19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 07:10

Dans de nombreux cantiques aujourd’hui à la mode et qu’on chante - parfois aussi qu’on crie - à chaque grande occasion, il est question du « peuple » : « Peuple de Dieu, marche joyeux... », « Debout, peuple de Dieu... », « Peuple de baptisés, marche vers la lumière... », « Peuple de Dieu, cité de l’Emmanuel »... etc. Cette idée de « peuple » est apparue avec force dans un cantique très « peplum » de l'abbé David Julien - Vers toi, terre promise - qui galvanisait les assemblées dominicales des années 1960-70 : le refrain qui allait crescendo conduisait le "peuple" des paroisses à "se" chanter. Et ce fut le point de départ d’une nouvelle conception de la Liturgie : on vit apparaître de très horribles "autels" amovibles permettant, bien avant Vatican II, de célébrer systématiquement face au peuple, c’est-à-dire, dans la mentalité de beaucoup, de plus en plus « pour le peuple » et de moins en moins « pour Dieu ». Le « peuple » avait commencé par « s’auto-louanger » ; à cause d'une mauvaise interprétation du Concile, on allait pouvoir lui apprendre à « s’auto-célébrer » :

 

 

 

http://img.over-blog.com/200x211/0/21/41/34/2012/peuple-de-dieu.jpgCar c’est dans ce contexte qu’arrive le Concile qui développe le thème de la « collégialité » auquel s’ajoute le concept de « Peuple de Dieu » lequel, à partir de l’emploi linguistique, général en politique, du mot « peuple », finit par être compris, de façon plus ou moins consciente, selon l’idée marxiste de « peuple ». Le « peuple » devient alors une force permettant à chaque individu de trouver le moyen de s’opposer à un groupe dominant. Plus généralement, l’idée de « souveraineté du peuple » devra désormais s’appliquer également à l’Eglise : le « peuple » - ou ses représentants auto-proclamés - devra avoir son mot à dire au sein de « conseils », « groupes », « équipes », « comités », « instances » où l’on gère et l’on décide la catéchèse, la liturgie, la pastorale... etc. Or, la théologie montre - et façon indiscutable - que le concept de « peuple » dans l’Eglise provient d’un milieu totalement différent du notre. L’exégète allemand Werner Berg (que cite le Cardinal Ratzinger) a expliqué que l’idée de « Peuple de Dieu » est un concept biblique plutôt rare qui, de plus, n’est jamais employé pour désigner un groupe d’individus, mais pour exprimer une « parenté avec Dieu », donc une direction "verticale". L’expression se prête moins à décrire la structure d’une communauté qu’une relation enfants/Père. De ce fait, l’expression « peuple de Dieu » ne se prête pas non plus à un cri de protestation contre la structure « hiérarchique » de l’Eglise : le groupe allemand « Wir sind Kirche » (nous sommes l’Eglise) ou, plus près de nous, le « Comité catholique des baptisés francophone » qui entend « construire l’Eglise de demain » sous la houlette de Mmes Pedotti et Soupa ("théologiennes" auto-proclamées), aurait tout intérêt à revoir leur théologie en même temps que les enseignements conciliaires. Il en est de même pour de tristes individus tournant autour des revues-caniveaux telles que "Golias", "Témoignage chrétien", etc.


Car qu’enseigne le Concile ? La Constitution « Lumen Gentium » sur l’Eglise montre que le fondement de l’Eglise n’est pas dans l’idée de « peuple » mais dans sa structure trinitaire qui fait d’elle l’instrument de Dieu pour unir à Lui les hommes et préparer le moment où « Dieu sera tout en tous » (1 Co 15, 28). Ainsi, l’expression « peuple de Dieu » employée dans bien des cantiques et qui porte à mettre Dieu de côté pour ne voir que le « peuple » n’a pas de sens au plan théologique et ecclésiologique. Et le peuple de nos assemblées dominicales le sent tout de suite, même s’il accepte de chanter ce qu’on lui dit de chanter... La crise que traverse l’Eglise, telle qu’elle se reflète dans le concept erroné de « peuple de Dieu », résulte de l’abandon de l’essentiel : Dieu. Ce qui reste alors, ce n’est que le carriérisme de quelques uns. Carriérisme auquel le Pape François a fait allusion.

 

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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 07:14

« Evêques de France, vous n’avez qu’un seul parti à prendre, le parti de Dieu, et vous nous donnez depuis quelque temps un christianisme dévitalisé, dépouillé de ses mystères et de ses miracles, réduit à la sociologie et à l’histoire, et qui est à la religion ce que le centrisme est à la politique. Vous multipliez les concessions à la mode intellectuelle, les compromis avec le monde ; or le monde qui vit dans l’angoisse et la pénurie spirituelle ; le monde qui a eu des espérances et n’a plus que des désillusions, attend de vous des raisons de croire, et votre timidité ne lui fournit que des raisons de douter. Vous parlez de moins en moins comme saint Paul, et de plus en plus comme un sénateur centriste. » (André Frossard, Le parti de Dieu, éd. Fayard.)

