

 

Cette tâche éducative des parents, aidés des formateurs associés (notamment des écoles vraiment libres), est certes difficile aujourd'hui, mais elle est possible et exaltante.  L'enjeu de ce combat éducatif est la liberté des enfants de Dieu pour leur salut. C'est aussi l'ébauche d'une chrétienté nouvelle, où les hommes pourront vivre plus fraternellement et répondre plus facilement à l'appel de Dieu qui les invite au bonheur éternel. 

 

Fr. Dominique-Marie de Saint Laumer, prieur (FSVF)

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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 07:19

euthanasie-allemagne-nazie.jpgPeu après que son armée eût envahi la Pologne en 1939, Hitler chargea des médecins allemands de mettre en œuvre des mesures de suicide assisté involontaire. Six centres d’euthanasie furent ouverts [en Allemagne], intitulés par euphémisme "Fondations charitables pour soins institutionnels". Comme le suggère ce nom, tuer était assimilé à un acte de compassion. Le procès de Nuremberg révéla que ce programme initial, limité à l’Allemagne, avait coûté la vie d’au moins 70.000 adultes et 5.000 enfants, d’autres estimations sont chiffrées à 400.000. Hitler ordonna l’arrêt du programme en 1941 en raison d’une forte opposition dans tout le Reich. August von Galen, évêque catholique de Munster porta le plus grand coup public en 1941 lorsqu’il dénonça en chaire la politique d’euthanasie : « Si vous établissez et mettez en pratique le principe selon lequel vous pouvez tuer des êtres humains improductifs, alors, malheur à nous quand nous serons vieux et sans défense ! Si on peut mettre à mort les improductifs, alors, malheur aux invalides qui ont usé, sacrifié, perdu leur santé et leurs forces en cours de production... Pauvres, malades, improductifs, et alors ? Sont-ils en quelque façon dépouillés de leur droit à l’existence ? Vous ou moi, n’aurions-nous le droit de vivre que tant que nous sommes productifs ?... Nul ne serait plus en sécurité. Qui aurait encore confiance en son médecin ? On ne peut imaginer le comportement dépravé, les soupçons s’insinuant au sein des familles, si cette terrible doctrine est tolérée, acceptée, mise en œuvre ». Il y eut aussi des manifestations — événement rare en Allemagne nazie. La réponse des nazis fut le transfert du programme dans les pays de l’Est récemment conquis où ils établirent la "Solution finale". Le suicide assisté involontaire devint le moyen médical pour éliminer non seulement les infirmes, mais aussi les Juifs, les Gitans et les Slaves, considérés comme appartenant à des races inférieures.

 

