19 juin 2009 5 19 /06 /juin /2009 16:49

Editorial de S.E. Mgr Marc Aillet à faire connaître ("Notre Église" n°39 - Juillet 2013).

Remercions l'Evêque de Bayonne, Lescar et Oloron, pour ce magnifique message.

 

 

 

mgr-marc-aillet-bayonneComment cet été pourrait-il être calme et serein, après le vaste mouvement d’opposition pacifique à la loi Taubira qui n’a cessé de s’amplifier et qui se heurte à une répression policière et judiciaire des plus inquiétantes pour la démocratie, devant le chaos économique et social dans lequel la France s’enfonce doucement sans propositions de solutions sérieuses et crédibles à même de rassurer les français, et face aux menaces qui pèsent lourdement sur la vie humaine – avec le projet de loi sur les embryons – et sur l’éducation des enfants dans nos écoles (+) – avec l’enseignement du gender, dès l’âge de six ans ? S’il n’est pas dans le rôle de l’Église de se lancer dans la bataille politique, c’est sa mission de prendre toujours la défense des plus faibles et des plus petits. De ceux qui sont laissés pour compte sur le bord de la route par la crise économique et sociale, de ceux qui sont entretenus dans une précarité morale et spirituelle par une société politico-médiatique qui a rejeté Dieu : « Combien de pauvretés morales et matérielles viennent aujourd’hui du refus de Dieu et du fait de mettre à sa place tant d’idoles » (pape François). Plus encore, de ceux qui sont sans défense et sans voix : je pense aux embryons humains dont les papes Benoît XVI et François ont demandé la protection juridique, en soutenant officiellement l’Initiative Citoyenne Européenne « Un de nous » (http://www.oneofus.eu/). Je pense au sort réservé aux enfants par la loi Taubira, qui enregistre un grave déni de filiation – un enfant qui naît toujours d’un homme et d’une femme a besoin pour se construire, non seulement de l’affection des personnes qui l’élèvent, mais de pouvoir se référer le mieux possible à son père et à sa mère – porte ouverte sur la Procréation médicalement assistée (PMA) pour tous, voire la gestation pour autrui (GPA), qui priveraient ainsi légalement un enfant de son père ou de sa mère. Comment pourrions-nous rester les bras croisés devant de telles injustices ? 

 

Sans doute, notre première attitude sera celle de la cohérence. « Nous ne donnons à personne aucun sujet de scandale, pour que le ministère ne soit pas décrié », dit saint Paul aux Corinthiens, en donnant son comportement en exemple : « par une grande constance dans les tribulations, dans les détresses, dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons, dans les désordres, dans les fatigues, dans les veilles, dans les jeûnes ; par la pureté, par la science, par la patience, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sans feinte, par la parole de vérité, par la puissance de Dieu ; par les armes offensives et défensives de la justice » (2 Co 6, 3-7). « Une charité sans feinte » dit saint Paul, qui nécessite l’accompagnement concret des personnes, la prise en compte de leurs souffrances, quelles qu’elles soient, la proposition d’un vrai chemin de croissance, à l’instar du bon Samaritain qui prend en charge jusqu’au bout l’homme laissé à demi-mort sur le bord du chemin, malgré la distance culturelle, religieuse, voire ethnique, qui le sépare de lui ; et qui comporte encore la condamnation de toute forme de rejet des personnes, d’agression verbale ou physique envers quiconque. Mais aussi la parole de vérité : « Ne diminuer en rien la salutaire doctrine du Christ est une forme éminente de charité envers les âmes. Mais cela doit toujours être accompagné de la patience et de la bonté dont le Seigneur lui-même a donné l’exemple en traitant avec les hommes » (Paul VI). Pourvu que l’on fasse preuve d’une charité sans feinte envers les personnes, la mission prophétique de l’Église est hautement souhaitable pour éclairer, voire réveiller les consciences anesthésiées dans une société marquée par l’individualisme et le relativisme. Si le dialogue est toujours nécessaire au sein de nos groupes, de nos communautés humaines et chrétiennes, nous ne saurions faire l’économie de la Vérité sur l’homme que le Christ nous a révélée et qui ne peut jamais « faire l’objet d’une loi-taubira-gay-enfantsorte de négociation dialogique » (Bienheureux Jean-Paul II). Nous ne pouvons poursuivre le dialogue sur les questions sociétales qui agitent la société française aujourd’hui qu’à partir d’une conscience claire de notre identité de chrétien, attachée à une Vérité qui n’est pas purement confessionnelle, mais appartient à l’humanité tout entière. Force est de constater que les malentendus entretenus dans nos communautés proviennent d’un déficit d’adhésion à la Vérité révélée et transmise par l’Église depuis deux mille ans. Sans compter que dialoguer avec des lobbies, voire des Institutions, qui démontrent depuis des mois leur refus du dialogue, en diabolisant systématiquement leurs opposants et en usant même de manière arbitraire de la force, policière ou judiciaire, pour tuer dans l’oeuf toute forme d’expression populaire contraire, est une véritable gageure.

 

Si pour défendre le droit à l’objection de conscience face à des lois injustes, ou faire entendre sa voix sur la place publique au nom de la liberté d’expression, de réunion et de manifestation garantie par la Constitution pour promouvoir la dignité de la vie humaine, du mariage et de la famille, on devait risquer l’interpellation sans sommations, la condamnation, voire l’incarcération immédiate, ce qui n’est plus une fiction, alors cela ne rendrait ce combat que plus noble et plus nécessaire. Comme Jésus l’annonçait à ses disciples : « Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux sanhédrins et vous flagelleront dans leurs synagogues ; vous serez traduits devant des gouverneurs et des rois, à cause de moi, pour rendre témoignage en face d’eux et des païens » (Mt 10, 17-18). La proclamation de la Vérité, pourvu que ce soit sans violence et dans une charité sans feinte, est un devoir dont aucun chrétien ne saurait s’exonérer. Comme le Christ, nous sommes appelés à être « un signe en bute à la contradiction …afin que se révèlent les pensées intimes de bien des coeurs » (Lc 2, 35). Autrement dit : chacun est appelé à se positionner pour ou contre la Vérité ! Nous ne pouvons faire l’économie de cette division apparente à laquelle nous répugnons tant : il en va de « la connaissance de la Vérité » (1 Tm 2, 3) qui seule « nous rendra libres » (Jn 8, 32). Oui au dialogue, pour une meilleure compréhension réciproque, mais sans ambiguïtés et en vue de se rapprocher de la Vérité. N’ayez pas peur ! Ce fut le mot d’ordre du pontificat du bienheureux Jean- Paul II. Comme on l’a dit : « Les peureux disent aux courageux : vous êtes téméraires  ».Soyons de ceux qui ne transigent pas sur la Vérité et qui appliquent l’exhortation de l’apôtre Pierre : « Soyez toujours prêts à la défense contre quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous. Mais que ce soit avec douceur et respect, en possession d’une bonne conscience » (1 P 3, 15-16).

