5 mars 2009 4 05 /03 /mars /2009 08:45

mgr castetMgr Castet : « le Concile nous réapprend que la célébration du Mystère eucharistique ne peut se vivre que dans la grande tradition du Mystère de l’Eglise. Il ne faut pas oublier qu’à l’égal de la profession de foi, ce qui est célébré dit le contenu de la foi, donc il ne peut pas être manipulé, ou créé par spontanéisme. (...) Il est peut être temps de revenir à ce qu’a dit le Concile et non pas à ce mythique « esprit du Concile », à la manière des trotskistes réinterprétés, qui veulent que la roue tourne toujours sans jamais s’arrêter. Or, dans le Concile, il y a ce qui est dit dans son objectivité. Comme l’a dit Jean-Paul II, les textes n’ont rien perdu de leur éclat, même si, comme tous les textes de la tradition, ils s’enrichissent des autres apports du magistère, des encycliques, des textes interprétatifs, de ce que vit l’Eglise dans son pèlerinage historique, etc. (...) Il y a eu cette idée géniale du pape Benoît XVI de considérer la messe dite de Jean XXIII (qui nous vient de saint Grégoire (1)) non pas comme une ancienne forme, mais comme une forme extraordinaire du rite romain, réaffirmant la filiation directe du missel de 1969 avec celui de 1572. Dans le missel dit de Paul VI, l’écrasante majorité des textes liturgiques vient de l’ancien missel (85 %). Il y a très peu de temps, la Conférence épiscopale britannique et d’autres pays anglophones ont fait, à la demande du Saint Siège, une « traduction authentique ». A la suite d’autres traductions, nous avons eu une forme « interprétative », une affirmation dogmatique dans laquelle l’aspect sacrificiel est légèrement amoindri. Un exemple d’édulcoration dogmatique, dans le Confiteor : « mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa. Ideo precor beatam Mariam semper Virginem » : non pas la Vierge Marie, mais la bienheureuse Vierge Marie toujours vierge, c’est différent ; l’autre n’est pas faux, mais est amoindri. A plusieurs reprises, il y a ces édulcorations. De même, « reconnaissons que nous sommes pêcheurs » nous désengage, car c’est global, ce sont nos péchés. Ce n’est pas dramatique, mais je pense qu’il y a une attente, qui devrait être résolue rapidement, je l’espère, d’une traduction plus authentique en continuité avec la tradition. C’est aussi le cas des prières eucharistiques, ou de la manifestation de l’espérance lors de l’embolisme du Pater ; de même l’Orate fratres, qui manifeste l’aspect sacrificiel de manière plus forte que ce que l’on dit ; et encore le consubstantiel du Credo : « consubstantiel » ne veut pas dire « de même nature » ; et puis dans le Pater, on ne peut pas dire « ne nous soumets pas à la tentation » ; je trouve que la traduction qui devrait être retenue est « ne permets pas que nous soyons induits en tentation » ; ce serait mieux. Nous devons avancer vers cela. Il y a la liturgie et puis il y a la rectitude de la célébration. Le respect, la proclamation de la foi ne peuvent pas être faits par des chansonnettes. La liturgie n’est pas ce que je célèbre de moi-même, ni ce que ressens, mais ce que je reçois de l’Eglise et ce à quoi je m’unis. C’est cela la liturgie de l’Eglise catholique, l’entrée dans la grande tradition de foi de l’Eglise catholique. (...) »

 

(Cf. Revue de la Lieutenance de France de l’Ordre du Saint Sépulcre de Jérusalem, n°74, Mars 2012)

A vrai dire, c’est davantage les missels successifs - y compris celui de Paul VI - qui plongent leurs racines dans

l’œuvre de S. Grégoire. Quant à la messe telle qu’elle est aujourd’hui mise en œuvre avec le Missel du Bx Jean XXIII,

il n’est pas sûr qu’en la voyant S. Grégoire pourrait y reconnaître la liturgie qu’il a lui-même célébrée (NDLR)

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