7 octobre 2007 7 07 /10 /octobre /2007 09:02

Le pape Benoît XVI a lancé un appel à redécouvrir dans la loi naturelle le fondement de la coexistence démocratique pour éviter que les humeurs de la majorité ou des plus forts deviennent le critère du bien ou du mal... Encore un discours extrêmement important !

 
 
 
Lors d’une audience aux membres de la Commission théologique internationale, qui réunit des théologiens de haut niveau des cinq continents, le pape a affronté ce qu’il considère comme l’antidote au « relativisme éthique » : la loi naturelle. La loi naturelle est en effet la « norme écrite par le Créateur dans le cœur de l’homme », qui lui permet de distinguer le bien du mal. Aujourd’hui, en partie à cause de « facteurs d’ordre culturel et idéologique, la société civile et laïque se trouve dans une situation d’égarement et de confusion : on a perdu la preuve originelle des fondements de l’être humain et de son action éthique, et la doctrine de la loi morale naturelle se heurte à d’autres conceptions qui en sont la négation directe ». « Tout ceci a des conséquences énormes et graves dans l’ordre civil et social, a-t-il expliqué. Une conception positiviste du droit semble dominer chez de nombreux penseurs aujourd’hui ». « Selon eux, l’humanité, ou la société, ou en fait la majorité des citoyens, devient la source ultime de la loi civile », a-t-il constaté. « Le problème qui se pose n’est donc pas la recherche du bien mais celle du pouvoir, ou plutôt de l’équilibre des pouvoirs », a poursuivi le pape. « A la racine de cette tendance se trouve le relativisme éthique, dans lequel certains voient même l’une des principales conditions de la démocratie, car le relativisme garantirait la tolérance et le respect réciproque des personnes », a expliqué Benoît XVI. « Mais s’il en était ainsi, la majorité d’un instant deviendrait la source ultime du droit. L’histoire montre très clairement que les majorités peuvent se tromper », a souligné le pape. « La vraie rationalité n’est pas garantie par le consensus d’un grand nombre, MAIS UNIQUEMENT PAR LA TRANSPARENCE DE LA RAISON HUMAINE A LA RAISON CREATRICE ET L'ECOUTE COMMUNE DE CETTE SOURCE DE NOTRE RATIONALITE », a poursuivi le pape. « Lorsque sont en jeu les exigences fondamentales de la dignité de la personne humaine, de sa vie, de l’institution familiale, de l’équité de l’ordre social, c’est-à-dire les droits fondamentaux de l’homme, aucune loi faite par les hommes ne peut modifier la norme écrite par le Créateur dans le cœur de l’homme, sans que la société elle-même ne soit touchée de manière dramatique dans ce qui constitue sa base essentielle », a-t-il expliqué. La loi naturelle devient ainsi « la véritable garantie offerte à chacun pour vivre libre et respecté dans sa dignité, et protégé de toute manipulation idéologique, de toute décision arbitraire et abusive du plus fort », a souligné Benoît XVI. 

« Personne ne peut se soustraire à cet appel, a-t-il observé. Si en raison d’un obscurcissement tragique de la conscience collective, le scepticisme et le relativisme éthique parvenaient à effacer les principes fondamentaux de la loi morale naturelle, l’ordre démocratique lui-même serait blessé de manière radicale dans ses fondements ». Le pape estime que pour combattre cet obscurcissement « qui est une crise de la civilisation humaine avant d’être une crise de la civilisation chrétienne, il faut mobiliser toutes les consciences des hommes de bonne volonté, laïcs ou même appartenant à des religions différentes du christianisme, afin qu’ensemble et concrètement, ils s’engagent à créer, dans la culture et dans la société civile et politique, les conditions nécessaires pour que l’on prenne pleinement conscience de la valeur inaliénable de la loi morale naturelle ». Le pape a expliqué que « l’avancée des individus et de la société sur le chemin du progrès authentique en conformité avec la raison droite, qui est participation à la Raison éternelle de Dieu » dépend en effet du respect de la loi morale.




Lien : La loi morale naturelle dans la Catéchisme de l'Eglise Catholique
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commentaires

J
Beaucoup d'idées discutables. <br /> Loi naturelle, norme écrite par le Créateur ? Soit on considère que c'est celle que l'on trouve dans les évangiles, mais alors c'est une profession de foi pure et simple, et elle exclut les non-croyants, soit on la cherche ailleurs et elle reste à trouver. <br /> La majorité d'un instant ne peut pas devenir la source ultime du droit. Le droit suppose l'élaboration et la prévision des cas futurs. L'instant ignore complètement la collectivité et le futur. <br /> il y a une contradiction flagrante entre la loi morale, (évolutive et géorelative), l'institution familiale (idem) l'ordre social ? ? et ce qu'il appelle : les droits fondamentaux de l'homme. Rien de fondamental dans ce qu'il a cité. <br /> Le Pape prend ses désirs pour la réalité . Quand on parle de pluralisme, de relativisme, certaines autorités montent au créneau pour condamner une conception qui signifierait que si tout est relatif, tout se vaut. Mais ça, c'est parce qu'elles imaginent pouvoir adopter une position de surplomb qui leur permettrait d'établir une échelle de valeurs objective. Et là..ah non, tout ne se vaut pas ! Cette position de surplomb n'existe pas, on juge toujours en fonction de soi-même. Si d'autres gens ont une autre échelle de valeur, cela ne signifie pas qu'ils vont vouloir l'imposer ou la généraliser ni même qu'ils vont comparer les différentes façons de vivre.
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A
"...et elle reste a trouver" affirmez-vous. Si vous lisez attentivement ce texte, Benoît XVI vous donne la piste. La Loi Morale ne peut être évolutive et géorelative.