BREF HISTORIQUE : En 1805, le Pape Pie VIId'abord, etPie IXensuite, accordèrent à plusieurs églises une fête du "Cœur Très Pur de Marie" fixée au Dimanche dans l'Octave del'Assomption.Le 13 juillet 1917, la Sainte Vierge apparaissait à Fatima pour déclarerque Dieu veut établir la dévotion à Son Cœur Immaculé pour le salut du monde. Elle demanda aux chrétiensla pratique du 1er samedi du moispar la communion réparatrice et la récitation du chapelet accompagnée de la méditation des mystères du Saint Rosaire. En 1944, le Pape Pie XII institua donc — après la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie — une fête au 22 août (toujours en vigueur pour la forme extraordinaire du rit romain). Depuis la dernière restauration liturgique, la Liturgie de l'Église — en sa forme ordinaire — fête maintenant au Samedi suivant la Solennité du Sacré-Cœur de Jésus le Cœur Immaculé de Marie ("Mémoire obligatoire" depuis 1996).Confiteor +Kyriale IX (cum iubilo)
En créant la Très Sainte Vierge, la Trinité Sainte a pu contempler le ravissant spectacle d'un Cœur qui dès son premier battement n'aima que son Dieu, et L'aima à lui seul plus que tous les Anges et les Saints ensemble ne L'aimeront jamais. « Le Père, dit Saint Jean Eudes, a déployé Sa puissance pour former un Cœur de fille plein de respect et de fidélité envers son Créateur. Le Fils en fit un Cœur de Mère et l'Esprit-Saint en fit un Cœur d'épouse pour y célébrer Ses noces ineffables ». La gloire de la fille du Roi, disent les Livres Saints, est toute intérieure et cachée, autrement dit, elle est toute en Son Cœur. Là se trouvent toutes les perfections des Anges et des hommes, dans un tel degré d'excellence que rien n'y peut être comparé. Là se trouvent les perfections de Dieu même, aussi fidèlement retracées qu'elles peuvent l'être dans une simple créature. Vouons donc un culte spécial de vénération et d'amour à ce Cœur magnanime, le plus noble, le plus généreux qui soit sorti des mains du Créateur. Supplions-le de nous apprendre à aimer Jésus, à souffrir pour Lui, à supporter avec amour et résignation les peines de la vie, les souffrances et les croix qu'il plaira à Dieu de nous envoyer. Recourons sans cesse à ce Cœur incomparable et nous expérimenterons infailliblement sa bénignité, sa mansuétude et son infinie tendresse. « Cor Immaculatum Mariæ,ora pro nobis ! »
Le Vendredi après l’Octave de la Fête-Dieu, la Liturgie de l'Église nous invite à célébrer avec reconnaissance le Cœur « doux et humble » (Matthieu XI, 29) de Jésus-Christ. C'est ce Cœur-Sacré qui, sur la Sainte Croix,a été transpercé à cause de nos péchés. Par la Messe du jour, remercions-Le plus particulièrement pour son Sacrifice d'Amour pour nous sur la Croix. N'oublions pas aussi - en ce jour de prière pour la sanctification des prêtres - de prier Dieu-Trinité pour que Son Église obtienne de saintes vocations sacerdotales. Introït de la Messe : « Cogitationes Cordis ejus in generatione et generationem, ut eruat a morte animas eorum et alat eos in fame. Ps. : Exsultate justi in Domino: rectos decet collaudatio. Gloria Patri… Cogitationes Cordis… » (« Les pensées de Son Cœur demeurent d'âge en âge ; ainsi Il arrache leurs âmes à la mort et les nourrit pendant la famine. Ps. : Tressaillez de joie dans le Seigneur, vous les justes, car c'est aux coeurs droits qu'il revient de Le louer. Gloire au Père… Les pensées de Son Cœur… »)Confiteor+ Kyriale XII (Pater cuncta) + Credo II
Jésus, doux et humble de cœur,
rendez mon cœur semblable au vôtre !