 

+ Mgr Marc AILLET, Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

Caricature de l'Arlequin, disponible sur son compte Facebook

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19 juin 2009 5 19 /06 /juin /2009 12:30
Le 18 juin 2009 est paru dans le journal "La Croix" un sondage Sofres disant qu'une majorité de "catholiques" serait favorable à des femmes prêtres ou au mariage des prêtres. Or, vouloir que les femmes puissent être prêtres, ou vouloir que des prêtres puissent être mariés atteste d'une grave perte de la notion de sacerdoce chez des fidèles qui se disent catholiques. Nous ne savons plus, aujourd'hui, ce qu'est le ministère sacerdotal…
 
 
 
 
La prêtrise, contrairement à ce que croient de nombreux fidèles, n'est pas une "fonction" : elle est un "état" de vie librement accepté et assumé. Quand un homme se marie, il choisit librement un état de vie qui implique pour lui d'assumer les fonctions d'époux, de père, d'éducateur des enfants... etc. On ne choisit pas de devenir époux ou épouse comme on choisit d'être boulanger ou fraiseur... Il en est de même pour la prêtrise au sens catholique du terme : la prêtrise est d'abord un état de vie accepté et non une fonction qui donnerait des droits ou des privilèges. Or la prêtrise, en tant qu'état de vie, oblige à deux choses : une disponibilité totale dépassant le cadre d'une famille, et une vie identifiée à celle du Christ. Cette identité est telle, que le prêtre, à la Messe, dit bien : "ceci est MON Corps..." et non pas "ceci est le Corps du Christ". "MON" : le prêtre est ici totalement identifié à Celui dont il est le ministre. Certes, si l'on perd ceci de vue, alors le prêtre devient un homme comme les autres : il peut se marier, et le jour où il est fatigué ou malade, il pourra demander à sa femme d' "animer" la messe à sa place... S'il ne s'agit que d' "animer"... Mais selon l'enseignement reçu du Christ et transmis par l'Eglise fidèle à la Foi reçue des Apôtres, ce n'est pas du tout de cela qu'il s'agit : un homme ne choisit lui-même pas d'être prêtre. C'est l'Eglise, par le biais de l'évêque, qui le choisit et qui l'invite à dire un "oui" définitif à l'appel qu'il a un jour entendu. Ce "oui" répondu à l'invitation de l'évêque doit être une réponse libre et responsable qui nécessite une réflexion préalable et une grande maturité. C'est cette maturité qui fait que l'homme qui répond "oui, me voici" accepte de s'associer pleinement au ministère de Jésus. Ce n'est pas une association qui dure 35 heures ou qui ressemblerait à un Pacs - on vit ensemble mais sans qu'il soit question de fidélité -, mais c'est une alliance qui saisit toutes les composantes de la vie humaine : amour humain, affection et sexualité y compris.
 
 
Toutes ces notions ont été perdues de vue à partir du moment où les prêtres se sont habillés comme tout le monde, ont voulu se fondre dans la masse, se sont mis à célébrer une Messe qui ressemblait de plus en plus à un simple happening, ont semblé de moins en moins occupés à prier, de moins en moins préoccupés par les choses essentielles de la foi, et de plus en plus accaparés par des réunions... généralement aussi épuisantes que stériles. Alors oui : si l'exercice du sacerdoce se limite à gérer le bien matériel des paroisses et à animer des réunions, ou à faire un vague travail de psychologue auprès des gens, une femme peut être prêtre : elle exercera la "fonction" aussi bien que n'importe quel homme... et peut-être même mieux. Mais le prêtre n'est pas un "fonctionnaire" paroissial ! Il n'est pas qu'un gentil organisateur de kermesses. Le prêtre est avant tout "en état permanent de représentance de Dieu". Il est le "représentant de Dieu sur la terre", disait-on autrefois. Ce qui est exact mais a été perdu de vue dans nos sociétés matérialistes où la foi se dilue et où les connaissances religieuses se font de plus en plus vagues. Cette notion de l' "état sacerdotal" est tellement enracinée dans la foi chrétienne, tellement au cœur de l'enseignement même du Christ, que l'Eglise a toujours su qu'un prêtre, même mécréant, incroyant, voleur, libidineux... célèbre validement les sacrements dès lors qu'il a l'intention de faire ce que veut faire l'Eglise. C'est bien la preuve que le prêtre ne s'appartient plus : il est l' "instrument" par lequel Dieu agit au milieu des hommes. [...]
 

Si le Christ a voulu que son sacerdoce ministériel soit exercé par des hommes (cf : Lettre Apostolique "Ordinatio Sacerdotalis", Jean-Paul II), ce n'est pas à nous de faire en sorte qu'il soit exercé par des femmes. Non pas qu'une femme soit moins compétente qu'un homme, mais simplement parce que l'homme et la femme ont vocation à exercer des fonctions différentes qui ne doivent pas être confondues si elles veulent pouvoir s'enrichir par leur complémentarité. En instituant le sacerdoce, au cours de la dernière Cène, Jésus a expressément demandé que le Saint-Sacrifice de la Messe soit célébré par des hommes. Il ne revient ni à l'Eglise, ni à chacun d'entre nous, de trahir la volonté du Maître en falsifiant Son enseignement. C'est ainsi : dans le projet de Dieu pour l'humanité, l'homme et la femme n'ont pas une nature interchangeable, et le sacerdoce ministériel accompli au nom et à la place du Christ n'est pas réductible à l'exercice d'une charge de façon asexuée. On répond que, pourtant, chez les protestants, les femmes peuvent être pasteurs et que les pasteurs peuvent se marier. Cet argument que l'on trouve souvent dans la bouche de fidèles catholiques, montre la méconnaissance qu'ils ont de leur propre religion.
 
 
Dans le Protestantisme, la notion de sacerdoce ministériel - de prêtrise - n'existe plus. Le pasteur n'est pas un prêtre : il est un lecteur-prédicateur dont la compétence est affirmée par le port de la toge du théologien. Martin Luther avait d'ailleurs bien vu les choses. En bon théologien, il savait parfaitement quelle doit être la spécificité du sacerdoce ministériel. Mais comme il estimait cette spécificité trop exigeante - à tous les points de vue -, il a supprimé la notion de prêtrise. Du coup, il a été obligé de supprimer aussi certains sacrements : dans le protestantisme, il n'y a plus ni Eucharistie, ni Pénitence, ni Sacrement des Mourants... Ayant aboli le sacerdoce ministériel Martin Luther se devait, en toute logique, de supprimer la "messe papiste". Il l'a remplacée par la Cène, qui n'est pas, comme chez les catholiques, la réactualisation du Sacrifice du Calvaire, mais simplement une façon de faire mémoire d'un fait passé, de manière totalement symbolique. Alors que le prêtre catholique donne la communion en disant à chaque fidèle "le Corps du Christ", ce qui est une claire affirmation de la réalité eucharistique, le pasteur protestant donne le pain et le vin en ne disant rien, laissant chacun libre d'y voir le symbole qu'il veut. (On peut ici souligner que, de bricolages liturgiques en bricolages liturgiques, la réalité de l'Eucharistie est devenue moins affirmée chez les catholiques, ce qui fait que de plus en plus de fidèles qui vont à la Messe reçoivent aujourd'hui la communion à la façon des fidèles protestants, sans voir dans la Sainte Hostie autre chose qu'un symbole...).
 

En conclusion, on peut dire que s'il y a actuellement tant de confusions touchant à la notion de prêtrise (et aussi tant de réactions épidermiques dès qu'un évêque remet les choses à leur place concernant un curé vivant en concubinage), c'est parce que les bricolages liturgiques ont conduit les fidèles catholiques à penser que désormais, chacun pouvait se fabriquer une religion à la carte, celle qui nous arrange, avec un peu de ça et un peu de ci, en fonction des modes : des femmes-prêtres ? Pourquoi pas. Des prêtres concubins ? Pourquoi pas. Des prêtres homosexuels ? Bah, du moment qu'ils s'aiment... Or on ne construit pas la Foi Catholique en l'adaptant aux tendances du jour : les Evangiles n'ont pas été écrits après consultation de Madame Soleil, et le relativisme n'est pas le propre d'une religion cohérente capable de guider les hommes dans les difficultés de la vie.
 
