28 janvier 2006 6 28 /01 /janvier /2006 12:41

En France, le redressement de l'Eglise - et par conséquent de la liturgie et de tout ce qui tourne autour: catéchisme, vie sacramentelle... - ne se fera ni par la nomination de laïcs en responsabilité, ni par la création de secteurs interparoissiaux, ni par l'augmentation du nombre de bureaux, ni par la multiplication de réunions de concertation...
La reprise d'une véritable vie catholique dans les paroisses et les diocèses ne pourra se faire que grâce à l'action personnelle de prêtres et d'évêques ayant une solide personnalité bâtie sur la prière, les connaissances théologiques, la culture, l'amour de l'Eglise et du Successeur de Pierre. Bref, des personnalité au langage clair et qui ont le courage d'appeler un chat un chat et une erreur pastorale une erreur pastorale.

 

 

 

A l'image du pape Benoît XVI, de tels prêtres et de tels évêques peuvent passer par-dessus ce qu'on dit d'eux ou de ce qu'on pense d'eux, l'important étant, pour ces pasteurs de "tracer" - comme on dit d'un coureur cycliste qu'il "trace" - pour servir l'Eglise et non les intérêts de telle chapelle, de telle commission épiscopale ou encore de tel groupe momentanément bien en vue. De tels prêtres, de tels évêques, nous en avons. Pas encore assez malheureusement ! Leur courage et leur façon de préférer suivre le Successeur de Pierre plutôt que les modes pastorales ambiantes portent incontestablement des fruits : progressivement, sous leur conduite, la liturgie devient plus digne et les fidèles retrouvent le chemin des églises paroissiales; des séminaires s'ouvrent et des jeunes s'interrogent sur une possible vocation sacerdotale; la catéchèse devient un enseignement portant sur la doctrine et des parents inscrivent leurs enfants au catéchisme paroissial...
Certes, le tempérament de tels hommes de foi peut parfois heurter des fidèles au caractère mou et qui supportent mal les fonceurs. Un curé expliquait, par exemple, que lorsqu'il était arrivé dans la paroisse où son évêque l'avait nommé, il avait tout de suite mis les choses au point : "Désormais, on s'emploiera à célébrer la liturgie de l'Eglise et non plus celle des équipes liturgiques en place", avait-il annoncé au cours de sa première homélie. Les choses étaient clairement dites. Le résultat est qu'il a provoqué une levée de boucliers au sein de l'équipe liturgique en question dont les quelques membres n'ont pas tardé à démissionner et à ne plus venir à la messe du dimanche... parce qu'il ne leur était plus possible d'y parader.
Et ce curé d'ajouter : "J'ai pensé que ces fidèles-là iraient proposer leurs services dans les paroisses voisines où certains de mes confrères continuent à bricoler la liturgie. Mais non : j'ai compris qu'il n'allaient que là où ils peuvent se montrer, que là où la messe leur permet de se faire mousser... Bilan de l'opération : j'ai perdu 5 ou 6 fidèles à la messe dominicale, mais j'en ai gagné - façon de parler - une quarantaine d'autres qui ne venaient plus à l'église parce qu'ils ne supportaient plus la suffisance des deux ou trois personnes qui se croyaient propriétaires des célébrations et se pensaient indispensables pour "animer" la messe."
Regardons l'histoire de l'Eglise. Lorsque l'Epouse du Christ a traversé des crises, ce ne sont ni des commissions, ni des structures, ni des rassemblement de mitres qui lui ont permis un redressement spectaculaire, mais des hommes de foi : des pasteurs attachés au Siège de Pierre; des prêtres et des évêques ayant du tempérament et sachant parler cru pour secouer la torpeur des apparatchiks confortablement installés dans leurs vieilles certitudes pastorales.
On manque encore cruellement de tels pasteurs dans nos diocèses et nos paroisses ! Prions pour que le Saint-Père en trouve; prions pour qu'ils nous les donne; prions pour que ceux qui seront choisis "ne se dérobent pas en face des loups".

 

Pro Liturgia

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