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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 10:39

Messeigneurs,


cef-paris-4Vos prédécesseurs, ceux qui étaient à votre place dans les années qui ont suivi immédiatement le Concile, ont gravement contribué à blesser ou à dénaturer la liturgie de l’Eglise, ce qui a eu pour conséquences la chute des vocations, l’accélération de la baisse de la pratique dominicale (« une chance pour l’Eglise » nous disait-on alors) et aussi - que vous le reconnaissiez ou pas - l’amplification de la crise lefebvriste. Aujourd’hui, Messeigneurs, les témoignages que nous recevons de presque tous les diocèses de France, soit qu’ils figurent sur vos sites internet, soit qu’ils nous sont envoyés pas des fidèles, (lettres, messages électroniques, photos...) montrent très clairement qu'au lieu de contribuer au redressement de la situation, comme le demande Benoît XVI et comme vous prétendez le faire, vous donnez le coup de grâce à cette liturgie déjà rendue moribonde dans les paroisses dont vous avez la responsabilité. Messeigneurs, n’est-il pas temps pour vous d’ouvrir les yeux ? Regardez ce désastre liturgique et considérez à quel niveau inquiétant vous voici arrivés, entraînant dans votre interminable descente des fidèles qui ont la naïveté de vous croire attachés à appliquer Vatican II, attachés à suivre et à aider le Souverain Pontife, attachés à transmettre la foi de l’Eglise. 

 

Considérez les images que vous donnez de vous-mêmes lorsqu’on vous voit présider ces célébrations infantilisantes dont vous êtes les initiateurs : ne voyez-vous donc plus à quel point elles vous discréditent et, par ce fait même, outragent l’Eglise ? Ne voyez-vous donc plus à quel point vos « messes festives », vos « messes des familles », vos « messes qui prennent le temps »... ne sont plus, au regard des fidèles ayant su conserver un minimum de bon sens "catholique", que des vitrines à l’aide desquelles vous espérez dissimuler les déficiences cumulées de vos projets pastoraux ? Allons, Messeigneurs, reprenez-vous : cessez une bonne fois pour toutes d’encourager toutes ces célébrations grand-guignolesques au cours desquelles vous semblez vous donner tant de mal à tenir le rôle de Monsieur Loyal qui ne vous sied pas. Non, ces célébrations que vous infligez au Peuple de Dieu et auxquelles vous participez sont d'un autre âge qui n'est pas celui de l'Eglise... Non plus que le vôtre d'ailleurs.

 

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 18:05

La spécificité d'un épiscopat catholique, qu'il soit japonais, italien, américain... ou même syldave, est de tourner dans le sens de rotation indiqué par Rome ou, pour être plus clair, dans le sens du Siège apostolique.
La spécificité de l'épiscopat français est de tourner habituellement en sens contraire de Rome. On trouve même, au sein de cet épiscopat si particulier, quelques évêques qui tournent sur eux-mêmes et sans parvenir à s'arrêter, comme s'ils étaient incapables d'échapper à un mouvement "lévogyre" initié dans les années 1968.
Ce mouvement inverse produit des liturgies "à la française" où la célébration de la foi passe loin derrière la célébration de convivialités factices; produit une catéchèse creuse qui n'apprend plus rien, ne transmet plus rien; produit des prêtres épuisés d'avoir à participer à des réunions plus stériles les unes que les autres; produit des séminaires diocésains où l'on démolit les rares candidats au sacerdoce trop attachés à suivre Benoît XVI; produit des Equipes d'Animation Pastorale (E.A.P.) où se retrouvent quelques laïcs soigneusement choisis parmi les fidèles les plus aptes à "enquiquiner" les rares pasteurs qui veulent mettre en application les enseignements des Souverains Pontifes...


 

C'est pour entretenir cette pastorale qui a depuis longtemps donné les preuves de sa stérilité, que l'épiscopat français continue, sous la houlette de quelques mitres influentes (Cf. ce qu'écrivait Mgr Gaidon à ce sujet), à "tourner" en sens contraire de Rome dans des structures diocésaines ou supra-diocésaines que le Cardinal Ratzinger avait un jour qualifiées d' "inutiles".
Par certains points, le fonctionnement de notre épiscopat français ressemble à celui de l'Education Nationale où, quand rien ne marche plus, on réunit des "experts" (qui sont à l'origine des dysfonctionnements constatés) qui créent une "commission" chargées d'élaborer une énième "réforme" qui ne fera qu'accentuer la crise tout en décourageant les enseignants qui font encore honnêtement leur travail. On ne fait pas autrement dans l'épiscopat français dont la devise semble être : « En tout, faisons l'inverse de ce que dit Rome ».
Souvenons-nous : lorsque le pape Benoît XVI a donné le Motu proprio Summorum pontificum accompagné d'une Lettre explicative adressée à tous les évêques et dans laquelle il demandait aux prêtres de « célébrer [la liturgie] avec beaucoup de révérence et en totale conformité avec les prescriptions du Missel [restauré à la suite de Vatican II] », le Cardinal Ricard avait immédiatement déclaré : « J'ai envie de dire aux catholiques, et en particulier aux prêtres: ne vous inquiétez pas ! Rien n'est changé dans votre façon de célébrée ».