 
 
 
 
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19 juin 2009 5 19 /06 /juin /2009 10:00

On aura toujours beaucoup de mal à comprendre ce qui pousse une majorité d'évêques français à célébrer eux-mêmes ou à autoriser la célébration de la forme extraordinaire de la liturgie alors que dans le même temps ils encouragent sans vergogne à massacrer la forme ordinaire.
Peut-être est tout simplement pour eux un moyen de continuer à désobéir au pape Benoît XVI - et à l'Eglise tout entière - tout en donnant, à des fidèles naïfs, l'impression d'obéir ?
La question mérite d'être posée puisque si tel était le cas, on serait en face de ce que le P. Bouyer appelait une "trahison des clercs". Une trahison habilement camouflée et nourrie d'incertitude doctrinale.
Il ne faut donc pas se réjouir de trouver ici ou là une paroisse où la liturgie est respectée alors que partout ailleurs elle est sabotée : une telle situation ne conduirait à plus ou moins long terme à officialiser la situation actuelle où chacun s'autorise à faire n'importe quoi pour transformer la messe en auberge espagnole.
Petit rappel à l'adresse de tous nos pasteurs et de leurs (trop souvent incompétentes) équipes liturgiques : « Le Mystère de l'Eucharistie est trop grand pour que quelqu'un puisse se permettre de le traiter à sa guise, en ne respectant ni son caractère sacré, ni sa dimension universelle. Au contraire, quiconque se comporte de cette manière, en préférant suivre ses inclinations personnelles, même s'il s'agit d'un prêtre, lèse gravement l'unité substantielle du Rite romain, sur laquelle il faut pourtant veiller sans relâche. Des actes de ce genre ne constituent absolument pas une réponse valable à la faim et à la soif du Dieu vivant, dont le peuple de notre époque fait l'expérience; de même, ils n'ont rien de commun avec le zèle pastoral authentique ou le véritable renouveau liturgique, mais ils ont plutôt pour conséquence de priver les fidèles de leur patrimoine et de leur héritage. En effet, ces actes arbitraires ne favorisent pas le véritable renouveau, mais ils lèsent gravement le droit authentique des fidèles de disposer d'une action liturgique, qui exprime la vie de l'Eglise selon sa tradition et sa discipline. De plus, ils introduisent des éléments d'altération et de discorde dans la célébration de l'Eucharistie elle-même, alors que cette dernière, par nature et d'une manière éminente, a pour but de signifier et de réaliser admirablement la communion de la vie divine et l'unité du peuple de Dieu. Ces actes provoquent l'incertitude doctrinale, le doute et le scandale dans le peuple de Dieu, et aussi, presque inévitablement, des oppositions violentes, qui troublent et attristent profondément de nombreux fidèles, alors qu'à notre époque, la vie chrétienne est souvent particulièrement difficile en raison du climat de sécularisation » (Cf. Instruction Redemptionis Sacramentum)

 

Pro Liturgia

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19 juin 2009 5 19 /06 /juin /2009 08:30
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18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 04:04

Le 18 juin 2004, en la fête du Sacré-Coeur de Jésus, Jeanne-Marie, petite fille de 11 ans, est enlevée à Rhinau (en Alsace) alors qu’elle joue devant chez elle. Quelques jours plus tard, elle est retrouvée morte, sauvagement assassinée. Si le temps a passé, il n’a pas effacé l’horreur; Elle est issue d'une famille catholique de huit enfants qui demande que l'on jeûne et que l'on prie pour que Sa douce et divine puissance protège et libère cette petite fille, redonnant espérance à notre société et consolant nos cœurs… « Jésus, je te remercie parce que tu m'as donné la force d'être bonne et que tu as été crucifié pour nous sauver. Aide-moi à faire beaucoup de sacrifices et que je reste dans la joie » (Jeanne-Marie)



 

 
Prière en vue de sa prochaine béatification
 
Très Sainte Trinité, Père, Fils, et Saint-Esprit, je me prosterne humblement devant Vous
et j'implore de Votre bonté la béatification de la petite Jeanne-Marie qui fut durant sa courte vie
une de Vos enfants très pieuse et très aimante de Jésus et de Marie. Elle fut ravie à l'Amour de ses parents
et de ses frères et sœurs, par la méchanceté des hommes, comme Votre Fils a été ravi à l'Amour
de la Vierge Marie, Lui aussi par la méchanceté des hommes. 
 
Je demande que Votre Église accepte de béatifier Jeanne-Marie, et je la prie pour obtenir
par elle la grâce… qui sera le signe de sa sainteté. Amen !
 
Pater, Ave, Gloria





Liens : Prière pour le repos de son âme + Dieu permet-il le Mal ? L'affaire Kegelin (1) + Dieu permet-il le Mal ? L'affaire Kegelin (2) Le "Mysterium Iniquitatis", par M. l'Abbé Christian Gouyaud (Paroisse Personnelle de la Croix Glorieuse - Strasbourg et Colmar)

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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 14:53

 

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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 12:58

Extrait de l’Encyclique "Sacerdotii nostri primordia" du Bienheureux Jean XXIII :

 

 cheminduciel


« Mon petit ami, tu m'as montré le chemin d'Ars ;
je te montrerai le chemin du Ciel ! »


 

[…] C'est vers la jeunesse chrétienne que Nous tournons un regard chargé d'affection et rempli d'espoir. « La moisson est grande, mais les ouvriers sont peu nombreux » (Matthieu 9, 37). En tant de régions, les apôtres, usés par le labeur, attendent avec un vif désir ceux qui assureront la relève ! Des peuples entiers souffrent d'une faim spirituelle plus grave encore que celle du corps ; qui leur portera la nourriture céleste de Vérité et de Vie ? Nous avons la ferme confiance que la jeunesse de ce siècle ne sera pas moins généreuse à répondre à l'appel du Maître que celle des temps passés. Certes, la condition du prêtre est souvent difficile. Il n'est pas étonnant qu'il soit le premier en butte à la persécution des ennemis de l'Eglise, car, disait le Curé d'Ars, « quand on veut détruire la religion, on commence par attaquer le prêtre ». Mais, malgré ces très grandes difficultés, que nul ne doute du bonheur profond qui est le partage du prêtre fervent appelé par le Sauveur Jésus à collaborer à la plus sainte des œuvres, celle de la rédemption des âmes et de la croissance du Corps mystique. Familles chrétiennes, pesez vos responsabilités et donnez vos fils avec joie et gratitude pour le service de l'Eglise. […] C'est à Saint Jean-Marie Vianney que Nous confions cette cause si grave et dont dépend l'avenir de tant de milliers d'âmes ! 

Vers la Vierge Immaculée Nous tournons maintenant Nos regards. Peu avant que le Curé d'Ars n'achevât sa longue carrière, pleine de mérites, elle était apparue dans une autre région de France à une enfant humble et pure pour lui communiquer un message de prière et de pénitence, dont on sait l'immense retentissement spirituel depuis un siècle. En vérité, l'existence du saint prêtre dont Nous célébrons la mémoire, était à l'avance une vivante illustration des grandes vérités surnaturelles enseignées à la voyante de Massabielle ! Il avait lui-même pour l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge une très vive dévotion, lui qui, en 1836, avait consacré sa paroisse à Marie conçue sans péché et devait accueillir avec tant de foi et de joie la Définition Dogmatique de 1854. […] Nous ferons Nôtre l'invocation mariale qui était familière au Saint Curé d'Ars : « Bénie soit la Très Sainte et Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu ! Que toutes les nations glorifient, que toute la terre invoque et bénisse votre Cœur immaculé ! ». […] Avec la vive espérance que Saint Jean-Marie Vianney pourra susciter, dans le monde entier, un renouveau de ferveur chez les prêtres et chez les jeunes appelés au sacerdoce, et aussi qu'il pourra susciter de la part de tous les fidèles une attention plus grande et plus agissante aux problèmes de la vie et du ministère des prêtres […].