Après la seconde guerre mondiale le mouvement d’assistance au suicide devint invisible. Il refit cependant surface au cours des années 1960-1970, inspirant à Malcolm Muggeridge ces mots : « On pourrait soumettre cet exploit au Livre Guinness des Records : il aura fallu trente ans à l’humanité pour transformer un crime de guerre en acte de compassion. » Il est spécialement choquant que des pays voisins de l’Allemagne, témoins de la politique abominable de Hitler — Belgique, Pays-Bas, Luxembourg — aient légalisé l’euthanasie et l’aient consacrée comme droit imprescriptible. Depuis les années 1970, les tribunaux néerlandais ont élargi sans cesse le domaine de légitimation de l’euthanasie. Vers 1990 le suicide assisté devenait admissible pour des patients relevant de la psychiatrie mais en bonne forme physique. Un psychiatre fut acquitté après le "suicide assisté" d’un individu en bonne santé physique car le tribunal conclut que le patient, bien que mentalement malade, était parfaitement apte et totalement libre de choisir de mourir. La cour estimait qu’il serait "discriminatoire" de ne permettre le "suicide assisté" que dans les cas de souffrance physique. La douleur psychologique ou simplement le fait d’être malheureux ne devaient pas être exclus des motifs valables de suicide. Les tribunaux néerlandais ont statué ainsi : quand la conscience d’un médecin est en conflit avec la loi, il est autorisé à prescrire l’euthanasie pour soulager la souffrance. La justification est donnée comme cas de "force majeure" [en français dans le texte] — circonstances dépassant les règles légales habituelles. Dans un article du "Wall Street Journal" de la semaine dernière ("Âmes belges torturées, l’euthanasie pour tous vous fait signe") Naftali Bendavid révèle que la pratique de l’euthanasie, légalisée en 2002, est passée de 200 cas en 2002 à 1.133 en 2011. Actuellement, comme le découvre M. Bendavid : « la loi belge réserve l’euthanasie aux patients souffrant de conditions insupportables et incurables. Mais la souffrance n’est pas nécessairement physique et l’issue n’est pas nécessairement fatale. La loi n’exige pas que le patient informe sa famille. » Encore pire : on attend en Belgique le vote d’une loi autorisant l’euthanasie de mineurs malades « si un psychiatre considère que l’enfant a pleine conscience, et si les parents l’autorisent. » Commentaire du Conseil des Droits des Patients : « Si c’est un bon traitement médical pour mettre fin à la souffrance, pourquoi le refuser à un enfant de trois, cinq, huit ans ? » En réponse, Mgr André Léonard, archevêque de Bruxelles a déclaré : « Les mineurs sont considérés comme légalement incapables de certains actes, par exemple, procéder à des achats et des ventes, se marier, etc.... Et tout d’un coup, ils auraient aux yeux de la loi une maturité suffisante pour demander à quelqu’un de leur ôter la vie ? ».

 

La Belgique et les Pays-Bas sont arrivés au bas d’une pente glissante. De plein gré ils tuent l’enfant à naître, le malade, jeune, vieux — tout cela au nom de la compassion. Jean-Paul II lançait déjà un avertissement en 1995 dans son encyclique Evangelium vitae : « Alors même que le motif n’est pas le refus égoïste de porter la charge de l’existence de celui qui souffre, on doit dire de l’euthanasie qu’elle est une fausse pitié, et plus encore une inquiétante "perversion" de la pitié : en effet, la vraie "compassion" rend solidaire de la souffrance d’autrui, mais elle ne supprime pas celui dont on ne peut supporter la souffrance. Le geste de l’euthanasie paraît d’autant plus une perversion qu’il est accompli par ceux qui — comme la famille — devraient assister leur proche avec patience et avec amour, ou par ceux qui, en raison de leur profession, comme les médecins, devraient précisément soigner le malade même dans les conditions de fin de vie les plus pénibles ». Si nous perdons le sens sacré de la vie humaine jusqu’à sa fin naturelle — et Obamacare [NDT : aux USA système de santé devenant obligatoire, incluant déjà les dépenses de contraception, stérilisation, avortement] semble s’orienter en ce sens — ne nous étonnons pas de voir nos hôpitaux et établissements de soins métamorphosés en "abattoirs de compassion".

 

SOURCE

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27 juin 2009 6 27 /06 /juin /2009 09:50

Parmi les fidèles qui pratiquent encore et qui sont souvent les plus engagés dans leur paroisse, on en trouve un assez grand nombre qui sont prêts à pardonner beaucoup de choses chez un prêtre. Ils lui pardonneront d'avoir une relation amoureuse (l'Eglise doit évoluer); ils lui pardonneront de ne pas célébrer la messe tous les jours (il a d'autres occupations plus utiles); ils lui pardonneront de ne pas prier son bréviaire quotidiennement (c'est quoi, le bréviaire?); ils lui pardonneront d'affirmer dans ses homélies des choses peu conformes à la doctrine catholique (il nous bouscule dans nos certitudes)... 

Mais il y a une chose que ces fidèles ne pardonneront jamais à leur prêtre : c'est de le voir respecter la liturgie de l'Eglise.

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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 18:41

« Je lève les yeux vers les monts

D'où viendra mon secours ?

