18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 08:50

Jamais, au cours de son histoire, la réalisation du rite romain n'a fait l'objet de tant de difficultés et n'a été à l'origine de tant de divisions que depuis le Concile Vatican II. Pourquoi ? Pour deux raisons principales :
- d'abord parce qu'une fausse conception de la liturgie s'est emparée des mentalités occidentales : au nom des libertés individuelles, on a voulu faire de la liturgie un lieu où chacun devait pouvoir s'exprimer librement pour tenter de "se réaliser" sans référence à l'Absolu.
- ensuite parce que dans plusieurs pays - et plus particulièrement en France - il s'est trouvé un épiscopat incapable de mesurer le désastre liturgique qui s'étalait sous les yeux de tous les croyants, et tout aussi incapable de prendre des mesures claires et efficaces pour redresser la situation. Sur ce point, tous les témoignages concordent parfaitement.
Dans la persistance d'un grand silence complice de la part des autorités diocésaines, les messes ont été transformées en "célébrations" au cours desquelles le savoir-faire (ou le prétendu savoir-faire) des participants est devenu plus important que le véritable sens de l'Eucharistie signifié par la liturgie elle-même. Ce glissement du sens de la liturgie est observable tous les dimanches, en de très nombreuses paroisses, où le savoir-faire propre de célébrants transformés en "animateurs" compte désormais plus que le mandat dont il est le dépositaire :

 

 

 

http://img.over-blog.com/500x878/0/21/41/34/2010/saintsacrificedelamesse.jpgCette situation nouvelle a fait que, même si on n'en a pas eu clairement conscience au moment de la mise en oeuvre de la liturgie restaurée à la suite de Vatican II, c'est un pouvoir purement humain qui s'est substitué au mandat que le prêtre à reçu de l'Eglise; l'individu s'est arrogé une autorité arbitraire qui s'est substituée au pouvoir qui lui avait été conféré et dont il lui fallait rendre compte. C'est de cette façon qu'a été progressivement abandonnée la structure-exousia de la liturgie, et c'est ainsi que l'essentiel du culte liturgique s'est perdu: aujourd'hui, le rite n'est alors plus qu'un instrument que chacun est libre d'utiliser comme il le souhaite, que chacun modifie selon l'inspiration du moment pour ne plus manifester que son engagement, son altruisme, sa philanthropie, sa sympathie, sa gentillesse, son désir de plaire, son souhait d'être engagé dans la société... 
Mais ce rite liturgique ainsi modifié - subverti, devrait-on dire - ne transmet plus rien de la foi de l'Eglise. A force de baigner dans une constante "a-liturgie", les fidèles - et de nombreux prêtres en premier lieu - ont totalement perdu de vue que l'important dans la célébration de la foi, ce n'est pas que le culte soit organisée de façon sympathique par des gens sympathiques. Car le propre de l'Eglise qui célèbre n'est pas qu'il y ait des gens sympathiques en son sein - ce qui demeure cependant grandement souhaitable, c'est vrai - mais c'est que la liturgie puisse dire les mots du salut et poser les actes du salut dont l'homme a toujours besoin et qu'il sera toujours incapable de se donner à lui-même comme s'il s'agissait de quelque chose venant de lui.
Oui, l'essentiel pour la liturgie est qu'elle pose les actes dont l'homme a besoin. Et elle ne peut le faire que si elle n'est pas elle-même aliénée par ceux qui ont reçu de l'Eglise le mandat de la mettre en oeuvre. Car ici, l'essentiel n'est pas que nous déclarions valide et légitime la liturgie que l'on aime, mais que nous apprenions à aimer la liturgie que l'Eglise considère valide et légitime.
Le Cardinal Ratzinger l'a rappelé : « la liturgie court à l'échec si elle veut concurrencer le show-business. Le curé n'est pas un maître du spectacle et la liturgie n'a rien d'un spectacle de variétés. Elle court également à l'échec si elle se veut une sorte de cercle de loisirs. Peut-être pourra-t-elle développer quelque chose de ce genre dans son prolongement et à partir des rencontres qu'elle aura fait naître. Mais elle-même se doit d'être davantage. Il doit apparaître que s'ouvre ici une dimension de l'existence à laquelle nous aspirons tous secrètement: la présence de ce que nous ne pouvons pas faire, la théophanie, le mystère et, en lui, l'approbation de Dieu qui règne sur l'existence et qui, seule, peut faire qu'elle soit bonne, pour que nous puissions l'accepter et la porter au milieu de toutes les tensions et de toutes les souffrances. Autrement dit, il nous faut trouver un juste milieu entre un ritualisme où le seul acteur d'une liturgie incompréhensible et sans rapport avec les préoccupations des croyants est le prêtre, et une manie de l'intelligibilité qui dissout finalement toute l'action, en en faisant une oeuvre purement humaine, en la privant de sa dimension catholique et de l'objectivité du mystère. A travers la communauté des croyants et de ceux qui comprennent dans la foi, la liturgie doit avoir sa propre force d'illumination qui devient aussi, dès lors, appel et espérance pour ceux qui ne croient et ne comprennent pas ».


