17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 07:31

« J’ai été durant plusieurs années organiste dans un village proche de là où j’habite. Le curé de la paroisse avait conservé la soutane « signe de visibilité » et célébrait sans ajouts, omissions ou modifications la liturgie restaurées à la suite de Vatican II. Les jours de fêtes, il y avait des vêpres suivies d’un Salut au Saint Sacrement. Comme on peut l’imaginer, ce curé devait supporter les sarcasmes de certains de ses confrères ainsi que les critiques de l’évêque. Il n’était pas dans la ligne de la pastorale diocésaine officielle... puisqu’il voulait être dans la ligne de l’Eglise catholique. Le dimanche après-midi, il m’arrivait d’aller à l’église du village pour jouer de l’orgue. Pour mon plaisir. Je rencontrais alors le curé : soit il se promenait autour de l’église en disant son bréviaire, s’interrompant de temps en temps pour saluer un paroissien qui passait en vélo, soit il était dans l’église, devant le tabernacle. Ce prêtre a pris sa retraite il y a longtemps. Depuis, il n’y a plus de curé dans le village. Il n’y a plus de messes quotidiennes non plus. Plus de vêpres et plus de Saluts du Saint Sacrement. Et l’on ne voit plus de curé devant le tabernacle... Je reste donc dans ma paroisse d’origine où là il est très difficile de tenir plus de 5 minutes à la messe du dimanche. Il y a des gens qui sont allergiques aux pollens ; moi je suis devenu allergique aux liturgies bricolées et plates, aux « mamies bigoudis » qui m’accueillent au début de la célébration, au prêtre qui n’a aucune distinction, aux chants piaillés par la Bianca Castafiore paroissiale de service. C’est ainsi : je n’y peux rien. Mon allergie a mis du temps à se déclarer ; au début, les messes paroissiales ne me provoquaient que des démangeaisons. Maintenant elles déclenchent des envies soudaines de fuir. Et c’est d’ailleurs ce que je fais car je n’ai pas le caractère d’un masochiste. 

 

Dans ma paroisse, je ne me souviens plus d’avoir vu un prêtre en prière devant le tabernacle. Pas même avant ou après la messe. Et le dernier Salut au Saint Sacrement auquel j’ai pu assister remonte à près de 30 ans. Aujourd’hui, si notre curé en célébrait un - ce qu’il ne fera sûrement pas - il paraîtrait curieux aux yeux de beaucoup : on ne sait plus ce qu’est une chape et un encensement. Et l’on ne trouverait plus grand monde capable de chanter le « Tantum ergo »... » 

 

Pro Liturgia

Partager cet article
Repost0

commentaires