19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 14:56

 

  

« Ceux qui ont retiré les agenouilloirs dans les églises ont fait du mal à la communauté

catholique. L’Eglise n’a jamais demandé ça. Rome n’a jamais demandé ça.

C’est comme dans les églises où on a enlevé les bancs de communion. L’Eglise de Rome

n’a jamais demandé qu’on enlève les bancs de communion » (Cardinal Francis Arinze)

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16 octobre 2007 2 16 /10 /octobre /2007 07:31

Pourquoi faut-il absolument soigner la liturgie dans ses moindres détails (sans pour autant tomber dans le scrupule ou dans un ritualisme pincé) ? Simplement parce que tout ce qui est laid, vulgaire, banal, bâclé ou ennuyeux tire l’âme vers le bas au lieu de l’élever. Remplacer volontairement ou par simple désinvolture la « noble simplicité » de la beauté liturgique par de l’inconvenance revient à ouvrir les portes au maître de la laideur qu’est le diable. La liturgie n’a pas à donner une image de ce qui relève du démoniaque ; tout au contraire, elle doit nous permettre de participer par un avant-goût à cette liturgie céleste qui se célèbre dans la sainte cité de Jérusalem où le Christ siège à la droite de Dieu, comme ministre du sanctuaire et du vrai tabernacle (Cf. Sacrosanctum Concilium, n°8). La Prière eucharistique I (ou Canon romain) développe d’ailleurs cette idée en faisant dire aux célébrants que l’offrande eucharistique qu’ils offrent au nom du peuple doit être portée par l’ange de Dieu sur l’autel céleste en présence de la gloire divine : « Supplices te rogamus, omnipotens Deus : iube haec perferri per manus sancti Angeli tui in sublime altare tuum, in conspectu divinae maiestatis tuae... ». A l’évidence, on est là aux antipodes du bricolage liturgique, de la désinvolture, du laisser-aller qu’on observe en tant de messes, de l’insignifiance et de la disparité voit dans tant de sanctuaires où le mobilier liturgique trahit cette désinvolture qui s’est emparée de certains ministres de l’autel.

 

« En soulignant l'importance de l’ars celebrandi, on met par conséquent en lumière la valeur des normes liturgiques. L'ars celebrandi doit favoriser le sens du sacré et l'utilisation des formes extérieures qui éduquent à un tel sens, comme par exemple l'harmonie du rite, des vêtements liturgiques, de l'ameublement et du lieu sacré. Là où les prêtres et les responsables de la pastorale liturgique s'emploient à faire connaître les livres liturgiques et les normes liturgiques en vigueur, mettant en évidence les grandes richesses de la Présentation générale du Missel romain et de la Présentation des Lectures de la Messe, la célébration eucharistique en tire profit. Dans les communautés ecclésiales, on croit peut-être déjà les connaître et pouvoir porter un jugement éclairé sur elles, mais, souvent, il n'en est pas ainsi. En réalité, ces textes contiennent des richesses qui conservent et qui expriment la foi et le chemin du peuple de Dieu au long des deux millénaires de son histoire. Pour un ars celebrandi correct, il est tout aussi important d'être attentif à toutes les formes de langage prévues par la liturgie: parole et chant, gestes et silences, mouvements du corps, couleurs liturgiques des vêtements. En effet, la liturgie possède de par sa nature une variété de registres de communication qui lui permettent de parvenir à intégrer tout l'être humain. La simplicité des gestes et la sobriété des signes, effectués dans l'ordre et dans les moments prévus, communiquent et impliquent plus que le caractère artificiel d'ajouts inopportuns. L'attention et l'obéissance à la structure propre du rite, tout en exprimant la reconnaissance du caractère de don de l'Eucharistie, manifestent la volonté du ministre d'accueillir, avec une docile gratitude, ce don ineffable. » (Benoît XVI, Exhortation Sacramentum Caritatis, n°40)

 

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25 septembre 2007 2 25 /09 /septembre /2007 14:30

Aujourd’hui, il y a une crise liturgique gravissime que ne veulent pas reconnaître certains évêques de France. Que faire alors ? Regardons la démarche de notre Pape Benoît XVI : il catéchise les fidèles, tout en ayant comme projet, à l'arrière plan, d'appliquer le Concile et la liturgie de l’unique rit romain. Le Saint-Père ne souhaite pas une plus grande généralisation de la forme "extraordinaire" du rite romain ou, à l'inverse, une banalisation des célébrations fantaisistes, mais veut nous donner une doctrine et une liturgie basées sur sa devise épiscopale : « Coopérateurs de la Vérité » :

 
 
 
 
Si nous reprenons ce qu'ont dit nos évêques français, nous pouvons qu'être d'accord avec eux lorsqu'ils déclarent que la liturgie est l'expression de la foi de l'Eglise. Mais il faut alors s'empresser de tirer les conclusions d'une telle déclaration : à savoir que des liturgies dénaturées dénaturent la foi, et une foi dénaturée dénature la liturgie. Nous arrivons alors au coeur du problème : la foi et son enseignement. Tant que le catéchisme restera un grand "n'importe quoi" enseigné par des braves laïcs sûrement pleins de bonne volonté mais ne sachant que faire des découpages-coloriages et des beaux discours sur la "solidarité", la "tolérance" ou le "partage", la foi chrétienne ne sera pas enseignée, le Nom de Jésus sera mis au second plan, et la liturgie sera assurée de partir dans une impasse. Car on ne peut pas célébrer correctement une foi dont on connaît mal - ou parfois même pas du tout - les principes. A ce stade de notre réflexion, revenons à l'action du Saint-Père. Tout le monde aura pu constater qu'elle ne consiste pas à multiplier des célébrations liturgiques exemplaires mais, dans ses catéchèses du mercredi, à enseigner la vraie foi. La catéchèse est prioritaire car c'est d'elle que découle tout le reste, et en particulier la liturgie. Quand les jeunes reçoivent un catéchisme véritablement catholique, alors ils ont l'humilité et la joie d'obéir au Magistère, autrement dit à l'Eglise enseignante. Alors ils respectent la liturgie et font en sorte qu'elle soit respectée. Une solide catéchèse est donc le premier pas vers des liturgies qui soient vraiment catholiques. Souvenons-nous que lorsque le Siège apostolique a eu un doute sur la capacité des évêques de France à organiser un véritable catéchisme, il a fait publier un vrai "Catéchisme de l'Eglise catholique" qui a réduit à néant les parcours catéchétiques dont les évêques français se montraient tellement auto-satisfaits. On peut donc raisonnablement espérer que les messes "à la française" subiront tôt ou tard le sort qui fut réservé à "Pierres vivantes"...
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18 septembre 2007 2 18 /09 /septembre /2007 20:06