 

Preuve évidente que quand Rome demande de tourner dans le bon sens pour corriger les innombrables erreurs et désobéissances qui affectent la célébration de la liturgie dans la quasi totalité des paroisses, il se trouve des voix officielles, au sein de l'épiscopat français, pour encourager à demeurer coûte que coûte dans le mouvement contraire. Ce qui revient non pas à désobéir ouvertement, mais simplement à ne pas obéir.
Mais devons-nous nous laisser entraîner dans ce mouvement giratoire inversé propre à l'épiscopat français et qui conduit de nombreux fidèles catholiques à tremper malgré eux dans une constante ambiance de "schisme spirituel" ?

 

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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 09:59

L' "Eglise-qui-est-en-France" nous donne trop souvent l'impression d'être encore dirigée par un épiscopat dont une majorité de membres sont "paumés" : ils semblent naviguer à vue en cherchant vainement à sortir de cet épais brouillard que des années d'expériences désastreuses (en catéchèse et en liturgie essentiellement) ont fait tomber sur leur pastorale. Ces évêques qui naviguent à vue sont davantage pitoyable encore quand, prisonniers d'une vision soixante-huitarde des choses (à la façon d'un Hans Küng définitivement dépassé) ils poursuivent des expériences ou font des déclarations qui achèvent de ruiner l'Eglise, les diocèses, les paroisses et, ce qui est gravissime, la confiance que devraient avoir les fidèles en la foi catholique.

 

 

 

Oui, de tels évêques se font les promoteurs de la crise lorsqu'ils gardent le silence devant des liturgies systématiquement sabotées : messes dansées par un vicaire épiscopal, messes concélébrées avec une pasteur protestante, messes célébrées de façon négligée, messes célébrées dans l'ignorance des règles données par le missel romain, messes célébrées sur fond de chansonnettes qui sont au chant sacré ce que "la danse des canards" est à une cantate de Bach, messes célébrées dans des salles de fêtes alors qu'on dispose d'une cathédrale, messes célébrées au milieu de jongleries, messes célébrées par des prêtres déguisés en clowns, messes célébrées par des prêtres obligés d'obéir aux ordres de laïcs membres d'une véritable Stasi liturgique... etc. Une telle situation inacceptable nous invite à reprendre la méditation que faisait, en 2005, le Cardinal Ratzinger au Chemin de Croix du Colisée : « Que peut nous dire la troisième chute de Jésus sous le poids de la croix ? Peut-être nous fait-elle penser plus généralement à la chute de l'homme, au fait que beaucoup s'éloignent du Christ, dans une dérive vers un sécularisme sans Dieu. Mais ne devons-nous pas penser également à ce que le Christ doit souffrir dans son Église elle-même ? Combien de fois abusons-nous du Saint-Sacrement de sa présence, dans quel coeur vide et mauvais entre-t-il souvent! Combien de fois ne célébrons-nous que nous-mêmes, et ne prenons-nous même pas conscience de sa présence! Combien de fois sa Parole est-elle déformée et galvaudée ! Quel manque de foi dans de très nombreuses théories, combien de paroles creuses ! Que de souillures dans l'Eglise, et particulièrement parmi ceux qui, dans le sacerdoce, devraient lui appartenir totalement! Combien d'orgueil et d'autosuffisance ! Que de manques d'attention au sacrement de la réconciliation, où le Christ nous attend pour nous relever de nos chutes ! Tout cela est présent dans sa passion.  La trahison des disciples, la réception indigne de son Corps et de son Sang sont certainement les plus grandes souffrances du Rédempteur, celles qui lui transpercent le coeur. Il ne nous reste plus qu'à lui adresser, du plus profond de notre âme, ce cri : Kyrie, eleison - Seigneur, sauve-nous (cf. Mt 8,25). Souvent, Seigneur, ton Eglise nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l'eau de toute part. Et dans ton champ, nous voyons plus d'ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de ton Eglise nous effraient. Mais c'est nous-mêmes qui les salissons ! C'est nous-mêmes qui te trahissons chaque fois, après toutes nos belles paroles et nos beaux gestes. Prends pitié de ton Eglise: en elle aussi, Adam chute toujours de nouveau. Par notre chute, nous te traînons à terre, et Satan s'en réjouit, parce qu'il espère que tu ne pourras plus te relever de cette chute; il espère que toi, ayant été entraîné dans la chute de ton Eglise, tu resteras à terre, vaincu. Mais toi, tu te relèveras. Tu t'es relevé, tu es ressuscité et tu peux aussi nous relever. Sauve ton Eglise et sanctifie-la. Sauve-nous tous et sanctifie-nous ».

