12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 02:30

On entend souvent dire que Vatican II serait un concile simplement "pastoral" et non "doctrinal", ce qui permettrait d’en relativiser le contenu. Ce langage est tenu aussi bien par les "traditionalistes" que par les "progressistes" - encore très nombreux dans l’Eglise-qui-est-en-France - qui veulent soit refuser le Concile, pour les premiers, soit l’interpréter à leurs façons pour les seconds. De fait, Jean XXIII, à l’ouverture de Vatican II, avait demandé que les enseignements du Concile soient de type "pastoral". Encore faut-il savoir ce que signifie "pastoral" dans le langage de l’Eglise… "Pastoral" désigne ici la façon que doit être conçu l’enseignement conciliaire, mais ne qualifie en aucun cas le contenu de cet enseignement qui, lui, demeure "doctrinal" et ne saurait, de ce fait, être critiqué ou remis en cause.


 


 

http://img.over-blog.com/300x204/0/21/41/34/2009/benoitxvietmgrfellay.jpegDans le récent communiqué diffusé à la suite de la dernière entrevue des représentants du Souverain Pontife avec les responsables de la Fraternité Saint-Pie X, il a été question d’un "Préambule" remis à Mgr Fellay et qui « énonce certains des principes doctrinaux et des critères d’interprétation de la doctrine catholique nécessaires pour garantir la fidélité au Magistère de l’Église et au sentire cum Ecclesia, tout en laissant ouvertes à une légitime discussion l’étude et l’explication théologique d’expressions ou de formulations particulières présentes dans les textes du Concile Vatican II et du Magistère qui a suivi ». Contrairement à ce qui a été rapidement affirmé ici ou là, il n’est absolument pas question de discuter les enseignements de Vatican : ceux-ci sont considérés comme définitifs, pleinement conformes à la doctrine et à la Tradition. Il est uniquement question de pouvoir mieux reformuler ces enseignements et les préciser si besoin est. Sur ce point, il n’y a aucune ambiguïté possible. Paul VI disait déjà qu’ « on ne peut invoquer la distinction entre "dogmatique" et "pastoral" pour accepter certains textes de ce concile [Vatican II] et en refuser d’autres ». Et il ajoutait que « ce qui est affirmé comme objet de foi ou vérité annexe à la foi, par des actes "définitifs", requiert un assentiment de foi. Mais le reste fait aussi partie du Magistère solennel de l'Eglise auquel tout fidèle doit un accueil confiant et une mise en application sincère ». Avis à ceux, de tous bords, qui veulent ignorer le Concile soit en le refusant soit en l’appliquant systématiquement de travers (ces derniers sont légions dans nos paroisses !) tout en se disant au service de l’Eglise…

 

Le Cardinal Karol Wojtyla, devenu par la suite le pape Jean-Paul II, avait rappelé que « les actes pastoraux, par leur profond enracinement dans la foi et la morale ont une signification doctrinale : ils contiennent toute la doctrine que l'Eglise annonce - et souvent la prédisent de la manière la plus évidente - et tendent constamment à atteindre la plénitude de la vérité divine ». Quant au Cardinal Ratzinger - aujourd’hui Benoît XVI - il a affirmé, en tant que Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le caractère non discutable, non négociable, de Vatican II : « Il n'est pas possible que vous remettiez en cause la doctrine authentique du concile oecuménique Vatican II, dont les textes sont magistériels et jouissent de la plus grande autorité doctrinale ». On ne saurait être plus clair. Ces précisions permettent de mieux comprendre ce qui est aujourd’hui attendu de la Fraternité Saint-Pie X pour une complète "réintégration" dans l’Eglise catholique.

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