L'abbaye Sainte-Madeleine du Barroux nous livre une très belle réflexion signée du T. R. Père Abbé, sur le Motu Proprio Summorum Pontificum. Le texte est daté du 14 septembre, jour de la mise en oeuvre du document magistériel. Extraits :

 
 
 
 
[…] On pourrait comparer - non sans quelques exagérations, bien sûr - l'action du Saint-Père à un grand exorcisme fait de prières et de gestes. Cet esprit mauvais qu'il faut chasser est celui de rupture. C'est la théorie selon laquelle il y a une discontinuité entre l'Eglise anté-conciliaire et l'Eglise post-conciliaire. Le bon esprit est celui de la continuité ou plutôt, pour reprendre les termes de Benoît XVI, celui de la réforme, c'est-à-dire de la fidélité à la Tradition dans le dynamisme dont le principe a été donné par Jean XXIII : « Il est nécessaire que cette doctrine certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit approfondie et présentée d'une façon qui corresponde aux exigences de notre temps » (Discours d'ouverture du Concile, 11 octobre 1962). La Saint-Père s'attaque donc à cet esprit mauvais. D'abord par des discours qui sont comme des prières rituelles. Nous avons tous en mémoire celui qu'il prononça à la Curie romaine le 22 décembre 2005, et dans lequel il décrit la situation de l'Eglise, situation qui ressemble à celle d'un possédé. « Le cri rauque de ceux qui, en, raison de la discorde, se dressent les uns contre les autres, les bavardages incompréhensibles, le bruit confus des clameurs ininterrompues a désormais rempli presque toute l'Eglise en faussant, par excès ou par défaut, la juste doctrine de la foi » : cette description est celle que Saint Basile faisait de l'Eglise en 341, après le concile de Nicée. Rien de nouveau sous le soleil. Dans ce discours, Benoît XVI condamne sans appel l'esprit de rupture et lui écrase la tête en en dénonçant les principes et les principaux agents que sont les médias et les théologiens modernistes. […] Songeons enfin à un autre texte très vigoureux : la conférence du Cardinal Arinze, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des Sacrements. Ce discours est un grave avertissement contre l'entreprise d'innovation perpétuelle et d'abus qui a pénétré le fonctionnement de cet Institut officiel de l'Eglise. Il est évident que l'esprit de rupture s'est introduit dans l'Eglise d'autant plus facilement que les bouleversements de la liturgie ont laissé croire que l'on changeait la foi. Ce qui, dans le culte, était sacro-saint et obligatoire, est devenu progressivement interdit. Et ce qui était interdit est devenu obligatoire. Après les discours vient le tour des gestes, comme dans un exorcisme. Le Motu proprio redonnant à tous les prêtres et aux groupes stables de fidèles l'usage de l'édition typique de 1962 du missel romain est la preuve qu'il n'y a pas de rupture dans l'histoire de l'Eglise.
 
 
 
 
 
--> Redisons-le une fois pour toute : le « chaos liturgique et doctrinal » que nous subissons depuis le dernier concile ne vient pas des textes conciliaires. Aujourd’hui, un catholique rejetant les textes du concile Vatican II ne fait que de rejeter la Vérité du Magistère de l’Eglise. Comme nous le rappelle Benoît XVI, les temps d’un post-concile sont toujours difficiles. Après le grand concile de Nicée, la situation de l’Eglise était chaotique. Pourquoi ? Car ce concile fixa le fondement de notre Foi en la Vérité Incarnée du Christ ! Nous nous retrouvons dans une situation quasiment à l’identique aujourd’hui. Comme le Christ sur la Croix, la Vérité du concile Vatican II doit passer par une souffrance ! Et c’est seulement dans cette souffrance que se réalise la croissance ! Les prophètes de malheurs sédévacantistes refusant les textes magistériels et autres ‘’progressistes’’ faisant n’importe quoi liturgiquement et doctrinalement ne font que de ‘’re-crucifier’’ le Christ à travers son Epouse Mystique. Que ceci soit bien clair. La Vérité ne se divise pas. Elle restera à jamais UNE à travers l’UNIQUE EGLISE DU CHRIST !
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15 septembre 2007 6 15 /09 /septembre /2007 09:10

Le cardinal Dario Castrillón Hoyos, président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, a souhaité rassurer les fidèles après l’entrée en vigueur du Motu Proprio Summorum Pontificum libéralisant la messe selon l'ancien rite romain, le 14 septembre 2007 :


 

 
 
 
Sur les ondes de Radio Vatican, le 13 septembre 2007, le prélat colombien a expliqué que cette mesure ne visait pas à « retourner en arrière » mais à « donner une plus grande liberté aux fidèles ». Il a aussi souhaité que le Motu Proprio soit « un motif de joie ». « Le pape ne veut pas retourner en arrière », a ainsi souligné le cardinal Castrillón Hoyos, précisant que le Concile Vatican II « n’a pas interdit la liturgie de forme traditionnelle ». « Ce n’est pas un retour en arrière, comme certains le soutiennent parce qu’ils ne connaissent pas la réalité ». « Au contraire : le Concile a voulu donner une grande liberté aux fidèles », a-t-il ajouté, spécifiant que l’une de ces libertés était « justement celle d’utiliser ce trésor qu’est la liturgie pour le maintenir vivant ». […] Pour le président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, le pape considère la liturgie antérieure à la réforme du Concile comme un trésor inestimable. Le cardinal colombien a aussi affirmé qu’avec ce Motu Proprio « le changement n’est pas si grand ». « La chose principale, c’est que les prêtres peuvent décider de célébrer la messe dans le rite ancien, sans permission ni de la part du Saint-Siège, ni de la part des évêques », a-t-il continué.
 