 

Pour ce faire, il est plus qu'urgent de mettre un terme au "confusionnisme" qui a envahit les célébrations et qui fait que n'importe quelle chansonnette équivaut à une pièce grégorienne, que n'importe quelle composition de circonstance équivaut à une pièce de Bach ou de Couperin, que n'importe quelle parole proférée par un célébrant ou un animateur liturgique équivaut à une prière officielle de l'Eglise, que n'importe quelle attitude des ministres de l'Eucharistie équivaut à un rite reconnu par la Tradition.
Car là où les valeurs liturgiques transmises par la Tradition authentifiée par le Magistère sont ignorées, bafouées ou gauchies, on désapprend aux fidèles à hiérarchiser et à privilégier. Alors, tout finit par se valoir, et la Beauté tout comme la Vérité se diluent dans l'improvisé et l'épisodique pour n'être plus que des valeurs subjectives incapables de construire autre chose qu'une foi subjectivisée incapable de s'appuyer sur autre chose que des émotions. A propos de l'impact que la liturgie pouvait avoir l'authentique liturgie de l'Eglise sur les fidèles, le Père Berto écrivait : « La prière, composée exclusivement de paroles empruntées à la liturgie et choisie avec soin parmi les plus expressives, accoutume l'enfant à modeler sa propre prière sur la prière de l'Eglise, elle lui imprime de bonne heure dans l'esprit des formules chargées de sens, fortes, sobres, prenant appui sur le fond même des mystères chrétiens, propres enfin à inspirer l'aversion tant pour ce bavardage spirituel, ce multiloquium que le Verbe incarné interdit à ses disciples, que l'aversion pour les excès de l'émotivité, de l'affectivité dans la prière. Je n'hésite pas à dire que ce dernier danger est très grand et très redoutable. Pourquoi tant de chrétiens sont-ils moins pieux dans l'âge adulte que dans l'enfance ? L'une des causes, et non la moindre, c'est que la façon dont on les accoutumés à prier les a laissés persuadés que la prière est émotion et effusion. Comme ils se sont trouvés en grandissant moins capables de cette émotion et de cette effusion, ils ont conclu que la piété n'est pas leur affaire, qu'ils ne sont pas organisés pour la piété. Il y en a qui se sont entêtés dans l'idée que la piété des prêtres et des religieux tient à ce qu'ils sont restés ou devenus capables, on ne sait pas quels sortilèges, d'éprouver tous les jours et à toutes les heures du jour, les émotions de leur première communion. On rencontre même des âmes très saintes, très près de Dieu qui, parce qu'une éducation mal dirigée les a imprégnées de la même erreur, se désolent de n'être pas pieuses. C'est comme si, à trente ans, on se désolait de n'avoir plus de dents de lait. L'expérience montre que cette confusion entre la piété et l'émotion pieuse a beau recevoir mille démentis, une fois implantée, elle est pratiquement indéracinable; il faut donc l'empêcher de s'enraciner, et le meilleur, peut-être l'unique moyen de l'en empêcher, c'est l'éducation liturgique ». (V.A. BERTO, Le Cénacle et le Jardin, Ed. DMM, Bouère, 2000.)


 

