En ce Lundi Saint, la Liturgie de l'Église nous fait contempler le Verbe Incarné suppliant Dieu Son Père de Lui venir à son aide (Introït de la Messe : « Jugez, Seigneur, ceux qui me persécutent ; désarmez ceux qui m'attaquent; Prenez vos armes et votre bouclier, et levez-vous pour venir à mon secours, ô Seigneur, ma force et mon salut »). Six jours avant la Pâque, Jésus-Christ sait parfaitement que son heure est proche. Tandis que Marie de Béthanie répand le parfum ("pistis" = "fides") très pur sur ses pieds, Il la loue pour ce geste plein de tact, et blâme Judas, dont le cœur est plein de haine. Prions :« Seigneur Jésus, tout au long de cette semaine, à l'exemple de Marie de Béthanie, nous voulons demeurer auprès de Vous. Nous voulons nous décentrer de nous-mêmes pour nous préoccuper seulement de Vous et de Vous seul, Vous offrir le peu que nous avons mais Vous le donner totalement et sans réserve. Nos cœurs ainsi tout ouvert à Votre présence nous permettrons d’accueillir sans réserve le don de Votre Salut. Ainsi soit-il ».
« Ô Amour de mon coeur, que chaque jour, et même sans arrêt, je te verse ce parfum,
car en le répandant sur toi, je le répands aussi sur moi... Donne-moi de te faire loyalement
le don de tout ce que j'ai, de tout ce que je sais, de tout ce que je suis, de tout ce que je peux !
Que je ne me réserve rien ! Je suis là, aux pieds de ta miséricorde ; c'est là que je me tiendrai,
que je pleurerai, jusqu'à ce que tu me fasses entendre ta douce voix, le jugement de ta bouche,
la sentence de ta justice et de la mienne : « Ses nombreux péchés lui ont été pardonnés,
parce qu'il a beaucoup aimé » (Luc 7, 47) » (cf : Guillaume de Saint-Thierry, moine)
• TEXTES LITURGIQUES (FERIA II HEBDOMADæ SANCTæ)
- Isaïe 42, 1-7 :Voici mon serviteur en qui j'ai mis toute ma joie
- Psaume 27, 1 :Le Seigneur est ma lumière et mon salut
- Jean 12, 1-11 :Jésus à Béthanie, avec Marthe et Marie
La Liturgie de ce Dimanche comporte deux parties : d'abord, la bénédiction, la distribution et la procession des Rameaux évoquant l'entrée triomphale de Jésus-Christ dans Jérusalem et réalisant ainsi la prophétie de Zacharie : « Tressaille d'allégresse, fille de Sion. Livre-toi aux transports de la joie, fille de Jérusalem : voici ton Roi qui vient vers toi ; il est le Juste et le Sauveur. Il est pauvre, et il s'avance monté sur un ânon, le petit de l'ânesse » (cf : Zacharie, IX, 9). Ensuite, la Liturgie de l'Église offre au Père Éternel le Saint-Sacrifice de la Messe, avec comme Évangile la grande lecture de la Passion (si possible chantée), pour nous faire immédiatement entrer dans la Semaine Sainte, la Semaine la plus sacrée de l'Année Liturgique. L'Église, après avoir acclamée notre Roi-Jésus, nous invite maintenant à accompagner chaque jour notre Sauveur dans toutes les douleurs, les angoisses et les souffrances de Sa Sainte Passion qu’Il veut accomplir en toute volonté pour notre propre rédemption. « Venez, gravissons ensemble le mont des Oliviers ! Allons à la rencontre du Christ. Il revient aujourd'hui de Béthanie et Il s'avance de son plein gré vers Sa Sainte et Bienheureuse Passion, afin de mener à son terme le mystère de notre salut » (Saint André de Crète, moine et évêque, 660-740).Kyriale XVII + Credo Ambrosien