Mon secours me vient d'Adonaï

Qui a fait terre et ciel »
 


© Communauté du Lion de Juda et de l’Agneau Immolé (1985)

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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 09:16

Quand on parle de liturgie en France, on ne sait plus très bien de quoi il s'agit. Nos évêques actuels sont d'ailleurs les premiers à ne plus savoir exactement ce qu'est la liturgie puisque, comme ils l'avouent eux-mêmes, ils ne l'ont jamais apprise du temps où ils étaient séminaristes. Devenus prêtres, ils se sont habitués à célébrer "à la va comme je te pousse". 
Quand on parle du Concile en France, on ne sait pas davantage de quoi il est question. 
S'agit-il de l'enseignement de Vatican II tel qu'il est donné dans les documents conciliaires approuvés par l'Eglise ? S'agit-il de ce qui s'est fait à la suite du Concile, au nom du Concile mais en opposition au véritable enseignement de Vatican II, et qui a progressivement été imposé dans les paroisses ? Personne n'en sait plus rien.


 

 

 

http://img.over-blog.com/183x280/0/21/41/34/2008/Sacerdos.jpgAinsi, quand un évêque diocésain - ou un curé de paroisse - soutient qu'il est "dans la ligne du Concile", il convient de l'écouter avec la plus grande prudence : c'est très rare, en effet, qu'il sache de quoi il parle, qu'il connaisse les enseignements de Vatican II et veuille ou soit capable de les mettre en application.
Ainsi donc, quand quelqu'un parle de la "liturgie du Concile" - que la personne soit attachée à Vatican II ou qu'elle y soit opposée - il faut comprendre qu'elle ne parle de quelque chose qui n'existe que dans les livres officiels - le Missel, pour ne citer que lui - mais pas dans les paroisses.
Une chose doit donc être tenue pour certaine : la liturgie à laquelle, dans nos paroisses, assistent les fidèles qui se veulent dans la ligne de Vatican II, n'est en rien la liturgie voulue par le Concile. C'en est qu'une contrefaçon, un pastiche plus ou moins grotesque auquel beaucoup se laissent prendre.Les pasteurs diocésains en premier.
Voilà pourquoi quand un évêque de France se dit fidèle au Concile, ça laisse perplexe et dubitatif. L'expression "être fidèle au Concile" est devenu, chez de très nombreux clercs, un mantra, un "truc" qu'on répète... Une expression vide de sens. C'est aussi un parapluie que certains s'empressent d'ouvrir dès qu'ils se sentent soupçonnés d'être un peu trop "traditionnels". Les discussions sur la liturgie tourneront donc à vide tant que l'on ne donnera pas aux fidèles la possibilité de participer à la liturgie vraiment voulue par l'Eglise à la suite de Vatican II.
Mais le Souverain Pontife peut-il compter sur les évêques de France pour remettre l'authentique "liturgie conciliaire" à l'honneur et ainsi redresser la situation catastrophique des diocèses ? Au vu de ce qui se fait, se dit et s'enseigne dans les paroisses, la réponse à cette question est clairement "non". 
Alors qu'il était Cardinal Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Joseph Ratzinger avait répondu à quelqu'un qui se plaignait du délabrement qu'il constatait dans les paroisses de son diocèse (celui de Strasbourg) : « Il faut espérer qu'une vraie vie chrétienne renaisse non seulement dans votre diocèse, mais aussi dans tous les diocèses de France. Mais ce sera très long ». Cette réponse date d'une quinzaine d'années. Depuis, il ne semble pas qu'un début de redressement ait été amorcé, bien au contraire.
Ce contexte peu favorable à une visibilité plus marquée de l'Eglise - y compris sur le plan liturgique - explique peut-être pourquoi Benoît XVI est aujourd'hui contraint de remplacer les évêques ternes qui partent à la retraite par des évêques falots (sauf rares exceptions) qui, c'est certain, ne sauront pas et ne voudront pas se départir de la fausse vision du Concile - et de la liturgie - qui a été imposée à des diocèses entiers.