 

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21 janvier 2010 4 21 /01 /janvier /2010 21:23

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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 12:36

Pour répondre à cette question délicate, il faut commencer par regarder quels sont les droits des fidèles puis, ensuite, de voir si les évêques respectent ces droits. Le Droit canonique précise les droits des fidèles : - « Les fidèles ont le droit de recevoir de la part des Pasteurs sacrés l’aide provenant des biens spirituels de l’Eglise, surtout de la Parole de Dieu et des sacrements. » (Can. 213) - « Les fidèles ont le droit de rendre le culte à Dieu selon les dispositions de leur rite propre approuvé par les Pasteurs légitimes de l’Eglise (...). » (Can. 214)




Il est évident que dès lors que les Pasteurs sacrés ne procurent plus l’aide que demandent les fidèles ou interdisent - de quelque façon que ce soit - que ces mêmes fidèles rendent un culte à Dieu selon les dispositions rituelles approuvée par l’Eglise, ils s’exposent à la critique. Ces deux points doivent être complétés par un élément supplémentaire : dès lors que les fidèles constatent que ce que leur font faire les Pasteurs diocésains est contraire à ce qu’enseigne le Saint Père, il y a matière supplémentaire à critique. Reste une autre question : comment doit se faire cette critique ? Pour ce qui est des abus en liturgie, le Siège apostolique, dans l’Instruction Redemptionis Sacramentum rédigée à la demande du BX Jean-Paul II, répond que tous les fidèles, qu’ils soient clercs ou laïcs, ont le droit de prêter une attention particulière à ce que le très saint Sacrement de l’Eucharistie soit défendu contre tout manque de respect et toute déformation, et que tous les abus soient complètement corrigés. Et il est reconnu à tout catholique, qu’il soit prêtre, diacre ou fidèle laïc, le droit de se plaindre d’un abus liturgique, auprès de l’Evêque diocésain ou encore auprès du Siège Apostolique en raison de la primauté du Pontife Romain. Il est donc clair que les évêques ont de devoirs (Cf. Can. 213 et 214 ci-dessus) et que les fidèles - tous les fidèles sans exception - ont des droits qui doivent être respectés. Reste à savoir comment doivent être formulées les plaintes éventuelles.

 

Il est dit, dans les documents magistériels, qu’il faut d’abord s’adresser aux évêques eux-mêmes. Mais le problème est le suivant : quel intérêt y a-t-il à signaler des abus à ceux qui en sont souvent les auteurs ? Par ailleurs, on sait que les abus ont été maintes fois signalés dans des études anciennes ou récentes, y compris dans les documents des papes eux-mêmes. Or ces publications, qui faisaient état de faits constatés, se sont heurtées à l’indifférence totale des évêques. C’est donc par la force des choses que les fidèles en arrivent à utiliser internet pour dénoncer un grave problème de désobéissance ou de laisser-aller conduisant à ce que de nombreux fidèles sont aujourd’hui plongés dans l’incertitude doctrinale et la misère spirituelle. On relira avec profit le Décret Christus Dominus de Vatican II sur la charge pastorale des évêques dans l’Eglise.

 

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 08:36

La grave crise qui secoue la majorité des diocèses de France ne pourra plus longtemps être dissimulée à coups de création d’ « équipes d’animation pastorale » ou de création de nouvelles « unités pastorales ». Toutes ces nouveautés amenées à grands coups de « célébrations festives » et autres « guignoleries liturgiques » ne parviennent plus à donner le change : elles n’intéressent que la poignée de laïcs qui s’y impliquent sans même voir qu’ils sont, comme on dit, « à côté de la plaque » ; elles sont la marque d’une pastorale qui tourne désormais à vide ; elles procèdent de ce que Jacques Maritain appelait « une brusque libération collective de misérables « libidines » longtemps refoulées. » 

 

 


messeneigeCar la réalité est celle-ci : églises vides, séminaires vides, communautés diocésaines dont les effectifs fondent à vue d’œil, état alarmant des finances, raréfaction des confirmands, ignorance des fidèles sur les points élémentaires de leur religion, clergé isolé ou, pour être plus exact, qui s’est lui-même isolé à mesure qu’il se « laïcisait » en pensant être ainsi « plus proche des gens ». Cette situation est le résultat d’une pastorale qui a été menée tambour battant pendant 50 ans par des évêques cooptés au sein d’un clergé qui n’a cessé de chanter les louanges d’un Concile qu’il n’a lui-même jamais appliqué et qu’il était même interdit aux fidèles d’appliquer. C’est là une réalité qu’il n’est plus possible de dissimuler tant les témoignages sont accablants. En se couvrant abusivement de l’autorité de Vatican II, l’épiscopat de France a imposé aux fidèles - prêtres y compris - d’une façon quasi dictatoriale, pêle-mêle, l’abandon du latin et du grégorien, la célébration face au peuple, la liquidation des traditions paroissiales populaires, la concélébration systématique, les absolutions collectives, la tenue civile des clercs, l’impossibilité de prier à genoux pendant la messe, la réception de la communion dans les mains, les fantaisies liturgiques, la désacralisation... Oui : nos évêques, les uns après les autres, ont imposé de faire l’exact contraire de ce que le Concile demandait qu’on fasse ! Et si l’on reprend les documents publiés par les diocèses, on constate encore que cette pastorale proprement dévastatrice a été partout présentée comme la voie qu’il fallait obligatoirement emprunter si l’on voulait stimuler la foi et redynamiser les paroisses. Le plus curieux est qu’aujourd’hui, quand des prêtres et des laïcs de la nouvelle génération veulent appliquer les enseignements de Vatican II, ils s’entendent reprocher par ces évêques qui ont toujours ignoré les enseignements magistériels, de pratiquer l’ « herméneutique de la rupture » dénoncée par Benoît XVI.