 
 
 
--> A noter que le cardinal Hoyos a célébré une messe tridentine à Lorette, le 14 septembre 2007. Il ordonnera aussi 5 prêtres selon la forme tridentine le 22 septembre à Bordeaux. Selon l’agence I.Media, le pape pourrait aussi marquer personnellement l’entrée en vigueur du motu proprio en célébrant lui-même une messe tridentine.
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12 septembre 2007 3 12 /09 /septembre /2007 11:38

Dans une totale indifférence des fidèles, nos évêques ont permis que disparaisse de la liturgie ce que le Concile entendait conserver : la célébration « versus orientem », le latin et le chant grégorien, l’agenouillement aux moments importants de la messe, la noblesse des autels, la tenue et la dignité des ministres de l’autel... etc. Ces disparitions, anodines en apparence, ne se sont pas faites d’un coup mais par petites touches successives : un dimanche on oublie cela, le dimanche suivant on omet ceci, et puis on remplace tel rite, tel chant par autre chose. Sans qu’on y prête attention, en s’appuyant sur une catéchèse elle-même défaillante, ces petites touches successives auront pourtant marqué la poursuite de l’affaiblissement constant du sens de la liturgie chez les catholiques de France.

 

 

 

Cette évolution est le fruit de la volonté opiniâtre de certains pasteurs insensibles au délitement progressif de la pratique dominicale, et qui mettent tout en œuvre pour détruire les résistances. Celles-ci sont, en effet, un obstacle à leur pastorale du « tout se vaut du moment que ça plaît » peuplée d’individus amnésiques, et qu’il faut mettre partout en œuvre. Jusque dans la plus petite des chapelles. Rien de tel alors, pour favoriser cette pastorale, que la disparition de la liturgie de l’Eglise et son remplacement par des célébrations aléatoires et souvent bêtifiantes. En effet, des fidèles oublieux de leur liturgie consentent d’autant mieux à se détourner de leurs racines spirituelles pour se contenter d’un simple verni de spiritualité, d’une foi édulcorée en un « Dieu qui chante et fait danser la vie ». Souvent ignorée, donc, la liturgie de l’Eglise subit également de virulentes attaques. Il faut désormais présenter des excuses si l’on veut participer à une messe célébrée selon le missel romain actuel. Récemment, un évêque conseillait même à un fidèle qui souhaitait la liturgie de l’Eglise dans sa paroisse d’aller discuter avec son curé. Discuter pour demander à un prêtre de bien vouloir faire ce qu’il doit faire ! Ne marche-t-on pas cul par-dessus tête ? Surtout quand on sait qu’il n’est nul besoin de discuter avec ce curé pour lui demander de célébrer n’importe comment : il le fait si spontanément ! Mal comprise par un clergé mal formé qui a su s’appuyer sur des « équipes » où sont engagés des fidèles ignorants, la liturgie est partout maltraitée. Autrefois objet de fierté pour tout catholique, elle est devenue objet de culpabilité pour qui l’aime et souhaite qu’elle soit respectée. Nos Pères dans la foi, dont le concours au cours des siècles avait permis d’édifier une liturgie qui soit la juste expression de ce que croit l’Eglise du Christ : il est de notre responsabilité de faire vivre ; à défaut, celle-ci pourrait bien disparaître définitivement, comme le craignait le Cardinal Ratzinger. Pour ce faire, il est essentiel que la transmission de la liturgie, dont la mise en œuvre fidèle est le socle, éclaire avec précision la construction de notre appartenance à l’Eglise pour que tous les fidèles puissent conserver l’envie de la célébrer ensemble.

 

Les spiritualités nouvelles qui ont fleuri un peu partout ces dernières années, sont à la recherche de signes identitaires spécifiques. Afin d’être en mesure de défendre leurs valeurs liturgiques, les fidèles catholiques devraient s’inspirer d’une telle quête : nous devrions absolument nous réapproprier notre liturgie et renouer avec un authentique « sensus Ecclesiae ». Il faudrait pour cela que dans la nature du fidèle catholique puisse se deviner un amour de la liturgie forçant l’admiration et le respect de tous. Cela ne pourra s’obtenir que si, en premier lieu, les ministres de l’autel acceptent à nouveau de célébrer les Mystères en s’inscrivant dans ce que Benoit XVI appelait une « herméneutique de continuité » qui conduit à ne rien rejeter de notre héritage liturgique reçu de l’Eglise.

 

Pro Liturgia

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9 septembre 2007 7 09 /09 /septembre /2007 09:32

On savait depuis longtemps que la liturgie n'a jamais été la préoccupation première des évêques de France. Les preuves de leur désintérêt pour ce qu'il y a pourtant de plus important aux yeux de l'Eglise s'ajoutent les unes aux autres.
Avant le Concile, apprendre la liturgie se limitait généralement à apprendre à reproduire correctement des rites sans toujours chercher à en comprendre le sens, l'histoire, la portée.
Après le Concile, il ne fut même plus question d'apprendre ce minimum : la liturgie devait être un chantier permanent et devenir l'objet d'innovations permanentes, surprenantes. "Il faut casser les vieilles habitudes", répétaient les clercs à l'avant-garde du mouvement iconoclaste.