 

Le redressement souhaité par le Souverain Pontife ne passera donc pas par les évêques dont la mission première semble se limiter à ne pas casser le peu qui reste du catholicisme en France et à ne pas faire de vagues dans des paroisses dirigées par des groupes de fidèles peu formés et qui échappent à toute autorité pontificale. Nos diocèses continueront longtemps encore à être dirigés par des pasteurs ne cherchant que des compromis ce qui, en liturgie, se traduira par l'acceptation de tout ce qui s'est fait jusqu'ici et qui va du plus farfelu au plus conservateur. 
Ce qui revient à dire que c'est désormais le relativisme et non l'enseignement de l'Eglise qui doit passer pour une vérité.

 

Pro Liturgia

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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 15:05

L’Année Sacerdotale inaugurée par le Pape Benoît XVI est une grande occasion de grâce, surtout pour nous, prêtres, pour nous faire redécouvrir et approfondir la vocation de serviteurs du Seigneur : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis » (Jean 15, 16) : Jésus déclare clairement à ses premiers Apôtres – et ainsi aux apôtres de tous les temps – que l’appel sacerdotal provient de son Cœur, et que ce n’est pas une initiative des hommes, mais de Dieu. La racine de toute vocation authentique est donc à rechercher uniquement en Lui : « Le Seigneur m’a appelé dès le ventre de ma mère, dès le sein il a prononcé mon nom » (Isaïe 49, 1). Nous le savons, le but principal pour lequel nous avons été appelés, nous pouvons le trouver toujours et seulement dans la Parole de Jésus. C’est Lui qui nous a appelés et c’est Lui qui nous a fait connaître clairement sa Volonté sur nous.

 
 

 

Saint Paul synthétise en ces termes la Volonté de Dieu, ce qui vaut pour chaque chrétien, et, donc, à plus forte raison, pour chaque prêtre, qui doit être un pasteur pour les âmes qui lui sont confiées : « Et voici quelle est la volonté de Dieu, votre sanctification » (1 Thessaloniciens 4, 3). Le prêtre ne devrait pas oublier que le but de son appel c’est précisément la sainteté. Comme pourrait-on, en effet, devenir des amis de Jésus sans en imiter les vertus, à commencer par les vertus centrales de son Cœur ? « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Matthieu 11, 29). De nombreux passages de l’Evangile soulignent le désir ardent de Jésus que ses disciples désirent vivent la sainteté : « Vous donc, vous serez parfaits, comme votre Père Céleste est parfait » (Matthieu 5, 48). Si la raison la plus profonde de l’appel au Sacerdoce ne peut être que la sainteté, elle devient alors impérative pour chaque ministre sacré, la tension quotidienne vers la conversion de vie. La sainteté sacerdotale, en effet, comme toute sainteté de vie, il faut « se la gagner » jour après jour, même au milieu des nombreuses limites et des nombreuses fragilités humaines. Le chemin de conversion ne doit jamais être interrompu, parce que, si cela se produisait, l’énergie spirituelle du prêtre diminuerait de manière dangereuse, jusqu’au péril de l’effondrement : c’est-à-dire quand manque la force d’aller de l’avant : « Aller de l’avant » veut dire avant tout ne jamais cesser de combattre son propre égoïsme, dans le sacrifice de son propre « moi » et de ses multiples intérêts qui mènent loin des intérêts de Dieu. L’Evangile, en effet, met comme condition essentielle pour « suivre » Jésus, précisément ce reniement : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive » (Marc 8, 34). Le plus grand combat spirituel du prêtre consiste à s’oublier soi-même, pour ne rien faire passer avant Jésus. « Tu te préoccupes et tu t’agites pour de nombreuses choses, mais une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera pas enlevée » (Luc 10, 41-42). La seule chose nécessaire pour un prêtre, c’est Jésus. S’il désire vraiment l’imiter, jamais le Seigneur ne permettra qu’il reste sans Lui, qu’il se perde, qu’il perde le don précieux de la grâce. Rien ne peut enlever à une âme l’intimité avec Jésus ! Seule l’âme peut le faire elle-même, si elle commence à négliger précisément la vie de communion avec Dieu, nourrie par les Sacrements et pas sa Parole méditée et vécue, accompagnée par une vie de prière et de charité. L’amitié avec Jésus est le but premier de l’appel au Sacerdoce, dont dépend tout le reste : « Vous, êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande… Je vous ai appelés amis, parce que tout ce que j’ai entendu du Père, je vous l’ai fait connaître » (Jean 15, 14 ss.). Si à la place des paroles de Jésus, nous mettons les nôtres, nous faisons passer nos intérêts humains avant ses intérêts divins ; si nous regardons fixement les buts qui ne sont pas inspirés par Lui mais par le monde, alors, on cesse d’être « des amis », et l’on devient des traîtres. Ce n’est pas le sacerdoce ministériel qui se dénature, mais le ministre qui perd sa « saveur » (cf. Matthieu 5, 13), ainsi que l’irradiation de cette « amitié extraordinaire avec Jésus que Jésus lui avait offerte en l’appelant à Lui, « pour qu’il demeure avec Lui » (Marc 3, 14). On peut dire alors que l’on apprend à devenir celui que l’on doit être, c’est-à-dire des prêtres, seulement en « restant avec Jésus ». « Demeurez dans mon amour » (Jean 15, 9), c’est ce que Jésus a demandé » à ses premiers apôtres, et c’est cela qu’il demande à tous les autres. « Demeurer » est un verbe qui nous renvoie au Mystère Eucharistique : Il demeure avec nous dans l’Eucharistie, afin que nous aussi nous demeurions avec Lui ! 