 

Mais après tout, oui, il faut pratiquer une « herméneutique de la rupture ». Mais... cette « rupture » nette doit se faire avec la pastorale mise en place dans nos diocèses dès les lendemains de Vatican II et qui se poursuit aujourd’hui encore sous la houlette d’un épiscopat qui tarde à reconnaître ses échecs cuisants. Oui, il est devenu urgent et vital, vu l’état de nos diocèses et de nos paroisses, de pratiquer cette « rupture » à tous les échelons de la pastorale actuelle dès lors qu’on souhaite pratiquer une « herméneutique de la continuité » avec les véritables enseignements de l’Eglise en général, de Vatican II en particulier. Nos évêques devraient comprendre que le moment est arrivé où cette rupture va devoir se faire. Avec ou sans nos eux.

 

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 11:02

Des prêtres - généralement de la génération Mai 68 - viennent nous dire que « l’Eglise n’est pas allée assez loin. » (Voir ici). Et voici qu’ils demandent l’ordination d’hommes et de femmes mariés, la possibilité de donner la communion à tout le monde, la possibilité pour les laïcs d’intervenir dans les grandes décisions de l’Eglise… etc. Et, cerise sur le gâteau (qui montre que ces clercs sont complètement à « côté de la plaque »), ils estiment que « l’Eglise catholique doit évoluer avec la société. » Comme si la société évoluait dans le bon sens et rendait les gens heureux ! Enfin quoi, ces mêmes prêtres qui ont tout « bousillé » dans les paroisses et les diocèses de France et qui, maintenant, voyant leurs églises vides mais s’obstinant à ne pas reconnaître qu’ils ont une grande part de responsabilité dans cet effondrement, osent prétendre que c’est l’Eglise qui ne serait pas allée assez loin ? Allons, mes bons Pères : arrêtez de rêver et ouvrez une bonne fois les yeux sur les ruines laissées par votre catéchèse sans contenu, vos liturgies équivoques, votre pastorale nébuleuse... Vous constaterez que ce n’est pas l’Eglise qui fait fausse route mais bien la « pastorale » dont vous avez été et êtes les promoteurs. Ouvrez grand les yeux, et vous constaterez que les jeunes générations de fidèles que vous ne voyez plus dans les églises dont vous avez la responsabilité sont maintenant auprès du Souverain Pontife pour apprendre à aimer cette Eglise dont vous ne voulez plus et à mettre en œuvre un Concile que vous avez systématiquement trahi. Et finalement, osons poser cette question qui dérange : votre « désamour » de l’Eglise n’est-il pas le signe d’un sacerdoce que vous avez toujours mal vécu parce que vous avez été ordonnés à une époque où l’on ne se préoccupait plus de pénétrer les exigences de la prêtrise ?

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 08:28

Qui se souvient de cette joyeuse époque où l’on chantait dans les paroisses « pour inventer la liberté, brisons nos chaînes de solitude », où l’on apprenait dans les séminaires diocésains - car il y en avait encore ! - à composer des prières eucharistiques sauvages et à se gaver d’exégèse bultmanienne, où l’on disait aux jeunes prêtres qu’il fallait à tout prix dépoussiérer les paroisses en supprimant les processions, la dignité de la liturgie, le latin et le grégorien ? Qui se souvient de cette époque où l’on se réjouissait de voir les églises se vider en disant qu’à défaut d’avoir des fidèles en nombre, on aura des fidèles de qualité dont la motivation permettra de redynamiser l’Eglise, les paroisses, les communautés chrétiennes ? Qui se souvient de cette époque où l’on a imaginé des catéchèses vides qui, ajoutées à des liturgies creuses agrémentées de chants accompagnés à la guitare et à la batterie, devaient attirer les jeunes à la messe du dimanche ? Qui se souvient, en fin, de cette époque, où les candidats à la prêtrise qui ne voulaient pas cautionner cette auto-démolition de l’Eglise, ont quitté les séminaires en masse, pour la plus grande joie d’évêques qui ne voulaient surtout pas ordonner prêtres des jeunes trop classiques, trop « romains », trop demandeurs d’une formation solide à la prêtrise ?