 

 

 

Dans les années 1980, la liturgie a donc cessé d'exister dans l'ensemble des séminaires de France : elle n'a plus été ni enseignée ni célébrée. 
Lorsque des séminaristes se plaignaient à leurs supérieurs de cette situation, on leur expliquait qu'il fallait imaginer des nouvelles façons de célébrer les messes : plus vivantes, plus spontanées, plus incongrues... Et si ces séminaristes persistaient à vouloir montrer un goût trop prononcé pour la liturgie de l'Eglise, ils étaient tout simplement... mis à la porte. Avec la bénédiction de leurs évêques respectifs qui ne voyaient pas l'intérêt d'ordonner des jeunes gens passionnés par les rites au lieu d'être exaltés par le social et la politique... de gauche.
Ne sont donc restés dans les séminaires et n'ont été ordonnés par la suite que des jeunes gens totalement ignorants en matière de liturgie, totalement incapables de comprendre la nécessité de respecter la prière officielle de l'Eglise. Comme l'enseignait alors un éminent professeur de la faculté de théologie de Strasbourg : le missel ne doit être utilisé que par les prêtres en mal d'imagination pour fabriquer des célébrations innovantes... Et pour inviter à innover, on diffusa à grande échelle les "revues d'animation liturgique" où il était proposé de déplacer les autels, de s'asseoir par terre, de remplacer les prières officielles par des textes d'auteurs dans le vent...
La situation était devenue telle dans les séminaires diocésains - la question liturgique venant d'ailleurs s'ajouter à bien d'autres aberrations - que des séminaristes s'employèrent à faire un mémoire qu'il firent directement parvenir au Cardinal Ratzinger que le pape Jean-Paul II venait de nommer à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Ultérieurement, la parution de plusieurs ouvrages signés du Cardinal et dans lesquels était abordée la question de la crise liturgique contemporaine, prouva que le message transmis avait été reçu 5 sur 5 et fut d'un grand réconfort autant pour ces séminaristes que pour des prêtres qui tâchaient de respecter le missel malgré les pressions qu'ils avaient à subir. 
Mais, comme on sait, les ouvrages signés du Cardinal Ratzinger ne furent pas du goût des évêques français qui cautionnaient ouvertement la dévastation de la liturgie, soit en gardant le silence devant les aberrations liturgiques qui leur étaient signalées, soit en donnant eux-mêmes le mauvais exemple.
Les choses étaient-elles autrement ailleurs ? L'enseignement de la liturgie était-il mieux assuré hors de nos frontières ? Pas sûr. Même à Rome, au cours des années 1985-90, la liturgie disparaissait des cours dispensés aux futurs prêtres dans les universités. Un prêtre ayant fait ses études de théologie durant ces années-là donne le témoignage suivant :
 « En première année universitaire, on nous apprenait simplement que la décadence de la liturgie avait commencé avec Grégoire-le-Grand et qu'on était (enfin!) sortis du tunnel avec Vatican II. Ce cours était dispensé par un bénédictin sicilien. En deuxième année, un jésuite portugais enseignait que la liturgie est avant tout une catéchèse. Les choses devait en rester là ». 
Plus tard, à Paris, durant les "années Lustiger", il n'y eut plus aucun cours de liturgie au séminaire. Aujourd'hui, il n'y en a pas davantage dans ce qu'il reste des séminaires français. Il n'y a pas non plus de cours de chant, ni de cours de latin. Le grégorien n'est pas enseigné et les principes donnés dans l'Exhortation Sacramentum Caritatis sont tout simplement ignorés...
Quant aux liturgies célébrées dans les paroisses de France, elles sont généralement tellement froides et laides que quelques fidèles (laïcs + clercs mal formés) croient judicieux de combler le vide avec du kitsch. On obtient alors des rassemblements dominicaux de gens plus ou moins égarés qui en arrivent à s'autocélébrer au milieu du bruit, de l'agitation, du verbiage, des gadgets... 
Nos évêques - qui ne bernent plus personne lorsqu'ils se disent attachés au Concile - cautionnent, hélas, de genre de comédies.

 

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8 septembre 2007 6 08 /09 /septembre /2007 14:07

La vie quotidienne actuelle nous lance dans une agitation qui nous réduit de plus en plus en esclavage. Cet esclavage, nous ne le désirons pourtant pas ; et cependant nous l’acceptons. Il mène à ce que nous n’ayons plus une minute pour penser, pour raisonner, pour méditer... Déjà en partant pour le travail, le matin, nous avons l’oreille collée au téléphone portable ; et une fois arrivés au bureau, nous avons l’écran de l’ordinateur devant les yeux. Ce sont nos nouveaux maîtres : ils calibrent notre vie, nous imposent leurs rythmes, nous obligent à nous plier aux règles qui gouvernent les façons de vivre, de penser, de parler, d’agir du plus grand nombre.

 

 

Quel lien y a-t-il entre tout ceci et la liturgie ? Réponse : nous sommes devenus incapables d’écouter. C’est une des raisons qui fait que les messes sont devenues bavardes et que le chant proprement liturgique a disparu pour être remplacée par des chants de foule. Les célébrations truffées d’explications, d’oraisons proclamées sur le ton d’un exposé et de chants de foule n’exigent pas que les fidèles sachent écouter : il leur suffit d’accepter d’être immergés dans un univers sonore et visuel qui interdit l’intériorité, la méditation, la contemplation. A l’inverse du chant de foule qui distrait le fidèle de la liturgie, du cantique qui ne sert qu’à le détourner du sens profond de la liturgie, le grégorien est un chant permettant de conduire l’âme de qui sait l’écouter dans le sens profond d’une célébration, dans ce qui fait la seule raison d’être de la liturgie : le silence d’adoration. Mais sait-on encore adorer lorsqu’on ne sait plus simplement écouter et regarder ? Nos liturgies paroissiales nous donnent-elles encore la possibilité d’adorer lorsque, sous prétexte de se rendre accessibles, elles se font le reflet de cette agitation de la vie quotidienne qui rend esclave ?