L’expression "Cœur de Jésus" désigne le mystère même du Christ, c’est-à-dire la totalité de son être. Pour établir pleinement et parfaitement le culte du Sacré-Cœur et le propager dans le monde entier, Dieu se choisit pour instrument une humble vierge de l’ordre de la Visitation,Sainte Marguerite-Marie Alacoque.A celle-ci, brûlant d’amour dès son enfance envers le Sacrement de l’Eucharistie, le Christ-Seigneur apparut de nombreuses fois et daigna lui révéler les richesses et les désirs de Son Divin Cœur. La plus célèbre de ces apparitions est celle où Jésus se montra à elle pendant qu'elle était en prière devant l’Eucharistie (1675). Il lui montra Son Sacré-Cœur et Se plaignit de ce qu’en retour de Son immense charité, Il ne recevait que les opprobres des hommes ingrats. Il lui ordonna d’obtenir qu’une nouvelle fête liturgique soit instituée - le Vendredi après l’Octave de la Fête-Dieu - afin que les outrages que les pécheurs lui infligent soient expiés par de dignes hommages. Encouragée par le Seigneur, elle ne cessa pas de s’acquitter fidèlement jusqu’à sa mort de la céleste mission qui lui avait été confiée.
Le 25 janvier 1765, via la Sacrée Congrégation des Rites, le Pape Clément XIII approuva le 6 février de la même année l’Office et la Messe en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus et Pie IX, toujours via un décret de la Sacrée Congrégation des Rites, étendit ensuite la fête à l’Église universelle le 23 août 1856 (grade de double de IIème classe). Désormais, le culte du Sacré-Cœur se répandit dans le monde entier. Par décret, Léon XIII éleva ensuite cette fête au rang de double de 1ère classe secondaire (1889) et décidaque le genre humain tout entier serait consacré au Sacré-Cœur(cf : Encyclique "Annum Sacrum", 1899).En 1928, Pie XI éleva cette fête au rang de double avec octave de 1ère classe (forme ordinaire = solennité) et ordonna (cf : Encyclique "Miserentissimus Redemptor", 1928) que chaque année à cette fête, une amende honorable soit récitée dans tous les sanctuaires du monde entier. Pour le centenaire de cette fête liturgique, Pie XII publia l'Encyclique "Haurietis Aquas in gaudio" (15 mai 1956).
• ANNÉE A - TEXTES LITURGIQUES (SACRATISSIMI CORDIS IESU)
- Deutéronome 7, 6-11 :Le peuple que Dieu aime
- Psaume 103, 1 :Le Seigneur est tendresse et pitié
- 1 Jean 4, 7-16 :Dieu nous a aimés le premier
- Matthieu 11, 25-30 :"Venez à moi, vous tous qui peinez"
• ANNÉE B - TEXTES LITURGIQUES (SACRATISSIMI CORDIS IESU)
- Osée 11, 1-9 : Mon Cœur en Moi est bouleversé, toutes Mes entrailles frémissent
- Isaïe 12, 2 :Ivres de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut !
- Ephésiens 3, 8-19 :Le Christ habite en nos cœurs par la foi
- Jean 19, 31-37 :Le Cœur de Notre Seigneur transpercé sur la Croix
• ANNÉE C - TEXTES LITURGIQUES (SACRATISSIMI CORDIS IESU)
- Ézéchiel 34, 11-16 :L'amour du Seigneur pour son troupeau
- Psaume 23, 1 :Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer
- Romains 5, 5-11 :Dieu nous aime : Christ est mort pour nous
- Luc 15, 3-7 :Réjouissez-vous : j'ai retrouvé ma brebis
Le 21 février 1660, en route pour Saint-Jean-de-Luz où il devait épouser le 9 juin suivant Marie-Thérèse d’Autriche infante d'Espagne, le Roi Louis XIV s'arrêta à Cotignac pour témoigner sa reconnaissance à Notre-Dame de Grâces à qui il devait sa naissance. Le 7 juin 1660, après la rencontre des rois de France et d'Espagne sur la frontière commune, Marie-Thérèse entra en France pour devenir l'épouse de Louis XIV comme l'avait prévu le traité des Pyrénées qui ainsi rétablissait la paix entre les deux pays et dans la France elle-même. Le même jour, Le 7 juin 1660, vers treize heures, à Cotignac, sur le mont Besillon, un jeune berger assoiffé de 22 ans, Gaspard Ricard, voit apparaître devant lui un homme d'imposante stature qui lui indique un rocher en disant : « Je suis Joseph; enlève-le et tu boiras ». La pierre est lourde, huit hommes pourront à peine la déplacer; comment Gaspard la soulèverait-il ? Mais le vénérable vieillard, comme disent les récits de l'époque, réitère son ordre. Le berger obéit, déplace le rocher, et découvre une eau fraîche qui commence à ruisseler. Il boit aussitôt avec avidité. Lorsqu'il se relève, l'apparition a déjà disparu. Sans plus attendre, Gaspard Ricard va porter la nouvelle au village, et les curieux arrivent. Trois heures après l'événement en un lieu que tous savent être dépourvu de source, une eau abondante s'écoule. Le 19 mars 1661, suite à l'apparition miraculeuse, Louis XIV décrète que la Saint-Joseph sera fête légale et chômée. Un sermon de Bossuet le félicitera de ce geste. Le Pape, Alexandre VII accorda sa bénédiction à la confrérie qui s'établit bientôt sous le nom de Confrérie de la Sainte Famille ou de Jésus-Marie-Joseph. En 1938, pour le 300ème anniversaire du Vœu de Louis XIII, le Sanctuaire avait été remis à neuf, et la colline rasée pour faire place aux 30 000 pèlerins attendus pour le couronnement de la statue. Le jour de la fête de Notre-Dame de Grâces, le 7 août, ils étaient le double. En 1950, la statue dorée de Notre-Dame fit un voyage à Rome, à l'occasion de la proclamation du dogme de l'Assomption. En son honneur, le 14 août, on organisait une célébration à Saint-Louis-des-Français, en présence de 48 Évêques et Cardinaux. En 2005, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, érige le sanctuaire en basilique.
Depuis le XIIIème siècle, la Solennité de la Fête-Dieu est traditionnellement célébrée le Jeudi qui suit le Dimanche de la Très Sainte et Adorable Trinité, c'est-à-dire soixante jours après la grande Solennité de Pâques. En France, par un indult papal du 9 avril 1802 (l'indult Caprara), elle est liturgiquement "reportée" (faute de jour férié) au Dimanche suivant pour permettre la participation de tous les fidèles. Cette Solennité comporte, en plus du Saint-Sacrifice de la Messe, la procession solennelle du Saint-Sacrement dans les rues des villes et des villages, aux chants d'hymnes et de cantiques (essentiellement de Saint Thomas d'Aquin).Introït de la Messe : « Cibávit eos ex ádipe fruménti, allelúia : et de petra, melle saturávit eos, allelúia, allelúia, allelúia. Ps. Exsultáte Deo, adiutóri nostro : iubiláte Deo Iacob.Glória Patri… Cibávit eos… » (« Il les a nourris de la fleur du froment, et il les a rassasiés du miel sorti du rocher, alléluia, alléluia, alléluia. Ps. Exultez en Dieu notre protecteur : jubilez en l’honneur du Dieu de Jacob. Gloire au Père… Il les a nourris… »)Confiteor+Kyriale et Credo de Dumont