Seule la liturgie accomplie comme le veut l'Eglise peut être un "sésame" pour l'intelligence de la foi, un antidote à l'ennui comme au relativisme doctrinal dont on sait aujourd'hui qu'il est la source de tant d'égarements et de confusions dans le monde actuel.
Il est certain que la question liturgique est au centre des problèmes auxquels l'Eglise se trouve aujourd'hui confrontée. Dès lors, la liturgie romaine, dont on a vu l'histoire et l'importance, ne peut plus continuer à se présenter comme un moment fugitif, sans cesse en restructuration, sans cesse tiraillé par des groupes de fidèles qui ne cessent d'affirmer n'importe quoi à son sujet faute de l'avoir étudiée sous toutes ses composantes. La liturgie romaine doit redevenir de toute urgence ce bagage éternel capable d'accompagner toute une existence; elle doit alors non plus se disperser dans les multiples "ajustements pastoraux" qu'on lui faire subir, mais se concentrer sur ce qui fait son essence. Car une liturgie qui cherche sans cesse à plaire sera toujours une liturgie assurée de se perdre dans les mirages du modernisme pour n'instaurer qu'une anomie dont le résultat sera l'ignorance, l'instabilité, le désordre et la division.
Ce qu'il nous faut donc retrouver aujourd'hui de toute urgence, ce n'est pas tant une liturgie "invariable" qu'une liturgie "stable" : stable dans son déroulement, stable dans sa dignité, stable dans son expressivité, dans ses prières, dans ses chants, dans le comportement de ses acteurs et principalement dans les attitudes des célébrants. Car c'est le prêtre qui, en tant que "président" de la liturgie, donne le ton à la célébration. Or un prêtre qui célèbre selon son humeur, selon ses goûts, selon le dernier "truc à la mode" dans la pastorale locale, n'est pas forcément au diapason de ce qu'est la liturgie pour l'Eglise, c'est-à-dire pour le Peuple de Dieu. Il faut donc retrouver une liturgie qui, pour le temps qu'elle dure, oblige le prêtre et ses assistants à abandonner leur subjectivité, en sorte que ne soit plus manifestée, dans toute sa vérité, que le mystère du Christ.
Les fidèles que l'on qualifie de "progressistes" et qui, avec la complicité des bureaucraties diocésaines, se sont presque partout emparés des messes paroissiales, ont fini par transformer la liturgie en un espace de libre-expression. C'est une très grave erreur dont on sait très bien - même quand on ne veut pas le dire officiellement - qu'elle est la principale source de la désertification actuelle des églises. 
Les "conservateurs", quant à eux, se retrouvent dans les lieux où l'on célèbre la liturgie pré-conciliaire car, précisément, ressentant cette nécessité d'avoir une liturgie stable et ne supportant pas - avec raison - la mainmise des "progressistes" sur les rites, ils reprochent à la "messe de Paul VI" d'être une forme liturgique qui refuse la formalité du culte. Pour eux, dans la messe actuelle, tout est "en option" : il s'agit d'une "messe évolutive" construite selon le bon désir du célébrant et de ses "équipes liturgiques" qui choisissent ce qu'ils veulent dans le Missel pour élaborer une sorte de synthèse à caractère liturgique. Et ceci leur est insupportable dans la mesure où il s'agit d'une confiscation du sacré.
Cette dernière critique faite à l'encontre du rite romain actuel par les "conservateurs" ne tient pas plus la route que la façon avec laquelle les "progressistes" traitent actuellement la liturgie. En effet, il suffit d'ouvrir le Missel romain actuel pour constater qu'il n'autorise aucune option. Simplement, il autorise plus que l'ancien Missel certaines adaptations qui peuvent faciliter la tâche de certains prêtres exerçant leur ministère dans des conditions particulièrement difficile : le curé qui doit célébrer une messe dans un hameau perdu au fond de la Cordillère des Andes et qui s'aperçoit qu'il a oublié d'emporter sa chasuble, n'est pas obligé d'envoyer un e-mail à son évêque pour lui demander l'autorisation (un indult) de pouvoir tout de même célébrer l'Eucharistie... Mais on comprend qu'il n'y a aucune commune mesure entre ce cas particulier et le cas des nombreux prêtres qui refusent dans nos paroisses de porter les vêtements liturgiques prescrits. Jean-Paul II l'avait clairement expliqué : « La subordination du ministre, du célébrant, au "Mysterium" qui lui a été confié par l'Eglise pour le bien de tout le peuple de Dieu, doit aussi trouver son expression dans l'observation des exigences liturgiques relatives à la célébration du saint sacrifice. Ces exigences portent, par exemple, sur l'habit, et en particulier sur les ornements que revêt le célébrant. Il est naturel qu'il y ait eu et qu'il y ait des circonstances dans lesquelles les prescriptions n'obligent pas. Nous avons lu avec émotion, dans des livres écrits par des prêtres qui avaient été prisonniers dans des camps d'extermination, des relations de célébrations eucharistiques faites sans suivre ces règles, c'est-à-dire sans autel et sans ornements. Si, en de telles conditions, cela était une preuve d'héroïsme et devait susciter une profonde estime, dans des conditions normales toutefois, négliger les prescriptions liturgiques peut être interprété comme un manque de respect envers l'Eucharistie, éventuellement dicté par l'individualisme ou par un défaut de sens critique au sujet des opinions courantes, ou par un certain manque d'esprit de foi ». (Lettre à tous les évêques de l'Eglise sur le mystère et le culte de la Sainte Eucharistie, 24 février 1984).