 

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2 septembre 2007 7 02 /09 /septembre /2007 10:47

messe-enfants.jpgBeaucoup de fidèles qui participent aux messes telles qu’elles sont actuellement célébrées dans la grande majorité des églises - c’est-à-dire sans vraiment mettre en œuvre la liturgie données par le Missel romain - croient mais ne s’intéressent guère à ce qu’ils croient. Bien sûr, ces fidèles croient en Dieu. Mais qui est ou que fait ce Dieu, c’est ce qu’ils ne cherchent pas à savoir. C’est d’ailleurs ce qui permet d’expliquer qu’à la messe on puisse leur faire dire n’importe quel texte à la place du « Credo ». Ces fidèles pratiquants croient aussi en Jésus-Christ. Mais la divinité du Seigneur, sa mort rédemptrice et sa résurrection sont des réalités qu’ils ignorent. C’est ce qui permet de comprendre qu’on puisse faire faire n’importe quoi aux assemblées durant les célébrations eucharistiques : danses, rondes, applaudissements... etc. Ces fidèles pratiquants croient en la vie dont Jésus a parlé. Mais le ciel et l’enfer, la porte étroite et le jugement dernier... sont autant de concepts qui passent pour incompatibles avec l’idée qu’ils se font de l’amour de Dieu pour les hommes. Plutôt que de parler de « foi », le pratiquant actuel parle du Christ dont il réduit le message à la seule action chrétienne à mener sur terre. Il y a fort à parier que si, à la sortie d’une de ces messes actuelles, « modernes et qui plaisent », on demande à un fidèle en quoi consiste cette foi chrétienne qu’il vient de célébrer, il ne comprendra pas même le sujet de la question. L’agnostique peut éluder la question de Dieu, en disant : « On ne peut rien savoir à ce sujet. » Le catholique pratiquant moderne se distinguera par le fait qu’à la même question sur Dieu, il répondra : « Aujourd’hui, on ne peut plus dire que... » Ce qui lui permettra d'évacuer toutes les questions ayant trait à la doctrine et à la catéchèse. Oui, le pratiquant actuel croit. Mais à force de prendre part à des célébrations liturgiques dont les rites sont démontés et remontés à la façon d’un « Meccano » dont les pièces seraient à la libre disposition de chacun, il ne sait plus très bien sur quoi porte sa foi.

 

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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 08:50

Un internaute nous envoie cette excellente description des messes paroissiales que l’on fait abusivement passer pour conformes à la liturgie post-conciliaire : « Parmi les contestataires d’un autre âge qui sévissent dans nos paroisses, il existe une catégorie spéciale et particulièrement irritante : les « mamies-bigoudis ». Comme leur surnom l’indique, ce sont des femmes, retraitées (parfois assez tôt), au « brushing » tantôt soigné, tantôt mis en ordre à l’aide de bigoudis, qui sévissent dans toutes les paroisses rurales et dans presque toutes les paroisses urbaines. Vraies religieuses en civil ou laïques frustrées de la prêtrise, ces dames dirigent les paroisses et n’en font qu’à leur tête, ignorant superbement les règles liturgiques, les enseignements de l’Eglise, et jusqu’au curé qu’elles chaperonnent assidûment. Totalement persuadées d’agir dans la droite ligne des décisions du Concile Vatican II, elles seraient surprises, si elles l’avaient lu, d’y découvrir que « dans les célébrations liturgiques, chacun, ministre et fidèle, en s’acquittant de sa fonction, fera seulement et totalement ce qui lui revient en vertu de la nature des choses et des normes liturgiques. » (Cf. Constitution Sacrosanctum Concilium)

 

Entrez dans une église un dimanche matin, une demi-heure avant le début de la messe. Le prêtre n’est pas encore arrivé : il célèbre ailleurs et, sitôt la messe terminée, il saute dans sa voiture pour la messe suivante à quelques kilomètres. Vous pensez naïvement qu’en arrivant en avance vous allez pouvoir en profiter pour vous recueillir et prier dans le silence. Espoir vite déçu ! Déjà en entrant, alors que vous cherchez vainement l’eau bénite au fond du bénitier vide, qu’une de ces dames estime inutile de remplir, vous êtes dévisagé par une des animatrices de garde, à l’entrée, qui distribue la feuille de chants. Il est possible, si elles ne sont pas assez nombreuses, que sans vous connaître et de leur propre initiative, elles vous demandent sur votre bonne tête si vous voulez bien donner un « coup de main » en distribuant la communion. Avisez-vous de refuser en précisant que vous n’êtes ni prêtre ni diacre, et vos oreilles siffleront dans les minutes qui suivent. Enfin installé sur votre banc, vous assistez à un incessant ballet de dames très sérieuses tournant au milieu du sanctuaire dont l’accès est pourtant réservé au prêtre et aux servants de messe. Mais ce caractère sacré est totalement occulté : l’espace où se trouve l’autel est au contraire une sorte de « scène » qui va de la sacristie au tabernacle, du présentoir à journaux au centre de la nef, du micro à l’ambon, et où se prépare l’autocélébration de la sacro-sainte « équipe liturgique ».