 

Aujourd’hui, on paie le prix fort de ces égarements contre lesquels s’étaient pourtant élevées des voix autorisées. Et les évêques de France, récemment réunis à Lourdes, s’inquiètent de la situation dont ils sont les héritiers. Malheureusement, leurs inquiétudes ne les poussent pas à proposer des solutions énergiques. L’un d’eux, Mgr Jean-Claude Boulanger, Evêque de Bayeux-Lisieux, vient de constater que les candidats au sacerdoce « ont une grande attente à l’égard de la liturgie, car ils sentent que c’est là qu’ils vont se ressourcer. » Ah bon ? Voilà 50 ans que les fidèles - et pas seulement les candidats au sacerdoce - ont une « grande attente à l’égard de la liturgie ». Et qu’ont fait nos évêques pour répondre à cette attente ? Rien. Strictement rien. Ce qui est aujourd'hui encore encouragé dans les paroisses, ce n’est pas le respect de la liturgie de l’Eglise, mais les messes expérimentales. Comme au bon vieux temps où l’on croyait aux vertus d’une pastorale de l’enfouissement greffée sur l’ignorance des enseignements magistériels.

 

Autant dire que le redressement de l’Eglise, en France, n’est pas pour demain.

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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 16:10

« Les serpents d’Eglise, mes pères (les évêques), glissent entre vos pieds et vous n’entendez pas leur sifflement. Ils n’attaquent jamais les dogmes de face, ils s’appliquent simplement à les vider de leur substance, en affectant de respecter leur enveloppe. Les serpents d’Eglise ne soutiendront jamais que la Vierge Marie a rêvé qu’elle recevait la visite d'un ange ; ils nous diront qu’elle a pris conscience un jour de sa mission, et que saint Luc a donné une forme imagée à cette révélation tout intérieure... » Voilà ce qui s’appelle « mettre le doigt sur la plaie ». Car, ce que font les serpents d’Eglise à l'égard de ce récit, ils le font avec tout. Miracles, présence réelle, rédemption, résurrection... Autant de mots dont ils vident la substance pour n’en conserver qu’une signification symbolique qui aboutit aux mièvreries que nous entendons. 

 

De cette situation désastreuse, saint Paul nous avait prévenus. Je le cite : « Il arrivera un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité et se tourneront vers les fables. » (2 Timothée 4, 3-4). Nous y sommes ! Le drame, c’est que cela ne semble pas émouvoir nos évêques. Etrangement silencieux face à toutes les dérives qui mettent en péril la foi des humbles, on ne les entend jamais souffler mot pour rappeler leurs clercs à l’ordre. A croire qu’ils sont atteints de surdité et de cécité. Une chose est sûre : si la rectitude de leur foi est à la mesure de leur « courage », mieux vaut se passer de leurs discours. »

 

Extrait du livre « Le parti de Dieu – Lettre aux évêques » (éd. Fayard, 1992), par Académicien André Frossard

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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 16:36

Il y a quelques temps, sur un site internet où il était question de liturgie, on apprenait que la « messe en latin » attire des jeunes... ce qui avait conduit Mgr Le Gall à reconnaître une situation qui « pose question à l'Eglise ». Curieuse réaction d'un ancien Abbé bénédictin qui ne s'était jamais posé de question - semble-t-il - lorsqu'il voyait de nombreux jeunes venir à la messe célébrée en latin et grégorien dans son monastère de Kergonan. En réalité, le fait que le latin attire des jeunes ne pose pas question à l'Eglise - n’a jamais posé la moindre question à l’Eglise -, mais aux Pasteurs, lesquels n'avaient jamais envisagé, dans les années 80, que le latin allait davantage attirer que les « messes rock » et les chants de Mannick et Akepsimas dont ils nous garantissait pourtant le succès auprès des nouvelles générations.

 

 

 