 

Notre Saint-Père, le Pape Benoît XVI a fait de l’exhortation à l’amitié avec Jésus, un des points cardinaux de son Magistère. Il a rappelé de nombreuses fois aux prêtres que c’est, de l’intimité avec Dieu, que dépendait tout le reste. Sans une vie authentique de prière, sans une célébration digne de la Sainte Messe, et dans la l’Adoration de la Très Sainte Eucharistie, il ne peut y avoir de sainteté sacerdotale et de véritable fécondité apostolique. C’est seulement si le sarment est uni à la vigne qu’il porte du fruit, sinon, il sèche (cf. Jean 15, 4 ss.). Le Pape Benoît XVI indique aux prêtres précisément la logique eucharistique comme modèle de pensée et de vie : « Ce n'est que de l'union avec Jésus que vous pouvez tirer la fécondité spirituelle qui engendre l'espérance dans votre ministère pastoral. Saint Léon le grand rappelle que "notre participation au corps et au sang du Christ ne tend à rien d'autre qu'à devenir ce que nous recevons" (Sermo 12, De passione 3, 7, PL 54). Si cela est vrai pour tout chrétien, cela l'est à plus forte raison pour nous, prêtres. Devenir Eucharistie ! Que cela soit précisément notre désir et notre engagement constant, afin que le don du corps et du sang du Seigneur que nous faisons sur l'autel, s'accompagne du sacrifice de notre existence. Chaque jour, nous puisons au Corps et au Sang du Seigneur l'amour libre et pur qui fait de nous de dignes ministres du Christ et des témoins de sa joie. C'est ce que les fidèles attendent du prêtre : c'est-à-dire l'exemple d'une authentique dévotion pour l'Eucharistie; ils aiment le voir passer de longs moments de silence et d'adoration devant Jésus comme le faisait le Saint Curé d'Ars, que nous rappellerons de façon particulière lors de l'Année sacerdotale, désormais imminente ». (Benoît XVI, homélie de la Messe de la Fête-Dieu, 11 juin 2009). Qui, plus que la Vierge Marie, « Femme Eucharistique », et Mère des prêtres, peut nous enseigner cette logique eucharistique : se perdre soi-même pour Le recevoir : qui, mieux qu’Elle, peut nous aider à aller de l’avant sur le chemin de « l’expropriation » de nous-mêmes, afin que « le Christ vive en nous » (cf. Galates 2, 20) !