 





Liens : Message de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI à l'occasion du 150ème dies natalis du Saint Curé d'Ars (Indiction de l'Année Sacerdotale) + Le Film "Alter Christus" de la Congrégation pour le Clergé + Men In Black + Indulgences accordées par décret de la Pénitencerie Apostolique à l'occasion de l'Année Sacerdotale + Page spéciale sur le site du Vatican + Litanies de Notre Seigneur Jésus-Christ, Prêtre et Victime + Litanies pour obtenir de Saints Prêtres Prière pour l'Année Sacerdotale + Face au relativisme de certains fidèles qui se disent catholiques... + L'Année Sacerdotale, par Mgr Luciano Alimandi + La Sainteté Sacerdotale, par Mgr Luciano Alimandi Année Sacerdotale : L'exemple de Joseph Ratzinger + Année Sacerdotale : L'exemple du Père Raphaël Prouteau + Année Sacerdotale : L'exemple de l'Abbé René-Sébastien Fournié (IBP) Site Internet officiel de l'Année Sacerdotale + L'Année Sacerdotale : entre identité et mission, par l'Abbé Nicola Bux et l'Abbé Salvatore Vitiello + Prêtres ou « fonctionnaires » ?, par l’Abbé Nicolas Bux et l’Abbé Salvatore Vitiello + Pourquoi portez-vous la soutane ? + 150ème anniversaire du dies natalis du Saint Curé d'Ars (Vidéo) + 150ème anniversaire de la mort du Saint Curé d'Ars (Vidéo) + Le Sacerdoce, une vocation150ème anniversaire du Saint Curé d'Ars : Homélie de Son Eminence le Cardinal Hummes Le Saint Curé d'Ars, Coeur à Coeur, par le Père Florian Racine (Apostolat de l'Adoration Perpétuelle) Année Sacerdotale : Une grâce pour l'EgliseLettre de Son Eminence le Cardinal Hummes pour les prêtres + Être prêtre : une vocation, non un métier + KTO : L'Ordination sacerdotale Dossier Fides : L'Année Sacerdotale : "Fidélité du Christ ; Fidélité du Prêtre" (Fichier .doc) + Soutenons nos prêtres ! + Un prêtre catholique, ça se respecte ! + Ecce Sacerdos magnus (vidéo) + Le Sacerdoce, c'est l'amour du Coeur de Jésus (Saint Curé d'Ars)Reportage sur le Séminaire de la Castille (Diocèse de Fréjus-Toulon + Le meilleur cadeauTémoignage du père Pierre le Bourgeois + La Messe (Opus Dei)Le bonheur d'être prêtre (Père Olivier Barnay)
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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 14:52

Dans l’Homélie de la Solennité de la Fête-Dieu, le Pape Benoît XVI a rappelé de nouveau l’attention de toute l’Eglise sur le risque de la « sécularisation », même chez les fidèles, et surtout dans le clergé, et a rappelé le caractère de coexistence entre le Sacrifice et le banquet, dans l’Eucharistie. Le Saint-Père a déclaré : « En célébrant la Pâque avec les siens, le Seigneur a anticipé dans le mystère le Sacrifice qui se serait accompli le jour suivant sur la Croix. L’Institution de l’Eucharistie nous apparaît ainsi comme anticipation et comme acceptation de sa mort par Jésus. Saint Ephrem le Syrien écrit à ce propos : ‘Durant la Cène, Jésus s’est immolé lui-même ; sur la Croix, Il fut immolé par les autres ». Aujourd’hui, il est urgent plus que jamais, en vue aussi de récupérer la dimension du sacré, si nécessaire en Europe, d’aider tous les fidèles à comprendre ou à comprendre de nouveau, la dimension universelle Sacrificielle de la Liturgie Eucharistique. Sans rien céder à la religiosité "païenne" préchrétienne, mais en aidant à une compréhension correcte du Sacrifice Expiatoire du Christ Seigneur, qui s’est offert pour nous et pour notre salut. A tous les partisans de la réduction de la Sainte Messe à un banquet, il est toutefois nécessaire de rappeler qu’il est uniquement la conséquence du Sacrifice. Sans la mort du Christ en Croix, jamais les hommes n’auraient pu devenir « des participants à la table de Dieu », et ils n’auraient jamais pu vivre une communion aussi physique avec Lui, par la Communion Eucharistique, qui est une anticipation de la condition de ressuscités, capable de dépasser les liens spatiaux et temporels. Le Saint-Père a déclaré également : « Il y a aujourd’hui le risque d’une sécularisation rampante même à l’intérieur de l’Eglise, qui peut se traduire dans un culte eucharistique formel et vide, en célébrations privées de cette participation du cœur, qui s’exprime en vénération et en respect pour la liturgie. La tentation est toujours forte de réduire la prière à des moments superficiels et hâtifs, en se laissant déborder par les activités et par les préoccupations terrestres ». La compréhension correcte de l’Eucharistie comme Sacrifice met à l’abri de ces interprétations superficielles, et, surtout, la fécondation réciproque tellement souhaitée entre la forme ordinaire et la forme extraordinaire de l’unique rite latin, pourra, avec le temps, permettre, au plan liturgique également, cette « récupération théologique » qui est aujourd’hui plus nécessaire que jamais. Parce que, « Avec l’Eucharistie, le Ciel vient donc sur la terre, le demain de Dieu s’installe dans le présent, et le temps est comme embrassé par l’éternité divine Avec l’Eucharistie, le Ciel vient donc sur la terre, le demain de Dieu s’installe dans le présent, et le temps est comme embrassé par l’éternité divine ».

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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 14:46

En 2008, le Cardinal Francis Arinze, Préfet émérite de la Congrégation pour le Culte divin, donnait une conférence sur la liturgie. Un religieux qui assistait à cette conférence a demandé au Cardinal quels pourraient être, selon lui, les résultats du Motu proprio Summorum pontificum de Benoît XVI. Réponse du Cardinal Arinze :


 

 