saintsacrificemesse.jpgPour « ramener des fidèles » aux messes ordinaires, « il faut réintroduire davantage de silence, de hiératisme, d'intériorité, de beauté dans les vêtements liturgiques », avait encore dit Mgr Le Gall, Archevêque de Toulouse et responsable de la liturgie en France. Mais comment peut-on faire pour « ramener des fidèles » vers quelque chose qui n’a jamais existé et qui n’existe toujours pas dans nos paroisses plus de 40 ans après Vatican II (sauf très rares exceptions) ? Comment peut-on faire pour « ramener des fidèles » vers des messes « ordinaires » qui n’existent pas parce qu’on a tout bonnement interdit qu’elles puissent exister ? Tout le problème est là, puisque dans la majorité des paroisses, la messe « ordinaire », que bien peu de prêtres savent célébrer, est devenue synonyme de laideur et de laisser-aller au lieu d’être signe de fidélité aux enseignements de Vatican II et du Missel Romain. Au séminaire, une formation pour apprendre à célébrer la messe en latin pourrait être introduite, suggérait aussi Mgr Le Gall. De tels propos, s'ils ont vraiment été prononcés, montrent bien que nos Pasteurs ne maîtrisent plus guère la situation : les voici dépassés et obligés de suivre le mouvement au lieu de le contrôler. Car enfin, venir nous dire qu’ « une formation... pourrait être introduite » alors que voilà plus de 40 ans qu’elle aurait dû être assurée parce qu’elle était explicitement demandée par Vatican II (cf. Sacrosanctum Concilium, n°14 - 20), voilà qui est pour le moins révélateur d’une grande anarchie dans les rangs de l'épiscopat français ! On en vient maintenant à timidement envisager une formation (mais par qui sera-t-elle assurée ?) qui a été systématiquement refusée pendant des années aux séminaristes qui la souhaitaient : voilà qui est aussi révélateur de l’état d’esprit de certains de nos Pasteurs qui n’envisagent pas d’apprendre à célébrer la messe correctement parce que l'Eglise le demande, mais simplement parce qu’à la suite d'un changement de mentalités, des fidèles le demandent. Autrement dit, tant que les fidèles ne demandent rien, les prêtres continueront à ignorer les enseignements magistériels et à saccager la liturgie de l'Eglise en imposant partout des célébrations plus ou moins burlesques. On sait ce qu'il reste à faire... Il y a quarante ans, demander une formation liturgique ou une messe en latin vous faisait passer pour un « intégriste » ; aujourd'hui, ça vous fait passer pour quelqu'un d'ouvert et de « branché ». Mais quel crédit accorder aux propos de Pasteurs opportunistes qui préfèrent suivre le troupeau au lieu de le guider ? Combien de fois changeront-ils encore de direction au gré de la mode ? Et quand traduiront-ils leurs belles paroles en actes ? Nul ne le sait.

 

Il n'en demeure pas moins vrai que le fond du problème liturgique continue à être ignoré puisqu'au moment de la parution du Motu Proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI, on a pu entendre nos évêques nous dire qu'il n'y a pas de problèmes liturgiques en France. C’est le discours officiel de notre épiscopat : il procède de la méthode Coué bien appliquée mais ne parvenant cependant pas à dissimuler la réalité. Car il y a bel et bien un très sérieux problème liturgique en France : il vient de ce que, d'une part, depuis des années, les prêtres n'ont plus eu de formation liturgique et de ce que, d'autre part, les lignes tracées par le Siège apostolique pour permettre un redressement de la situation n'ont jamais été suivies. Si le Missel romain et le Concile étaient suivis, comme on nous assure qu'ils le sont, comment expliquerait-on qu'il n'y a pas deux messes qui se ressemblent dans nos paroisses ? Cette absence d'unité liturgique n'est-elle pas la preuve évidente qu'il y a un « bogue », c'est-à-dire une sérieuse « anomalie » dans les programmes liturgiques diocésains ? Il y a de cela un certain temps, un maître de chœur s'est adressé à la Supérieure d’une communauté religieuse qui reçoit habituellement des groupes de fidèles, pour lui demander s'il y aurait la possibilité de venir avec une vingtaine de personnes pour faire un week-end de formation au chant. « Pas de problème, répond aimablement la Sœur, nous recevons souvent des groupes venant faire des sessions et nous avons de quoi héberger les gens. » Puis, elle ajoute : « Quelle sorte de chant faites-vous? » « Du chant grégorien », répond le maître de chœur. Et la religieuse de répondre, un peu gênée : « Oh, alors vous pourrez venir avec votre groupe, mais je ne pense pas que vous pourrez participer à notre messe : notre liturgie ne correspond probablement pas à votre style. » Ainsi donc, on ne peut désormais participer à une messe que si l'on en accepte le « style » local né le plus souvent du refus de suivre les normes liturgiques. Cette situation porte un nom : « pagaille ».

 

Que nos évêques ne veuillent pas reconnaître officiellement cette « pagaille » n'arrange pas les choses. Fort heureusement, le Saint-Père Benoît XVI connaît la situation véritable : il sait parfaitement que dans nos diocèses, les fidèles ont les plus grandes difficultés à trouver une messe célébrée dignement et dans le respect des livres liturgiques officiels. Mais que peut-il faire face à un épiscopat qui donne l'impression de toujours vouloir défier Rome en déclarant haut et fort qu’il n'y a pas de problème liturgique et qui refuse d’entendre et d'appliquer les textes magistériels ?