 

http://img.over-blog.com/300x304/0/21/41/34/liturgie/modernisme.jpgSans cesse l’une des « mamies-bigoudis » passe et repasse, faisant l’importante en veillant à ce que tout soit prêt, en choisissant les lecteurs, en disant un mot à l’une, en faisant la bise à l’autre, en émaillant ses actions de commentaires proférés à voix haute afin que chacun en profite et comprenne que ce que fait une « mamie-bigoudis » est indispensable au bon déroulement d’une célébration. Dans un coin une adolescente enfile une aube en mettant de l’ordre dans sa queue de cheval. Le prêtre arrive enfin. En même temps qu’il revêt les ornements liturgiques sortis à l’avance par ces dames (à l’exclusion de la chasuble), il prend connaissance du programme de la messe qu’il n’a pas eu le temps de vérifier et qu’il est donc contraint d’approuver sans discuter. L’animatrice se place derrière le micro, et après avoir vérifié que tout est en place, dit bonjour à l’assemblée, poursuit par un mot d’accueil de sa composition, et entame le chant d’entrée : « Peu-pleu de frè-reu, peuple du parta-geu... » Le rôle de l’animatrice à la voix stridente et trémulante est si important qu’elle reste derrière son micro durant presque toute la messe pour ponctuer les oraisons d’ « amen » au cas où les fidèles ne sauraient pas ce qu’ils doivent répondre. Le prêtre suit scrupuleusement le programme fixé.


Après son propre mot d’accueil, il élude le « Je confesse à Dieu » pour laisser la parole à la dame qui entonne un chant pénitentiel inédit. Le « Gloire à Dieu » suit, avec des paroles sans grand rapport avec l’original puisque la dame a choisi la plus inchantable des versions ; d’une voix suraiguë, elle crie « Gloire à Dieu dans les cieux, Paix aux hommes sur la te-er-reu » ! Puis l’animatrice suit son programme, fait un discret signe de tête aux lecteurs désignés lorsque leur tour est venu (on ne sait jamais, des fois qu’ils oublient...), traverse le sanctuaire pour régler le micro du lecteur, puis retourne à sa place. Pendant ce temps, l’une des dames est en faction devant la porte de la sacristie, où une chaise a été placée à son intention. Une autre parcourt la nef et scrute les fidèles, tel un suisse sans son costume. L’animatrice poursuit avec constance son « show ». Elle lève les mains bien haut pour inviter les fidèles à se lever avant l’ « Alleluia », et fait le geste inverse après l’Evangile. Le « Je crois en Dieu » est remplacé par une fantaisie qui permet à la dame de se replacer derrière son micro. Puis vient le temps de la prière universelle. Entre deux refrains d’une pauvreté lexico-musicale affligeante, une autre « mamie-bigoudis » débite des âneries débilitantes, généralement tirées d’une des revues « liturgiques » qui font la démonstration que les années 70 sont toujours vivantes chez certains éditeurs. 


Après la quête, une des dames entre de nouveau dans le sanctuaire et va déposer les paniers au pied de l’autel, quand ce n’est pas dessus, alors que la jeune fille en aube, soigneusement guidée par une autre « mamie », apporte les offrandes. L’animatrice est toujours là, vigilante. Elle est spécialement attentive à ce qu’aucun moment de recueillement ni d’adoration ne soit possible. Lors de l’élévation, elle s’approche du micro et entonne un court refrain. Et juste après, disons dans les cinq secondes, elle entonne l’anamnèse qui a pour unique objet de couper net la contemplation et l’inclinaison des fidèles empêchés de s’agenouiller depuis que Madame Michu a décidé de remiser les prie-Dieu dans la réserve. Le « Notre-Père » est dit par la dame au micro en même temps que le prêtre et plus fort que lui. Arrive le grand moment du geste de paix : dans un indescriptible brouhaha, tout le monde s’embrasse et se congratule. Les « mamies-bigoudis » passent de rang en rang, se font des petits signes d’amitié et se sentent obligées d’aller serrer la main des fidèles du dernier rang. Dans ce bruit, et alors que le prêtre serait mal vu s’il ne se déplaçait pas lui aussi au moins jusqu’au milieu de la nef, l’animatrice entonne l’ « Agneau de Dieu », pardon, « La paix soit avec vous, la paix de Jésus-Christ », tandis qu’une autre laïque va au tabernacle, l’ouvre et revient à l’autel d’un air compassé pour y déposer le calice. Trois dames s’alignent pour distribuer la communion. Si le prêtre est assez âgé ou malade, elles ont la joie de le voir rester à sa place. Sinon, il faut bien tolérer qu’il donne la communion avec elles... 

 

http://img.over-blog.com/400x261/0/21/41/34/liturgie/nocomment.jpgVous allez communier après avoir demandé pardon au Seigneur pour votre manque de charité, et vous tentez de vous diriger vers le prêtre car vous souhaitez respecter la règle posée par les instructions pontificales successives en recevant la communion de ses mains. Impossible ! L’emplacement de ces dames dans l’église est calculé de manière à vous empêcher de les contourner discrètement. Pendant ce temps, afin de vous faire oublier que vous recevez le Corps du Christ offert en sacrifice pour notre salut, l’animatrice emplit l’église de sa gracieuse voix depuis le début de la communion jusqu’à ce que le prêtre se rassoie, la même dame que tout à l’heure ayant remis en place le calice et nettoyé celui utilisé pour le sacrifice eucharistique, le cas échéant directement à l’autel. Au moins avez-vous le loisir de méditer en écoutant les paroles du chant de communion, sur les raisons pour lesquelles des millions de fidèles ont déserté les églises pour n’y plus remettre les pieds, si ce n’est à l’heure de la mort. Mais le show n’est pas terminé ! Vient le temps des annonces !