Arinze« En juillet 2007, le pape Benoît XVI a donné un document qui dit - je résume - que ceux qui veulent la messe célébrée comme elle l'était avant Vatican II peuvent l'avoir. Mais il y a des conditions à respecter. Par exemple, cette messe doit être en latin et il faut donc trouver des prêtres qui sachent le latin et qui célèbrent selon les livres de 1962; par exemple aussi, les fidèles qui veulent cette messe ne doivent pas combattre ou refuser Vatican II ni combattre ou refuser la liturgie d'aujourd'hui. Le pape, si ces conditions sont respectées, permet que ces fidèles puissent avoir la messe telle qu'elle était célébrée avant le Concile, car il pense que cette liturgie peut nourrir davantage la spiritualité de ces baptisés et les aider à mieux prier. Le Saint-Père ne veut pas qu'on dise "non" aux demandes de ces fidèles. Le pape Jean-Paul II avait dit pratiquement la même chose, mais le pape Benoît XVI élargit la possibilité d'avoir la messe d'avant Vatican II. La lettre que le pape a envoyée aux évêques dit substantiellement cela.
Vous me demandez quelle impact aura le Motu proprio. Je ne veux pas jouer au prophète. Dans certains pays, il n'y a aucun problème et il y aura peu de changements. Mais dans d'autres pays, il a pu y avoir une certaine contestation de la décision du Saint-Père : des gens ont pu dire qu'il fallait se méfier du retour de cette ancienne messe.
En réalité, le retour de l'ancienne liturgie vient de ce que durant ces 40 dernières années, des prêtres n'ont pas fidèlement suivi les livres liturgiques issus de Vatican II. En célébrant, ils ont fait ce qu'ils imaginaient devoir faire, mais n'ont pas fait ce que notre Mère Eglise leur demandait de faire et qu'elle avait consigné par écrit. Ces prêtres ont pensé qu'il leur fallait faire preuve de créativité, de spontanéité, de capacité à rendre la messe plus intéressante... mais ils ont banalisé et désacralisé la liturgie et ils ont ainsi lassé les fidèles.
Alors, ces fidèles ont dit : "Ça suffit ! Revenons à la messe comme elle était célébrée il y a 60 ans !". Malheureusement, certains de ces fidèles qui ont dit ceci avaient oublié qu'il y a 60 ans, il y avait déjà des prêtres qui introduisaient des abus dans la liturgie. Mais comme les gens ne savaient pas le latin, ils ne se rendaient pas compte de ce que le célébrant bricolait...
Ce qu'il faut, c'est demander que les prêtres - eux tout particulièrement - soient plus sérieux, plus dévots et obéissants lorsqu'ils célèbrent la messe. Car la messe est la messe de toute l'Eglise et non la messe de tel ou de tel prêtre.
Si tous les prêtres célébraient la messe dans cette optique, il y aurait moins de fidèles demandant la forme ancienne de la liturgie; si tous les prêtres chantaient la messe en latin au moins une fois par mois, par exemple, ceux qui parleraient abusivement de la "messe en latin" seraient moins nombreux. Car quand ceux-là parlent de la "messe en latin", ils pensent automatiquement à la messe d'autrefois, telle qu'elle était célébrée il y a 60 ans, et ils oublient que la messe d'aujourd'hui, celle qui a été restaurée à la suite de Vatican II, peut être célébrée intégralement en latin elle aussi. Toute la messe peut être célébrée en latin! Même si vous voulez une homélie en latin, ça peut se faire... si le prêtre veut bien.
Ce que je veux dire, c'est ceci: si tous les prêtres suivaient les livres liturgiques approuvés, il y aurait moins de confusions dans la liturgie; les fidèles seraient mieux nourris spirituellement et il y aurait moins de tensions ».

 

Pro Liturgia

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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 07:14

A tous ceux qui n’acceptent pas la foi, la liturgie, la doctrine et la morale de l’Eglise, je dis : “Soyez cohérents avec vous mêmes ; prenez acte de l’incompatibilité flagrante qui existe entre vos idées et ce que l’Eglise proclame depuis deux millénaires, ayez le courage d'un Luther et quittez-la, allez fonder votre propre Eglise ; allez donc créer ailleurs une religion à votre image. Aujourd’hui, nul n’est forcé d’adhérer aux principes catholiques. Si vous ne croyez plus à la Présence réelle, si vous ne voyez rien d’autre dans la sainte Liturgie qu’une banale réunion conviviale, si vous considérez que la morale chrétienne n’a plus sa raison d’être au XXIe siècle et que l’Eglise doit bénir tous les comportements, considérer qu’ils se valent tous, alors allez-vous en. Cessez donc de parasiter les structures diocésaines, d’occuper des places qui vous sont indues, de vous pavaner dans les sanctuaires dimanche après dimanche, nous imposant sans cesse le néant de votre médiocrité, de votre fausse “bienveillance”, et de votre désespérante sécheresse spirituelle. Oui, allez-vous en ! Nous ne voulons plus de vous. Pendant des décennies, vous avez tout détruit, et tout renié et vous ne nous avez rien transmis, pas même les enseignements pontificaux ; vous avez chassé et exclu ceux qui se voulaient fidèles à l’enseignement de l’Eglise en les soupçonnant de semer la division alors que vous étiez vous-même à l’origine de l’éclatement des paroisses ; vous avez imposé partout la ruine et la désolation ; vous avez fait fuir les fidèles, vous les avez empêché d'accéder à la vraie foi et à la source vivifiante de la liturgie authentique ; vous les avez privé du catéchisme de nos pères ; vous avez ôté aux pauvres ce que jamais aucune époque n’avait osé leur ôter : la beauté et la dignité d’une prière liturgique enracinée dans une tradition immémoriale. Oui, allez-vous en ! Et laissez-nous reconstruire la maison sur le roc. Cette maison qui s’appelle “Eglise catholique” et ce roc qui s’appelle “Jésus”. Et en partant, prenez le soin de vous retourner pour constater les paroisses, les séminaires, les congrégations religieuses qui se meurent d’avoir suivi naïvement vos projets pastoraux, liturgiques et catéchétiques.”

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14 juin 2009 7 14 /06 /juin /2009 22:01

Suite à la nouvelle vomissure législative qui vient de s'abattre sur la France (loi Taubira), il est important de relire mais surtout d'étudier et de faire connaître la fondamentale « lettre aux familles » du Bienheureux Pape Jean-Paul II. La « contre-civilisation » que pointait très justement ce grand Pape en 1994 est aujourd’hui devenue une triste réalité dans la plupart des pays occidentaux : contraception, avortement, eugénisme d'Etat par diagnostic prénatal (DPN), fécondation in vitro (FIV), manipulation des embryons dans les laboratoires (sélection entre embryons "supérieurs" et embryons "inférieurs" = Josef Mengele en serait émerveillé pour pouvoir continuer "in utero" l'idéologie de la pureté aryenne et ainsi éradiquer les embryons "Untermensch"), PACS, pseudo "mariage" homosexuel avec adoption… et pour demain, l’extension de la PMA, de la GPA (mères-porteuses) mais aussi du suicide et/ou de l’euthanasie active des malades sous-prétexte diabolique de "dignité" (exactement comme sous le IIIème Reich). Face à toutes ces nouvelles formes de barbarie contre la vie, contre l’amour et donc, en conséquence, contre Dieu en Personne, il n’y a qu’une seule solution pour ne pas sombrer dans ces cultures de la mort : vivre au quotidien la "culture de la vie" en rejettant le péché :

 


 famille

  

 

La paternité et la maternité responsables (§12)

 

Dans le développement de la présente Lettre aux Familles, le moment est venu d'évoquer deux questions qui sont liées. L'une, plus générale, concerne la civilisation de l'amour ; l'autre, plus spécifique, porte sur la paternité et la maternité responsables. (…) Ce n'est pas sans raison que la Constitution pastorale Gaudium et spes parle de « mettre en valeur la dignité du mariage et de la famille ». (…) « La paternité et la maternité responsables » se rapportent directement au moment où l'homme et la femme, s'unissant « en une seule chair », peuvent devenir parents. C'est un moment riche et spécialement significatif pour leurs relations interpersonnelles comme pour le service qu'ils rendent à la vie : ils peuvent devenir parents — père et mère — en communiquant la vie à un nouvel être humain. Les deux dimensions de l'union conjugale, l'union et la procréation, ne peuvent être séparées artificiellement sans altérer la vérité intime de l'acte conjugal même (CF : DOSSIER « THEOLOGIE DU CORPS »). Tel est l'enseignement constant de l'Eglise ; et les « signes des temps » dont nous sommes témoins aujourd'hui nous donnent de nouvelles raisons de le répéter avec une particulière insistance. Saint Paul, si attentif aux nécessités pastorales de son époque, demandait clairement et fermement d' « insister à temps et à contretemps » (cf. 2 Tm 4, 2), sans se laisser effrayer par le fait que « l'on ne supporte plus la saine doctrine » (cf. 2 Tm 4, 3). Ses paroles sont familières à ceux qui, comprenant en profondeur ce qui se produit à notre époque, attendent de l'Eglise non seulement qu'elle n'abandonne pas « la saine doctrine », mais qu'elle l'annonce avec une énergie renouvelée, recherchant dans les « signes des temps » actuels les raisons providentielles de l'approfondir davantage. Beaucoup de ces raisons se retrouvent dans les domaines des sciences mêmes qui, à partir de l'ancien tronc commun de l'anthropologie, se sont développées en différentes spécialités, telles que la biologie, la psychologie, la sociologie et leurs ramifications ultérieures. Toutes tournent d'une certaine manière autour de la médecine, en même temps science et art (ars medica), au service de la vie et de la santé de l'homme. Mais les raisons ici évoquées découlent surtout de l'expérience humaine qui est multiple et qui, en un sens, précède et suit la science elle-même. Les époux apprennent par leur propre expérience ce que signifient la paternité et la maternité responsables ; ils l'apprennent également grâce à l'expérience d'autres couples qui vivent dans des conditions analogues, et ils sont ainsi plus ouverts aux données des sciences. On pourrait dire que les « savants » reçoivent en quelque sorte un enseignement de la part des « époux », pour être à leur tour en mesure de les instruire de façon plus compétente sur le sens de la procréation responsable et sur les manières de la pratiquer.