« Songe à quel honneur tu es élevé, à quelle table tu participes. Ce que les Anges voient en tremblant, ce qu'ils n'osent contempler librement à cause de la Splendeur qui en rayonne, nous en faisons notre nourriture : nous nous y unissons, et nous devenons avec le Christ un seul corps et une seule chair. Il nous nourrit de Son propre sang et, par tous les moyens, nous incorpore à Lui » (Saint Jean Chrysostome)
En instituant cette fête le 8 septembre 1264 par le Pape français Urbain IV (cf : bulle papale "Transiturus de hoc mundo", 11/08/1264), l’Église nous invite à adorer la Présence Réelle de Jésus dans l'Eucharistie. Par Jésus VÉRITABLEMENT, RÉELLEMENT ET SUBSTANTIELLEMENT PRÉSENT, l’Hostie Sainte devient alors le Sacrement qui nourrit notre âme, le Sacrement indispensable pour nous conduire sur le chemin du Ciel ! Avant de remonter au Ciel, Jésus nous a promis de ne pas nous laisser seuls : « Et voici que Je suis avec vous, tous les jours jusqu'à la fin du monde » (Matthieu 28, 20).Mais comment peut-Il rester avec nous alors qu'Il est remonté vers son Père ? La réalisation de cette promesse, c'est la Très Sainte Eucharistie, ce Trésor infiniment précieux. La Présence Réelle de Jésus dans l'Eucharistie est une Vérité Fondamentale de la Foi catholique, que l'Église ne craint pas de réaffirmer au cours des siècles face aux assauts de l'Ennemi. On lui doit donc non seulement notre respect, notre culte mais aussi notre adoration. Adorer le Très Saint-Sacrement, c'est témoigner que nous reconnaissons, sous l'humble apparence du pain et du vin, le Verbe de Dieu fait Homme. Laissons maintenant Saint Thomas d'Aquin nous parler de ce prodigieux Sacrement : « (...) Le Fils unique de Dieu, voulant nous rendre participants de Sa Divinité,assuma notre naturepour que, fait Homme, Il fasse dieux les hommes. Pour comble, Il fit servir à notre salut tout ce qu’Il nous emprunta. Son corps, en effet, Il L’offrit en hostie à Dieu le Père sur l’autel de la Croix pour notre réconciliation; Son sang, Il le répandit à la fois comme rançon de notre misérable servitude et comme bain purificateur de tous nos péchés. Et pour que demeure à jamais parmi nous la mémoire d’un tel bienfait, Il a laissé aux fidèles Son corps en nourriture et Son sang en breuvage sous les espèces du pain et du vin. O précieux et admirable festin, porteur de salut et rempli de toute suavité ! Que trouver de plus précieux ? Ce n’est plus la chair des taureaux et des boucs qui nous est présentée en nourriture comme dans l’ancienne loi, mais le Christ, vrai Dieu. Quoi de plus merveilleux que ce sacrement ? En Lui pain et vin sont changés substantiellement en corps et en sang du Christ au point que le Christ, Dieu et Homme parfait, soit contenu sous l’apparence d’un peu de pain et de vin. Alors le Christ est mangé par les fidèles sans être déchiré. Bien plus, après la fraction il demeure entier dans chaque fragment. Les accidents persistent sans leur substance pour donner lieu à la foi, tandis qu’invisiblement on consomme ce qu’on peut voir caché sous une autre apparence. Ainsi les sens, jugeant d’après les accidents qu’ils connaissent, sont à l’abri de l’erreur. Aucun sacrement ne possède plus d’effet salutaire car c’est lui qui remet les péchés, augmente les vertus et comble l’âme de l’abondance de tous les charismes de l’Esprit. On l’offre dans l’Église pour les vivants et les morts. Ainsi profite à tous ce qui a été institué pour le salut de tous. Personne enfin n’est capable d’exprimer adéquatement la suavité de ce sacrement où l’on goûte à sa source la douceur spirituelle et où l’on rappelle la mémoire de la charité incommensurable que le Christ a montrée dans Sa Passion. Aussi, pour fixer plus profondément dans les cœurs des fidèles l’abîme de cette charité,c’est à la dernière cène,au moment de passer de ce monde au Père, après avoir célébré la Pâque avec les disciples, qu’Il institua ce sacrement,mémorial perpétuel de Sa Passion,accomplissement des anciennes figures et miracle le plus grand de tous ceux qu’Il a faits. A ceux qui étaient attristés de Son absence, Il le laissa comme insigne consolation » (Sermon de Saint Thomas d’Aquin, Opuscule 57).
• ANNÉE A - TEXTES LITURGIQUES (SANCTISSIMI CORPORIS ET SANGUINIS CHRISTI)