SERMON DE ST JEAN CHRYSOSTOME : « Nous avons achevé la navigation du jeûne et nous voici, par la grâce de Dieu, arrivés au port. Mais ne nous négligeons pas, parce que nous sommes arrivés au port; au contraire redoublons de zèle, parce que nous avons atteint le terme du voyage. Ainsi font les pilotes; au moment de faire entrer dans le port un vaisseau chargé de blé et d'un poids énorme de marchandises, ils sont inquiets, ils prennent mille soins pour empêcher que le navire, après avoir traversé de si vastes mers, ne se brise contre un écueil, et ne sombre avec toutes les marchandises. Voilà les inquiétudes, les craintes que nous devons ressentir, nous aussi; au terme de la traversée gardons-nous de perdre le prix de nos fatigues.Voilà pourquoi nous devons redoubler de zèle. Ainsi font les coureurs encore : quand ils se voient arrivés au moment de recevoir leurs prix, c'est alors qu'ils redoublent de vitesse. Ainsi font les athlètes encore ; après les luttes et des victoires sans nombre, quand ils touchent au moment des couronnes, c'est alors qu'ils se dressent plus vivement, qu'ils font de plus généreux efforts. Faisons donc de même, nous aussi, maintenant. En effet, ce qu'est le port pour les pilotes, le prix pour les coureurs, la couronne pour les athlètes, la semaine où nous sommes est tout cela pour nous. C'est la source de nos biens, et il s’agit maintenant de se disputer les couronnes; et voilà pourquoi la présente semaine s'appelle la Grande Semaine. Ce n'est pas que les jours y soient plus longs que dans les autres; d'autres semaines, en effet, ont des jours plus longs. Ce n'est pas que les jours y soient plus nombreux; car, dans toutes les semaines, le nombre des jours est le même; mais c'est que, dans cette semaine, Dieu a fait des choses particulièrement glorieuses, c'est dans cette Grande Semaine que la longue tyrannie du démon a été brisée, que la mort a été éteinte, que celui qui était fort, a été enchaîné; ses vases ont été pillés; le péché enlevé; la malédiction effacée; le paradis s'est ouvert; le ciel est devenu accessible, les hommes se sont mêlés aux anges; le mur qui séparait tout a disparu; le voile a été enlevé; le Dieu de paix a étendu la paix dans le ciel et sur la terre. Aussi l'appelle-t-on la Grande Semaine, et, de même qu'elle est la première des autres semaines, de même le grand jour du sabbat est le premier de ces jours, et ce que la tête est pour le corps, le sabbat l'est pour cette semaine. Aussi, dans cette semaine, un grand nombre de personnes montre un zèle plus ardent; les unes ajoutent à l'austérité de leur jeûne ; les autres prolongent leurs veilles sacrées ; d'autres font des aumônes plus abondantes, et le zèle qu'elles montrent pour les bonnes oeuvres, et leur application à la piété, attestent la grandeur du bienfait que Dieu nous a accordé. De même qu'au jour où le Seigneur ressuscita Lazare, tous les habitants de Jérusalem coururent au-devant de lui, et leur grand nombre attestait qu'il avait ressuscité un mort (car l'empressement de tous ceux qui accouraient, était une preuve du miracle) ; de même, aujourd'hui, le zèle que fait éclater cette Grande Semaine, est un témoignage, une démonstration des grandes choses qui s'y sont opérées. Et en effet, nous ne sortons pas d'une seule cité, nous qui courons aujourd'hui au-devant du Christ. Ce n'est pas la seule Jérusalem, c'est la terre entière qui envoie au-devant de Jésus ses églises, riches de peuples qui ne tiennent pas, qui ne secouent pas dans leurs mains des rameaux de palmier, mais qui portent l'aumône, l'humanité, la vertu, le jeûne, les larmes, les prières, les veilles, toutes les fleurs de la piété, pour les offrir à Notre-Seigneur, au Christ ». (suite de l’homélie de Saint Jean Chrysostome sur la Grande Semaine)
RÉSUMÉ LITURGIQUE POUR LE
DIMANCHE DESRAMEAUX
(SELON LE MISSALE ROMANUM 2002)
(DOMINICA IN PALMIS DEPASSIONE DOMINI - FORMA PRIMA)
POUR PLUS DE PRÉCISIONS LITURGIQUES, LIRE LES COMMENTAIRES DU CÉRÉMONIAIRE
• AD PROCESSIONEM :
Dans un lieu distinct de l'église, le Peuple de Dieu accueille le clergé en chantant l'antienne "Hosanna Filio David".