 

paul-VI-jean-Paul-IICe thème a été amplement traité dans les documents conciliaires, dans l'Encyclique « Humanae vitae », (…) dans l'Exhortation apostolique « Familiaris consortio », et dans des interventions du même ordre, jusqu'à l'Instruction « Donum vitae » de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. L'Eglise enseigne la vérité morale sur la paternité et la maternité responsables, en la défendant face aux conceptions et aux tendances erronées répandues aujourd'hui. Pourquoi l'Eglise le fait-elle ? Serait-ce qu'elle ne saisit pas le point de vue de ceux qui, dans ce domaine, conseillent des accommodements et qui cherchent à la convaincre même par des pressions indues, si ce n'est même par des menaces ? En effet, on reproche souvent au Magistère de l'Eglise d'être maintenant dépassé et fermé aux requêtes de l'esprit des temps modernes, de mener une action nocive pour l'humanité et, plus encore, pour l'Eglise elle-même. En s'obstinant à rester sur ses positions — dit-on —, l'Eglise finira par perdre de sa popularité et les croyants s'éloigneront d'elle. Mais comment soutenir que l'Eglise, et spécialement l'épiscopat en communion avec le Pape, est insensible à des problèmes si graves et si actuels ? Paul VI y percevait précisément des questions si vitales qu'elles le poussèrent à publier l'Encyclique Humanae vitae (CF : DOSSIER « HUMANAE VITAE »). Le fondement sur lequel repose la doctrine de l'Eglise concernant la paternité et la maternité responsables est on ne peut plus ample et solide. Le Concile le montre avant tout dans son enseignement sur l'homme, lorsqu'il affirme que celui-ci est la « seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même » et qu'il « ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même » ; et cela parce qu'il a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, et racheté par le Fils unique du Père fait homme pour nous et pour notre salut.

 

Le Concile Vatican II, particulièrement attentif au problème de l'homme et de sa vocation, déclare que l'union conjugale, « una caro », « une seule chair » selon l'expression biblique, ne peut être totalement comprise et expliquée qu'en recourant aux valeurs de la « personne » et du « don ». Tout homme et toute femme se réalisent pleinement par le don désintéressé d'eux-mêmes et, pour les époux, le moment de l'union conjugale en constitue une expérience tout à fait spécifique. C'est alors que l'homme et la femme, dans la « vérité » de leur masculinité et de leur féminité, deviennent un don réciproque. Toute la vie dans le mariage est un don ; mais cela devient particulièrement évident lorsque les époux, s'offrant mutuellement dans l'amour, réalisent cette rencontre qui fait des deux « une seule chair » (Gn 2, 24). Ils vivent alors un moment de responsabilité spéciale, notamment du fait de la faculté procréatrice de l'acte conjugal. Les époux peuvent, à ce moment, devenir père et mère, engageant le processus d'une nouvelle existence humaine qui, ensuite, se développera dans le sein de la femme. Si c'est la femme qui se rend compte la première qu'elle est devenue mère, l'homme avec qui elle s'est unie en « une seule chair » prend conscience à son tour, sur sa parole, qu'il est devenu père. Tous deux ont la responsabilité de la paternité et de la maternité potentielles, et ensuite effective. L'homme ne peut pas ne pas reconnaître, ou ne pas accepter, le résultat d'une décision qui a été aussi la sienne. Il ne peut pas se réfugier dans des paroles comme : « je ne sais pas », « je ne voulais pas », « c'est toi qui l'as voulu ». Dans tous les cas, l'union conjugale implique la responsabilité de l'homme et de la femme, responsabilité potentielle qui devient effective lorsque les circonstances l'imposent. Cela vaut surtout pour l'homme qui, tout en étant lui aussi agent de l'engagement du processus de génération, en reste biologiquement à l'écart, puisque c'est dans la femme qu'il se développe. Comment l'homme pourrait-il n'en faire aucun cas ? Il faut que tous deux, l'homme et la femme, prennent en charge ensemble, vis-à-vis d'eux- mêmes et vis-à-vis des autres, la responsabilité de la vie nouvelle qu'ils ont suscitée. C'est là une conclusion qui est adoptée par les sciences humaines elles-mêmes. Il convient cependant d'aller plus à fond et d'analyser le sens de l'acte conjugal à la lumière des valeurs déjà mentionnées de la « personne » et du « don ». L'Eglise le fait par son enseignement constant, en particulier celui du Concile Vatican II.

 

Au moment de l'acte conjugal, l'homme et la femme sont appelés à confirmer de manière responsable le don mutuel qu'ils ont fait d'eux-mêmes dans l'alliance du mariage. Or la logique du don total de soi à l'autre comporte l'ouverture potentielle à la procréation : le mariage est ainsi appelé à se réaliser encore plus pleinement dans la famille. Certes, le don réciproque de l'homme et de la femme n'a pas pour seule fin la naissance des enfants, car il est en lui-même communion d'amour et de vie. Il faut que soit toujours préservée la vérité intime de ce don. « Intime » n'est pas ici synonyme de « subjective ». Cela signifie plutôt l'harmonie fondamentale avec la vérité objective de celui et de celle qui se donnent. La personne ne peut jamais être considérée comme un moyen d'atteindre une fin, et surtout jamais comme une source de « jouissance ». C'est la personne qui est et doit être la fin de tout acte. C'est ainsi seulement que l'action répond à la véritable dignité de la personne. En concluant notre réflexion sur ce sujet si important et si délicat, je voudrais vous adresser un encouragement particulier, à vous d'abord, chers époux, et à tous ceux qui vous aident à comprendre et à mettre en pratique l'enseignement de l'Eglise sur le mariage, sur la maternité et la paternité responsables. Je pense en particulier aux pasteurs, aux nombreux savants, théologiens, philosophes, écrivains et publicistes qui ne se soumettent pas au conformisme culturel dominant et qui sont courageusement prêts à « aller à contre-courant ». Cet encouragement s'adresse en outre à un groupe toujours plus nombreux d'experts, de médecins et d'éducateurs, vrais apôtres laïcs, qui ont fait de la mise en valeur de la dignité du mariage et de la famille une tâche importante de leur vie. Au nom de l'Eglise, je dis à tous mes remerciements ! Sans eux, que pourraient faire les prêtres, les évêques et même le Successeur de Pierre ? Je m'en suis convaincu de plus en plus depuis les premières années de mon sacerdoce, à partir du moment où j'ai commencé à m'asseoir dans le confessionnal pour partager les préoccupations, les craintes et les espoirs de nombreux époux : j'ai rencontré des cas difficiles de rébellion et de refus, mais en même temps tant de personnes responsables et généreuses de manière impressionnante ! Tandis que j'écris cette Lettre, tous ces époux me sont présents, ils ont mon affection et je les porte dans ma prière.