 

Il est donc faux de dire que la liturgie romaine actuelle exige du célébrant qu'il "fabrique" sa messe ou qu'il "élabore" la forme de sa célébration eucharistique. C'est exactement le contraire qui est demandé par toute l'histoire de la liturgie romaine dont le dernier Concile est une étape de plus.
Voilà pourquoi il est nécessaire d'apprendre à mettre la liturgie romaine en oeuvre dans l'esprit de la Tradition : un esprit de stabilité et de continuité qui s'oppose aussi bien à l'esprit de fixité ou de fluctuation qu'à l'esprit de rupture ou de sclérose. « Le prêtre comme ministre, comme célébrant, comme étant celui qui préside l'assemblée eucharistique des fidèles, doit avoir un sens particulier du bien commun de l'Eglise, qu'il représente par son ministère, mais auquel il doit être subordonné selon une discipline correcte de la foi. Il ne peut pas se considérer comme un propriétaire qui dispose librement du texte liturgique et du rite sacré comme de son bien propre, en allant jusqu'à lui donner un style personnel et arbitraire. Cela peut parfois sembler plus efficace, cela peut aussi mieux correspondre à une piété subjective, mais objectivement c'est toujours trahir l'union qui doit trouver son expression surtout dans le sacrement de l'unité. Tout prêtre qui offre le saint sacrifice doit se rappeler que, pendant ce sacrifice, ce n'est pas lui seulement avec sa communauté qui prie, mais c'est toute l'Eglise qui prie, exprimant ainsi, notamment en utilisant le texte liturgique approuvé, son unité spirituelle dans ce sacrement. Si quelqu'un voulait appeler une telle position " uniformisme", cela prouverait seulement l'ignorance des exigences objectives de l'unité authentique, et ce serait un symptôme d'individualisme dangereux ». (Id.)
Toute l'histoire du rite romain nous montre que les grands problèmes qui ont ébranlé l'Eglise au cours des siècles ont toujours surgi lorsque l' "individualisme" - sous une forme ou une autre - avait réussi à s'infiltrer dans la liturgie. Or nous sommes à une époque où jamais l'individualisme n'a été aussi fort, aussi puissant, aussi omniprésent. En tout état de cause, il faut bien comprendre que dans une société qui a soif d'absolu mais qui a trop souvent égaré ses repères, notre liturgie romaine, fidèle à l'esprit qui lui a permis de se constituer et de s'affermir tout au long de son histoire, doit veiller à échapper à l'individualisme si elle veut redevenir de marbre et non plus demeurer de sable (cf. Mt. 7, 24-27).

 

Pro Liturgia  
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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 20:34

SEIGNEUR
Tout le monde est couché,
les enfants sont endormis et j'ai fini la vaisselle.
La porte est close, la maison est silencieuse.
je sens ta présence
et je veux m'asseoir pour parler avec toi,
Seigneur, avant de dormir.

Aujourd'hui
je n'ai guère eu le temps de penser à toi,
mais je sais que tu ‚tais avec moi à chaque instant.
Je te rends grâce, Seigneur,
pour ce jour qui s'achève,
et je remets tout entre tes mains.

Merci pour mes enfants, Seigneur
Tu sais combien je les aime !
je sais que tu me les as donnés,
ils sont le plus beau cadeau que j'ai reçu de toi.

Merci pour mon mari
Aujourd'hui, il est revenu fatigué du travail
et s'est couché tôt.
Seigneur, je te le confie,
protége-le contre les périls et les tentations.
Donne-lui force et santé.
Je te prie pour nous tous qui vivons ici, Seigneur.
Je sais que tu regardes avec amour chacun de nous.
Je te rends grâces pour ma famille, Seigneur,
je te la remets entre tes mains avec confiance.
Garde uni notre foyer,
que jamais la division ni le mal ne pénètrent en nos cœurs.

Demain, je dois me lever tôt pour puiser de l'eau
et laver le linge des enfants qui vont à l'école.
Donne-moi la force
Donne-moi le salut
Donne-moi l'amour.