Le prêtre devra porter son "pluvial" rouge. Après l'aspersion et la distribution des rameaux, le prêtre (ou diacre)
proclame l'Évangile. On fera éventuellement une très brève homélie. Pourra alors commencer la procession
dès que le prêtre (ou diacre) entonnera le "Procedamus in pace". Le Missale Romanum et le Graduale
Romanum proposent l'antienne du "Pueri Hebrærorum", l'hymne processionale du "Gloria Laus" et
le répons "Ingrediente" (toutes paroisses peut chanter au moins l'hymne du "Gloria Laus" et le
refrain du Christus vincit en entrant dans l'église, avant d'enchaîner avec le Kyrie XVII)
L'Annonciation à la Sainte Vierge et l'Incarnation de Jésus-Christ ne forment, pour ainsi dire, qu'un seul et inséparable mystère. Depuis plus de quatre mille ans, le peuple d'Israël attendait le Sauveur promis. L'heure de la délivrance a aujourd'hui sonné : par pur amour pour nous, voici le Rédempteur qui veut s'incarner en notre nature humaine pour notre salut. Par le "fiat" de la Très Sainte Vierge Marie, la sainte union hypostatique peut enfin se produire. Une scène d'une grandeur toute mystérieuse se passe dans les splendeurs du Ciel. Introït de la Messe : « Rorate, caeli desuper, et nubes pluant iustum ; aperatur terra et germinet Salvatorem. Ps. : Cœli enarrant gloriam Dei : et opera manuum ejus annuntiat firmamentum. Gloria Patri... » (« Que les cieux répandent la rosée et que les nuées pleuvent le Juste. Que s’ouvre la terre et que germe le Sauveur. Ps. : Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament publie l'ouvrage de ses mains. Gloire au Père... »)Confiteor + Kyriale IX (cim iubilo) + Credo IV
Pour réparer l'injure infinie faite à la Divinité par le péché, il faut une réparation infinie et par conséquent divine : le Fils de Dieu descendra de Son Trône éternel, Il prendra une chair humaine et sera tout ensemble Dieu et Homme : Homme parce qu'il faut une Victime, Dieu parce qu'il faut une Victime digne de Dieu. Le message céleste est confié à l'Archange Gabriel. Où trouvera-t-il Celle qui, d'après les plans divins, doit donner naissance au Sauveur du monde ? Sera-ce dans un grand empire ? Non, ce sera dans la petite province de Galilée, perdue au milieu de l'immense empire romain. Le Nomde la vierge est Marie : Elle est la chaste épouse d'un ouvrier, le chaste Joseph. L'Archange paraît devant Elle et lui dit : «Je Vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec Vous, Vous êtes bénie entre toutes les femmes !». Marie Se trouble, à ces étonnantes paroles. L'ange ranime aussitôt la confiance : «Ne craignez rien, Marie. Vous avez trouvé grâce devant Dieu; Vous concevrez et Vous enfanterez un Fils, à qui Vous donnerez le Nom de Jésus; Il sera grand, et on L'appellera le Fils du Très-Haut, et Son règne n'aura pas de fin». Mais comment s'opérera cette merveille en Celle qui a voué à DieuSa virginité ?La réponse est facile à l'envoyé du Ciel : «L'Esprit-Saint descendra en Vous, et la vertu du Très-Haut Vous couvrira de Son ombre ». Marie n'a plus qu'à prononcer le fiat qui va faire tressaillir la terre d'espérance : «Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole».A cet instant béni, le mystère s'accomplit, le Verbe Se fait chair, et Marie pourra entonner bientôt le cantiquede la reconnaissance : «Mon âme glorifie le Seigneur, et Mon coeur exulte en Dieu Mon Sauveur ! A cause des grandes choses que Dieu a opérées en Moi, toutes les nations M'appelleront bienheureuse !».