 

 

 

Les deux civilisations (§13)

 

Chères familles, la question de la paternité et de la maternité responsables s'inscrit dans l'ensemble de la question de la « civilisation de l'amour » dont je désire vous parler maintenant. De ce qui a été dit jusqu'ici, il résulte clairement que la famille se trouve à la base de ce que Paul VI a appelé la « civilisation de l'amour », expression entrée depuis dans l'enseignement de l'Eglise et devenue désormais familière. Il est difficile aujourd'hui d'évoquer une intervention de l'Eglise, ou sur l'Eglise, qui ne comporte la mention de la civilisation de l'amour. L'expression se rattache à la tradition de « l'Eglise domestique » dans le christianisme des origines, mais elle se rapporte aussi précisément à l'époque actuelle. Etymologiquement, le terme « civilisation » vient de « civis », « citoyen », et il souligne la dimension politique de l'existence de tout individu. Le sens le plus profond du mot « civilisation » n'est cependant pas seulement politique : il est plutôt proprement « humaniste ». TAUBIRATORLa civilisation appartient à l'histoire de l'homme, parce qu'elle correspond à ses besoins spirituels et moraux : créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, il a reçu le monde des mains du Créateur avec la mission de le modeler à sa propre image et ressemblance. C'est de l'accomplissement de cette tâche que naît la civilisation qui n'est rien d'autre, en définitive, que l' « humanisation du monde ». La civilisation a donc, d'une certaine manière, le même sens que la « culture ». Par conséquent, on pourrait dire aussi « culture de l'amour », bien qu'il soit préférable de s'en tenir à l'expression devenue désormais familière. La civilisation de l'amour, au sens actuel du terme, s'inspire d'un passage de la Constitution conciliaire Gaudium et Spes : « Le Christ se manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation ». On peut donc dire que la civilisation de l'amour prend son essor à partir de la révélation de Dieu qui « est Amour », comme le dit Jean (Jn 4, 8. 16), et qu'elle est décrite avec justesse par Paul dans l'hymne à la charité de la première Lettre aux Corinthiens (13, 1-13). Cette civilisation est intimement liée à l'amour « répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous fut donné » (Rm 5, 5) et elle se développe grâce à la culture constante dont parle, de manière si suggestive, l'allégorie évangélique de la vigne et des sarments : « Je suis la vigne véritable et mon Père est le vigneron. Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il l'enlève, et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, pour qu'il porte encore plus de fruit » (Jn 15, 1-2). A la lumière de ces textes du Nouveau Testament et d'autres encore, il est possible de comprendre ce qu'on entend par « civilisation de l'amour », et aussi pourquoi la famille est organiquement intégrée dans cette civilisation. Si la première « route de l'Eglise » est la famille, il faut ajouter que la civilisation de l'amour est, elle aussi, la « route de l'Eglise » qui avance dans le monde et appelle les familles et les autres institutions sociales, nationales et internationales, à prendre cette route, précisément pour les familles et par les familles. La famille dépend en effet, pour bien des raisons, de la civilisation de l'amour dans laquelle elle trouve les raisons d'être de son existence comme famille. En même temps, la famille est le centre et le cœur de la civilisation de l'amour.

 

Il n'y a pas de véritable amour, toutefois, sans conscience que « Dieu est amour » et que l'homme est la seule créature sur la terre appelée par Dieu à l'existence « pour elle-même ». L'homme créé à l'image et à la ressemblance de Dieu ne peut « se trouver » pleinement que par le don désintéressé de lui-même. Sans cette conception de l'homme, de la personne et de la « communion des personnes » dans la famille, la civilisation de l'amour ne peut exister ; réciproquement, sans la civilisation de l'amour, cette conception de la personne et de la communion des personnes est impossible. La famille constitue la « cellule » fondamentale de la société. Mais on a besoin du Christ — la « vigne » dont les « sarments » reçoivent la sève — pour que cette cellule ne soit pas menacée d'une sorte de déracinement culturel, qui peut provenir de l'intérieur comme de l'extérieur. En effet, s'il existe d'un côté la « civilisation de l'amour », d'un autre côté demeure la possibilité d'une « contre-civilisation » destructrice, comme le confirment aujourd'hui tant de tendances et de situations de fait. Qui pourrait nier que notre époque est une époque de grave crise qui se manifeste en premier lieu sous la forme d'une profonde « crise de la vérité » ? Crise de la vérité, cela veut dire d'abord crise des concepts. Les termes « amour », « liberté », « don désintéressé », et même ceux de « personne », de « droits de la personne », belkacem-mere-porteuseexpriment-ils vraiment ce que par nature ils signifient ? Voilà pourquoi l'Encyclique sur la Splendeur de la Vérité ("Veritatis Splendor") s'est révélée si significative et si importante pour l'Eglise et pour le monde, surtout en Occident. C'est seulement si la vérité sur la liberté et la communion des personnes dans le mariage et dans la famille retrouve sa splendeur, qu'avancera réellement l'édification de la civilisation de l'amour et que l'on pourra parler de manière constructive — comme le fait le Concile — de « mise en valeur de la dignité du mariage et de la famille ». Pourquoi la « splendeur de la vérité » est-elle si importante ? Elle l'est d'abord par différence : le développement de la civilisation contemporaine est lié à un progrès scientifique et technologique réalisé de manière souvent unilatérale, présentant par conséquent des caractéristiques purement positivistes. Le positivisme, on le sait, produit comme fruits l'agnosticisme dans les domaines théoriques et l'utilitarisme dans les domaines éthiques et pratiques. A notre époque, l'histoire se répète, en un sens. L'utilitarisme est une civilisation de la production et de la jouissance, une civilisation des « choses » et non des « personnes », une civilisation dans laquelle les personnes sont utilisées comme on utilise des choses. Dans le cadre de la civilisation de la jouissance, la femme peut devenir pour l'homme un objet, les enfants, une gêne pour les parents, la famille, une institution encombrante pour la liberté des membres qui la composent. Pour s'en convaincre, il suffit d'examiner certains programmes d'éducation sexuelle, introduits dans les écoles souvent malgré l'avis contraire et même les protestations de nombreux parents ; ou bien les tendances à favoriser l'avortement qui cherchent en vain à se dissimuler sous le soi-disant « droit de choisir » (« pro choice ») de la part des deux époux, et particulièrement de la part de la femme. Ce ne sont là que deux exemples parmi tous ceux que l'on pourrait évoquer. Dans une telle situation culturelle, il est évident que la famille ne peut que se sentir menacée, car elle est attaquée dans ses fondements mêmes. Tout ce qui est contraire à la civilisation de l'amour est contraire à la vérité intégrale sur l'homme et devient pour lui une menace : cela ne lui permet pas de se trouver lui-même et de se sentir en sécurité comme époux, comme parent, comme enfant. Le soi-disant « sexe en sécurité », propagé par la « civilisation technique », en réalité, du point de vue de tout ce qui est essentiel pour la personne, n'est radicalement pas en sécurité, et il est même gravement dangereux. En effet, la personne s'y trouve en danger, de même que, à son tour, la famille est en danger. Quel est le danger ? C'est de perdre la vérité sur la famille elle-même, à quoi s'ajoute le danger de perdre la liberté et, par conséquent, de perdre l'amour même. « Vous connaîtrez la vérité — dit Jésus — et la vérité vous libérera » (Jn 8, 32) : la vérité, et seule la vérité, vous préparera à un amour dont on puisse dire qu'il est « beau ».

