27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 18:39

Nous venons de célébrer la Fête de l’Apôtre et Evangéliste Saint Matthieu. A la lumière de la grande Miséricorde de Dieu, Matthieu raconte lui-même l’événement inoubliable de son appel à suivre Jésus : « Étant sorti, Jésus vit, en passant, un homme assis au bureau de la douane, appelé Matthieu, et il lui dit : « Suis-moi ! ». Et, se levant, il le suivit. Comme il était à table dans la maison, voici que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent se mettre à table avec Jésus et ses disciples. Ce qu'ayant vu, les Pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? ». Mais lui, qui avait entendu, dit : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez donc apprendre ce que signifie : C'est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. » (Matthieu 9, 9-13)

 

 


La réponse immédiate que Matthieu fait au Seigneur est signe, en premier lieu, de la présence de Miséricorde Divine, et, en deuxième loi, de la capacité du pécheur de s’ouvrir au pardon pour pouvoir accueillir l’invitation, sublime et radicale, de suivre Jésus, c’est-à-dire de L’imiter ! La vie de celui qui a été marqué par la rencontre avec la Miséricorde n’est plus la même ; elle connaît, comme pour Matthieu, un changement réel appelé « conversion ». Quand on s’ouvre au Seigneur, dans la vérité, c’est-à-dire dans l’humilité, on s’avance sur un chemin de transformation, on change de mentalité et de disposition du cœur, parce que la puissance du Pardon du Christ entre dans l’esprit humain, et le façonne dans la bonté. Une personne quelconque, qui, comme Matthieu avec tout son poids de péché et ses limites, met sa confiance en Jésus, devient capable même de « tout laisser » pour Le suivre. Matthieu, appelé Lévi le publicain, les pêcheurs de Galilée, et les autres que le Seigneur appela à Lui, n’auraient jamais pu imaginer que leur vie aurait été ainsi transformée par l’amitié avec le Christ, au point de devenir, un jour, un modèle de sainteté pour des générations et des générations. Le pouvoir de la grâce de Jésus est réellement illimité ! Il peut tout si l’homme pécheur se laisse entourer et toucher par sa Divine Miséricorde, comme l’ont fait André, Jean, Simon-Pierre, Barthélémy, Thomas, Mathieu… Pour le chrétien, il est fascinant de relire l’appel de Jésus aux Apôtres. Les Evangiles nous montrent que leur décision fut radicale : « Ils quittèrent tout » (Luc 5, 11) pour Le suivre lui seul. Le commentaire de Saint Bède est magistral, à propos de la réponse de Matthieu : « Il ne faut pas s’étonner qu’un publicain, à la première parole de Jésus qui l’invitait, ait abandonné les gains de la terre qui lui tenaient à cœur, et que, ayant laissé les richesses, il ait accepté de suivre Celui qu’il voyait qu’il ne possédait aucune richesse. En effet, le Seigneur lui-même qui l’appela extérieurement par la parole, l’instruisit de l’intérieur par une force invisible à Le suivre. Il remplit son esprit de la lumière de la grâce spirituelle grâce à laquelle il pourrait comprendre comment Celui qui l’arrachait sur la terre aux choses temporelles, était capable de lui donner au Ciel des trésors incorruptibles (…) Nous lui ouvrons la porte pour L’accueillir, quand, après avoir entendu sa voix, nous donnons volontiers notre accord à ses invitations ouvertes ou secrètes, et quand nous nous appliquons avec sérieux à la tâche qu’il nous a confiée. Il entre alors pour dîner avec nous et nous avec Lui, parce que, avec la grâce de Son Amour, il vient habiter dans le cœur des élus, pour les restaurer avec la lumière de sa présence » (cf. Office des Lectures, Fête de Saint Matthieu). Matthieu était un pécheur « public » qui, comme c’était alors la coutume, était assis au banc des impôts. Au passage de Jésus, ce pauvre homme, qui nous représente tous, est touché profondément par la grâce qui émane de la Personne du Sauveur, et, en écoutant cette parole « suis-moi », il se sent pardonné, tellement « gracié » qu’il « renaît » à une vie nouvelle et recommence tout, depuis le début.

 

Dans la ligne de son Prédécesseur, le Serviteur de Dieu Jean Paul II, le Pape Benoît XVI nous rappelle que la confiance en la Miséricorde Divine nous « donne la possibilité de recommencer depuis le début », mais nous devons êtres nous aussi disposés à pardonner. « L'Esprit de Jésus Christ est la puissance du pardon. C'est la puissance de la Divine Miséricorde. Elle donne la capacité de recommencer depuis le début - toujours à nouveau. L'amitié de Jésus Christ est l'amitié de Celui qui fait de nous des personnes qui pardonnent, de Celui qui nous pardonne aussi, nous relève continuellement de notre faiblesse et précisément ainsi, nous éduque, diffuse en nous la conscience du devoir intérieur de l'amour, du devoir de répondre à sa confiance avec notre fidélité […]. Les miséricordes de Dieu nous accompagnent jour après jour. Il suffit que nous ayons le cœur vigilant pour pouvoir les percevoir. Nous sommes trop enclins à ressentir uniquement la difficulté quotidienne qui nous a été imposée en tant que fils d'Adam. Si toutefois, nous ouvrons notre cœur, alors, nous pouvons, même plongés en elle, constater sans cesse également combien Dieu est bon avec nous; combien Il pense à nous précisément dans les petites choses, nous aidant ainsi à atteindre les grandes ». (Benoît XVI, Homélie du II° Dimanche de Pâques, Dimanche de la Divine Miséricorde, 80° anniversaire du Saint-Père).

 

Fides

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