En ce 5ème Dimanche de Carême, l'Église toute entière va se préparer aux événements de la Passion. L'Église-Épouse sait que son Époux va lui être bientôt enlevé : elle revêt donc ses "voiles de veuve" et c'est pour cela que de nombreuses églises conservent 1 l'usage de cacher les crucifix, les tableaux et les statues des saints à partir de ce 5ème Dimanche, en les recouvrant de voiles violets [excepté le Chemin de Croix] pour signifier le deuil de l'Église et effacer – avant la Semaine Sainte – tout autre culte que celui du mystère célébré : le Saint-Sacrifice Rédempteur du Christ. Introït de la Messe : « Iúdica me, Deus, et discérne causam meam de gente non sancta; ab hómine iníquo et dolóso éripe me, quia tu es Deus meus et fortitúdo mea. Ps. Emitte lucem tuam et veritatem tuam: ipsa me deduxerunt et adduxerunt in montem sanctum tuum et in tabernacula tua » (« Ô Dieu, jugez-moi, et séparez ma cause de celle d'un peuple impie; arrachez-moi à l'homme inique et trompeur, parce que vous êtes mon Dieu et ma force. Ps. Envoyez-moi votre lumière et votre vérité : elles me guideront et me conduiront jusqu'à votre montagne sainte et à vos tabernacles. O Dieu, jugez-moi »)Confiteor+Kyriale XVII+Credo Ambrosien
• ANNÉE A - TEXTES LITURGIQUES (DOMINICA V IN QUADRAGESIMA)
-Ezéchiel 37, 12-14 : Le peuple mort va revivre
- Psaume 130, 1 : Auprès du Seigneur est la grâce, la pleine délivrance
- Romains 8, 8-11 : Celui qui a ressuscité Jésus vous donnera la vie
- Jean 11, 1-45 : Mort et résurrection de Lazare
• ANNÉE B - TEXTES LITURGIQUES (DOMINICA V IN QUADRAGESIMA)
- Jérémie 31, 31-34 : La nouvelle Alliance du Seigneur pour Son peuple
- Psaume 51, 3 : Donne-nous, Seigneur, un cœur nouveau !
- Hébreux 5, 7-9 : La soumission du Fils à Son Père, cause du salut éternel
- Jean 12, 20-33 : Si le grain de blé tombé en terre meurt, il donnera beaucoup de fruit
• ANNÉE C - TEXTES LITURGIQUES (DOMINICA V IN QUADRAGESIMA)
- Isaïe 43, 16-21 : Promesse du nouvel exode
- Psaume 126, 1 : Le Seigneur a fait merveille : nous voici dans la joie
- Philippiens 3, 8-14 : Renoncer à tout pour être avec le Christ
- Jean 8, 1-11 : Jésus et la femme adultère
Introït de la Messe : "Iudica me, Deus"
*** Appelé encore le "Dimanche des Voiles",le "Dimanche des Prophètes"(à cause des trois 1ères lectures des 3 années),
le "Dimanche Noir" (en Allemagne), le "Dimanche de la Passion" (Temps de la Passion = forme extraordinaire),
le 5ème Dimanche des Saints Jeûnes (Église grecque) ou bien encore le"Dimanche de la Néoménie", c'est-à-dire
de la nouvelle lune pascale, parce qu'il tombe toujours après la nouvelle lune qui sert à "fixer" la Solennité de Pâques
L'Évangile de l'année A peut être lu l'année B et C,surtout s'il y a des catéchumènes
(cf :"De festis paschalibus §24" (16/01/1988) de la Congrégationpour le Culte Divin)
--> 1 Voir les rubriques du Missale Romanum (2002) de ce 5ème Dimanche (voiles violets sans broderie,
repassés, et déposés avant Vêpres,etqui seront enlevés, pour les crucifix,après le "dévoilement"
de la Sainte Croixle Vendredi-Saint, et, pour les statues, pendant le Gloria de la Vigile Pascale)
La Liturgie de l'Église honore aujourd'hui Saint Joseph, le chef de la Sainte Famille. Il s'est occupé de tout ce qui était nécessaire pour le bien de la Sainte Vierge et de Jésus, le Verbe incarné. Il est par tradition le saint patron des familles, des pères de famille, des artisans, des travailleurs, des mourants et de l'Église universelle. En raison de sa qualité d'homme juste (cf : Matthieu 1, 19), de nombreux catholiques demandent son intercession pour discerner leur vocation, rencontrer le bon époux ou la bonne épouse. Introït de la Messe : « Iustus ut palma florébit : sicut cedrus Líbani multiplicábitur : plantátus in domo Dómini : in átriis domus Dei nostri. (T.P. Allelúia, allelúia.) Ps. Bonum est confitéri Dómino : et psállere nómini tuo, Altíssime. Glória Patri » (« Le juste fleurira comme le palmier et il se multipliera comme le cèdre du Liban, planté dans la maison du Seigneur, dans les parvis de la maison de notre Dieu. (T.P. Alléluia, alléluia.). Ps. Il est bon de louer le Seigneur et de chanter votre nom, ô Très-Haut. Gloire au Père… »)Confiteor +Kyriale XII (Pater cuncta) + Credo IV
