[Par son extrême importance, ce discours restera dans l’histoire]
Benoît XVI a haussé le ton samedi contre l'esprit de "tolérance" des sociétés modernes qui justifie l'avortement, les manipulations embryonnaires ou l'euthanasie, et a appelé les catholiques à un réveil des consciences pour "défendre la valeur de la vie humaine". Benoît XVI a appelé à la mobilisation générale pour faire barrage aux attaques contre la vie.
Benoît XVI a lancé samedi un puissant appel à la mobilisation sans compromis des chrétiens pour faire barrage “aux multiples attaques“ contre le droit à la vie. Il recevait en audience les participants au Congrès international de l’Académie pontificale pour la vie réuni sur le thème ‘la conscience chrétienne pour soutenir le droit à la vie’. Le pape a ainsi dénoncé l’avortement, “l’eugénisme subtil“ et le “pouvoir des plus forts qui paralyse les gens de bonne volonté“ dans une “société chaotique et violente“. “La conscience chrétienne“ doit “militer en faveur du droit à la vie“, a expliqué Benoît XVI. “C’est un droit qui exige d’être soutenu par tous, parce que c’est un droit fondamental par rapport aux autres droits humains“, a-t-il poursuivi. Ainsi, “le chrétien est appelé à se mobiliser pour faire front aux multiples attaques auquel est exposé le droit à la vie“, a lancé le pape. “Il sait pouvoir compter sur des motivations qui ont des racines profondes dans la loi naturelle et qui peuvent donc être partagées par toutes les personnes qui ont une conscience juste“.
Le pape a ensuite dressé un tableau “des attaques contre le droit à la vie qui se sont étendues et multipliées dans le monde entier“. Il a ainsi, une nouvelle fois, dénoncé “les pressions pour la légalisation de l’avortement“ en Amérique latine et dans les pays en voie de développement, et “le recours à la libération de nouvelles formes d’avortement chimique sous le prétexte de la santé reproductive“. Il a aussi condamné les politiques de contrôle démographique, “désormais reconnues comme pernicieuses du point de vue économique et social“.
Nouvelle vague d’eugénisme discriminatoire
Dans les pays développés, Benoît XVI a jugé que “l’intérêt pour la recherche biotechnologique la plus raffinée“ portait à instaurer “une subtile et ample méthode d’eugénisme jusqu’à la recherche obsessive du ‘fils parfait’“. Le pape a ainsi dénoncé “une nouvelle vague d’eugénisme discriminatoire“ trouvant “des consentements au nom du prétendu bien-être des individus“. Enfin, le pape a regretté la légalisation de l’euthanasie et “la multiplication des aides pour la légalisation de mode de vie en commun alternatives au mariage et fermées à la procréation naturelle“. Dans une telle situation, “la conscience parfois écrasée par des moyens de pression collectifs, ne montre pas assez de vigilance face à aux graves problèmes qui sont en jeu et le pouvoir des plus fort affaibli et semble paralyser les personnes de bonne volonté“. C’est pourquoi, a poursuivi le pape, “l’appel à la conscience et en particulier à la conscience chrétienne est encore plus nécessaire“. La conscience morale “doit avant tout se fonder sur de solide fondement de vérité, elle doit être illuminée pour reconnaître la véritable valeur de l’action et la consistance des critères d’évaluation, afin de pouvoir distinguer le bien du mal là où le contexte social, le pluralisme culturel et les intérêts superposés, n’y aident pas“. Ainsi, “la formation d’une conscience vraie, parce que fondée sur la vérité, et droite, parce que déterminée à en suivre les impératifs, sans contradictions, sans trahisons, sans compromis, est aujourd’hui une entreprise difficile et délicate, mais indispensable“.
Engagement des laïcs
En effet, dans le contexte de la sécularisation et du post-modernisme “marqués par de discutables formes de tolérance“, “non seulement le refus de la tradition chrétienne augmente, mais on se défit aussi de la capacité de la raison à percevoir la vérité et nous nous éloignons du goût de la réflexion. Pour certains, la conscience individuelle devrait même, pour être libre, se défier aussi bien des références à la tradition, que de celles fondées sur la raison. Ainsi, la conscience cesse d’être une lumière et devient un simple fond sur lequel la société des médias jette des images et les impulsions les plus contradictoires“. C’est pourquoi, le pape a enfin appelé, prêtres, parents, éducateurs et laïcs à une “courageuse objection de conscience“. L’engagement des laïcs doit “accueillir ce que les pasteurs décident comme maîtres et chefs de l’Eglise“ et ces derniers “reconnaître et promouvoir la dignité et la responsabilité des laïcs dans l’Eglise“. “Quand la valeur de la vie humaine est en jeu cette harmonie entre les fonctions magistérielles et l’engagement laïc devient particulièrement important : la vie est le premier des biens reçus de Dieu et est le fondement de tous les autres. Garantir le droit à la vie à tous et de façon égale pour tous est un devoir. De son acquittement dépend le futur de l’humanité“, a conclu Benoît XVI.