 

Fides

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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 11:10

 

Les communautés nouvelles qui trouvent un certain équilibre et attirent les fidèles (Fraternité des Saints Apôtres, Communauté Saint-Martin... etc.) gênent. Elles gênent l’épiscopat français, belge, suisse... Elles gênent les prêtres promoteurs d’une certaine pastorale postconcilaire et les laïcs engagés dans l’animation liturgique et qui n’existent que par elle, que grâce à celle. Pourquoi ces communautés gênent-elles ? Parce que, premièrement, elles sont la preuve évidente du ratage de tout ce qui a été imposé dans les paroisses sur le plan liturgique et catéchétique. Parce que, deuxièmement, elles apparaissent comme un frein à une nouvelle religion que de nombreux évêques peu versés en théologie veulent imposer aux fidèles.


Et quelle est cette nouvelle religion qui s’infiltre partout avec la complicité de ceux qui sont censés être les garants de la foi ? Globalement, il s’agit d’une vague religiosité faite d’un mélange de relativisme et de syncrétisme et dont le credo consiste à proclamer : “Je crois en l’amour et je suis ouvert à tout, du moment que ce n’est plus catholique”. Avec ce simili-christianisme, plus besoin de conversion ou d'évangélisation. Le Christ n’étant plus qu’un chemin parmi d’autres pour accéder à un bonheur éternel garanti par un monde à construire ici-bas, il suffit pour y adhérer de souscrire à quelques valeurs convenues du style “tolérance”, “accueil”, “respect des sensibilités”, “ouverture”, “dialogue”... tout en reniant bien sûr la prédication apostolique.


Ce simili-christianisme étant dégoulinant de sentimentalisme, il est nécessaire qu’il soit affirmé par des célébrations verbeuses et uniquement faites pour plaire à des fidèles rendus perméables à toutes les niaiseries rituelles, verbales et musicales. Qui diffuse cette nouvelle religion ? Une mafia dirigée par de hauts dignitaires cléricaux adulés dans les communautés religieuses vieillissantes et dans les petits cercles des responsables en animation liturgique. Ces deux “écoles” ayant d’ailleurs un point commun : elles ne suscitent aucune vocation et sont sur le déclin.

 

Va-t-on vers un schisme ? Non : on ne va pas vers... On y est déjà, en plein dedans. Même si cela n’apparaît pas encore. Dès lors, avant que n'éclate vraiment l’orage, il convient de garder les yeux ouverts. Certes, à nos pieds le paysage semble encore éclairé, mais droit devant nous, des nuages noirs et menaçants annoncent une tempête qui risque de provoquer d’incalculables dégâts. Combien de pasteurs tiendront le coup ? Le Pape François sera-t-il capable de surmonter la crise ?

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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 08:44

Près d’un demi-siècle après Vatican II, le Cardinal Ratzinger écrivait : « (...) A l’époque de Guardini, c’est-à-dire en 1918, la liturgie était fort comparable à une fresque bien conservée mais presque entièrement dissimulée sous le badigeon d’une restauration plus tardive. Ainsi, dans le missel dont se servait le prêtre pour célébrer la messe, la structure originelle du rite était intacte ; mais pour le fidèle, cette structure disparaissait sous une quantité de commentaires et de dévotions privées. Le Mouvement liturgique et, après lui, le Concile Vatican II, ont permis de remettre au grand jour la fresque originelle; pendant un moment, nous avons été fascinés par la beauté de ses couleurs et de ses formes. Mais, sous l’effet des conditions climatiques et de fréquentes restaurations ou reconstructions, voici que cette fresque est à nouveau en danger. Si le nécessaire n’est pas fait, très vite, pour mettre fin à toutes sortes d’influences nuisibles, elle pourrait bien être irrémédiablement détruite. Bien entendu, il ne s’agit pas de recouvrir la fresque d’un nouveau badigeon : pour que sa redécouverte ne se transforme pas en une étape conduisant à sa perte définitive, il est urgent de la traiter désormais avec davantage de respect et de rechercher à nouveau son sens et sa raison d’être. » 