Saint Joseph descendait de la race royale de David. L'Évangile est très sobre de détails sur Saint Joseph, et on y voit tout résumé en ces mots : « Il était juste » (cf : Matthieu 1, 19).Son père l'éleva dans l'état modeste de charpentier (cf : Matthieu 13, 55). Il pouvait avoir une cinquantaine d'années, et il avait gardé une chasteté parfaite, lorsque que Dieu lui confia la Très Sainte Vierge. Cette union, belle devant les anges, dit Saint Jérôme, devait sauvegarder l'honneur de Marie devant les hommes. Dieu voulut que le mystère de l'Annonciation demeurât quelques temps caché à Saint Joseph, afin de nous donner, dans le trouble qui plus tard s'empara de lui, lorsqu'il s'aperçut de la grossesse de Marie, une preuve de la Virginité Perpétuellede la Mère de Dieu. Plus tard, l'avertissement d'un ange de Dieu dissipa toutes ses craintes. Qui dira ce que Joseph, depuis lors, montra de respect, de vénération, de tendresse pour Celle qui bientôt allait donner au monde le Sauveur ? Combien Joseph fut utile à Marie dans le voyage de Bethléem ! Combien plus encore il Lui fut utile dans la fuite en Égypte !Joseph se montra pour la Mère de Dieu l'ami fidèle, le gardien vigilant, le protecteur dévoué. Imaginons-nous les progrès en vertu que dut faire Saint Joseph, vivant dans la compagnie de Jésus et de Marie. Quel délicieux intérieur ! Quelle sainte maison que cette modeste demeure ! Que de mystères dans cette vie cachée où un Dieu travaille sous la direction d'un homme, où un homme se sanctifie sous l'influence d'un Dieu visible à ses yeux et devenu son Fils adoptif ! Après la plus heureuse des vies, Joseph eut la plus heureuse des morts, car il rendit son dernier soupir entre les bras de Jésus et de Marie.
Le 15 mars 1345, exactement 600 ans avant la venue de la "Dame de tous les Peuples", un miracle Eucharistique eut lieu à Amsterdam. Dans sa maison de la rue Kalverstraat, un malade était mourant. On lui administra l’extrême-onction mais il ne put conserver la sainte communion et rendit l’Hostie. La femme qui le soignait, jeta au feu la vomissure. Le lendemain matin, en rallumant le feu, elle vit planer l’Hostie au-dessus des flammes. Elle la déposa sur un tissu qu’elle mit dans un coffret et fit venir un prêtre. Ce dernier prit l’Hostie et la porta discrètement à l’église Saint-Nicolas, l’actuelle Oude Kerk. À l’étonnement de tous, l’Hostie se trouvait le lendemain matin de nouveau dans le coffret. Le prêtre vint prendre une seconde fois l’Hostie et répéta les gestes de la veille. Quand, le jour suivant, on retrouva pour la troisième fois, et de façon tout aussi inexplicable, l’Hostie dans le coffret, on en conclut à l’intention du ciel de rendre le miracle public. On ramena l’Hostie à l’église Saint-Nicolas, mais cette fois en grande pompe, dans une procession. L’évêque d’Utrecht, après enquête, reconnut le miracle en 1346. La Solennité du Saint-Sacrement devint une fête liturgique et urbaine au cours de laquelle, d’une année à l’autre, on renouvelait solennellement la procession. De la maison où était décédé le malade, on fit une chapelle. Les pèlerins affluèrent au cours des années et, parmi eux, se trouva un jour l’empereur Maximilien d’Autriche qui venait à Amsterdam pour demander la grâce de sa guérison. Il fut exaucé et, en reconnaissance, accorda à la ville d’Amsterdam le privilège d’ajouter la couronne impériale à ses armoiries. En 1578, la procession annuelle fut interdite par la municipalité protestante d’Amsterdam et les catholiques ne purent plus se rendre à la chapelle. Néanmoins, les processions continuèrent en secret et en silence et ainsi fut créée « la marche silencieuse » (Stille Omgang). Remise à l’ordre du jour et autorisée en 1881, la « marche silencieuse » a lieu depuis lors le soir du premier samedi suivant le 15 mars. De nos jours chaque année environ 10.000 personnes venant de toutes les parties des Pays-Bas y participent, en priant en silence et suivant le chemin historique de la toute première procession. En dépit de nombreuses protestations, on démolit en 1908 la chapelle désaffectée. À sa place, on a choisi la chapelle du Béguinage(+) pour commémorer le Miracle d’Amsterdam.