 

Pro Liturgia

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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 19:21

Ils étaient émouvants. A les entendre soudain si sincères, on avait presque la larme à l'oeil. Qui ? Mais les évêques de France, voyons ! Quand ? Mais dès qu'a été publié le Motu proprio Summorum pontificum de Benoît XVI, voyons ! Que nous disaient-ils ? Simplement qu'il n'était pas question de remettre en cause Vatican II; qu'il n'était pas question de revenir sur la légitimité de la liturgie voulue par le Concile; que partout - oui, partout ! - c'était le missel actuel qui était la norme. Plusieurs d'entre eux - on parle toujours des évêques de France - étaient même allés jusqu'à signer et à publier des manifestes dans lesquels ils se disaient indéfectiblement attachés au Concile et à la personne du Souverain Pontife - ou plutôt à la personne du pape, car le mot "souverain" est un mot qu'ils n'apprécient guère tant il leur fait penser à une autorité indiscutable -. Et puis il y a eu la levée des excommunications des évêques sacrés par Mgr Lefebvre. Là encore, on a entendu nos évêques nous rappeler que Vatican II n'était pas négociable. Dans l'Est de la France, dix évêques sont même allés jusqu'à signer une déclaration dans laquelle ils disaient prier « pour que la décision du Saint Père soit reçue pour ce qu'elle veut être : non pas une remise en cause du concile Vatican II »

 

 

 

Oui mais voilà : les belles déclarations ont été faites; des fidèles y ont cru... et rien n'a changé. Rien n'a changé, c'est-à-dire, en clair, que nos évêques de France ne sont toujours pas prêts à recevoir Vatican II (+) (+) et à en appliquer les principes : c'est un fait qu'il faut avoir l'honnêteté de reconnaître. La situation est bloquée au point que rien ne semble avoir changé depuis le temps où l'académicien André Frossard écrivait son excellente "Lettre ouverte aux évêques de France" (éd. Fayard). Il suffit de parcourir les sites internet des diocèses français pour voir ce qu'on y trouve et qui est présenté comme le nec plus ultra de la pastorale liturgique : des messes célébrées dans des halls de fêtes ou des salles de sport; un vicaire épiscopal revêtu d'une chasuble aux couleurs de la gay pride et qui danse avec les jeunes (déguisés pour l'occasion) à la fin d'une "messe"; un archevêque qui utilise des corbeilles en osier en guise de ciboires ou de patènes; un autre archevêque - bientôt à la retraite - qui danse une farandole avec les fidèles à l'issue d'une célébration eucharistique... Et partout ces braves fidèles septuagénaires auxquels on donne des responsabilités en leur faisant croire qu'en étant à la tête de structures paroissiales démultipliées, ils rendront service à l'Eglise. Et partout des messes "plan-plan", des chants "nunuches", des célébrants qui se donnent en mauvais spectacle, des concélébrants vautrés sur des chaises, des fidèles qui se pressent autour d'un autel comme pour montrer qu'eux aussi ont le droit d'occuper un mètre carré du "podium" où il est de bon ton de se montrer si l'on veut faire partie des "super-cathos" [preuves en vidéo]... Il y a aussi des évêques qui autorisent que soit célébrée, ici ou là, la forme "extraordinaire" du rite romain, cette forme autorisée par le Motu proprio Summorum pontificum. Mais à y regarder de plus près, ces messes-là ne sont que des leurres : le même évêque qui viendra célébrer la forme "extraordinaire" correctement (sans forcément y croire, comme l'ont ouvertement avoué l'un ou l'autre d'entre eux au cours de réunions entre prêtres d'un secteur) vont allègrement massacrer la forme "ordinaire" : preuve que pour ceux-là, la liturgie n'a aucune cohérence. C'est gravissime !

 

Autres questions : a-t-on un jour entendu un évêque de France enseigner que la communion pouvait légitimement être reçue à genoux et directement dans la bouche ? Non. A-t-on entendu un de nos évêques rappeler que la liturgie dite "conciliaire" pouvait légitimement être célébrée versus orientem ? Non. A-t-on entendu un évêque rappeler à ses prêtres qu'il était interdit (par le Concile dont on se réclame !) de modifier la liturgie de l'Eglise ? Non. A-t-on vu un de nos évêques rappeler que, selon l'Exhortation Sacramentum Caritatis, il était nécessaire que les prêtres sachent célébrer en latin (ce qui suppose une solide formation !), sachent chanter le grégorien sans le massacrer (ce qui suppose aussi une formation !), et que les fidèles sachent eux-mêmes participer à la liturgie lorsqu'elle est célébrée en latin ? Non. Pour beaucoup de fidèles, il est devenu clair que, quoi que nous disent nos évêques de France, obéir au Saint-Père n'est pas leur priorité. On a même parfois l'impression que leur pastorale consiste à affirmer qu'en France, l'Eglise bénéficie d'une autonomie l'autorisant à ne pas tenir compte des enseignements du Magistère ou du moins à les adapter dans un sens vraiment très large... et très lâche. Il devient évident que dans les diocèses où l'on donne l'impression de ne pas marcher sur le même chemin que l'Eglise universelle, les fidèles n'ont plus vraiment de raisons d'avoir confiance en leurs pasteurs, quand bien même ces derniers multiplieraient-ils les lénifiantes déclarations de soutien au pape et de fidélité à ses orientations.

 

Pro Liturgia

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