4 mars 2008 2 04 /03 /mars /2008 12:37

En 1950 (année sainte), peu avant de proclamer le dogme de l'Assomption, Pie XII, alors qu'il se promenait dans les jardins du Vatican assista plusieurs fois au même phénomène qui s'était vérifié en 1917 au terme des apparitions de Fatima. Il le considéra comme une confirmation céleste de ce qu'il était en train d'accomplir. Une apparition qui était jusqu'à présent connue uniquement grâce au témoignage indirect du cardinal Federico Tedeschini qui en parla pendant une homélie. Aujourd'hui, un document exceptionnel et inédit sur cette vision, conservé par la famille du Pontife émerge des Archives privées Pacelli : une note manuscrite de Pie XII lui-même, écrite au crayon de papier au verso d'une feuille, dans les derniers temps de sa vie, où, à la première personne le Pape relate ce qui lui est arrivé. La note sera exposée en novembre prochain lors de l'exposition vaticane dédié au pape Pie XII pour le cinquantième anniversaire de sa mort…

          
 


« C'était le 30 octobre 1950 », avant-veille du jour de la proclamation solennelle de l'Assomption, explique Pie XII. Le Pape était donc sur le point de proclamer comme dogme de la foi l'Assomption corporelle au ciel de la Sainte Vierge, et il le faisait après avoir consulté l'épiscopat mondial, unanimement d'accord : seulement six réponses sur 1.181 manifestaient quelque réserve. Vers quatre heures de cet après-midi, il faisait « l'habituelle promenade dans le jardin du Vatican, en lisant et en étudiant ». Pie XII se souvient que, tandis qu'il montait de la place de la Madone de Lourdes « vers le sommet de la colline, dans l'allée de droite qui longe la muraille d'enceinte », il leva les yeux de ses feuilles. « Je fus frappé par un phénomène, que je n'avais jamais vu jusqu'alors. Le soleil, qui était encore assez haut, apparaissait comme un globe opaque jaunâtre, entouré tout autour d'un cercle lumineux », qui cependant n'empêchait en aucune façon de fixer le regard « sans en ressentir la moindre gêne. Une très légère nuée se trouvait devant. Le globe opaque se mouvait à l'extérieur légèrement, en tournant, et en se déplaçant de gauche à droite et vice-versa. Mais dans l'intérieur du globe on voyait avec une grande clarté et sans interruption de très forts mouvements ». Le Pape atteste avoir assisté au même phénomène le jour suivant, 31 octobre, et le 1er novembre, jour de la proclamation du dogme de l'Assomption, puis de nouveau le 8 novembre. Ensuite plus rien. Il se rappelle aussi avoir cherché à « plusieurs reprises » dans les jours suivants, à la même heure et dans des conditions atmosphériques semblables, « à regarder le soleil pour voir si le même phénomène apparaissait, mais en vain. Je ne pus le fixer, pas même l'espace d'un instant, je restai immédiatement la vue éblouie ». Dans les jours suivants Pie XII relate le fait « à quelques intimes et à un petit groupe de Cardinaux (peut-être quatre ou cinq), parmi lesquels le Cardinal Tedeschini ». Ce dernier, en octobre de l'année suivante, en 1951, doit se rendre à Fatima pour clore les célébrations de l'Année Sainte. Avant de partir il est reçu en audience et demande au Pape de pouvoir citer la vision dans son homélie. « Je lui répondis : « Laissez, il ne faut pas ». Mais il insista en soutenant l'opportunité de cette annonce, et alors, je lui expliquai quelques détails de l'événement. Ceci est, en termes brefs et simples la pure vérité ». « Pie XII était très persuadé de la réalité du phénomène extraordinaire, auquel il avait assisté bien quatre fois », déclara Soeur Pascalina Lehnert, la religieuse gouvernante de l'appartement papale.
 
Pie XII était très lié à Fatima : la première apparition aux trois bergers s'était en effet produite le 13 mai 1917, le jour même où Pacelli était consacré archevêque dans la chapelle Sixtine. Soeur Lucia Dos Santos restera toujours en contact, et le Pontife, dans la dernière année de sa vie, conservera le texte du troisième "secret" de Fatima dans son appartement.
 
Partager cet article
Repost0

commentaires