 

La famille contemporaine, comme celle de toujours, est à la recherche du « bel amour ». Un amour qui n'est pas « beau », c'est-à-dire réduit à la seule satisfaction de la concupiscence (cf. 1 Jn 2, 16), ou à un « usage » mutuel de l'homme et de la femme, rend les personnes esclaves de leurs faiblesses. A notre époque, certains « programmes culturels » ne mènent-ils pas à un tel esclavage ? Ce sont des programmes qui « jouent » sur les faiblesses de l'homme, le rendant ainsi toujours plus faible et sans défense. La civilisation de l'amour appelle à la joie : entre autres, la joie qu'un homme soit venu au monde (cf. Jn 16, 21) et donc, pour les époux, la joie d'être devenus parents. La civilisation de l'amour signifie « mettre sa joie dans la vérité » (cf. 1 Co 13, 6). Mais une civilisation inspirée par une mentalité de consommation et anti-nataliste n'est pas et ne peut jamais être une civilisation de l'amour. Si la famille est si importante pour la civilisation de l'amour, c'est parce qu'en elle s'instaurent des liens étroits et intenses entre les personnes et les générations. Elle reste cependant vulnérable et peut aisément être atteinte par tout ce qui risque d'affaiblir ou même de détruire son unité et sa stabilité. A cause de ces écueils, les familles cessent de rendre témoignage à la civilisation de l'amour et peuvent même en devenir la négation, une sorte de contre-témoignage. Une famille disloquée peut, à son tour, renforcer une forme particulière d'« anti-civilisation », en détruisant l'amour dans les différents domaines où il s'exprime, avec des répercussions inévitables sur l'ensemble de la vie sociale.

 

 

Ci-dessus, extrait du paragraphe 12 et intégralité du paragraphe 13

Cette Lettre aux Familles est à lire intégralement sur le site du Saint-Siège

Caricatures de l'Arlequin : originales disponibles sur son compte Facebook

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14 juin 2009 7 14 /06 /juin /2009 20:15

Il y a de cela bien des années, la Fête-Dieu était en Alsace très suivie : dans chaque paroisse, l'église était pleine, la chorale interprétait une messe à plusieurs voix longuement travaillée, la procession, précédée par les pompiers et la fanfare municipale, passait longuement dans les rues du village au milieu des maisons aux fenêtres fleuries et pavoisées.
Puis, quelques années après le Concile, certains "spécialistes" (!) de la pastorale liturgique ont décrété que tout cela relevait d'un folklore ringard. Les processions ont donc été supprimées les unes après les autres. Seuls quelques curés âges - rapidement qualifiés de "retardataires" - ont maintenu tant bien que mal les grands-messes et les processions...
Aujourd'hui, ici ou là réapparaissent les processions de la Fête-Dieu. Mais le contexte paroissial a bien changé et il est souvent difficile de restaurer correctement ce qu'on s'est employé à supprimé hier.

 

 

Dans un secteur paroissial de quatre clochers, le Curé a rétabli la procession. Félicitations ! Mais le résultat obtenu ne cache pas la crise actuelle. Autrefois, il y aurait eu messe et procession dans les quatre paroisses où les églises auraient été pleines pour l'occasion. Aujourd'hui c'est avec beaucoup de peine qu'on arrive à remplir l'église principale où doivent se retrouver les fidèles de toutes les paroisses du secteur. Quant à la moyenne d'âge de ces fidèles, elle se situe autour des 70 ans... La chorale n'est plus à la tribune mais dans le choeur. Résultat - comme le fait remarquer une paroissienne - quand on lève les yeux, ce n'est pas le prêtre qu'on voit, mais les choristes : ils occupent le devant de la scène. A quoi sert de célébrer alors "face au peuple" ? A l'élévation, impossible de voir l'Hostie puisque les gens ont pris l'habitude de rester debout : devant vous, vous ne voyez plus que des dos... Pour le "Notre Père", le célébrant invite les enfants à venir autour de l'autel puis, pour les prières qui suivent, il invite ces mêmes enfants à répéter après lui les paroles de la liturgie et de faire les mêmes gestes que lui... Ça se fait en beaucoup d'endroits, mais l'Archevêque de Strasbourg, averti de cet "abus", répond que la liturgie est fidèlement suivie par les prêtres du diocèse. Un autre fidèle fait cette remarque : « Pourquoi certains célébrants éprouvent-ils toujours ce besoin d'être entourés par des enfants ? Y aurait-il des problèmes affectifs ? ». De fait, on ne voit pas ce que gagnent les enfants à se coller autour de M. le Curé pendant la messe. La liturgie ne gagne d'ailleurs pas davantage. Durant l'homélie, le célébrant laisse de côté le sens de la Fête-Dieu : tout ce qui importe à ses yeux, c'est que les fidèles sont venus en nombre à la messe... En nombre ? Disons plutôt qu'on a supprimé toutes les messes paroissiales du secteur pour "faire nombre". C'est de l'illusion qui ne cache pas une réalité préoccupante : l'assemblée de la seule messe du secteur est composée des "restes" des paroisses environnantes.
Dans le secteur paroissial voisin, qui compte lui aussi quatre clochers, c'est le même scénario : toutes les messes dominicales ont été supprimées pour qu'il y ait davantage de fidèles à l'unique célébration du secteur. Là aussi, l'église n'est pas pleine et la moyenne d'âge des participants frôle les 70 ans. Curieusement, à cette messe, outre le célébrant principal, il y a trois concélébrants. Pour quelle "bonne "raison ces prêtres n'ont-ils pas assuré une célébration eucharistique dans les paroisses voisines ? On ne le saura jamais. Peut-être y a-t-il tout simplement davantage pénurie de fidèles que réel manque de pasteurs ?

 

Pro Liturgia

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13 juin 2009 6 13 /06 /juin /2009 15:12

Dans son Motu proprio Ecclesia Dei adflicta du 2 juillet 1988, le pape Jean-Paul II demandait à tous les fidèles de réfléchir à leur attachement à la Tradition de l'Eglise authentiquement interprétée par le Magistère ecclésiastique, ordinaire et extraordinaire, spécialement dans les Conciles oecuméniques, depuis Nicée jusqu'à Vatican II, et il enjoignait de manifester cet attachement en refusant toutes les interprétations erronées et les applications arbitraires et abusives en matière doctrinale, liturgique et disciplinaire.
Obéir aux injonctions du défunt pape conduirait à refuser aujourd'hui, en France, un grand nombre messes paroissiales. Une majorité d'entre elles, en effet, sont célébrées à partir d' "interprétations arbitraires et abusives"  qui ont conduit Mgr Marc Aillet, Evêque de Bayonne, à parler de blessures infligées à la liturgie, et Benoît XVI à évoquer des déformations à la limite du supportable infligées au rite romain.
Certes, ces "blessures" et ces "déformations" sont variables et peuvent être plus ou moins graves en fonction de la situation des paroisses et du zèle des célébrants. Mais il faut tout de même reconnaître qu'elles sont omniprésentes, allant de la simple négligence jusqu'à la volonté affirmée de ne pas faire ce que le Missel romain prescrit de faire.


 

Alors que les évêques, gardiens de la liturgie, devraient à la moindre occasion donner l'exemple de célébrations impeccables, irréprochables, on constate qu'ils ne sont pas les derniers à prendre de grandes libertés avec la liturgie : tenue relâchée, manque de dignité, incapacité de chanter correctement tout une messe (de l'introït à l'ite missa est en passant par les oraisons et la préface), gestes et postures inesthétiques, maniérisme inapproprié, et surtout... une fâcheuse tendance à toujours changer, par-ci par-là, un mot ou une expression de la liturgie.
Tout cela prouve qu'un très grand nombre de célébrants ont oublié que leur première tâche, lorsqu'ils sont à l'autel, est de s'effacer pour permettre à la liturgie de resplendir. Car c'est elle - et non le célébrant - qui est le sommet et la source de la vie de l'Eglise; c'est elle - et non le ministre - qui illumine les âmes et nourrit la foi des baptisés.

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