Sous la responsabilité d'une poignée d'évêques influents mais viscéralement anti-romain et dont la désunion avec le Successeur de Pierre est de plus en plus manifeste, les fidèles de nombreuses paroisses de France sont en train de glisser de la religion catholique à la religion protestante, de passer de l'appartenance à l'Église catholique à l'affiliation à des communautés de type évangélique dans lesquelles la foi se résume à quelques bons sentiments et la vie sacramentelle à la pratique d'usages dont le sens n'est que subjectif. C'est évident quand on voit le nombre effarant de célébrations dominicales qui n'ont plus grand-chose à voir avec la liturgie de l'Église. C'est évident quand on voit le nombre de prêtres qui utilisent la célébration "face au peuple" pour instrumentaliser la liturgie comme pour compenser des manques affectifs. C'est évident quand on voit le nombre de grandissant de laïcs nommés pour remplacer les prêtres et ainsi habituer les fidèles à l'idée d'une prochaine abrogation du ministère sacerdotal. C'est évident quand on voit que la tâche principale des évêques consiste désormais à aller d'une réunion à une autre pour créer de nouvelles "structures" à la tête desquelles il faudra nommer des responsables asservis au système et qui passeront le plus clair de leur temps à brasser de l'air. La dernière illustration de ces dysfonctionnements qui conduisent à des situations alarmantes dans des secteurs paroissiaux entiers nous vient du diocèse d'Auch (Gers). Là, une "responsable" dûment nommée par l'évêque est chargée de former les membres des équipes assurant la célébration des funérailles en cas d'absence de prêtre. Un fidèle qui souhaitait bénéficier de cette formation a entendu "Mme la responsable" annoncer qu' "il est normal de passer des chansons ou de la musique profane dans l'église, car il s'agit de montrer qu'on a de la compassion pour la famille et les amis du défunt." On glisse ainsi de "l'église lieu réservé à la prière de l'Eglise" à l' "église salle d'expression des sentiments humains".
Comme partout, au cours de ces funérailles sans prêtre, il y a ce que les "équipes" en place appellent un "rite de la Lumière" et un "rite de la Croix". Les "équipes" ne savent pas qu'un rite ne s'invente pas mais se reçoit. Mais passons : en France, on n'a pas encore compris que le bénévolat et la bonne volonté ne peuvent suppléer au manque de formation solide. A Auch, donc, le simili-rite de la Lumière et le pseudo-rite de la Croix ne suffisent pas : ce n'est pas assez kitsch. Alors "Mme la responsable diocésaine" a suggéré d'ajouter un signe profane : on pourra, par exemple, apporter un rabot si le défunt était menuisier, une louche s'il était cuistot... Un truc en plumes si l'on enterre une ex-danseuse de cabaret ? Enfin, le laïc ou la laïque chargée d' "animer les funérailles" pourra faire une homélie. Exactement comme un pasteur protestant. En France, la fin de l'Église catholique semble proche : beaucoup s'emploient d'ailleurs à hâter son achèvement.
Pro Liturgia