 

Se succèdent au micro : jeunes adolescents boutonneux qui vendent des gâteaux pour financer leur camp au bout du monde ; dames-catéchistes qui précisent les jours et heures d’inscription ; jocistes désireux de promouvoir leur calendrier ; responsable du conseil économique de la paroisse qui parle longuement des finances d’icelle ; re-jeune boutonneux qui annonce la messe des jeunes la semaine suivante et invite les musiciens amateurs à une répétition, etc. Enfin, le chant final donne lieu à une nouvelle démonstration de force de la dame, toujours pas épuisée, qui nous invite à « faire Eglise conformément aux orientations synodales promulguées par notre évêque » et fait durer « son » plaisir avec les six ou sept couplets du chant. Dans certaines paroisses, c’est le moment que choisissent certains pour taper joyeusement dans les mains, voire pour danser sur place d’un air inspiré. Pour un peu que le prêtre ne soit pas pressé de sortir, vous restez à votre place par correction et vous subissez la chanteuse jusqu’au bout, c'est-à-dire jusqu’au « bon dimanche et bonne semaine à tous » de la dame.

 

En sortant, vous vous promettez d’aller à la messe un soir de la semaine, pour adorer votre Seigneur présent dans l’Eucharistie, sans chants, sans prière universelle, sans serrement de pince, en bref, sans commentaires... Mais votre calvaire ne prend pas fin pour autant, même si vous décidez de changer de paroisse, par exemple pour rejoindre une église ou la liturgie est célébrée dans la forme « extraordinaire » ou une paroisse confiée à un jeune prêtre qui, courageusement, a rappelé qu’il était le patron et que c’est à lui, pas aux « mamies-bigoudis », que l’évêque a confié la charge de la paroisse. Ce n’est pas fini, parce que vous avez sans doute des amis, des enfants, et donc que vous assistez, ou participez à des baptêmes ou des communions pour vos filleuls ou votre progéniture. Les « mamies-bigoudis » sont là, encore incontournables ! Elles vous recevront plusieurs semaines avant la cérémonie pour vous expliquer en quoi cela consiste. Si vous leur faites remarquer que vous êtes catholique pratiquant régulier, vous ne les découragerez pas pour autant. Elles vous font remplir les formulaires et vous informent de la date de la réunion d’information. La dite réunion, qui se tient hors la présence du prêtre, est l’occasion pour les dames de ne pas vous dire un seul mot du sacrement que votre enfant recevra mais de vous abreuver de conseils et recommandations diverses sans autre intérêt que la mise en valeur de la « responsable ». Si vous êtes parrain, les dames vous prendront à part avant la cérémonie pour vous expliquer quand et comment tracer le signe de la croix, prendre, allumer et tenir le cierge baptismal, etc. En bref, vous serez considéré comme un grand enfant. 

 

Le jour de la première communion de votre enfant, vous constaterez sans surprise que les « mamies-bigoudis » sont encore plus présentes que d’habitude et se mêlent aux dames-catéchistes pour diriger les enfants, les surveiller, et les faire passer dans le sanctuaire, ou autour de l’autel, au bon moment. Elles leur auront d’ailleurs fait revêtir une sorte d’écharpe de couleur vive, qu’elles porteront également et que chacun sera invité à agiter joyeusement au cours de la messe. Faut-il continuer ?

 

 

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Que ceux qui pensent que j’exagère, que rien de tout cela ne correspond à la réalité, prennent le temps d’aller sur les sites internet des diocèses et des paroisses, et de consulter les photographies ou les vidéos des messes mises en ligne. Qu’ils fassent cette recherche, qu’ils observent et s’interrogent. (...) Que faire ? S’il ne suffit pas de se plaindre de ces insupportables déviances que Benoît XVI en visite en France évoquait, parlant de « déformations de la liturgie, à la limite du supportable », il faut se demander ce que nous pouvons faire à notre niveau pour mettre fin à ces errements liturgiques. Grosso modo, le fidèle pratiquant régulier soumis à ces guignoleries plus ou moins régulièrement a trois possibilités : s’en aller sur la pointe des pieds et cesser toute pratique religieuse, voie suivie par des dizaines de millions de nos compatriotes depuis quelques décennies, même si la question liturgique n’est pas la seule en cause, loin s’en faut ; changer de paroisse et trouver, si c’est possible, une communauté respectueuse des formes liturgiques de l’Eglise, ou fréquenter la forme extraordinaire, au risque d’une ridicule mais réelle ostracisation amicale et sociale... ; rester dans sa paroisse, ne rien faire et subir, au prix d’un affaiblissement de la foi, d’un dégoût progressif de la messe dominicale et finalement d’un éloignement, au moins spirituel, d’une pratique restant au mieux purement formelle.

 

Il existe une quatrième solution, la plus improbable, la plus difficile, la plus risquée : rester dans la paroisse et agir pour que cela change. En pratique cela nécessite d’abord une solide formation liturgique que peu d’actifs en pleine force de l’âge ont le temps de recevoir. Cela nécessite également quelques vertus majeures et indispensables, telles que la charité fraternelle, une patience d’ange, une forte capacité à encaisser les coups, un solide sens de l’autodérision, une absence totale de susceptibilité, une force de conviction hors du commun, un sens de la répartie foudroyant, le don de savoir parler en public et de belles capacités de gestion des conflits. Le tout vous permettra d’argumenter, d’expliquer, de faire comprendre, de répéter sans vous lasser, de passer outre les critiques et les mesquineries, de convaincre votre curé, de mettre gentiment à l’écart les « mamies-bigoudis », avec douceur et fermeté, de vous justifier auprès de l’évêque ou de son vicaire général saisis de plaintes à votre encontre, et peu à peu, à force de patience, à transformer le folklore de votre paroisse en quelque chose qui ressemblera à une liturgie catholique. Et tout cela sera à recommencer dès que le mandat de votre curé aura expiré et qu’il aura été muté dans une autre paroisse. Je crains que la tâche soit surhumaine. Mais si certains l’ont accomplie, je serais heureux de savoir comment ils ont procédé et réussi ! Faut-il ajouter au « Notre Père » une dernière phrase : « Mais délivrez nous du mal et des laïcs engagés » ? »