Seigneur, je vais dormir,
mais toi, tu ne dors jamais.
A chaque heure du jour et de la nuit,
tu nous accompagnes et tu nous protèges.
Merci, Seigneur.

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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 19:58
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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 18:46

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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 10:43

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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 10:40

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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 10:38

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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 10:35

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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 09:51

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16 mai 2009 6 16 /05 /mai /2009 13:01
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16 mai 2009 6 16 /05 /mai /2009 08:43

On ne nous fera jamais croire à la loyauté de tous les évêque qui célèbrent occasionnellement la forme extraordinaire du rite romain ou qui permettent sa célébration dans telle ou telle paroisse. Car on peut difficilement imaginer que l'évêque qui, durant des années, aura laissé la liturgie dite "conciliaire" être systématiquement déformée et désacralisée dans les paroisses placées sous son autorité, puisse du jour au lendemain se montrer respectueux ou simplement intéressé par la forme extraordinaire du rite romain.
En réalité, la majorité des messes célébrées selon la forme extraordinaire du rite romain, en application du Motu proprio Summorum pontificum, procèdent, en France, d'une véritable tartuferie. Une de plus, serait-on tenté de dire…

 

 

 

…car si l'on regarde les choses de près, on voit qu'en autorisant la forme "extraordinaire" de la liturgie, il ne s'agit en réalité que de donner un os à ronger aux inconditionnels du Missel de 1962 ou aux fidèles qui, sans être particulièrement attachés à ce même Missel, en ont assez de devoir supporter les messes paroissiales célébrées de façons fantaisistes.
Il faut vraiment avoir des écailles sur les yeux pour ne pas voir que bon nombre d'évêques de France n'autorisent la forme extraordinaire de la liturgie - et vont parfois jusqu'à la célébrer eux-mêmes - que pour obliger les catholiques à aller jouer un peu plus loin avec leur beau "joujou tradi". Evincer ainsi les fidèles attachés à des messes dignes et respectueuses du rite sacré permet aux destructeurs de la liturgie, lesquels sont toujours à l'oeuvre dans une grande majorité de paroisses, de gagner la partie. Certes, tous les prêtres ne célèbrent pas la forme extraordinaire de la liturgie romaine dans cette optique-là. Mais il n'empêche que remises dans le contexte général de la liturgie en France, les messes selon la forme extraordinaire ne peuvent que faire les affaires des "madames animatrices" et autres "super laïcs" qui, dans nos paroisses - et souvent avec mandat épiscopal - ont désormais toute liberté pour ériger la désacralisation de la liturgie en programme d'action. Ce sont bien les destructeurs de la foi qui sortent vainqueurs de cette histoire !
Qu'on ne s'y trompe pas : en autorisant la forme extraordinaire de la liturgie romaine, les évêques de France - à l'exception de quelques uns dont les noms sont connus - ont trouvé le moyen de détourner le Motu proprio Summorum pontificum de Benoît XVI de son véritable objectif. Désormais, ils s'en servent non pour corriger les manières de célébrer la forme ordinaire du rite romain, mais pour achever une liquidation de la liturgie souhaitée dès les lendemains de Vatican II par ceux qui ont favorisé une lecture erronée du Concile pour faire émerger "leur" Eglise au lieu de servir l'Eglise du Seigneur.
Cette analyse de la situation est-elle fausse? Non. Dans la lettre accompagnant le Motu proprio Summorum Pontificum qu'il avait adressée à tous les évêques, Benoît XVI expliquait qu'un des buts recherchés était que « dans la célébration de la Messe selon le Missel de Paul VI, [soit] manifestée de façon plus forte que cela ne l'a été souvent fait jusqu'à présent, cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien ». Que les fidèles qui ont constaté depuis trois ans des changements dans la façon de célébrer les messes paroissiales (plus grande fidélité au Missel, meilleur usage du latin et du chant grégorien... etc.) lèvent le doigt... 


 

D'ailleurs, comment pourrait-il y avoir de changements puisqu'au moment de la publication de Summorum pontificum on a entendu un cardinal français dire à ses prêtres de ne surtout rien changer dans leurs façons de célébrer la liturgie ? Soyons lucides et reconnaissons qu'il y a une stratégie épiscopale plus ou moins officielle qui consiste à détourner le Motu proprio de Benoît XVI de ses vrais objectifs afin de pouvoir utiliser la forme extraordinaire du rite romain pour mener à terme le massacre de la liturgie dans les paroisses.

 

Pro Liturgia

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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 20:07

 

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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 19:02

 

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