*** Grande procession dans la soirée du samedi au dimanche, au centre-ville d'Amsterdam
Depuis 2001, une plaque commémorative a été dévoilée sur la maison de la rue Kalverstraat
En ce 4ème Dimanche de Carême (Lætáre), la Liturgie de l'Église utilise – comme pour le 3ème Dimanche de l'Avent (Gaudete) – la couleur rose, couleur de l'aurore, qui marque, au milieu des temps de pénitence, une pause où l'Église vise à mieux faire entrevoir la joie qu'elle prépare (Noël ou Pâques), à donner courage pour les dernières étapes à parcourir et à rendre grâce pour les œuvres déjà accomplies. L'Introït magnifique et les chants de la Messe ne parlent que de joie et de consolation. L'Église toute entière se félicite du zèle de ses enfants avec lequel ils ont déjà parcouru la moitié de la Sainte Quarantaine. « Joie, joie, joie, pleurs de joie » (Pascal) devant la peine en pensant à l'achèvement dans la gloire. Introït de la Messe :« Lætáre, Ierúsalem, et convéntum fácite, omnes qui dilígitis eam; gaudéte cum lætítia, qui in tristítia fuístis, ut exsultétis, et satiémini ab ubéribus consolatiónis vestræ. Ps. Lætatus sum in his quæ dicta sunt mihi : In domum Domini ibimus. Gloria Patri... Lætáre… » (« Réjouis-toi, Jérusalem, et vous tous qui l'aimez, rassemblez-vous ; unissez-vous à sa joie, vous qui avez été dans la tristesse; tressaillez d'allégresse, rassasiez-vous et soyez consolés dans ses délices. Ps. Je me suis réjoui dans cette parole qui m'a été dite : Nous irons dans la maison du Seigneur. Gloire au Père... Réjouis-toi… »)Confiteor+Kyriale XVII+Credo Ambrosien
• ANNÉE A - Textes liturgiques (DOMINICA IV IN QUADRAGESIMA)
- 1 Samuel 16, 1 ; 6-7 ; 10-13a : Dieu choisit David comme roi de son peuple
- Psaume 23, 1 : Le Seigneur est mon berger : rien ne saurait me manquer
- Ephésiens 5, 8-14 : Conduisez-vous en enfants de lumière
- Jean 9, 1-41 : La guérison de l'aveugle-né par Jésus-Christ
• ANNÉE B - Textes liturgiques (DOMINICA IV IN QUADRAGESIMA)
- 2 Chroniques 36, 14-16 ; 19-23 : Châtiment et pardon : l'exil et le retour
- Psaume 137, 1 : Jérusalem, au profond de mon cœur
- Ephésiens 2, 4-10 : Par Sa Grâce, Jésus-Christ nous fait revivre
- Jean 3, 14-21 : Celui qui agit selon la Vérité vient à la lumière
• ANNÉE C - Textes liturgiques (DOMINICA IV IN QUADRAGESIMA)
- Josué 5, 9-12 : L'arrivée en Terre Promise : célébration de la Pâque
- Psaume 34, 2 : Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur
- 2 Corinthiens 5, 17-21 : Réconciliés avec Dieu par le Christ
- Luc 15, 1-3 ; 11-32 : Parabole du père et de ses deux fils
Offertoire de la Messe : "Laudate Dominum"
*** Appelé encore le Dimanche "in vicesima" (c'est-à-dire du vingtième jour), le Dimanche "mediana"
(de la Mi-Carême), le Dimanche "de la Rose", le Dimanche "de la Joie" ou bien encore dans le Nord-Est
de la France "klein Ostern" (petite Pâques). L'Évangile de l'année A peut être lu l'année B et C,surtout
s'il y a des catéchumènes (cf :"De festis paschalibus §24" (16/01/1988) de la Congrégationpour le
Culte Divin). Exceptionnellement en ce Temps de Carême, on pourra orner l'autel de fleurs,