 

 

 

Bien des fidèles sont donc toujours dans l’attente d’une authentique mise en œuvre de la liturgie romaine dont la forme a été définie par la Constitution Sacrosanctum Concilium, tout en ayant conscience qu’un redressement de la situation ne sera pas chose facile tellement la ligne préconisée par le Concile, à savoir celle qui permet de situer la liturgie dans la vraie Tradition, semble avoir été totalement lâchée par certains clercs. Il règne donc, dans le domaine liturgique, une grande confusion qui engendre deux erreurs : la première consiste à croire que la solution se trouve dans l’instauration d’habitudes nouvelles qui seraient en rupture avec la tradition vivante de l’Eglise, la seconde à croire que la solution est à chercher dans la restauration d’habitudes anciennes confondues avec la tradition. Dans un cas comme dans l’autre, il serait opportun de suivre le conseil donné par Isaac le Syrien : « Craignez les habitudes plus que vos ennemis ». Il y a là, au fond, une idée assez simple permettant de mettre en question les habitudes, qu’elles soient nouvelles ou anciennes. L’habitude, en effet, étant néfaste en liturgie car étant le lieu du moindre effort, elle conduit à des comportements statiques et passifs. C’est donc la « tradition » authentique qu’il faut retrouver. Contrairement aux habitudes, la tradition exige un effort incessant de recherche pour se conformer progressivement à l’idéal qu’elle véhicule et signifie : c’est cet effort qui, en liturgie, dicte le comportement de celui qui vit et qui se montre véritablement dynamique - ce qui ne signifie pas être agité ou sans cesse occupé à « faire » quelque chose -. Dès que cette recherche de conformité à un idéal - ici de l’idéal liturgique - s’arrête, la tradition se transforme en simple habitude qui conduit inéluctablement à la mort de la liturgie. Et quand la routine s’introduit non seulement dans le domaine spirituel, mais aussi dans le contexte dans lequel s’accomplit la liturgie en tant qu’elle est la plus haute manifestation du spirituel, elle devient contrainte : et la contrainte alourdit et sclérose les célébrations liturgiques, les transformant en quelque chose d’ennuyeux auquel on assiste plus par devoir que par désir de « gaspiller » son temps pour Dieu. En liturgie, les « bonnes habitudes » ne sont pas contraignantes : elles libèrent l’esprit autant que le corps en évitant les efforts inutiles. « Libérer » : telle est bien la fonction des rites. Ces derniers nous apprennent à faire de la liturgie un acte moins contraignant, moins laborieux, moins factice. Les « bonnes habitudes », celles qui sont conformes à la tradition vivante et vivifiantes, sont acquises lorsque les gestes, les chants, les déplacements, les signes, les attitudes... sont effectués dans l’ordre voulu et aux moments prévus, de façon juste, afin de communiquer à l’assemblée bien plus que ne peut communiquer la seule sympathie du célébrant ou le caractère artificiel d’usages ajoutées au culte pour soi-disant le rendre plus vivant, ou encore les modifications inopportunes dans l’ordre des rites. Voilà pourquoi Jean-Paul II, puis Benoît XVI après lui, ont sans cesse rappelé que c’est l’attention et l’obéissance à la structure propre du rite qui manifestent la volonté du ministre d’accueillir avec une docile gratitude le don ineffable du Seigneur, pour le transmettre aux fidèles dans son intégrité et sa plénitude.

 

Pro Liturgia

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