2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 22:24

« Depuis le concile de Nicée (325), Pâques est le « jour du Seigneur » par excellence, le dimanche qui domine tous les autres dimanches de l'année. (…) Le dimanche constitue donc une célébration sans cesse récurrente de la Résurrection du Christ, une Pâque hebdomadaire. Il n'est donc pas étonnant que la célébration pascale, où l’on bénit l’eau qui va servir aux baptêmes et où on asperge les fidèles déjà baptisés en souvenir de leur propre baptême ait influencé fortement la célébration du dimanche. La bénédiction et l'aspersion des eaux baptismales de la grande et sainte nuit de Pâques devinrent l'exemplaire de la bénédiction de l'eau et de l'aspersion le dimanche. Les origines de l’aspersion dominicale remontent au VIIIème siècle, ce fut d’abord un usage des monastères : on avait coutume d’asperger à l’eau bénite les moines et le peuple, l’église et le monastère. La cérémonie monastique fut codifiée pour les églises ‘séculières’ par Hincmar de Reims (+ 882). Dans certains diocèses, la procession de l’aspersion sortait de l’église et allait jusqu’à visiter le cimetière. (…) L’Aspersion de l’assemblée à l’eau bénite est avant tout un rite de purification qui rappelle la purification par excellence du saint baptême auquel elle se rattache si étroitement. C’est d’ailleurs pour cela que l’antienne est différente pendant le temps de Pâques (du dimanche de Pâques à celui de la Pentecôte) et que l’antienne de ce temps fait directement allusion à l’eau du baptême qui jaillit du Nouveau Temple, le Christ, par sa blessure au côté, cette eau purificatrice qui nous rend à la vie par la mort du Christ. Le prêtre asperge en premier lieu l’autel, lui-même (en traçant un signe de croix avec le goupillon sur son front), et enfin l’assemblée.

 

Pendant le reste de l’année, l’aspersion prend un côté plus pénitentiel par l’usage du Psaume 50, mais rappelle toujours le baptême par l’allusion aux aubes blanches des nouveaux baptisés. L’oraison qui suit n’est pas un simple appel à la protection de l’ange gardien de la paroisse, comme on pourrait le croire à une première lecture trop rapide ! Elle est au contraire un  rappel direct de la Pâque Juive, la préservation des Hébreux dont les portes étaient teintes du sang de l’agneau pascal. En effet, au sortir d’Égypte (cf : Exode 12) toutes les familles juives sur l’ordre de Moïse immolèrent un agneau : de son sang, elles marquèrent le seuil et les linteaux de leurs portes pour que l’Ange exterminateur, chargé de mettre à mort le fils aîné de chaque famille égyptienne, passât outre sans leur faire de tort. Et après avoir mangé l’agneau avec des pains azymes, car le temps avait manqué pour faire lever la pâte, les Hébreux partirent en hâte vers le désert. C’est ce qu’on appelle la Pâque, ou le Passage, qui désigne pour le peuple de Dieu sa préservation des coups de la justice divine, sa libération du joug de pharaon et sa marche vers la terre promise. « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir » (Luc 22, 15) dit Notre-Seigneur aux apôtres. Substituée à la Pâque juive, la Messe est la Pâque chrétienne : le gage permanent de l’amour de Notre-Seigneur pour son Église. Avant d’offrir à nouveau le Sacrifice unique du Fils de Dieu par la Messe, les Chrétiens, par cette prière finale de l’aspersion du dimanche, appellent en ce jour du Seigneur et de sa Résurrection, la protection de l’Ange. Toute la cour céleste est réunie avec les fidèles de l’Église militante à chaque Messe, et tout particulièrement chaque dimanche, Pâque hebdomadaire. »

  

Extrait d’un article du Bulletin « la Barrette de St-Pierre des Latins » des membres de la

Communauté "Summorum Pontificum" du Diocèse de Nancy et de Toul – Mai 2011

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