 

Pro Liturgia

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31 août 2007 5 31 /08 /août /2007 00:36

En discutant avec des prêtres exerçant selon « la forme extraordinaire » mais aussi avec ceux exerçant selon « la forme ordinaire » de l’unique rit romain, certains d’entre eux semblent oublier que la liturgie ne leur appartient pas mais qu’elle est avant tout action du Christ et de l’Eglise, son Epouse Mystique ! Elle ne doit et ne peut donc pas être utilisée de manière idéologique voire volontairement partisane…

 
 
 
 
En liturgie, la sensibilité a toute son importance. Mais uniquement à condition qu'elle ne s'exprime que pour adhérer à ce qui est juste et vrai, et pas qu'elle soit utilisée pour justifier l'introduction de pratiques subjectives, partisanes, idéologiques qui vont dénaturer la liturgie. Quand on apprend que, pour la messe d'enterrement de tel acteur de cinéma, on a fait interpréter la musique de tel ou tel film, la sensibilité est ici totalement décalée par rapport à la vérité liturgique que seule peut garantir l'intégrité de la célébration. Donc, avant d'introduire en liturgie ce qui est sensé plaire aux fidèles ou répondre à telle ou telle sensibilité, il convient d'apprendre ce qui se passe réellement au cours d'une célébration eucharistique, afin de ne pas laisser vagabonder son émotivité là où elle n'a pas à aller. Si l'on a conscience que la Messe est la reproduction (de manière actualisante, commémorative) de l'Unique Saint-Sacrifice de la Croix, que Notre Seigneur s’immole de nouveau avec Son Epouse Mystique mais de manière non-sanglante, alors il faut convenir qu'il y a des musiques et des comportements qui ne conviennent pas dans le cadre d'une liturgie, même s'ils correspondent à une sensibilité tout à fait respectable en elle-même : on peut tout de même légitimement penser que la Vierge Marie et Saint Jean, au pied de la Croix, n'avaient pas précisément le cœur à taper dans les mains au rythme d'un refrain jazzy... « La liturgie n’est pas un show ! » (Cardinal Ratzinger, Entretien sur la Foi). De l’autre côté, si je puis m’exprimer ainsi, la liturgie ne doit pas se limiter à une « spiritualité des rubriques jusqu’au baiser des burettes » ! (Dom Louis-Marie, Père-Abbé du Barroux).
 
La sensibilité ne crée pas ce qui est juste ou bon. Elle permet d'adhérer avec son cœur à ce qui est Vrai, sachant que la Vérité est antérieure à nos sentiments. Ce ne sont donc ni notre sensibilité ni nos goûts qui doivent gouverner la liturgie, mais c'est la liturgie de l'Eglise qui doit canaliser notre sensibilité et éduquer nos goûts. Sans une telle canalisation, sans une telle éducation, la sensibilité introduite en liturgie se transformera en sensiblerie ou en sentimentalisme, et l'éducation se limitera à n'être plus qu'un stérile formatage des esprits. Sentimentalisme religieux et formatage des esprits ne peuvent qu'engendrer des célébrations qui replient l'homme sur lui-même au lieu de lui donner de pouvoir s'ouvrir à l'Absolu.
 
Inspiré de Pro Liturgia
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30 août 2007 4 30 /08 /août /2007 18:32

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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 07:36

Dans la Lettre accompagnant le Motu proprio Summorum Pontificum et qui a été adressée directement aux évêques par Benoît XVI, il convient de prêter une attention toute particulière à trois points qui concernent directement de nombreux prêtres se réclamant du concile Vatican II et de la liturgie actuelle :

 
 
 
 
Premier point : Le pape Benoît XVI souligne avant tout "que le Missel publié par Paul VI et réédité ensuite à deux reprises par Jean-Paul II, est et demeure évidemment la Forme normale de la liturgie Eucharistique". Cette affirmation signifie très clairement que les célébrations liturgiques qui se font sans respecter ce Missel (ce qui est le cas dans la majorité des paroisses de France) ne peuvent constituer que des formes liturgiques "anormales", "bâtardes" que l'Eglise ne peut pas considérer comme siennes.
 
Deuxième point : Le pape fait remarquer que l'attachement de certains fidèles à la forme ancienne de la liturgie s'est fait "parce qu'en de nombreux endroits on ne célébrait pas fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel". Le pape écrit bien "en de nombreux endroits", ce qui contredit certains évêques de France qui nous disent, aujourd'hui encore, qu' "il y a pu avoir ici ou là quelques mises en œuvre maladroites de la liturgie". Et le Saint-Père ajoute que le Missel actuel "finissait par être interprété comme une autorisation, voire même une obligation de créativité qui a souvent porté à des déformations de la Liturgie à la limite du supportable." Oui, nous le savons et le constatons : la "créativité", qui fut rendue obligatoire dès les lendemains de Vatican II le demeure aujourd'hui encore dans la majorité des paroisses.
 
Troisième point : Benoît XVI rappelle aux évêques - car c'est d'abord à eux que s'adresse sa Lettre - que "la meilleure garantie pour que le Missel de Paul VI puisse unir les communautés paroissiales et être aimé de leur part, est de célébrer avec beaucoup de révérence et en conformité avec les prescriptions car c'est ce qui rend visible la richesse spirituelle et la profondeur théologique de ce Missel". On a bien lu : "célébrer en conformité avec les prescriptions du Missel"... ce que ne veulent ou ne savent plus faire de nombreux célébrants qui, sous prétexte de rendre la liturgie plus "vivante" et plus "parlante", la transforment en une "une autocélébration de l'assemblée elle-même substituée à la célébration de l'œuvre de Dieu, voire à l'annonce d'un nouveau modèle d'Eglise" (cf. Mgr Vingt-Trois).
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